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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 84 sur 103
EAN : 9782258002357
187 pages
Presses de la Cité (09/09/1998)
3.69/5   56 notes
Résumé :
Maigret s'était rarement trouvé aussi dérouté devant des êtres humains. Est-ce qu'un psychiatre, un instituteur ou un romancier aurait été mieux à même de comprendre des personnages surgis d'un autre siècle ? Une seule chose était certaine: le comte Armand de Saint Hilaire, doux vieillard inoffensif et homme d'honneur avait été assassiné, chez lui, par quelqu'un dont il ne se méfiait pas...

Source : Presses de la cité
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Simenon vous présente "ses meilleurs vieux"!
Cette enquête du célèbre commissaire, sent bon la fin des années 50.
Le milieu dans lequel enquête Maigret, se regroupe sur un territoire minuscule: Celui d'immeubles cossus et d'hôtels particuliers où vivent les classes parisiennes très aisées: Noms à particule, leurs notaires et médecins de pères en fils!
Il flotte, sur ce roman, comme une odeur d'encaustique, de cuivres fourbis et de livres reliés en cuir.
Maigret n'est pas à l'aise, dans cette enquête sur le meurtre d'un diplomate à la retraite, et la vérité risque d'être aussi terne et décevante, consumée comme cet amour long et impossible du Comte et de la Princesse.
La vérité viendra-t-elle de la bouche de Jaquette, la vieille bonne du comte, assistée de son encore plus vieux curé-directeur de conscience.
Le monde change, entre les vieillards qui se retirent et la jeune garde (représentée, entre autre, par le jeune chef de bureau du Quay d'Orsay) qui monte.
Simenon, comme à son habitude bien rodée, bien huilée, déroule l'investigation et le cheminement du commissaire. Un Maigret marqué par ses souvenirs des Saint Fiacre et heurté par une citation d'un article du Lancet britannique.
Maigret et les vieilards, enrichit encore l'expérience du célèbre commissaire, tout en captivant le lecteur.
Un bon Maigret...
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Voici probablement l'une des intrigues les plus exaspérantes jamais imaginées par Simenon. le titre évoque l'hospice mais signalons tout de suite que les vieillards ici évoqués vivent tous ou presque dans des quartiers plutôt huppés de la capitale, ne redoutent rien (et n'ont jamais rien redouté) pour leurs vieux jours et ont évolué (et évolueront jusqu'à leurs mort pour les survivants) dans un milieu qui conjugue la haute aristocratie au monde diplomatique. C'est d'ailleurs un coup de téléphone adressé directement au supérieur de Maigret par un secrétaire du Quai d'Orsay, un certain (et très jeune) M. Cormières, qui donne le la à cette valse nostalgique, au creux d'un passé et d'un monde disparu ou sur le point de s'éteindre, à laquelle Maigret doit accepter de participer.

Le défunt, le comte de Saint-Hilaire - soixante-dix-sept ans si mes souvenirs sont bons - a été découvert, le crâne fracassé, dans le salon de son hôtel particulier, rue Saint-Dominique, par sa vieille gouvernante, Jaquette Larrieu. La balle mortelle était entrée dans l'oeil droit mais, ce qui est assez curieux surtout si l'on songe à une préméditation éventuelle, c'est que deux ou trois autres balles ont été tirées ensuite sur le corps alors que la mort instantanée ne nécessitait pas pareil acharnement. En outre, il n'y a aucune empreinte et les douilles de l'automatique - un 7.65 - ont disparu. Un assassin qui prémédite et s'acharne à la fois, voilà qui est bien rare. Y en aurait-il deux par hasard ? Mais qui ? de l'avis quasi général, le comte de Saint-Hilaire n'avait aucun ennemi et la parution de deux volumes de "Mémoires" - il travaillait sur le troisième - n'avait révélé aucun secret d'Etat ... Après avoir, "bien que la politique n'ait assurément rien à voir avec cette mort", profondément embêté Maigret en fouillant à droite et à gauche, le jeune et distingué M. Cromières finit donc par s'éclipser, abandonnant l'Identité judiciaire et le Parquet à l'accomplissement de leur macabre besogne.

Jaquette, elle, un peu plus jeune que Saint-Hilaire (mais vraiment de très peu), Jaquette, elle, demeure, bien entendu, couvant l'intégralité du personnel policier et judiciaire d'un regard qui annonce clairement que, pour elle, il n'est pas impossible que l'assassin se soit glissé parmi ces envahisseurs. de toutes façons, elle est formelle : avant d'aller se coucher la veille, elle n'a introduit personne chez monsieur le Comte et celui-ci ayant été retrouvé vêtu de sa robe de chambre noire, il devait, à coup sûr, connaître son assassin car jamais il n'eût accueilli en simple robe de chambre un (ou une) parfait (e) inconnu (e).

Jaquette parle peu, foudroie Maigret des yeux et de répliques dans le style : "Ca ne vous regarde pas !", bref, offre l'archétype du témoin épouvantable, celui que tout policier digne de ce nom a appris à redouter puisqu'il lui cache plus de choses qu'il ne lui en apprend. Que cette comédie de froide dissimulation ait en soi de l'importance ou non pour l'affaire ne joue pas puisque, ce faisant, ces témoins pour le moins malveillants ralentissent surtout l'enquête - et en sont fiers, avec ça.

Néanmoins, petit à petit, Maigret commence à débrouiller l'écheveau d'une incroyable et platonique histoire d'amour entre le comte défunt et une jeune fille appartenant par la naissance à une des plus grandes familles de l'aristocratie française, Isabelle, devenue par son mariage princesse de V ... - le nom est encore plus connu. Par un hasard étrange, il se trouve que le prince de V ... était mort dans un accident de cheval deux ou trois jours avant que le comte ne décédât à son tour. Ainsi s'achève une romance bien connue du Tout-Paris depuis les années 1910 et s'éteint, pour la princesse, l'espoir de concrétiser le rêve doré de sa jeunesse depuis longtemps envolée et sacrifiée à un mariage de convenance : jamais elle ne sera la comtesse de Saint-Hilaire puisque tel était le projet que les deux amoureux, vieillis mais fidèles l'un à l'autre, n'avaient cessé d'entretenir depuis des lustres, au vu et au su du prince de V ... et de la plupart de leurs amis et relations.

Au fur et à mesure qu'il avance dans cet univers bien-élevé, raffiné et feutré, Maigret a bien de la peine à garder son calme. Tout l'irrite, y compris la princesse Isabelle - "Isi" comme l'appellent encore tous ses amis - et il se demande si ce ramassis de vieillards raffinés, dont les enfants quinquagénaires sont au courant des frasques, platoniques et autres, appartient à la réalité. Tous sont trop beaux en quelque sorte pour être honnêtes.

... Et pourtant, nous finirons par apprendre que, de la princesse de V ... à Jaquette, tout ce petit monde rayonnait en effet d'honnêteté et d'une certaine forme de loyauté.

Simenon nous donne ici le portrait d'une société qui exclut les parvenus et qui a précieusement conservé certaines valeurs ancestrales. A l'exception de M. Cromières et d'Alain Mazeron, neveu du défunt - qui, d'ailleurs, faisons-le remarquer au passage ne portent ni l'un ni l'autre la particule - tous s'expriment et se comportent avec la simplicité des authentiques aristocrates. Leur raisonnement, leur logique eux aussi témoignent d'une simplicité similaire et d'une rectitude qui est plus un art de vivre qu'autre chose. Ils doivent agir ainsi et si le monde extérieur ne comprend pas grand chose à leur comportement, peu importe : à chacun sa place, à chacun ses devoirs et ses droits.

Simenon joue à fond sur l'exaspération de Maigret qui, nous le savons tous, aime à comprendre et qui, ici, a bien du mal à le faire. La courbe de cette exaspération est fluctuante selon qu'il sympathise ou, d'un seul coup, conçoit l'impression qu'on se raille de sa gaucherie, du fait qu'il ne fait pas partie des "initiés." le fait que ses souvenirs d'enfance et l'admiration et le respect qu'il vouait jadis au compte et à la comtesse de Saint-Fiacre, dont son père était le régisseur, remontent à la surface, était couru d'avance, et le handicape lourdement car il a l'impression que cela le paralyse ou occulte la vision qu'il pourrait avoir de certains faits.

Un Maigret au titre intrigant mais qui assure. Personnellement, vous avez dû le remarquer, je les lis dans l'ordre de parution, ce qui fait que, par la force des choses, je suis parfois déçue. Mais je l'ai été bien rarement et j'avoue que je relirai avec plaisir ce "Maigret & les Vieillards", lorsqu'en viendra le temps. Si ce que j'ai pu vous en dire vous intéresse, n'hésitez pas de votre côté à venir nous donner votre avis : c'est avec un grand plaisir que nous vous lirons. Bonne lecture ! ;o)
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Un titre bien trouvé.
Puisque Maigret se trouve entouré de personnes âgées, dont l'assassiné, de plus de 75 ans .
La découverte du corps criblé de balles de M. de Saint- Hilaire du Quai D'Orsay met en émoi le monde feutré de la diplomatie. Pas de vagues semble être le mot d'ordre.
Fidèle à son habitude, Maigret progresse en essayant de s'imprégner des lieux et des personnes concernés. le meurtrier a pu entrer sans effraction et connaissait sa victime puisque l'on lui a ouvert.
Simenon s'est trouvé une porte de sortie créative à son propre désarroi: lui même malade et fraichement divorcé, au fond du trou à l'époque de la rédaction de cette enquête.

Il esquisse des portraits sans mièvrerie de vieillards qui ont ainsi cristallisé des sentiments depuis leur jeunesse.
.
Subtile évocation du temps qui n'arrive pas à passer sur les amours et les regrets.

Finalement, le plan c'était de ne pas attendre.
Comme disait Paul Fort: "Il faut nous aimer sur terre. Il faut nous aimer vivants. Ne crois pas au cimetière. Il faut nous aimer avant. "
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Quand on lit un Maigret on se trouve plongé dans une atmosphère délicieusement "vintage". On redécouvre le mot "penderie", on se souvient qu'il fallait préciser que les montres étaient "bracelet" et qu'il fallait les "remonter"...
Dans cette histoire, Maigret se croit, lui, au XIX éme siècle, tellement les personnages qu'il rencontre sont âgés et semblent être restés bloqués dans des temps anciens.
C'est un fonctionnaire du Quai d'Orsay qui prévient la police : le comte de Saint Hilaire, ancien ambassadeur, vient d'être assassiné. Ce n'est pas un crime politique, dit-il : le comte est en train de publier ses mémoires, il ne trahit aucun secret, de dévoile aucun scandale (du reste ses livres n'ont pas un grand succès). On sent bien qu'il aimerait quand même garder l'oeil et la main que l'enquête ; on arrive enfin à se débarrasser de lui.
Dans un immeuble qui lui appartenait, le comte occupait l'appartement du rez de chaussée avec jardin. Il avait été tué de plusieurs balles de révolver. Et malgré cet acharnement apparent, le meurtrier avait pris le temps de ramasser les douilles, d'effacer les empreintes...Bizarre...
Dans l'appartement on trouve Jaquette, presque aussi âgée que le comte et qui est sa domestique depuis...on ne sait plus combien de temps. Elle ne veut pas comprendre ce qu'une enquête pour meurtre implique, voudrait interdire que la police ouvre les tiroirs, lise la la correspondance...
Correspondance ? Cela rappelle
quelque chose à l'un des seconds du commissaire. Quand il était jeune, le comte était tombé amoureux d'Isabelle, la fille d'un comte et elle l'aimait aussi. mais il n'avait pas été considéré comme assez riche, ni assez titré pour l'épouser. Isabelle était devenue princesse de V. Et toute leur vie, ils étaient restés platoniquement amoureux l'un de l'autre, ils s'étaient écrit tous les jours.
Tout le monde connaissait la situation et le prince et sa famille la considéraient avec un certain amusement.
Et justement le prince est mort d'un accident de cheval la semaine précédente. Cela a-t-il un rapport avec l'assassinat du comte ?
Maigret voit le notaire qui habite le même quartier; il est très âgé, ne s'occupe plus que de quelques anciens clients, son fils a repris son étude. Rien d'étonnant dans le testament. Comme prévu, le neveu antiquaire hérite. Les meubles et bibelots sont pour Isabelle, Jaquette n'est pas oubliée.
Maigret voit le médecin, toujours à quelques rues. il ne s'occupe plus que de quelques anciens patients, son fils a repris son cabinet.
Rien ne peut expliquer l'assassinat du comte !
Il faudra un test, très moderne, et l'intervention d'un prêtre, très âgé, pour que la vérité soit connue !
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Ecrit en 1960
Le comte de Saint-Hilaire a été retrouvé sans vie dans le bureau de son hôtel particulier. Maigret, prié d'enquêter en toute discrétion, pénètre alors l'univers clos, feutré et quelque peu figé de l'aristocratie. Il découvre rapidement que trois jours auparavant, l'époux d'une princesse fort éprise du comte est mort lui aussi. Une bien curieuse coïncidence, qui ne manque pas de troubler le vieux limier. Mais, dans ce milieu qui ne lui est pas familier, le commissaire se trouve confronté à un mur de silence, tout entier fait de morale, de religion et de respect des conventions. Et il sera bien surpris en découvrant les mobiles de ces meurtres...
Fidèle à son tempérament, Maigret hume l'atmosphère, prend tout son temps, se fond avec circonspection dans cet univers aristocratique qui n'est pas le sien. Et découvre le grand amour qui liait le comte de Saint-Hilaire à la princesse de Wissemberg, une passion hors du commun qui semble au coeur de l'affaire. le commissaire tâtonne
Perdu au milieu de « personnages surgis d'un autre siècle », Maigret s'inquiète, car tous les suspects vivent de façon candide et paraissent innocents. Il éprouve un intense soulagement en apprenant le suicide de celui qu'on avait cru assassiné : il ne devra inculper aucun des vieillards débonnaires qui peuplent le roman.
Le duo Simenon Maigret est irréprochable comme toujours.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Le boudoir, autour d'eux, était-il la pièce où elle vivait le plus ? Des tapisseries anciennes en garnissaient les murs. Le parquet était luisant, chaque meuble à sa place et, sans raison précise, cela rappelait à Maigret le couvent où, autrefois, il rendait visite à l'une de ses tantes qui était religieuse.

- "Asseyez-vous, je vous en prie."

Elle lui indiquait un fauteuil doré auquel il préféra une chaise, encore qu'il eût peur d'en faire craquer les pieds délicats.

- "Ma première idée a été d'aller là-bas," lui confiait-elle en s'asseyant à son tour, "mais je me suis rendu compte qu'il ne devait plus y être. On a emmené le corps à l'Institut médico-légal, n'est-ce pas ?"

Elle n'avait pas peur des mots, des images qu'ils évoquaient. Son visage était serein, presque souriant, et cela aussi rappelait le couvent, la sérénité particulière des bonne soeurs qui n'ont jamais l'air d'être tout à fait dans la vie.

- "Je tiens à le voir une dernière fois. Je vous en parlerai tout à l'heure. Ce qui me presse avant tout c'est de savoir s'il a souffert. Répondez-moi franchement.

- Rassurez-vous, madame. Le comte de Saint-Hilaire a été tué sur le coup.

- Il se tenait dans son bureau ?

- Oui.

- Assis ?

- Oui. Il était occupé, semble-t-il, à corriger des épreuves."

Elle fermait les yeux, comme pour donner à l'image le temps de se former dans son esprit et Maigret s'enhardit assez pour poser une question à son tour.

- "Vous êtes déjà allée rue Saint-Dominique ?

- Une seule fois, il y a bien longtemps, avec la complicité de Jaquette. J'avais choisi une heure où j'étais sûre qu'il n'y était pas. Je voulais connaître le décor de sa vie, pouvoir le situer, en pensée, chez lui, dans les différentes pièces."

Une idée la frappait.

- "Vous n'avez donc pas lu les lettres ?"

Il hésita, préféré avouer la vérité.

- "Je les ai parcourues. Pas toutes, cependant ...

- Elles sont restées dans la bibliothèque Empire à grillage doré ?"

Il faisait oui de la tête.

- "Je me doutais que vous les aviez lues. Je ne vous le reproche pas. Je comprends que c'était votre devoir.

- Comment avez-vous appris sa mort ?

- Par ma belle-fille. Philippe, mon fils, est venu de Normandie avec sa femme et ses enfants pour les obsèques. Tout à l'heure, en rentrant du cimetière, ma bru a parcouru l'un des journaux que les domestiques posent d'habitude sur une table du hall.

- Votre belle-fille est au courant ?"

Elle le regardait avec une surprise qui frisait la candeur. Si ce n'avait été elle, il aurait peut-être pensé qu'elle jouait un rôle.

- "Au courant de quoi ?

- De vos relations avec le comte de Saint-Hilaire ?"

Son sourire aussi était un sourire de religieuse.

- "Mais certainement. Comment n'aurait-elle pas été au courant ? Nous ne nous sommes jamais cachés. Il n'y avait rien de mal entre nous. Armand était un ami très cher ..." [...]
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[...] ... - "Vous dormez dans l'appartement ?"

Au moment où Maigret lui parlait, elle ne le regardait pas et elle sembla ne pas avoir entendu. Il répéta sa question, d'une voix plus forte. Cette fois, elle pencha la tête, tendant la bonne oreille.

- "Oui. J'ai une petite chambre, derrière la cuisine.

- Il n'y a pas d'autres domestiques ?

- Pas ici, non.

- C'est vous qui faites le ménage et la cuisine ?

- Oui.

- Quel âge avez-vous ?

- Soixante-treize.

- Et le comte de Saint-Hilaire ?

- Soixante-dix-sept.

- A quelle heure l'avez-vous quitté, hier soir ?

- Vers dix heures.

- Il se tenait dans ce bureau ?

- Oui.

- Il n'attendait personne ?

- Il ne me l'a pas dit.

- Il recevait parfois le soir ?

- Son neveu.

- Où habite son neveu ?

- Rue Jacob. Il est antiquaire.

- Il s'appelle Saint-Hilaire, aussi ?

- Non. C'est le fils de la soeur de monsieur. Il s'appelle Mazeron.

- Tu prends note, Janvier ?

" Ce matin, quand vous avez découvert le corps ... Car c'est bien ce matin que vous l'avez découvert, n'est-ce pas ?

- Oui. A huit heures.

- Vous n'avez pas eu l'idée de téléphoner à M. Mazeron ?

- Non.

- Pourquoi ?"

Elle ne répondit pas. Elle avait l'oeil fixe de certains oiseaux et comme certains oiseaux aussi, il lui arrivait de rester perchée sur une seule jambe.

- "Vous ne l'aimez pas ?

- Qui ?

- M. Mazeron ?

- Cela ne me regarde pas."

Maigret savait maintenant qu'avec elle tout serait difficile. ... [...]
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[A la rencontre de la princesse de V...] (...) l'hôtel de V... servait souvent de cadre à des bals et à des ventes de charité. […] Maigret suivait son cicérone dans l'escalier, traversait, au premier, un autre salon, puis une pièce toute en longueur qui devait être une galerie de tableaux.
On ne le faisait pas attendre. Le domestique entrouvrait une porte, annonçait d'une voix feutrée :
– Le commissaire Maigret.
Le boudoir où il pénétrait ne donnait pas sur la cour d'honneur mais sur un jardin et le feuillage des arbres, plein d'oiseaux, frôlait les deux fenêtres ouvertes.
Quelqu'un se levait d'un fauteuil et il fut un instant sans comprendre que c'était la femme qu'il était venu voir, la princesse Isabelle.
(…) Elle était plus petite que sur les photographies mais contrairement à Jaquette, par exemple, elle n'était pas tassée par les ans. (…) Ce qui le surprenait le plus, c'était de trouver une femme boulotte, aux joues pleines et lisses, au corps potelé. Ses hanches, à peine indiquées par la robe princesse de la photographie dans la chambre de Saint-Hilaire, étaient devenues aussi larges que celles d'une fermière.
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Lorsqu’on se sert d’une arme à feu, surtout d’un pistolet à éjection automatique, l’explosion projette à une certaine distance des particules caractéristiques qui s’incrustent dans la peau du tireur, en particulier sur la tranche de la main, et subsistent un certain temps.
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Il ne parvenait pas à obtenir une image nette. Ces gens-là lui paraissaient irréels, comme sortis d’un roman de 1900.
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