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Nadine Gassie (Traducteur)
EAN : 9782743611934
194 pages
Payot et Rivages (02/01/2004)
3.12/5   30 notes
Résumé :
Dans une vallée isolée d'Australie, quatre personnes s'apprêtent à passer une soirée tranquille : un couple de fermiers, Maurice et Ida Stubbs, une ex-hippie enceinte, Ronnie, et un retraité, Murray Jacob. Tout à coup, dans la nuit, une ombre surgit, un chien hurle, des cris retentissent. Effrayés, les voisins se réunissent. C'est la première fois…

«Le romancier australien écrit sec. Précis et juste. Ses personnages titubent de panique dans l'immensit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il y a dans le monde anglo-saxon une thématique littéraire qui tourne beaucoup autour d'une ruralité délabrée ,avec, des idées d'isolement, de solitude en partie volontaire mais déstructurante qui est loin des richesses attribués d'ordinaire à l'ermitage et à la solitude salutaire et valorisée.
C'est une thématique infiniment riche au niveau des personnages , qui culmine à un réalisme subtil infiniment approfondi où l'environnement social est riche et puissant ,autant que la nature ambiante est prégnante et que le retentissement psychologique des descriptions confine au métaphasique.
Regardez un jour une image du ciel du Wyoming et vous comprendrez instantanément ce que je veux dire.
En Australie ,autre pays du vide , il y a des petits mondes perdus au bout des pistes et oubliés de tous . Des univers qui vivent solidement accrochés au sable rouge et qui restent en place même quand le sable s'envole au grés des vents bouillants.
La couverture du roman est d'une éloquence absolue et restitue tout cet univers en un seul coup d'oeil. C'est un roman court d'une présence fulgurante. Il n'est pas un thriller ,au contraire, il est statique et haletant ,perdu dans un tourbillon d'affects variés et de sensations qui tournent en boucle ,rien donc d'une longue ligne droite. Une petite tornade décrierait mieux la trame narrative que l'image d'un suspens idéalisé et déployé en longueur le ferait.
Le cadre est celui de la nuit agitée qui cerne des personnages qui se côtoient à peine d'habitude et qui là ,le font car cernés par la peur alors que la nuit se retrouve peuplée de sujets d'inquiétudes, réels ou imaginés qui amplifient l'isolement de chacun. L'obscurité réduit aussi l'autonomie des personnages, alors que les chiens aboient , que des cris inconnus résonnent . Les bruits mènent la danse, inquiètent, signalent, alertent, en même temps et ils questionnent sur dehors et sur soi-même.
C'est une ode aux habitudes ,et au normal qui quelquefois s'envolent en un rien de temps et qui se nimbent à ce moment d'une valeur nostalgique intense et d'une aura de regrets. L'âme essuie alors l'impact de tourments à l'acuité constante et permanente, antérieurs au changement pourtant et que le changement fait affleurer dans le conscient. C'est un matériel non maitrisé alors que les repères vacillent.
La peur, l'anxiété, la panique conduisent ces personnages de voisins distants à l'accoutumée à s'intéresser les uns aux autres . Mails il ne faut pas espérer que cela devienne pour autant le sujet central du roman qui reste à mon humble avis ,celui de l'impact de la panique et de la fragilité des perceptions correctes quand la peur, même sous contrôle ,fait circuler le sang plus vite.
Des gens confortablement seuls d'habitudes fusionnent avec des voisins, d'habitude archétypaux et vaguement rassurants à ce titre malgré une distance salutaire. Soudain ils sont mutuellement isolés dans un élan de panique contagieux et malgré des confidences mutuelles profondes ,tragiques et tristes.
Le style de l'auteur est économe et il table sur la concision et sur le mot juste alors que l'environnement est parlant à outrance. le sujet c'est la panique ? même pas non. le sujet c‘est je pense, le rapport perméable de l'âme avec sont environnement. Finalement peut-être que nous vivons tous dans une réalité plus imaginée que réelle?
J'ai beaucoup aimé.
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Ce roman qui se veut être un thriller ne m'a absolument pas convaincue, à aucun moment je n'ai senti la panique des personnages et la terreur ne m'a pas touchée, mais, je ne parle que de mon ressenti.
La couverture est belle, attirante. J'aime ce pays, l'Australie, ces grands espaces sauvages. En ouvrant ce livre peut-être que j'y cherchais quelque chose de trop précis, une émotion, une ambiance… alors pas étonnant que je sois décue.
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Dans une vallée paumée au fin fond du bush, trois maisons : celle de Maurice Stubbs (le narrateur, rêveur qui rêve aussi les rêve des autres) et sa femme, vieux paysans, celle de Murray Jaccob, la cinquantaine, et celle de Ronnie, la vingtaine paumée, enceinte, qui vient de se faire plaquer. Au coeur de l'hiver, Stubbs prend la parole pour, un an après, relater les faits de l'hiver passé, quand une terreur sans nom a lié soudainement ces trois personnages, faisant remonter les secrets et le passé de chacun, fait de sang, de violence et de mort.

Mon échelle de la peur se mesure à l'aune de la nuit blanche que j'ai passée à douze ans en lisant les Dix petits nègres (oui bon, chacun ses références), et là je ne suis pas loin d'avoir atteint mon maximum. C'est vrai que je ne suis pas une fan du roman-qui-fait-peur. (Il y a quelques années il y avait eu Les Racines du mal *frisson* de Dantec qui m'avait vraiment bien terrorisée). J'ai lu Les ombres de l'hiver littéralement d'une traite, je n'étais VRAIMENT PAS tranquille. Mais transportée, ça oui.

L'écriture de Tim Winton est étonnante, vraiment. Simple et sèche, illuminée brusquement d'images aussi belles que furtives. Les personnages ont une épaisseur et une existence incroyables et ils sont rendus extraordinairement présents sans qu'on s'en aperçoive. Une découverte !
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Ce très court livre est saisissant!
En effet, il est intéressant de voir comment l'auteur réussit, en quelques pages, à faire planer cette atmosphère si inquiétante.
On entre dans l'intimité des personnages et au fil des pages, on apprend à les connaitre :
Le "quelque chose" qui terrifie ce petit hameau du bush australien va bouleverser le quotidien de ces 4 personnes et les pousser à se rassembler, chacun étant jusque la habitué à la solitude.
La part d'ombre de chacun se dévoile, les obligeant à faire face à leurs propres démons (passé, et/ou présent).
On tremble autant à cause de ce qui rode à l'extérieur, que par ce que l'on va découvrir sur le passé de chacun d'eux.
Une écriture fluide, la construction de l'intrigue est intéressante.
Ce roman se lit bien et rapidement.
Je vous le conseille, à lire le soir...quand le moindre petit bruit du dehors prend une toute autre ampleur dans le silence de la nuit. Saisissant!
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En Australie, dans une vallée nommée « le Trou », vivent paisiblement 3 familles tout emplies d'un esprit de bon voisinage. Les traditions et les croyances font partie de la vie du bush où elles résident. Une faune locale rôde pas loin.

Mais une menace vient rompre cette paix, et s'abat soudain chez Maurice un matin. Sur le pas de sa porte, il découvre le cadavre de son chien. Peu après, Ronnie lui dit qu'elle a trouvé ses canards trucidés dans le fond de sa cour.

Ils se réunissent tous pour un brainstorming improvisé. Ils vont remuer le passé, évoquer de vieilles légendes. Faut-il appeler la police ? ils décident que non, et puis les voilà partis dans la vallée, décidés à débusquer le présumé coupable.

Ce petit livre onirique sur ce que signifie une âme collective, tout en ambiance et tournée vers les souvenirs. C'est assez agréable à lire, d'autant que l'univers du bush australien est vraiment particulier.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La nuit est remplie d'histoires. Elles flottent dans l'air comme des miasmes, comme si les morts abandonnaient leurs rêves dans la terre où on les couche, exprès pour qu'ils montent vers nous dans le sommeil.
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Je savais qu'une bête rôdait par là, une bête qui n'avait rien à y faire; et je voulais la tuer et clouer sa peau à un arbre afin que tous les yeux cachés la voient. Je voulais que les choses redeviennent normales.
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Vidéo de Tim Winton
Entretien avec Tim Winton (en anglais), deuxième partie. 2008.
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