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La rivière Espérance tome 2 sur 4
EAN : 9782266052207
251 pages
Pocket (24/08/2005)
3.85/5   137 notes
Résumé :
Alors que les frères Pereire, magnats des chemins de fer, règnent sur Bordeaux et menacent de couvrir de rails toutes les rivés de la Dordogne, la famille Donadieu, bateliers de père en fils, connaît encore de belles années de prospérité. Jusqu'à ce que la politique s'en mêle...

En 1851, le soulèvement républicain contre le coup d'État du prince Napoléon provoque une violente répression. Benjamin, qui fait partie des insurgés, est arrêté puis déporté ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Nous retrouvons les Donadieu quelques années après le retour de Benjamin parmi les siens. Désormais marchands et pourvus d'une troisième gabarre, c'est jusqu'à Bordeaux qu'ils vont à chaque descente. Bordeaux où habite l'envoutante Emeline et où on discute République et chemin de fer.

Alors que le premier tome se focalisait surtout sur le travail de gabarrier et sur la Rivière et ses secrets, le fond historique est plus présent dans ce deuxième opus. le suffrage universel pour les hommes est une réalité, la République s'est installée mais reste très fragile, le souvenir de l'empereur est encore vivace et il n'est pas toujours bon de s'exprimer librement sur ses opinions politiques. Tout ce contexte plongera à nouveau le couple Benjamin/Marie dans la tourmente.

Ce tome fait la part belle aux femmes. Alors que les hommes, pour différentes raisons que je ne vais pas dévoiler, doivent bien souvent rester à quai, ce sont les femmes qui prennent les choses en mains, et plus spécifiquement Marie. On connaissait la Marie amoureuse, bienveillante, aimante, lavandière, derrière son fourneau, s'occupant d'enfants... On va la découvrir au gouvernail d'une gabarre, négociant le sel et le bois, prenant des risques énormes, aussi bien sur l'eau que sur la terre.

Encore une très belle lecture, bien ancrée dans son époque et sa région et qui incite à terminer cette trilogie rapidement (mais pas trop vite non plus, car il va être difficile de quitter cette belle famille).
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Un livre assez surprenant, l'auteur y va tout doucement jusqu'à nous entrainer dans le moment le plus ultime avec un personnage féminin, tout d'abord une mère et qui va devenir la belle du Périgord. Aussi que la mer est une entité envoutante, aussi Christian Signol nous envoute avec cette beauté infinie de la nature qu'est la rivière, les environs nous parviennent comme dans un monde de rêve, puis on remonte avec la politique, le terrain de la cruauté des hommes, Louis, Napoléon vient d'accomplir un coup d'état, il dissout, on va revers le retour d'un deuxième empire, les républicains se soulèvent au nom de la liberté, mais la répression sera sanglante. Les insurgés les plus dangereux serons déportés sur plusieurs destinations. Benjamin Donadieu fera partie de ceux là, il sera déporté en Algérie. Parfois aussi certains malheurs peuvent paraitre des opportunités, Marie Paradou, la femme de Benjamin, celle qui a toujours sous l'ombre de son mari, celle-là qui a toujours rêver d'embrasser la mer comme son mari, dans sa tentative, elle s'est trouvé cloué par une deuxième grossesse. Et voilà que le mari déporté, bien que ça soit un gros malheur pour Marie, elle va enfin prouver à ces hommes de l'eau, de quel bois elle peut chauffer en tenant sous son autorité le gouvernail d'un bateau...
Un livre bon à lire!
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C'est un très beau livre, un roman d'atmosphère.
Nous suivons la vie difficile mais remplie de beauté des bateliers et des batelières de la Dordogne.
Je n'ai pas lu le premier tome, mais les références à celui-ci permettent aisément de comprendre l'histoire de Benjamin, de Marie et de leur famille.
Ce n'est pas l'histoire d'amour qui m'a le plus attirée mais bien plutôt les descriptions poétiques des bords du fleuve au fil des saisons, ainsi que le courage de Marie.
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Je poursuis la relecture de cette saga.

Au retour de son engagement forcé dans la Marine Nationale, Benjamin a enfin épousé Marie et ils ont deux enfants. Il a pris la succession de son père à la tête des gabares mais son engagement politique pour la République va le condamner à la déportation en Algérie. Marie, en femme qui ne se laisse pas abattre va poursuivre le travail de son mari en apprenant avec son père à descendre la Dordogne pour commercer.

Christian Signol accorde toujours à la rivière son rôle principal, aussi ensorceleuse, sensuelle et dangereuse qu'une femme peut l'être. Mais un autre personnage lui fait de l'ombre, celui de Marie, qui avec le nouveau départ de Benjamin, réalise, forcée par les circonstances, son rêve de toujours : réussir dans un milieu d'hommes. Son courage et sa ténacité pour échapper au destin des femmes de sa condition sont louables. La première génération des Donadieu était sage et laborieuse. Avec Marie, Benjamin, Emeline, c'est une génération plus passionnée et déterminée qui entre en scène. L'écriture de l'auteur est toujours là pour mettre en avant la beauté et l'authenticité de cette région, que ce soit à travers ses couleurs, ses odeurs ou l'âme fière de ceux qui l'habitent. Christian Signol sait faire entrer le lecteur en communion avec toute cette nature. J'accorde un 14/20 à ce tome que j'ai préféré au premier.
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Marie, héroïne du premier tome de la Rivière Espérance, prend plus d'ampleur encore dans cette suite, le Royaume du fleuve. La Belle du Périgord, ainsi sera-t-elle surnommée, s'affirme à l'égal des grandes figures littéraires de femmes et elle annonce un certain féminisme. En effet, quoiqu'elle ne devienne maître de bateau que par nécessité économique (son époux Benjamin a été déporté en Algérie), elle rêvait depuis longtemps déjà d'embrasser le destin de ceux qui partaient sur la rivière. Affronter les dangers des flots, comme les hommes, plutôt que souffrir dans l'attente du retour, près du foyer, comme les femmes : telle est la volonté de Marie, une héroïne moderne qui n'attend pas d'un homme qu'il lui sauve la vie.

La dimension sensuelle de la Belle du Périgord est inscrite, aussi, en filigrane du roman. Si Christian Signol, avec beaucoup de pudeur, ne s'aventure jamais dans des scènes d'amour physique entre ses protagonistes, s'il ne fait que suggérer les étreintes, il aime à décrire le plaisir des rencontres avec la rivière. Marie qui se baigne et se laisse dériver sur les flots, Marie qui s'endort dans le foin avec ses enfants, Marie qui se délecte des parfums et fait corps avec son environnement... Elle est là, la vie du corps, qui vibre au rythme de ce qu'offrent les quatre saisons.

Un très beau roman, toujours enchanteur par les descriptions vivantes de ses paysages. le reste, l'évocation de la vie des héros, tourmentée comme il se doit dans toute grande saga romanesque, n'est finalement qu'accessoire.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Elle s'en était plusieurs fois ouverte à Elina qui avait tenté de la dissuader de se confier à Benjamin. Pour elle, le monde des hommes ne pourrait jamais devenir celui des femmes. C'était ainsi. Il ne fallait pas vouloir briser l'équilibre réalisé depuis des siècles dans la vallée sous peine de rompre également celui des familles. Marie, elle, savait que l'on pouvait vivre différemment, ne pas se contenter d'attendre (espérer, disait Elina), briser ses chaines, exister vraiment. Aussi avait-elle parlé à Benjamin de son désir d'embarquer avec lui, de le suivre partout. Ç’avait été leur première dispute. Selon lui, une femme ne pouvait pas naviguer. C'était contraire à tous les usages, à toutes les lois de la rivière.
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Dès qu'elles sortirent du couvert des arbres, elles furent aveuglées par la lumière et durent fermer les yeux un instant. C'était un exercice que l'une et l'autre connaissaient bien et qui revêtait ce matin un charme indéfinissable. Le jeu consistait à rouvrir les yeux très lentement, de manière à provoquer un mélange de couleurs toutes aussi magnifiques les unes que les autres. Combien de fois n'avaient-elles pas joué, enfants, à essayer de les compter, de les décrire, mais bien souvent les mots manquaient. Aujourd'hui, il semblait à Marie qu'elle aurait su en parler indéfiniment.
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C'était une lumière de premier jour du monde. Elle déferlait en vagues sur le fleuve qui miroitait comme une mer polaire. Depuis deux jours, le vent lustrait le ciel qui semblait sur le point de se briser. Debout à l'arrière du bateau, Benjamin Donadieu se tourna vers tribord. Le soleil venait de surgir au-dessus des collines où le printemps allumait ça et là des îlots de verdure. Il faisait froid. La gabare, que le jusant entraînait à vive allure, arrivait sous le tertre de Fronsac, un coteau aux lignes douces dominé par un château en ruine. Sous le tertre, le fleuve mesurait plus d'un kilomètre de large. Ses eaux de mica palpitaient avec un clapotis régulier où de grands oiseaux blancs s'abattaient violemment, comme foudroyés par la lumière.
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Un parfum de sureau, d'avoines folles, fusa vers elle, et elle inspira profondément, jusqu'au vertige. C'était chaque année à la même époque le même éblouissement, le même miracle, qui lui faisaient ressentir intensément la présence des plantes autour d'elle. Comment tant de force, de patience, d'obstination eussent-elles pu être inutiles ? Marie se sentit tout à coup feuille, herbe et fleur. Naître et renaître malgré les obstacles, les difficultés, étaient le lot des plantes, mais aussi celui des hommes et des femmes. Sans doute l'aventure était-elle la même. Dans quel but, quelle mystérieuse nécessité ? Elle ne le discernait pas clairement, mais elle prenait vaguement conscience d'un accomplissement qui, en la dépassant, la grandissait.
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Allons ! Il fallait oublier les chimères, les voyages, et se contenter de mettre au monde des enfants, les aimer, les élever, puisqu'il était dans la nature des femmes qu'il en fût ainsi.
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Vidéo de Christian Signol
Extrait du livre audio « Une famille française » de Christian Signol lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 18 octobre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/une-famille-francaise-9791035414382/
Commander sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/2258/9791035414382/une-famille-francaise
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