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Robert Silverberg (Autre)
EAN : 9782369352426
48 pages
Le Passager Clandestin (09/06/2020)
3.86/5   36 notes
Résumé :
« La fin du monde ? Un sacré spectacle, les enfants ! ».
Dans un avenir proche, des jeunes couples friands de divertissements en tous genres sont réunis à l'occasion d'une soirée entre ami-es.
Au centre des discussions, une distraction inédite tout juste expérimentée par la plupart d'entre eux : les agences de voyages temporels proposent désormais une nouvelle destination. En trois heures de temps, il est possible d'aller assister, à bord d'un vaisse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Encore un très bon choix de nouvelle de la part des éditions le Passager Clandestin. Une courte histoire percutante que nous offre Robert Silverberg.

Dès la première phrase explose le cynisme cinglant de ces gens qui s'offrent un petit tour dans le temps pour voir la fin du monde et briller dans les diners en racontant leur expérience. Il faut les lire, ces hommes et ces femmes aisés qu'on imagine à cheveux longs, pattes d'eph, jupes longues et sous-pull (écrit en 1972), se réunir dans leurs belles baraques avec piscine, se saouler, partager des joints, pratiquer l'amour libre et échanger leurs impressions de voyage. « Brrr, effrayant, c'est quelque chose ».
A côté de ça leur propre monde craque de partout sous l'effet des radiations nucléaires, des manipulations biologiques, du dérèglement climatique et des émeutes. Mais ils ne font pas le lien. Ça ne les touche pas. Ils continuent à vivre leur vie comme si de rien n'était.

Un monde qui commence à craquer, ça rappelle ce que nous vivons en ce moment. Silverberg lui-même s'en effraie dans sa préface écrite en mars 2020 alors que le covid-19 commençait à faire des siennes. Sa nouvelle, écrite à l'époque des grands récits apocalyptiques genre John Brunner, est efficace et fait terriblement mouche aujourd'hui.

J'ai pourtant mis une note moyenne, à cause de l'objet-livre lui-même qui est à la limite de l'arnaque. Sur la quarantaine de pages, la nouvelle n'en occupe que 18. le reste est consacré au contexte. En général j'aime cet élément supplémentaire dans les livres de la collection Dyschroniques, mais là les éditeurs ont brodé impunément. C'est du remplissage.
Bref ils ont poussé mémé dans les orties et ce n'est pas très élégant.
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J'aime bien la collection dyschroniques du passager clandestin. Les textes proposés sont toujours intéressants, en tout cas ceux que j'ai lus l'étaient. Cette nouvelle de Silverberg ne fait pas exception, « destination fin du monde » est une très bonne nouvelle.

Comme souvent, Silverberg parvient à proposer un récit vraiment intelligent avec un propos fort tout en étant extrêmement ludique. A travers le récit du dîner d'un groupe d'amis, Silverberg dresse le portrait d'une société malade, la nôtre. Dans le futur, des agences de voyage proposent d'aller assister à la fin du monde grâce à un voyage temporel. Les couples réunis dans le dîner raconté dans la nouvelle racontent leurs expériences de fins du monde. J'ai trouvé le texte très drôle, il s'agit d'un humour acide, grinçant. Il y a quelque chose de ridicule, de pathétique chez ces bourgeois qui veulent se faire valoir en étant les premiers à avoir tenté une expérience originale. Et c'est très amusant de ressentir leur déception lorsqu'ils réalisent que ce spectacle est la toute dernière mode et qu'ils sont loin d'être les premiers à y avoir assisté. Ils ont aussi un côté effrayant ces bourgeois aveugles à leur propre monde. En effet, autour d'eux tout va mal, la société semble en train de s'effondrer, on le découvre à travers les discussions des protagonistes au sujet de l'actualité, remarques qu'ils font de façon tout à fait détachée et nonchalante alors qu'ils évoquent émeutes, radiations, épidémies…
Une des raisons pour lesquelles j'apprécie cette collection, c'est la petite partie documentaire ajoutée après le récit de fiction. En général, ces petits dossiers sont instructifs et passionnants. Hélas, cette fois-ci il ne m'a pas convaincu. J'ai trouvé que le sujet de la fiction apocalyptique était traité de façon assez superficielle. Je n'ai rien appris en lisant ce dossier (contrairement aux dossiers des autres livres de la collection que j'ai lus), je connaissais les livres et films cités, ça ne m'a pas ouvert de nouveaux horizons sur le sujet.

Reste une formidable nouvelle, drôle et intelligente, qui est une nouvelle preuve que Silverberg est un des plus grands noms de la SF.

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Le format nouvelle n'est décidément pas mon format préféré.
Appréciant Robert Silverberg, et voulant me replonger dans une de ses oeuvres, j'avais commandé ce livre chez mon libraire sans réaliser qu'il s'agissait d'un tout petit livre…
En effet, cette très (trop) courte nouvelle ne fait même pas 20 pages, et je dois reconnaître que même si la thématique me paraissait fort sympathique, je suis un peu restée sur ma faim.
Le sujet de cette nouvelle, voyager dans le futur pour pouvoir voir la fin du monde, alors que le monde autour des protagonistes est loin d'être rose et semble plutôt menacé par un tas d'alertes, aurait mérité selon moi d'être développé….
Ce n'est certes pas lié au talent de Robert Silverberg, mais tout simplement parce que décidemment, à de rares exceptions près, j'ai de la peine avec des histoires aussi courtes, préférant leur approfondissement.

Challenge Mauvais Genres 2020
Challenge ABC 2020/2021
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La collection Dyschroniques des éditions du Passager clandestin poursuit son petit bonhomme de chemin et propose en juin 2020 une nouvelle de Robert Silverberg : Destination fin du monde (When We Went to See the End of the World).

World's End Tour
Nick et Jane sont invités pour un dîner entre amis chez Mike et Ruby. Les sujets de discussions sont variés, mais le plus captivant est incontestablement la nouvelle attraction que Nick et Jane ont pu tester il y a peu et qu'ils se font une joie de raconter aux autres convives avides de sensations : ils ont eu l'occasion d'aller visiter la fin du monde ! À bord de leur engin et pour une « modique » somme, tous deux ont vécu un moment, certes fugace, mais assurément apocalyptique. Toutefois, cela se complique quand on commence à comparer sa fin du monde avec celle du voisin et qu'on tend, de temps en temps, l'oreille aux actualités.

Quand commence vraiment la fin d'un monde ?
Il est pratique en Histoire de périodiser les époques passées et ainsi de mettre des années précises sur des changements pourtant dilués sur des temps plus longs. de même en science-fiction, il est assez convenu de s'intéresser au moment où tout bascule pour saisir les enjeux d'une apocalypse qui se déroulerait d'un seul coup. Pourtant, dans cette nouvelle, relativement tôt dans l'historiographie de la SF (1971), Robert Silverberg retourne ce concept : les protagonistes tentent de bien de saisir ces enjeux apocalyptiques, mais sans jamais comprendre que chaque nouvel événement est un annonciateur supplémentaire de cette « fin du monde », monde humain en tout cas. Pour comprendre ce décalage qui est l'intérêt de cette nouvelle, cette édition propose en supplément une courte préface de l'auteur qui a bien voulu écrire quelques mots en ces temps de confinement, mais également une longue postface par l'éditeur qui détaille de façon très intéressante l'histoire du roman apocalyptique en lien avec le XXe siècle historique (le péril nucléaire notamment). le tout est agrémenté de quelques citations bien senties sur l'ambiance de la nouvelle comme de la situation mondiale en 2020.

Destination fin du monde est une nouvelle vite expédiée, mais elle donne des idées pour en écrire bien d'autres, afin de creuser le sujet de l'incurie globale devant les phénomènes dignes d'être considérés comme des apocalypses pour notre petite espèce.

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Cela faisait un moment que je souhaitais découvrir la collection "Dyschroniques" aux éditions du Passager Clandestin, une collection assez fournie regroupant de courts textes de science fiction écrits par les grands noms de l'âge d'or de la SF tels que Robert Silverberg, Marion Zimmer Bradley, Isaac Asimov et bien d'autres.

C'est enfin chose faite donc avec "Destination fin du monde" qui est une histoire très courte mais intense et intéressante écrite par Robert Silverberg en 1972 nous contant la dernière attraction à la mode dans une société déjà bien abîmée, voyager dans le temps pour voir la fin du monde.

48 ans après sont écriture, cette nouvelle est toujours dans l'air du temps, autant pour l'histoire que pour la manière de l'écrire, ça n'a pas vieilli, c'est (faussement) enjoué, et nous croisons une galerie de personnages qui nous raconteront leur voyage. Nous terminons le récit sur une fin ouverte.

Suite à cette histoire, le livre est composé d'une biographie condensée de l'auteur avec des références et conseils de lectures, ainsi qu'une réflexion sur la fin du monde.

Un petit livre à petit prix avec une charte graphique cohérente dont je vais continuer à explorer la collection avec délectation.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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critiques presse (1)
Liberation
24 juin 2020
Une nouvelle grinçante de Robert Silverberg imagine la futilité d’Américains inconscients de l’effondrement qui les entoure.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nick et Jane se réjouissaient d'être allés voir la fin du monde parce qu'ils disposaient d'un bon sujet de conversation pour la fête chez Mike et Ruby. On aime avoir quelque chose à raconter au cours d'une soirée.
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« Eh oui ! La SF s’écrit maintenant au présent, ce qui veut dire qu’elle se vit au présent. Et le présent pouvant être schématiquement découpé en cinq ou six lignes de force précises (surpopulation, apothéose nucléaire, fascismes scientifiques, destruction de l’environnement, empoisonnement alimentaire et pharmacologique...), un écrivain de SF [...] ne peut pas ne pas tenir compte de ces données, ne peut pas ne pas les mettre à l’œuvre dans ses textes.»
- Jean-Pierre Andrevon, in Fiction, n° 265, janvier 1976
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« J’ai écrit When We Went to See the End of the World en juin 1971, alors que la guerre au Vietnam continuait d’ébranler les fondements de la vie américaine et qu’on remettait en question les certitudes héritées des années calmes et prospères de l’immédiat après-guerre. Cette histoire se voulait satirique (...). Nous avons survécu aux bouleversements des années 1970, quoiqu’au prix d’immenses transformations de notre société. À l’heure où j’écris ces lignes, un bouleversement plus vaste encore secoue le monde; nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une terrible pandémie, le Covid-19, qui bouscule de fond en comble nos confortables N existences. Durant toute ma vie d’écrivain, j’ai essayé d’entrevoir l’avenir; ce à quoi j’assiste aujourd’hui est tellement effrayant que l’avenir, je l’espère, apportera cette fois un démenti à ma vision de demain. »
- Robert Silverberg, le 30 mars 2020
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« Quel tremblement de terre? demanda Paula.
— En Californie, dit Mike. Cet après-midi. Tu ne savais pas? Il a presque entièrement rasé Los Angeles et a remonté la côte jusqu’à Monterey. On pense que c’est le contrecoup de l’essai nucléaire souterrain dans le désert Mojave.
— Il y a toujours d’affreuses catastrophes en Californie, observa Marcia.
— Encore heureux que ce soit dans l’Est que ces amibes se soient répandues dans la nature! s’exclama Nick. S’ils avaient eu ça en plus à Los Angeles, ça leur compliquerait les choses !
— On parie ? rétorqua Tom. Deux contre un qu’elles se reproduisent par spores aériennes.
— Comme les germes de la typhoïde au mois de novembre dernier, renchérit Jane.
— C’était le typhus », rectifia Nick.
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« Il y a deux semaines. L’agence de voyages m’appelle et me dit: “Devinez le produit qu’on propose maintenant: la fin de ce fichu monde!” Même avec toutes les options, ça ne coûtait pas trop cher. Alors, on a couru à l’agence. Samedi, je crois. À moins que ce ne soit vendredi... En tout cas c’était le jour de la grande émeute, quand ils ont mis le feu à Saint-Louis...
— C’était un samedi, fit Cynthia. Je rentrais du supermarché quand la radio a annoncé qu’ils se servaient d’armes nucléaires. »
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Vidéo de Robert Silverberg
Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
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