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EAN : 9782714455871
710 pages
Belfond (17/04/2014)
3.61/5   90 notes
Résumé :
Et si les nazis avait conquis l'Angleterre ? Et si la Seconde Guerre mondiale avait pris fin en 1940 ? Soudain, l'Histoire prend un tout autre tournant... Dans la lignée d'Un hiver à Madrid, une œuvre magistrale, un incroyable travail de reconstitution de l'Angleterre des années 1940/1950, une uchronie de haute volée, brillant pendant britannique du Complot contre l'Amérique de Philip Roth.
Et si Winston Churchill avait été écarté du pouvoir en 1940 ? Et si l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Avec des si, on peut mettre Paris en bouteille.
On peut aussi, pour peu que l'on se nomme C.J Sansom et que l'on ait un peu d'imagination, faire tomber Londres dans l'escarcelle de l'Allemagne nazie dès 1940, et ainsi abréger l'atroce conflit que l'on sait.

Pour cela rien de plus simple : on transforme légèrement l'issue de la réunion qui se tint entre les principaux dirigeants britanniques le 9 mai 1940, on évince Churchill du pouvoir et on confie à Lord Halifax les rênes du pays.
Laisser reposer quelques années, attendre que la population finisse par s'accommoder du joug allemand, et observer, douze ans plus tard, l'état d'un pays transformé en satellite du Reich.
Voilà la recette d'une uchronie assez réussie, qui certes n'a rien de particulièrement original (une fin alternative à la seconde guerre mondiale ayant déjà constitué le point de départ de nombreuses fictions dans le même genre) mais qui reste très plaisante à lire.

Le soin apporté à la vraisemblance des faits, pourtant inventés de toutes pièces, est évident et confirmé par les notes de l'auteur (passionnantes !) en fin d'ouvrage.
Le travail de documentation sur l'histoire politique et sociale britannique des années 30 à 50 fut apparemment colossal, et tout l'intérêt de l'exercice consista ensuite à ne "réviser" qu'un minimum d'évènements historiques, pour ne faire dévier que de quelques degrés la trajectoire de la Réalité.
L'univers parallèle auquel C.J Sansom aboutit nous semble alors tout à fait plausible, et c'est finalement sans difficulté que le lecteur s'immerge dans cet empire en déclin, souverain en apparence, soumis dans les faits à l'autorité d'un Adolf Hitler gravement malade mais toujours au pouvoir, douze ans après la fameuse réunion du 9 mai, le pivot du drame.
Nombreux sont d'ailleurs les personnages historiques qui occupent encore des postes à reponsabilités en 1952 et qui interviennent dans le roman, à commencer par Churchill qui a pris la tête d'un réseau de résistance clandestin, mais aussi Reinhard Heydrich ou Hermann Göring.

La trame géopolitique tissée par l'auteur est donc très aboutie : elle fait la part belle aux dissensions profondes qui déchirent, parmi les citoyens du Royaume-(dés)Uni, les résistants opposés à toute entente avec le parti nazi, les pacifistes prêts à tous les compromis pour éviter la guerre et la masse des collaborationistes partisans d'un étroit partenariat avec le régime hitlérien.
Tout cela nous donne une idée assez juste et plutôt effrayante de ce qu'aurait pu devenir la France pétainiste sans la ténacité et le courage de certains héros.

OK je suis trop long, j'abrège et je vous passe les détails sur l'histoire d'espionnage sans grand relief qui occupe le coeur du récit (en deux mots, un fonctionnaire sans peur et sans reproche rejoint la Résistance, et se voit chargé de la protection d'un scientifique psychologiquement instable et détenteur d'un lourd secret qui intéresse autant Berlin que Washington). L'aventure traine un peu en longueur, et la fin m'a semblé carrément bâclée.
Il n'empêche que C.J Sansom a réussi à réinventer assez finement toute une époque, et à dépeindre avec justesse l'état d'esprit d'un peuple à la dérive, encore traumatisé par la grande guerre et dirigé par une classe politique défaillante. Son univers alternatif nous aide à comprendre que l'histoire du monde se joue parfois à pile ou face...
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Alors que je suis avidement les différents tomes de Matthew Shardlake, je n'ai pas hésité à acquérir ce one-shot du même auteur.
Nous voici dans une Angleterre uchronique. Celle-ci a signé un traité de paix avec l'Allemagne en 1940 car Churchill n'est pas devenir 1er ministre. Un petit grain de sable lourd de conséquences : Angleterre qui suit la politique nazie, une guerre germano-soviétique qui traîne, des Etats-Unis isolationniste, etc.
Au coeur de tout ça, nous suivons quatre personnages dans ce récit, de manière alternée : David, fonctionnaire au Dominion recruté par la Résistance, sa femme qui sent son couple battre de l'aile sans comprendre pourquoi, Franck, un scientifique ami de David retrouvé interné car son frère lui a donné le secret de l'arme atomique si convoité et enfin Gunther, policier allemand qui arrive en Angleterre pour déterminer si Franck peut être utile à l'Allemagne. le récit est donc espionnage, chasse à l'homme. Un rythme haletant malgré ce lourd pavé de 900 p.
L'histoire servie par cet auteur que j'aime beaucoup est d'une grande vraisemblance. L'auteur fait toujours des recherches bien précises, nous offrant ainsi un point de vue alternatif finement construit et vis-à-vis duquel il n'hésite pas à se justifier et à apporter ses sources à la fin de l'opus .
Une très belle découverte qui confirme la très bonne opinion que j'ai de cet auteur.

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Haletant comme un film d'espionnage, bien documenté comme un livre d'Histoire; on ne peut qu'être happé totalement par cette politique-fiction. Après l'offensive allemande de 1940, l'Angleterre signe la Paix avec l'Allemagne Hitlérienne et Churchill se trouve évincé du pouvoir. Alliée de l'Espagne Franquiste et de l'Italie du Duce, l'Allemagne a conquis l'Europe de l'Ouest et s'enlise en Russie depuis plus de dix ans. David Fitzgérald, qui dissimule à tous ses origines juives, espionne son gouvernement pour le compte de la Résistance menée par Churchill. Au bout de deux ans, il se voit confier une mission cruciale et dangereuse: remettre aux américains un scientifique mentalement fragile et qui détient par hasard des informations déterminantes sur la nouvelle "Super-arme" que les américains tentent de mettre au point.
Les personnages sont attachants, crédibles, tout en finesse. C'est une histoire de confiance et de trahison, de secrets et de non-dits, du courage qui ne vient pas toujours de là où on l'attendait... Une fiction crédible car extrêmement bien documentée, l'auteur connaît manifestement bien les arcanes politiques des années 30 à 50. Il rend bien la mentalité anglo-saxonne et l'atmosphère imaginaire de cette Angleterre de cauchemar sous la domination de l'Allemagne. Une Angleterre prête à déporter sa population juive pour obtenir des accords commerciaux et militaires avec son alliée Teutonne.
Palpitant de bout en bout, un roman qui permet de rappeller les horreurs qu'a causé le Nationalisme, les risques qui se profilent et qui se profileront toujours
au détour de l'Histoire, de voir à nouveau surgir ces idéologies toxiques.
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J'ai beaucoup aimé le contexte du roman, une uchronie qui ouvre beaucoup de possibilités : la Grande Bretagne a signé un accord de paix avec Hitler en 1940 et depuis 12 ans est sous le joug allemand tout en gardant un semblant d'autonomie.
Les faits que l'auteur a remaniés sont parfaitement crédibles, les protagonistes existaient, Churchill pouvait ne pas être Premier Ministre et son remplaçant possible plus conciliant et à la recherche d'un compromis avec Hitler.
Le fond est passionnant.
La forme beaucoup moins. Je n'ai pas trouvé les personnages attachants, et très caricaturaux, bref chiants :
l'anti-héros glamour résistant malgré lui, sa femme au courant de rien mais tellement compréhensive, la résistante tellement belle et engagée, le scientifique détenteur d'un lourd secret que tous les pays veulent récupérer (objet de la traque) mais avec des troubles psychiatriques et qui ne pense qu'au suicide pour ne pas dévoiler son terrible secret, le méchant SS sans coeur efficace chasseur de juif, le flic anglais collabo enthousiaste.
Les événements de leur fuite sont prévisibles, je me suis ennuyée pendant les passages qui relatent le passé de chacun. Leur trauma et leur passif n'apportent absolument rien et les personnages sont lisses et transparents.

Les moments les plus intéressants et trop brefs sont les éclairages politiques (protagonistes au pouvoir, décision d'appliquer la politique nazi), la propagande, la presse muselée, la colère des gens contre les résistants qui sont vus comme des briseurs de paix, le testament d'Hitler qui décède à la fin du roman et les héritiers qui se déchirent son héritage pour finalement le détruire. Churchill qui apparait dans quelques pages et écrase totalement nos "héros" si mièvres.

Les notes de l'auteur à la fin du roman sont bien plus passionnantes que le roman lui même. Ses choix, ses sources, les faits historiques qui pour un petit grain de sable auraient pu faire basculer l'histoire dans une autre direction, et peut être que là était le véritable roman, réécrire l'histoire comme un document historique, un nouveau déroulement des faits avec les vrais protagonistes et non avec des personnages insipides et niais.

Grosse déception pour cet auteur que j'adore.
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Je viens de terminer Dominion. Un pavé lu très vite car j'ai été captivée par ce roman. Et puis, une fois terminé, j'ai eu quelques doutes. Un grand roman ? Non,Un roman qui ne marquera pas l'histoire de la littérature. Car en fait, c'est une banale histoire d'espionnage. Mais, l'originalité c'est le contexte particulier. l''Angleterre vaincue par Hitler collabore avec les nazis. Les USA ne sont pas entrés en guerre. Churchill , caché dans la campagne anglaise est le chef de la Résistance, modèle copiée sur la France. Alors, pourquoi croit-on à cette uchronie ? Pourquoi se laisse-t-on emporter par cette histoire ? C'est parce que Sansom a un extraordinaire talent de conteur. Alors, plongez ,vous aussi ,dans ce roman captivant. Vous passerez un bon moment.
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critiques presse (1)
LeSoir
03 juillet 2014
C.J. Sansom imagine, avec un luxe de détails, «l’après 9 mai 1940» sans l’homme au cigare. Efficace.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Nous savons que la majeure partie du peuple indien nous soutient… Les gens ordinaires à qui nous avons apporté les chemins de fer, l’irrigation, une certaine prospérité, et les dirigeants des principautés, nos alliés fidèles, ainsi que la ligue musulmane qui craint la domination hindoue. Voilà deux siècles que nous gouvernons l’Inde, d’une main ferme et avec justice. La diriger, tel est notre destin.
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« Toute la fureur et toute la puissance de l’ennemi s’abattront très bientôt sur nous. Hitler sait qu’il lui faudra nous briser sur notre île ou perdre la guerre. Si nous pouvons lui résister, toute l’Europe pourra être libre et la vie du monde progressera vers des vastes monts ensoleillés. Mais si nous échouons, le monde entier, y compris les États-Unis, et tout ce que nous avons connu et aimé, s’abîmera dans un nouvel âge des ténèbres plus sinistre et peut-être plus long à cause des lumières d’une science pervertie. »
Winston CHURCHILL, 18 juin 1940
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Les Allemands ne pourront jamais gagner la guerre en Russie... Voilà onze ans qu’ils combattent pour atteindre leur but, à savoir établir une colonie allemande allant d’Arkhangelsk à Astrakhan avec, au-delà, dans l’Oural et en Sibérie, une sorte d’État capitaliste russe semi-colonial. Mais ils n’y sont jamais parvenus. Chaque été ils avancent un peu plus vers l’est, brisent des tronçons de la ligne de la Volga, puis chaque hiver les Russes les repoussent grâce à ces nouveaux kalachnikovs qu’ils fabriquent au-delà de l’Oural.
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On pensait que les Anglais ne pourraient jamais devenir fascistes ou collaborer avec des fascistes. Mais ils en sont capables. Je suppose que tout le monde en est capable, pourvu que les circonstances soient favorables.
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La stratégie du Japon envers la Chine était la même que celle de l’Allemagne envers la Russie et se résumait à la politique des « trois touts » : Tout tuer, tout brûler, tout détruire.
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