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EAN : 9782070326471
416 pages
Gallimard (17/10/1991)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Abordant l'étude des utopies en préparant un cours de sociologique pour ses étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines de Montpellier, Jean Servier a découvert, grâce à sa formation première d'ethnologue, qu'il y avait là autre chose qu'une anthologie des voyages imaginaires.
Pour lui, le thème de la Cité radieuse, repris à toutes les époques de l'histoire, exprime, en symboles à peine voilés, les rêves de l'Occident, ou plutôt un rêve unique, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une lecture très enrichissante que je devrais renouveler après tant d'années.
L'utopie, comme forme de pensée politique, est explorée depuis Platon, voire depuis le judaïsme. Je retiens en particulier le parallèle tracé entre utopie et conservatisme, d'une part, et millénarisme et révolution, d'autre part. Cela se prête, me semble-t-il, à un paradigme diachronique entre pensée politique de l'introspection et de l'action, ou, si l'on préfère, entre les phases historiques du chronique ("évolution") et de l'aigu ("modification", pour reprendre une dichotomie que j'ai entendue récemment au sujet de la crise par Régis Debré).
Un seul regret, mais de taille : l'utopie n'est jamais considérée comme genre littéraire. Dans ma propre biographie, la pensée politique "pure", au bout d'un temps, m'a lassé par sa... trivialité.
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Une histoire de l'itopie ? A premiere vue ce livre peut paraitre farfelu voire inutile ir sa lecture se révèle très riche et passionnante.Ce livre evite de se presenter comme une encyclopedie rebarbative mais au contraire se presente comme une mine d'anecdotes passionnantes à decouvrir.Une reussite littéraire a decouvrir.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(p.128)

Dans cette peinture d'Utopia, l'agriculture occupe déjà la place qu'elle aura dans la pensée des philosophes des xviii et xixe siècles : occupation privilégiée de l'homme, pure, « naturelle », n'entraînant avec elle aucun vice.

Les habitants de l'île s'habillent de façon identique, sauf en ce qui permet de distinguer les hommes des femmes et les gens mariés des célibataires. Les vêtements nécessaires sont confectionnés dans chaque famille.

Nul ne doit être oisif. La vie est réglée par un emploi du temps strict : six heures consacrées au travail ; à huit heures du soir, toute la population d'Utopia est au lit pour un sommeil de huit heures ; le matin à l'aube, conférences facultatives ouvertes à ceux qui s'intéressent aux belles lettres, aux arts et aux sciences. Après dîner, une heure de récréation est consacrée à la musique, à moins que l'on ne préfère pratiquer deux jeux de société, analogues l'un aux dames, l'autre aux échecs.

La journée de six heures peut nous paraître révolutionnaire mais, dit More, elle est largement suffisante si toute la population travaille. Chez nous, ajoute-t-il, la majeure partie de la nation vit dans l'oisiveté complète. Les femmes, constituant la moitié de l'espèce, généralement ne font rien ; si certaines sont actives, leurs maris alors sont paresseux. Les prêtres sont oisifs. Les nobles, inactifs, entretiennent pour leur service des familles entières dans une semi-oisiveté. Si l'on prend en considération le nombre des mendiants et des vagabonds, on s'aperçoit aisément que l'humanité vit aux crochets d'un petit nombre de travailleurs.

Les désirs et les besoins de l'Utopien sont réduits par l'éducation qu'il reçoit : un vêtement de laine et un de lin blanc tous les deux ans lui suffisent.

Le commerce intérieur y est inconnu : chaque cité se divise en quatre quartiers ayant chacun son marché. Tout père de famille peut s'y rendre et prendre, parmi les produits exposés, ce dont il a besoin. Sûrs d'être toujours ravitaillés et de ne jamais manquer du nécessaire les hommes ne sont ni cupides ni avares.

Des esclaves, des condamnés de droit commun abattent les bêtes de boucherie : les Utopiens sont trop bons pour tuer des animaux. Les repas sont pris en commun : les hommes, assis le dos au mur, font face aux femmes ; le dîner est accompagné de musique et comprend toujours des fruits.

L'or est considéré comme un métal vil dont sont lourdement chargés les hommes condamnés à l'esclavage : chaînes ou bracelets pour les peines légères, diadèmes pour les peines plus lourdes ; quant aux pierres précieuses, elles servent de jouets et de parures aux enfants. Lorsque arrivent en Utopie, venant d'Anémolie, des ambassadeurs vêtus de soie, parés d'or et de pierreries, les Utopiens les prennent pour des esclaves ou de grands sots demeurés en enfance.

Sur le plan moral, les habitants de l'île heureuse discutent souvent entre eux pour savoir ce qu'est le bonheur et en quoi il consiste : c'est leur seul problème.

Nous retrouvons, comme chez Platon ou Aristote, des prescriptions relatives à l'âge optimum pour contracter mariage : dix-huit ans pour les femmes, vingt-deux ans pour les hommes au minimum. Les rapports extraconjugaux sont sévèrement punis, sinon le mariage n'aurait plus sa raison d'être : l'adultère est condamné par l'esclavage et la récidive par la mort.

La guerre en Utopie est considérée comme une coutume brutale, au vrai sens du terme, c'est-à-dire caractéristique de la brute.
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