Un bon petit polar assez original dans son sujet, qui nous emmène en Ecosse pas loin du référendum pour l'indépendance de 2014...et moi particulièrement, à lire jusqu'à 2 heures du matin.
Val McDermid esquisse un croquis d'ambiance amoureux de sa région, fait de villes superbes, de paysages magnifiques, et du son d'une langue aux multiples accents, sur fond de kilts, vaches à poils longs, porcs roux et cornemuses. La carte postale touristique est réussie. Elle donne envie de faire un tour du côté de Glasgow, et de la rando dans les Highlands.
Quand le mort est un squelette, c'est une enquête pour Karen Pirie, chef du département des enquêtes historiques de la police écossaise . Nous voilà partis avec ce personnage sympathique, à la forte personnalité, et son adjoint, pas très futé, sur les dégâts collatéraux de la guerre des Balkans des années 90.
En effet, un mystérieux justicier semble trouver que la cour pénale internationale est un peu lente, et c'est un euphémisme, pour condamner les auteurs de crimes de guerres. Il traque et assassine partout dans le monde. Les avocats britanniques à la cour en question sont sur la sellette. La fuite viendrait de leur service.
Au centre de toutes ces affaires, un général de l'armée croate, beau comme un footballeur de la première division, disparu depuis huit ans, abandonnant Maggie, sa compagne écossaise, prof à Oxford, rencontrée pendant le siège de Dubrovnik.
Notre auteur semble prendre plaisir à évoquer les dégâts du nationalisme en Europe, en ravivant la mémoire d'une sale guerre, pas si lointaine, dans laquelle des gens ordinaires sont devenus des bourreaux ...il y a un petit message inquiet quand même dans ce polar, en plus du traditionnel dialogue entre vengeance et justice, argument classique du genre noir.
Au final , un bon moment de lecture. J'ai juste trouvé les passages du journal de Maggie un peu longuets, le procédé tellement artificiel, pratique pour un scénario, mais tellement vu et lu partout...j'ai lu en diagonale ces passages, pour revenir plus vite sur le chemin de l'enquête.
Donc avis aux auteurs de polars, si vous voulez me plaire, pensez à un schéma narratif différent, sans incise ! Vous écrirez le scénario après .
Je remercie Babelio et les éditions j'ai lu, la masse critique « mauvais genres » pour cette très courte nuit de sommeil, j'avais vraiment très envie de savoir qui avait tué le mort , et j'ai découvert le polar écossais de Mme McDermid.
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Suite à une réorganisation au sein de la police écossaise, Karen Pirie a été mutée à Édimbourg. Occupant un poste de commandement au commissariat de Gayfield Square, elle continue de travailler sur des affaires non résolues, à titre de responsable de l'Unité des affaires historiques. Elle est assistée par le jeune inspecteur Jason Murray, dit La Menthe - en référence au slogan publicitaire « Les Menthes Murray, les Menthes Murray, on prend son temps pour les déguster » -, qu'elle trouve particulièrement peu futé. Un squelette est découvert sur le toit de la John Drummond School, un édifice abandonné depuis de nombreuses années ayant attiré l'attention des adeptes de grimpe urbaine. Son enquête va l'amener jusqu'en Croatie, sur les traces d'événements remontant à la guerre des Balkans… Bien que j'aie plutôt apprécié l'intégration des extraits du journal de la professeur Maggie Blake, une spécialiste en géopolitique, retraçant le siège de Dubrovnik qu'elle a vécu, j'ai été quelque peu irritée par la manière dont l'auteure a traité la partie mettant en scène deux avocats du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, Alan Macanespie et Theo Proctor, alors que d'anciens criminels de guerre ont été assassinés, caricaturant ces deux personnages jusqu'à les rendre repoussants, une partie que j'avais dès lors peu envie de retrouver.
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Quand elle avait cru qu'il l'avait quittée, elle avait eu le sentiment de perdre son ancre, de se retrouver à la dérive, d'être à la merci de n'importe quelle tempête qui se présenterait sur sa route. Savoir qu'on l'avait arraché à elle lui avait permis de retrouver un peu de l'assurance qu'elle avait perdue. C'était terrible à dire, mais sa mort était presque plus facile à supporter que de penser qu'il l'avait abandonnée.
Ils n'étaient plus très loin l'un de l'autre à présent, et Jason la regardait d'un air implorant. Il avait le visage défait. Et puis il se mit à pleurer comme un enfant. Une partie d'elle essayait de comprendre ce qui se passait. L'autre avait déjà compris. Elle s'arrêta à quelques pas de lui sans prêter attention à l'agitation autour d'elle.
- Il est mort, dit-elle avec certitude.
Jason déglutit.
Nous avons découvert plus tard que la bibliothèque du Centre interuniversitaire avait été détruite; vingt mille livres réduits en poussière. C'était comme si on avait tenté d'assassiner l'avenir.
On a gravé leurs images dans la pierre pour les humilier.
J'ai trouvé ça drôle:
-L'ancêtre de la presse tabloïd. On met les coupables en première page pour leur faire honte.
Être flic créait une barrière entre vous et les autres femmes. Il était difficile de tisser des liens solides avec quelqu’un qui n’était pas du métier. Accorder sa confiance trop facilement pouvait se révéler dangereux. Par ailleurs, les gens étrangers au domaine ne mesuraient pas l’ampleur des enjeux. Vous vous retrouviez donc à fréquenter d’autres femmes flics qui avaient le même grade que vous.