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Jean Pavans (Traducteur)
EAN : 9782228897150
134 pages
Payot et Rivages (19/03/2003)
3.06/5   9 notes
Résumé :

Edith Wharton - née à New York en 1862 et décédée près de Paris en 1937 - résidait en France depuis plusieurs années déjà lorsque éclata la Grande Guerre. Elle mit aussitôt son influence et son talent au service de son pays d’adoption, collecta des fonds, créa des orphelinats et se rendit sur le front. À partir de 1917, avec l’engagement des États-Unis auprès des All... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tout d'abord, la Française est, à presque tous les égards, aussi différente que possible de l'Américaine moyenne. C'est un fait très évident, quoiqu'il ne soit pas toujours facile à expliquer. Est-ce parce qu'elle s'habille mieux, ou qu'elle sait mieux cuisiner, ou qu'elle est plus "coquette", ou plus "féminine", ou plus vivante, ou plus émotive, ou plus immorale? Toutes ces raisons ont été souvent avancées, mais aucune ne semble fournir une réponse complète. Des millions d'Américaines sont, selon leurs possibilités (qui ne sont pas minces), coquettes, féminines, émotives, et ainsi de suite; beaucoup s'habillent aussi bien que des Françaises; certaines même savent un peu cuisiner. La véritable raison est tout autre, et elle est encore moins flatteuse pour notre vanité nationale. C'est simplement que, comme les hommes de leur race, les Françaises sont adultes.
Comparées aux femmes de France, les Américaines moyennes sont encore au jardin d'enfants. Le monde dans lequel elles vivent est exactement semblable à l'école maternelle la plus avancée et la scientifiquement équipée selon la méthode Montessori. A première vue, il paraître ridicule de comparer les activités indépendantes et tapageuses de l'Américaine - ses "tribunes", ses clubs féminins, ses débats publics à propos de tout sous les cieux, depuis "les maux de la société" jusqu'à la levure à pâtisserie, et depuis la "culture physique" jusqu'à la plus récente religion ésotérique - de comparer ces vies libres, entreprenantes et apparemment influentes aux excercices naïfs d'une classe enfantine. Mais quel est le principe fondamental de la méthode Montessori? C'est de développer la personnalité de l'enfant, sans le frein d'une discipline traditionnelle: une école Montessori est un univers puéril où, enfermés ensemble dans un lieu parfaitement hygiénique, des bambins développent bruyamment leur personnalité.
La raison pour laquelle les Américaines ne sont pas vraiment "adultes" en comparaison des femmes des pays le plus hautement civilisés - comme la France - est que tout leur semblant de liberté, d'activité et d'autorité ressemble moins à la vie véritable qu'aux exercices des petits élèves d'une école Montessori. La vie véritable, au sens large, est une chose profonde et complexe qui se développe lentement; c'est le résultat d'une vieille et riche expérience sociale. On peut pas s'y "entraîner" comme aux sports ou à l'étude des langues étrangères; elle est enracinée dans les choses fondamentales, et avant tout dans les relations étroites, constantes, intéressantes et importantes entre hommes et femmes.
C'est parce que les Américaines restent entre elles, on elles seules pour public, et dans une large mesure elles seules pour compagnie, qu'elles semblent être des enfants, par rapport aux femmes qui jouent un rôle intellectuel et social dans les vie des hommes. Elles "développent leur personnalité", mais elles la développent dans le vide, sans les affrontements, les stimulations et la discipline qu'implique le contact avec la puissance de la personnalité masculine. Et ce n'est pas seulement parce que l'homme est plus fort, et plus proche de la réalité, que son influence est nécessaire pour épanouir la véritable féminité dans la femme; c'est parce que les deux sexes se complètent aussi bien mentalement que physiologiquement qu'une civilisation moderne ne peut être vraiment riche et profonde, ou stimulante pour les autres, si elle ne se fonde pas sur l'influence mutuelle et reconnue des hommes et des femmes.
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L'éducation dans son sens premier est plus répandue en Amérique qu'en France. Aux États-Unis, il y a davantage de gens qui savent lire [nous sommes en 1919]; mais que lisent-ils? Toute la question est là, si l'on s'en tient aux vrais critères. Si la capacité de lire ne permet pas à l'homme moyen de dépasser le bavardage avec ses voisins, s'il ne réclame des livres et du théâtre rien de plus enrichissant que ce qu'il peut trouver dans le bar ou le magasin du coin, alors, c'est que la culture, au lieu de l'élever, s'est abaissée jusqu'à lui.
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Pour les Français, amour [en français dans le texte] signifie une somme indivisible de sensations et d'émotions complexes qu'un homme et une femme s'inspirent l'un à l'autre; tandis que love, depuis l'époque élisabéthaine, n'a jamais été plus, pour les anglo-saxon, que deux moitiés de mot - une moitié toute de pureté et de poésie, l'autre toute de prose et de lubricité. Et peu à peu la deuxième moitié a été écartée, comme indigne d'être associée à la moitié élevée du mot; et love reste attaché - du moins dans la presse et au foyer - à une relation aussi inoffensive, et aussi peu périlleuse pour les conventions sociales et les routines de la vie professionnelle, que les liens les plus timides de la consanguinité.
Ne se peut-il pas que la volonté de séparer ces deux moitiés de sens ait affaibli l'une et corrompu l'autre, aux dépens de la nature humaine? Bien entendu, la réponse anglo-saxonne est que l'amour n'est pas la licence; mais quel sens reste-t-il au mot love dans une société où il est supposé fonder le mariage, et ne pas refléter le caractère passager de l'attirance sexuelle? Au mieux, il paraît désigner une lubie adolescente qui n'est pas plus adulte qu'un goût pour les poupées ou les soldats de plomb. A la lueur de cette définition, la licence n'a-t-elle pas gardé la meilleure part?
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Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
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