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EAN : SIE110747_562
(30/11/-1)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Pas de quatrième de couverture.

Récit directement inspiré de la vie du père de l'auteur, qui vint à quinze ans, à pied, de Hongrie, par amour pour la France, Voltaire et Hugo, afin d’y vivre et de devenir français. « "Il faut écrire cela !” me dit Lescure. J’ai donc conté cette marche à l’étoile, mais qui allait aussi être la marche à l’étoile jaune et à la mort. Mais j’ai imaginé aussi son désespoir horrible, lui français par amour, s’il s’était vu, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« La marche de l'étoile », publié en 1943 et douzième opus d'une toute nouvelle maison d'édition, « Les éditions de Minuit », fondée en 1941, par Pierre Lescure (le grand-père) et Jean Bruller, alias Vercors…

Le récit de la vie de Thomas Muritz, un jeune Hongrois « nourri » à la littérature française, en fait, le récit de la vie de du père de Vercors : un récit émouvant dans la mesure où Muritz après avoir été reconnu comme l'un des siens par la France, trouvera la mort, étoile jaune à la poitrine, raflé par des policiers français, chargés de faire un exemple avec cinquante otages…

Un récit brûlant d'actualité qui ne manque pas de dénoncer la responsabilité de la France dans certaines (ex)actions commises par le régime de Vichy ; et finalement un éloge poignant à son père Louis Bruller.
Un petit bouquin, court, mais dense, sous cette belle plume qu'est celle de l'auteur du « Silence de la mer ». Un de ceux qui vous laisse pantois au mot fin, tellement c'est fort …
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Une histoire de rêve, une histoire d'amour. Quand une vie entière est tournée vers un seul but, avec une force indiscible.
Une histoire de patriotisme.
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Cette courte nouvelle est souvent présentée à la suite du célèbre livre du même auteur, Le silence de la mer. La thématique en est très proche. Elle a pourtant été publiée par Vercors quelques années après.
C'est d'abord une histoire d'amour entre un jeune homme qui vit à Presbourg, aujourd'hui Bratislava, et la France, ses écrivains, sa capitale et particulièrement au coeur de celle-ci, le pont des Arts.
Comme les rois mages, ce jeune homme suit l'étoile en marchant à travers l'Europe pour atteindre Paris et le célèbre pont où il vit lors de son arrivée un moment d'extase et d'amour. Bien plus tard, après avoir construit sa vie en France, il choisira délibérément de porter une autre étoile sur le coeur en raison de ses ascendances juives du côté de sa mère qui le conduira vers son destin.
Beaucoup de style et d'émotions dans les mots de Vercors qui sait donner une dimension pleine d'humanité et de beauté à son texte.
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VERCORS et son ami d'alors (ça ne va pas durer) Pierre de LESCURE ont fondé les éditions de Minuit de manière clandestine dès 1941. Il faut cependant attendre février 1942 pour que sorte la première publication, une nouvelle de VERCORS lui-même, intitulée « le silence de la mer » (texte qui a fait son chemin depuis). Près de deux ans plus tard paraît « La marche à l'étoile » du même auteur, toujours chez Minuit. Cette nouvelle sort précisément le 25 décembre 1943.

Elle suit un personnage, Thomas Muritz, de sa lointaine jeunesse en Hongrie à sa mort (pas tout à fait anodine, n'oublions pas que l'éditeur est clandestin et résistant sous l'occupation). Sa famille bilingue français-allemand, son père mort en 1878, son arrivée en France, à pied, son apprentissage de l'Histoire de France par les romans français du XIXe siècle, son oncle Béla, un turc.

Il y a les étoiles. Il a suivi les premières, celles du ciel, lorsqu'il est venu immigrer en France. Les suivantes, ce sont celles, jaunes, qui vont être cousues sur les vestes pour reconnaître publiquement les juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Thomas en portera une. Avant cela, dès son arrivée en France, il fait connaissance avec un couple, discussions autour des notions de liberté et de justice. Et puis Paris. Paris la ville de ses rêves, qu'il rejoint, et particulièrement le pont des Arts.

Ce Thomas Muritz, c'est Louis BRULLER, et Louis c'est le père de Jean, ce Jean qui a pris le pseudo de VERCORS en 1941. C'est ici VERCORS qui écrit non pas une nouvelle classique mais une biographie succincte et romancée de son père. C'est aussi pour VERCORS une manière de rendre compte d'où lui est venu son intérêt pour la littérature. Et aussi une façon de remercier la France, celle qui a accueilli son aïeul, et pour laquelle il décide d'entrer en Résistance.

VERCORS rend hommage aussi bien à la France qu'à son père. Les courtes descriptions sont splendides et on les sent pleines d'émotion et de gratitude. Et au milieu, les réflexions, puissantes : « La passion est une terrible destructrice. Elle détruit dans la tête de qui la loge tout ce qui n'est pas son idée fixe. Elle fait une effroyable consommation d'impulsions et de concepts dont elle nourrit son insatiable cancer. Et quand, par fortune bonne ou mauvaise, elle vient à disparaître (comblée ou consumée), elle laisse dans la maison de qui l'a nourrie une vacance dévastée, et son hôte privé de désirs, hormis la soif de devenir esclave de nouveau ».

Texte émouvant dans lequel VERCORS n'en fait pas trop, se contentant de raconter sobrement le parcours d'un homme, son père, fuyant son pays, et qui vient se faire tuer pourtant dans celui qu'il a choisi, comme trahi par sa propre épouse. Car Louis BRULLER et la France, c'est une vraie histoire d'amour.

VERCORS est, avec ARAGON, le seul auteur qui verra deux de ses oeuvres publiées par les éditions de Minuit clandestines. À la différence de certains des ouvrages de ses éditions présentés sur le blog, « La marche à l'étoile » est un texte facilement trouvable. Il a été réédité à maintes reprises, seul ou inclus dans des recueils de nouvelles, généralement jamais bien loin de son grand frère « le silence de la mer ».

https://deslivresrances.blogspot.com

Lien : https://deslivresrances.blog..
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Au son des bottes, certains courbèrent le dos, d'autres s'armèrent avec leur conviction et une certaine notion de la patrie.

De coeur ou d'adoption, les réalités se sont affirmées et se sont révélées.
De simples mots sont devenus de véritables armes contre un envahisseur aux listes trop précises.

Talent d'un style, authenticité d'un homme qui, au delà des barrières, écrira et publiera au détriment de certains "compatriotes" un peu trop bienveillants avec l'occupant d'alors.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Et il parvint enfin avec le soleil couchant au terme de son voyage, -- au but dont l'espoir le soutenait depuis Presbourg dans la possière des routes, le froid des vallées, les rafales des crêtes, dans l'incessante torture des membres perclus, -- à l'objet qui résumait les diverses figures de son amour: au pont des Arts. Maintenant il y était! IL Y ETAIT! Et il s'estimait comblé. On ne l'avait pas trompé, -- et veuillez reconnaître que son amour non plus ne l'avait pas trompé: il l'avait conduit tout droit au coeur de ses aspirations, à ce point du monde où l'on embrasse à la fois, en se tournant à peine, l'Institut, le Louvre, la Cité, -- et les quais aux bouquins, les Tuileries, la butte latine jusqu'au Panthéon, la Seine jusqu'à la Concorde. Un extraordinaire résumé qui gonflait son coeur d'une exquise oppression. Il restait là, tandis que les derniers rayons du soleil flamboyaient derrière Passy, couronnaient de vermeil la flèche de Notre-Dame et s'accrochaient en passant aux aspérités architecturales du Louvre. Sous ses pieds coulait un fleuve plein de superbe et de retenue, un fleuve qui n'avait pas besoin, comme le Danube ou la Vltava, de se faire remarquer pour être admiré. Les eaux en étaient à cette heure lumineuses et lourdes comme un mercure irisé. Des péniches passaient lentement. Des peintres, sur les berges, pliaient bagage. Des pêcheurs s'obstinaient sans amertume. Des étudiants et des vieillards s'attardaient à fouiller les boîtes des bouquinistes. Des grisettes et des petites mains, comme on disait alors, passaient près de lui et regardaient avec un étonnement intéressé ce jeune homme aux traits fins perdu dans une contemplation impassible et qui ne leur rendait pas leur regard.
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Quand reprit le trafic des trains je repris aussi mes séjours à Paris, fort rares d'ailleurs. Je ne passais guère dans la ville plus de quarante-huit heures. Je manquais de courage, ô douloureuse nécropole, pour cheminer dans tes rues désertées, qui ne furent jamais plus belles, jamais plus poignantes, -- jamais plus funèbres. Je manquais de courage surtout pour en affronter les hontes diverses, ces drapeaux, ces affiches, ces journaux, plus tard ces étoiles...
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L'enfance est terriblement sérieuse, ne l'oubliez pas. Un enfant engage tout son être. Et nous, hommes graves et mûrs ? A quoi sommes nous prêts à engager tout notre être ? Nous tenons trop à notre chère carcasse.
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La passion est une terrible destructrice. Elle détruit dans la tête de qui la loge tout ce qui n'est pas son idée fixe. Elle fait une effroyable consommation d'impulsions et de concepts dont elle nourrit son insatiable cancer. Et quand, par fortune bonne ou mauvaise, elle vient à disparaître (comblée ou consumée), elle laisse dans la maison de qui l'a nourrie une vacance dévastée, et son hôte privé de désirs, -- hormis la soif de devenir esclave de nouveau.
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A quoi servirait d’être libres, si ce n’était pour être justes ?
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