C'est, j'ai remarqué, un trait qui peut être souvent commun aux philosophes masculin, que d'être excellent sur les sujets de l'art, de l'existence, de la politique, etc, mais très mauvais dès qu'il s'agit de parler de relations amoureuses, et surtout de parler de la femme.
Le passage qui traite de la femme est tout bonnement degeulasse, profondément méprisant et la vision de l'auteur sur les relations hétérosexuelles manque de réalisme, et je n'apprécie pas que l'on se complaise dans le déni du cynisme et du pessimisme jusqu'à manquer de rationalité et d'honnêteté. L'auteur s'efforce de décrire les relations hétérosexuelles comme étant, finalement, pratiquement identiques aux fonctionnements des animaux, et il réduit les relations à un système reproductif, en occultant tout le reste. Ce fut pour moi un manque d'honnêteté bien que l'avis donné reste quand même très intéressant : et si, inconsciemment, ce qui sous tendaient l'attirance et les unions n'était rien d'autre que l'instinct de reproduction, on ne se met non pas avec un homme, mais un futur potentiel père de famille et géniteur pouvant combler nos besoins, on se met pas avec une femme mais avec une future potentielle épouse et femme, qui assurera notre descendance… Recherche de complémentarité, et de la sûreté et garantie que le conjoint assurera son rôle parfaitement… avant tout autre chose.
De plus, la vision de la vie qui ne serait partagée qu'entre le désir, l'ennui et la souffrance, rejoint et complète certains courants de pensées qui lui donnent une finalité plus concrète : fuir les tentations et le désir pour fuir la souffrance.
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Merci pour les chapitres sur les douleurs du monde, ainsi que sur l'art, la religion et la société. de très bons écrits qui reflètent une pensée ordonnée et construite. Néanmoins, les chapitres sur l'amour et les femmes sont (non sans étonnement) misogynes et très étriqués. Ce sont des pensées difficilement compréhensibles pour un philosophe, d'où les 2.5 points enlevés à la note.
Merci tout de même pour ce recueil de pensées.
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Tout obstacle qui se dresse entre son égoïsme et ses convoitisies excite son humeur, sa colère, sa haine : c’est un ennemi qu’il faut écraser. Il voudrait autant que possible jouir de tout, posséder tout ; ne le pouvant, du moins voudrait-il tout dominer : « Tout pour moi, rien pour les autres », c’est sa devise. L’égoïsme est colossal, l’univers ne peut le contenir. Car si l’on donnait à chacun le choix entre l’anéantissement de l’univers et sa propre perte, je n’ai pas besoin de dire quelle serait sa réponse. Chacun se fait le centre du monde, rapporte tout à soi ; il n’y a pas jusqu’aux grands bouleversements des empires, que l’on ne considère tout d’abord au point de vue de son intérêt, si infime, si lointain qu’il puisse être. Y a-t-il contraste plus saisissant?
d’une part, cet intérêt supérieur, exclusif, que chacun prend à soi-même, et de l’autre, ce regard indifférent qu’il jette sur tous les hommes.
C’est même une chose comique, que cette conviction de tant de gens agissant comme s’ils avaient seuls une existence réelle, et que leurs semblables ne fussent que de vaines ombres, de purs fantômes.
Tout ce que nous cherchons à saisir nous résiste ; tout a sa volonté hostile qu'il faut vaincre. Dans la vie des peuples, l'histoire ne nous montre que guerres et séditions ; les années de paix ne semblent que de courtes pauses, des entractes, une fois par hasard. Et de même, la vie de l'homme est un combat perpétuel, non pas seulement contre les maux abstraits, la misère ou l'ennui ; mais contre les autres hommes. Partout on trouve un adversaire : la vie est une guerre sans trêve, et l'on meurt les armes à la main.
On peut encore considérer notre vie comme un épisode qui trouble inutilement la béatitude et le repos du néant.
Chapitre 1.
La vie du corps n’est qu’une mort ajournée, et l’activité de notre esprit n’est qu’un ennui combattu.
On finit par se rendre compte que tout bonheur n’est que chimère, que la souffrance seule est réelle. ..que ce monde des hommes est le royaume du hasard et de l’erreur, qui le dominent et le gouvernent à leur guise sans aucune pitié, aidés de la folie et de la méchanceté qui ne cessent de brandir leur fouet.
Il faut que la sueur et le sang de la grande foule coulent en abondance pour mener à bonne fin les fantaisies de quelques-uns, ou expier leurs fautes.
Mais quel est le dernier but, quel est il ? Maintenir pendant un court espace de temps des êtres éphémères et tourmentés dans une misère supportable. Puis la reproduction de la race et le renouvellement de son train habituel.
Plus l’être est élevé, plus il souffre...La vie de l’homme n’est que une lutte pour l’existence avec la certitude d’être vaincu
Les hommes ressemblent à des horloges qui ont été montées et qui marchent sans savoir pourquoi ; et chaque fois qu'un homme est engendré et mis au monde, l'horreur de la vie humaine est de nouveau montée pour répéter encore une fois son vieux refrain usé d'éternelle boîte à musique, phrase par phrase, mesure pour mesure, avec des variations à peine sensibles.
« […] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux.
[…] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes.
[…] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions.
[…] » (Roland Jaccard.)
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Référence bibliographique :
Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration :
Vauvenargues : https://www.buchfreund.de/de/d/p/101785299/luc-de-clapiers-marquis-vauvenargues-1715-1747#&gid=1&pid=1
Georges Perros : https://editionsfario.fr/auteur/georges-perros/
Anatole France : https://rickrozoff.files.wordpress.com/2013/01/anatolefrance.jpg
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