Des dialogues parfaits, rudement bien menés, qui s'imprimeront en vous. Des dialogues forts qui raisonnent. Tellement vrais que ça en est déconcertant.
Des personnages exceptionnellement vrais, écrits et légitimes. Des détails vrais et la simplicité complexe de l'humain. Les classes sociales incarnées, les sentiments montrés.
Et tant de violence. Un livre aux morts, sans vulgarité, sans la grossièreté du sang. Tout est écrit noir sur blanc, dans une écriture du réel.
Il ne faut pas avoir peur d'ouvrir ce livre. de découvrir la Zone madrilène, de lire la Révolution contre les Franquistes. Il ne faut pas avoir peur de la violence et des sentiments humains -qui, eux-même, ont leur propre violence.
Il faut vous y jeter pour frissonner. Ce n'est pas un livre gai, loin de là, moi, j'avoue en être un peu déprimé. Mais, justement, l'auteur possède une perfection qui nous absorbe dans le roman. Il mène avec une main de maître les différentes perceptions, les différents points de vue des personnages, leurs histoires aussi… de cette Espagne qui existait alors. le tout avec une franchise, une justesse indéniable.
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Simplicité de guerre et complexités de société. le vrai ne se révélerait il pas dans la douleur, dans le doute ?
Qu'est ce que l'être humain est réellement prêt à engager pour sa vie voire sa survie ?
L'honneur est il vraiment pareil pour tous ?
Peut être pas pour tous mais certainement pas pour les plus nantis, en tout cas.
Très beau texte à lire et méditer par le plus grand nombre.
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Livre poignant sur des destins dramatiques lors de la guerre d'Espagne... C'est simple et brut, del Castillo comme on l'aime.
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- Vous ne croyez pas aux saints ?
Santiago sourit : il attendait cette question.
- Si, mon père. J'y crois.
- Et vous ne croyez pas à l'Eglise qui les a produits ?
- J'ai foi en certains remèdes, mon père. S'ensuit-il de là que je doive faire confiance aux pharmaciens chargés de les vendre ?
Il s'est efforcé de devenir un homme de haute culture et il y a peut être réussi. Mais, après avoir bien lu Platon, saint Augustin, Descartes, Nietzsche, Hegel et Marx, il se sent aussi seul et aussi démuni que n'importe quel paysan analphabète. Il est à présent conscient de la parfaite inutilité de toute culture. "Des mots", répète-t-il avec mépris. Sur ces rayons, dans ces milliers de volumes parcourus, dévorés, ces millions de petits signes dont il s'est nourri, en cette heure décisive, ont perdu tout leur sens. Ces mots l'ont empêché d'obéir et de devenir un saint. Il aurait voulu mourir en paix, près de Dieu, mais puisqu'il est trop tard, il s'apprête à mourir en chevalier solitaire et hautain.
C'est avec José-Antonio qu'Olny comprit que, chez l'homme le plus pauvre, l'espoir est immense ; que l'on en a d'autant plus que l'on est misérable.
L'Eglise a vaincu. Ses théologiens, ses exégètes ont pressé la parole divine, l'ont vidée de toute sa sève et n'ont laissé qu'une écorce vide, desséchée comme la peau d'un vieillard.
- Tu devrais venir à Carabanchel, dit Ramirez. Tu comprendras mieux...
- Comprendre quoi ?
- Tout. Que c'est sale et beau d'être un homme, par exemple.
Michel del Castillo vous présente son ouvrage "Mamita" aux éditions Fayard.