Encore une soirée où j'ai pécho pas une meuf. Peut-être qu'il faudrait que je me mette à causer au lieu juste de bander de désir, en silence. Je vais me servir un verre, vodka glacée, cocktail détonnant, neurones en mode autodestruction. Une musique hurle, son chanteur déverse sa rage, je nage. Dans les bains de Budapest, l'érection fertile à la vue de ces maillots de bains échancrés, teenagers et milfs. Je ferme les yeux, le silence assourdissant se fait en moi, oreilles bouchées par l'eau à l'odeur chlorée, et je me fais plein de films pornos dans la tête.
Le pétard tourne de mains en mains. Je me retrouve sur le périphérique de Budapest, dans un tombeau roulant, voiture « empruntée ». Les pupilles dilatées, Greg conduit les yeux fermés. A la place du mort, « la Bouée » 105 kilos de muscles difficile à bousculer au water-polo. Derrière, Nicky et Vicky, 13 et 15 ans, deux soeurs qui me sucent avec passion folle et fou rire. Éduquées sur YouPorn, j'ai le plaisir de sentir leur langue caresser mon sexe, avant de le voir s'engloutir dans leur bouche salivant de désir. Elles ont dû regarder les mêmes vidéos pornos que moi. Une main dans leur culotte, l'humidité que je perçois ravive ma libido en berne après ces nombreux verres et ces joints, dans la chaleur de la nuit. Prendre la bretelle de sortie, se retrouver en rase campagne, sentir un choc sous la voiture. Je pousse un cri de douleur, Nicki ou Vicky les dents sur ma batte, je sors ma main dégoulinante de sa chatte. Probablement un sanglier, ensanglanté maintenant, qui a traversé la route qu'on a écrasé. Je suis dans un roman hongrois, premier roman de
Benedek Totth, comme dans les premiers romans de
Bret Easton Ellis. Mais c'est à partir de cet instant que la vie déraille.
Une génération désenchantée, sans avenir, sans désir, à part celui de se rouler des spliffs en soirée – et en journée. le lycée, on y va quand on a rien d'autres à foutre, heureusement qu'il reste les entraînements à la piscine pour occuper le temps mort avant les soirées qui mêlent sans passion alcool et gerbe. du sexe et de la drogue en plus. Les filles partagent leur bouche et leur cul, les garçons jouent à GTA et archivent leurs films pornos selon des critères bien précis, couleur de la peau, des cheveux, taille des seins, hentai, bukkake, animale, anal fisting, vomisseur, pipicaca, preteen, teen, MILF, BDSM…
«
Comme des rats morts », une lente plongée vers la mort, retenir sa respiration, corps pestilentiel qui remonte à la surface, ça pue pas autant dans un épisode des Experts. A la lumière de la lune, qui masque sa face bleutée pour ne faire ressortir que son teint aussi blafard que des néons d'une morgue déserte, les rats grouillent et dérouillent, nageant au milieu de la putréfaction de ce corps bientôt liquide. Fermer les yeux, regarder son portable et se laisser couler dans la piscine, en apnée oublier le monde, en nage se réveiller et entendre
Kurt Cobain hurler…
Au fait, est-ce que les sangliers savent monter à vélo ?
Lien :
http://memoiresdebison.blogs..