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EAN : 9782213680682
280 pages
Fayard (07/01/2015)
3.25/5   36 notes
Résumé :
Enivrée par le Paris des années folles, Pearl prépare pour le compte d’un éditeur new-yorkais un ouvrage illustré consacré à la gastronomie française. Des Halles au somptueux cadre Art déco du Paquebot, le restaurant le plus en vue du moment, rien n’échappe à son regard de photographe. Pas même l’invisible mystère qui entoure le chef Charles-Henri Chelan, acclamé par ses clients, vénéré par sa brigade, et cependant insaisissable.
Piano de cuisson, accords, ha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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La lecture de "Cristal noir" ne m'a rendue ni atrabilaire ni euphorique.
Si je m'exprimais en langue shakespearienne je dirais que je me sens "so-so", bref je suis assez embarrassée car pas emballée du tout du tout!
Ça se lit, comme dirait l'autre "ça se lit sans faim, comme les doubitchous..." mais c'est tout.
Pourtant, la toile de fond de ce roman aurait pu me mettre en appétit: les arrières cuisines du "Paquebot", grand restaurant étoilé parisien juste avant la crise de 1929!
Et bien non, mon solide estomac est resté de marbre.
Et cette histoire d'amour entre la belle Pearl, photographe américaine et Charles-Henri Chelan, grand chef du Paquebot, n'a-t-elle point ému mon âme exaltée et romantique?
Pas la moindre palpitation vous dis-je: encėphalogramme d'une platitude...Ah j'ai le coeur à marée basse...
Ce roman est pourtant bien écrit, mais il reste froid comme le cristal même s'il en a l'éclat!
Que retenir, alors?
Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir! Je suis arrivée au bout de cette histoire sans relief comme un jour sans pain. Après cette diète nul doute qu'un autre ouvrage plus relevé saura réveiller mes papilles endormies.
Merci tout de même à Babelio et aux éditions Fayard.
On ne peut pas plaire à tout le monde!
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J'ose à peine l'image, un peu trop facile, mais voilà : pour moi, la sauce n'a pas pris à la lecture de ce roman, qui rend hommage à la gastronomie française des années 1920.
La trame du récit est simple : au printemps 1929, Pearl, jeune photographe américaine, obtient l'autorisation paternelle pour traverser l'Atlantique et se rendre à Paris, et en ramener, pour son éditeur, un reportage sur LE restaurant étoilé du moment, le Paquebot. Pour Pearl, ce voyage est aussi l'occasion de s'affranchir de sa famille et de ses fiançailles encombrantes.
En France, à cette époque, les souvenirs de la Première Guerre ne se sont pas encore fait oublier, et on commence à subodorer le parfum de désastre du krach boursier d'octobre. Dans ce contexte tendu, incertain, la jeune femme rencontre le chef du Paquebot, Charles-Henri Chelan. Si Pearl est le prototype de la jeune New-Yorkaise riche, rebelle et romantique qui part confronter à la réalité sa vision si américano-exaltée des Années Folles sur le Vieux Continent (être soi-même un cliché, un comble pour une photographe…), Charles-Henri est un modèle de personnage tourmenté par l'amour et la guerre, dont on se dit qu'il peut, à chaque instant, basculer du mauvais côté. L'histoire d'amour est inévitable.
Cela aurait pu donner une belle histoire, mais je crois que les ingrédients sont trop nombreux, la recette trop riche et manquant de liant. Jugez plutôt : presque tous les Arts sont convoqués à la table : gastronomie et photographie bien sûr, mais aussi littérature (Joyce), danse classique (Diaghilev) et architecture (Art Déco), le meilleur second rôle étant tenu par la musique classique (aah le « subtil » parallèle entre le piano, instrument à cordes frappées, et le piano, fourneau de cuisson…). L'ensemble est décousu, part dans tous les sens, la guerre, la crise boursière, l'enfance tourmentée, les racines slaves, le fonctionnement d'une grande cuisine, sans qu'on comprenne très bien où cela mène. le sens du titre arrive trop tard, comme un potage qui aurait attendu trop longtemps en cuisine et qu'on sert tiède. Je n'ai pas aimé le style, tendant parfois vers le lyrique, parfois trop haché. Trop… stylé. Je ne me suis pas attachée aux personnages, ni intégrée dans cette ambiance elliptique, toute en vibrations et clair-obscur.
Je n'ai pas su manger de ce pain-là…
Merci à Masse Critique et aux éditions Fayard pour cette découverte.

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Le Paquebot, c'est le nom d'un restaurant parisien, un énorme édifice, tout de marbre et d'argent, étincelant de lumière et d'éclat de cristal, clinquant, somptueux, mais il parait un peu lourd, chargé, prétentieux, à l'image d'un parfum un peu trop capiteux.
Pearl, une jeune américaine s'est donné pour mission de le photographier pour transmettre sa vision de la gastronomie française.
Elle va donc rencontrer Charles-Henri Chelan, le chef emblématique de cet établissement.

Le style est très particulier, léger, aérien, mais soudain, des phrases un peu étranges viennent se poser ça et là, où on ne les attend pas, comme des plumes sur un plat, ce qui donne un rendu esthétique original et élégant, mais gâche un peu la dégustation.
C'est un roman à l'atmosphère presque irréelle.
On y trouve des dorures, des velours et des soieries luxueuses mais rien ne semble être ancré dans la réalité, comme si chaque scène était une bulle hors du temps, une parenthèse dans le récit d'une vie.

Le restaurant semble toujours sous tension, on sent chaque personnage animé de vibrations, d'envies, de souhaits, de rêves, ça ressemble à un morceau de musique qu'on connaît par coeur mais qu'on doit répéter inlassablement chaque jour pour éviter une fausse note et cela est un peu fatiguant, usant même, pour le lecteur.

J'ai eu l'impression d'être la spectatrice de ce roman, d'avoir contemplé les personnages derrière une vitre sans tain, de n'avoir finalement pas ressenti d'empathie envers eux, car le style crée une distance et un détachement envers cette histoire pourtant intéressante.

Je remercie Babélio et Fayard pour cet envoi finalement étonnant et dépaysant.
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Je ne remercierai jamais assez Babelio et la Masse Critique pour la somptueuse lecture que procure « Cristal Noir ». le titre en lui-même est déjà une invitation à l'envoûtement, aux charmes de la passion et de l'élégance. Un voyage initiatique vers les sphères raffinées du Paris des années folles et des saveurs éclatantes de la gastronomie française. le livre est à lui seul un recueil de citations, de phrases étourdissantes de beauté. Chaque terme est judicieusement choisi pour un final digne d'une envolée lyrique. On ressort troublé de cette lecture et pourtant si serein. « Cristal Noir » est une poésie en prose, un ouvrage intense en émotion, un voyage dans le temps, un hymne aux petits plaisirs de la vie. En définitive, rendre une critique de cet ouvrage n'est pas chose aisée car aucun mot, aucun adjectif ni aucune expression ne pourraient rendre justice à la beauté de l'histoire et faire honneur au style de l'auteur.

C'est sous une couverture épaisse et épurée de la collection Fayard que débute une belle romance. Derrière la fusion d'une photo en noir et blanc d'une jeune femme sereine attablée et de motifs Art Déco se dresse un pilier de la littérature, un hommage aux nuances délicates de la langue française. Si dès la première page on a du mal à comprendre le cadre de l'histoire puisque celle-ci débute par une lettre enflammée, on s'ancre rapidement dans l'univers fou des années 30. En réalité, c'est en 1929 que s'inscrit cette histoire, traversant les saisons poétiques du printemps et de l'automne et passant par un été intense et enfiévré. Rapidement, le style si particulier de Michelle Tourneur percute le lecteur et l'hypnotise. On dévore sans s'en rendre compte des avalanches de mots, on glisse sur des cascades de descriptions et l'on s'éblouie des myriades de petits détails qui prennent des airs de merveilles. Sans conteste, Michelle Tourneur a un véritable talent écrivain et un amour fou pour notre belle langue française qu'elle maîtrise avec une fluidité impressionnante, virevoltant à travers les expressions avec la grâce d'une ballerine. Magie et poésie se joignent dans une valse lente mais toujours langoureuse tout au long du roman.

L'histoire prend pour théâtre l'un des restaurants les plus cossus de la capitale, le Paquebot, érigé à titre de monument culinaire par le brillant duo de deux âmes perdues et liées par une fidélité et une amitié à toute épreuve. le Paquebot devient alors le refuge de deux hommes, dérivant sur les modes de son temps à la recherche de cette exception, de cet inédit destiné à la perfection. Chaque personnage se pare d'un charisme irrésistible ; le chef Charles-Henri par sa présence sauvage et son talent inné, son éternel ami Robert par sa créativité divine et la douce Pearl par son exotisme pétillant et sa délicatesse. Cette dernière, photographe native des Etats-Unis, se rend en France afin d'immortaliser et faire découvrir les raffineries culinaires du pays. C'est au Paquebot qu'elle a choisi de faire honneur aux mets fantasques de la gastronomie française. La virtuosité de Michelle Tourneur explose alors tandis que coulent à flots des océans de descriptions. La décoration Art Déco du restaurant est cristallisée dans les consciences par des jeux de lumières à travers les milliers de miroirs et de facettes en verre qui réfléchissent la magnificence des plats. Sensible jusqu'à l'âme pour cette beauté intangible, Pearl photographie cet univers envoûtant qu'elle n'aurait jamais cru connaître un jour. le Paquebot est un paradis composé de fresques antiques et de peintures mystiques, un cadre dans lequel prendre un simple café relève de l'extase. On déguste des pâtisseries jusqu'à l'excès sans jamais s'en lasser. Grâce aux descriptions multiples et toujours percutantes, les saveurs éclatent dans le palais et les mots font appels à des souvenirs de gourmandise, parfois même d'enfance. Jamais Paris-Brest, éclairs, compotes ou choux ne furent plus savoureux que sous la plume de Michelle Tourneur. Par la force de l'esprit, les pâtisseries décrites deviennent réelles et les dégustations révèlent des expériences inédites. Par le jeu de la syntaxe, l'auteur parvient à dépeindre parfaitement cette émotion de volupté qui nous prend lorsque l'on déguste un met exquis. Mais le salé n'est pas non plus en reste et c'est un florilège de parades gustatives qui prennent place sur la page, pour le plus grand plaisir du lecteur. Mousselines de céleri, envolée de canard, faisans farcis, tourtes croustillantes… les créations sont innombrables et frôlent le rêve. Michelle Tourneur rend un réel hommage à la gastronomie et à la pâtisserie française, témoigne d'une expérience personnelle et d'une approche intime avec la Cuisine.

Dans ce roman, la restauration est dépeinte à chaud. On traverse la salle de réception où règne finesse, délicatesse, exquis, précision et perfection, un monde composé de paillettes, de flûtes de champagne et de grands éclats de rires cristallins, pour émerger au coeur des cuisines des grands restaurants où trônent maîtrise, savoir-faire, impartialité, détermination et rigueur. le monde culinaire est intransigeant et exigeant, malmenant ses praticiens sans ménagement. Les caractères s'endurcissent, les larmes font la place à une détermination à toute épreuve et seuls les plus téméraires parviennent finalement à émerger de cet infernal univers. A travers cette histoire romancée, on connaît tour à tour l'appréhension des commis, le surpassement de soi, les déboires d'une commande retardée, les échecs personnels et les frissons de la réussite applaudie.

Mais la gastronomie n'est pas seule dans cet ouvrage et elle est associée à un autre art, celui de la musique. Elles se combinent dans une étroite relation, se complétant chacune. La cuisine devient alors une symphonie et l'art musical un met que l'on déguste sans modération. C'est le piano qui tient lieu de pont reliant ces deux univers. On touche alors à une poésie envoûtante où chaque note s'envole de l'instrument pour fondre sur le palais. Les sens sont mis en éveil, constamment convoqués dans « Cristal Noir », et l'on goûte avec plaisir à de nouvelles saveurs envoûtantes.

C'est à Pearl qu'est donc confiée la lourde tâche de photographier avec le plus de sincérité ces mets inédits, tout en s'acclimatant à l'air parisien et en appréhendant l'énergie créatrice qui émane des mets présentés. Forte de son sens artistique, elle devient rapidement la seule à comprendre réellement les tourments complexes qui bouleversent le chef Charles-Henri et à lui déceler son âme d'artiste. Ce-dernier, métisse d'une alliance polonaise et française, possède une forte sensibilité et un raffinement qui ne laisse jamais indifférent son entourage. Il est le mystère de ce roman, celui sur qui semble planer l'ombre d'un passé troublé. de son enfance, des difficultés esthétiques qu'il rencontra, des hésitations de son adolescence, de son amour pour la gastronomie, de son émoi profond on ne sait rien avant la seconde partie du roman. D'âme tourmentée il passe à âme torturée par un sentiment déchirant, celui de l'amour. le début du roman est ainsi soutenu par une vibrante tension qui se brise lorsque les deux esprits se rencontrent dans l'intimité. Pourtant Pearl est promise à revenir au plus vite dans son pays et rejoindre son fiancé. Il est vrai que ce fil de l'histoire est digne d'un mélodrame romantique et l'on suppose secrètement que l'amour, le vrai, l'unique, triomphera. Mais Michelle Tourneur décrit l'éphémère, la beauté de l'instant présent et ne s'attarde pas sur la perpétuité. Sa vision est un renouveau constant des choses et du monde. Ainsi les modes changent rapidement, les plats à succès font place à d'autres créations et rien ne reste éternellement. La beauté réside alors dans le provisoire, c'est pourquoi Pearl n'est qu'une passagère d'un voyage temporaire. Un épisode momentané dans la vie de Charles-Henri pourtant marqué au fer rouge par un amour éternel.

La crise de 1929, ce fameux fléau qui frappa les Etats-Unis, n'est d'abord décrit que comme un élément secondaire. Il prend néanmoins de l'importance tout au long du roman, mais avec ce recul des choses complexes qu'impose la frivolité amoureuse. La crise est perçue d'un point de vu français, c'est-à-dire avec une distance flagrante. Elle est une épée de Damoclès dont tout le monde prend conscience mais qui semble pourtant inoffensive. On décrie les médias d'exagérations, on dénonce les journalistes de mensonges et l'on croque avec plus de ferveur dans cette vie qui semble prête à basculer. le krach du jeudi noir est un raz-de-marée destructeur dont les signes avant-coureurs se profilent déjà en France. Pour autant, le Paquebot est intouchable et semble un cocon préservant l'innocence de la relation entre les jeunes tourtereaux. Aveuglés par leur passion, la crise boursière n'est qu'un bruit de fond que ne tardera pas pourtant à entendre Pearl, puis Charles-Henri après elle, une fois leurs démons intérieurs apaisés.

Ce roman possède néanmoins un point négatif et paradoxal : si le style de Michelle Tourneur est une vraie poésie, tout comme cette dernière par moment l'histoire en devient complexe et les phrases presque incohérentes. Parfois seulement deux mots viennent composer une phrase, parfois on recherche le sujet ou bien le verbe, parfois on s'égare et parfois on en vient à regretter que l'auteur ne soit pas un peu plus prolixe. La beauté de son talent écrivain réside dans cette tournure mystique des phrases, mais si ce style est prenant dans la première partie du livre, plus centrée sur la description des lieux, des relations et des mets, la seconde partie plus concentrée sur l'histoire du chef Charles-Henri en devient confuse. Ce qui n'empêche pas d'apprécier ce roman à loisir, d'en savourer toutes les nuances et d'en frissonner d'émotion.

Délicat est le maître-mot de ce roman, et à juste titre il trouve sa place dans chaque met exposé tout en décrivant au mieux les caractères artistiques de chaque personnage. Un petit bijou littéraire dans une langue subtile, épurée dans sa forme mais toujours pleine dans son fond. Un rêve qui prend consistance par le goût et la saveur, tantôt épicée, tantôt sucrée à l'image d'un marshmallow. Michelle Tourneur fait toucher à la perfection, palper à l'intangible et savourer la beauté.
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" Plus de dix ans après la fin des années sauvages,autour d'eux et au-delà, le ton avait changé, mais le vertige restait. Il fallait y échapper. L'époque, impatiente, filait droit devant elle."

C'est dans cette ambiance du Paris, à l'aube de la crise de 1929, que l'on rencontre Charles et Robert, compagnons d'armes, à la direction du restaurant "le paquebot"; la cité secrète des goûts.

Une jeune américaine, Pearl, travaillant pour un éditeur New-yorkais, tente de capter à travers l'objectif de son appareil photo, la magie, le mystère, la musique, qui se dégagent de cet endroit.

Charles n'est pas seulement un cuisinier talentueux, il est aussi artiste. Il travaille dans l'émotion et le mystique, à la recherche de l'harmonie. Son don lui vient de ses origines slaves; le "zal" : la nostalgie, l'hypersensibilité, le mysticisme, l'envie de découvertes.
Quelle est l'histoire de sa vie, quelles sont ses blessures anciennes qui ne peuvent s'effacer?

Ce livre est une histoire d'amitié entre ces deux hommes Charles et Robert, qui ont pensé ce restaurant, durant leurs attentes au fond des fossés emplis de cadavres pendant la guerre,comme un rempart, un abri, un lieu où on rachète la violence du monde. Ils l'ont voulu, ils l'on fait.

C'est aussi la rencontre entre Charles et Pearl, se découvrant des émotions communes. L'un s'épanouissant dans l'art de la cuisine, dans un plaisir de l'imagination plus que de la réalité, l'autre, en rupture avec sa famille aisée, à la recherche des riens qui contiennent du très vaste, du rêve, l'essentiel.

D'autres personnages de ce roman gravitent autour de Charles, Pearl et Robert. Tous ont un talent, un goût de la vie semblables.
À travers les temps qui changent, la bousculade du monde, ils sont à la recherche d'harmonie, de" mots appariés et dits, de volées d'images", seuls remparts contre les effets de l'effroi. La musique, les mots, les images seront toujours plus forts que la violence, le chaos.

Ce roman est une très belle découverte, l'écriture est mélodieuse et légère. L'ambiance est feutrée, vaporeuse, arachnéenne. Laissez vous embarquer à bord de ce paquebot, écouter sa mélodie et sentir ses parfums
Je remercie les Éditions Fayard et la masse critique de Babelio pour ce livre.
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critiques presse (1)
Telerama
22 avril 2015
Michelle Tourneur sait aussi bien décrire les plats raffinés et déjà minimalistes de Charles-Henri, que les dérives intimes qui obligent à tous les exils dans une époque où s'annonce la déroute.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Depuis l'enfance, il [Poiret] aimait le foisonnement de l'endroit. Il était né dans le quartirt. Ces vastes halles du négoce qu'irriguaient à pleins ruisseaux les richesses de la terre et de la mer lui redonnaient des envies. Le goût de la vraie faim. Au reste, il ne l'avait pas perdue. Il n'était pas près de la perdre, il se demandait seulement jusqu'où irait le mouvement de balancier en cours. Simple pause dans la féerie ou effrayante course à l'abîme ? Ici, ailleurs, ruptures, changements. Ascensions fulgurantes et chutes brutales. Gabrielle Chanel et sa petite robe de crêpe noire, au zénith. Diaghilev, paraît-il, miné par le diabète à Venise.
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« Savez-vous que depuis trois mois je viens chaque jour lire votre carte, monsieur Chelan…. ».
Il s’arrêta, s’approcha, étonné par cette déclaration.
« Eh bien, et alors ? Vous inspire-t-elle ? ».
Elle leva vers lui un visage émouvant, qu’il ne connaissait pas.
« Je remarque qu’elle évolue constamment. Quelquefois peu, mais elle évolue. Vous inventez, vous transformez. Vous êtes un artiste, je pense ».
Il tressaillit au mot, elle ne s’en aperçut pas. Il se pencha vers elle, vers le bras criblé de taches de rousseur, éclatant sous la lumière de la lampe.
« Ecoutez, dit-il, la voix troublée… J’ai été apprenti au Claridge’s de Londres… Le premier jour, j’ai pelé dix kilos de châtaignes boursées. J’ai eu des cloques sur les deux mains. ça marchait pratiquement au coup de fouet. Je suis cuisinier, c’est ma formation, mettez ça et rien d’autre dans votre ouvrage, s’il vous faut des éléments. Quant aux artistes, dans la mesure où ils vous intéressent, regardez la salle. Il y a tout ce qu’il vous faut, vous aurez le choix ».
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« Je ne sais plus rien de la musique…. Après vingt ans, la guerre, mon métier… rien, absolument rien.
- Jouez ».
L’ardeur de Rose, la tendresse de Justyna, la sensualité de Zofia. La voix assourdie de Pearl les portait toutes. Il voyait ses mains trembler, et sa présence juvénile était imprégnée de l’air tiède du jardin d’août de la petite maison inconnue où s’étaient exprimées les vérités de sa vie. Un rêve, une déraison. Rien d’autre n’aurait pu lui faire franchir le seuil de la pièce close dans laquelle le Bösendorfer attendait sous la poussière.
Il entra, il la rejoignit.
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Contrairement à ce qui se racontait, l'endroit était exempt de tout décor. L'aménagement était spartiate. Une table, deux chaises raides, un évier, un miroir pour vérification avant de se présenter au public. Accroché au mur, d'un bleu décoloré, usé par les lessives, l'étendard sacré, le tablier de Rose. En dessous, les couteaux. Une superbe série en acier de Sheffield, posée sur une planche de chêne. Quand il tranchait en cuisine, qu'il hachait, qu'il éminçait, qu'il battait des blancs en neige, les autres croyaient voir un courant se propulser le long de sa main fine. Les doigts étaient minces, avec une nervosité d'animaux en chasse. La rapidité d'exécution était saisissante, parfois presque effrayante.
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- Avez-vous entendu qu'un coup de boutoir, si violent fût-il, pulvérisât la substance d'un mot, qu'un incendie géant le réduisît en cendres? Tout juste, si par malheur, les phrases se défaisaient, y aurait-il un nouvel assembleur pour les reconstruire.
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