En septembre 1943, à Villefranche de Rouergue, la 13e division SS, dite « Handschar », formée en Bosnie avec un recrutement musulman, se mutine à l'instigation des frères Topalovic (deux croates) infiltrés par les communistes. La mutinerie échoue, les Topalovic rejoignent les maquis FTP et s'engagent dans la résistance.
En mars 1993, un neveu Topalovic, étudiant à Toulouse contacte un de ses professeurs et lui remet un dossier dévoilant un trafic d'armes destinés aux milices croates impliquées dans la désintégration de l'ex Yougoslavie. Ces pièces à conviction mettent en cause des services français et occidentaux dont les pays sont censés respecter une stricte neutralité et déployer des forces pour « maintenir la paix »…
«
L'ouverture des hostilités » enclenche un jeu de massacre au coeur de Toulouse, du Gers et des Hautes Pyrénnées. Jeu trouble où barbouzes, agents de la DGSE, policiers de la DST, trafiquants de drogues mélangent les cartes et remuent les cendres de l'occupation et de la décolonisation, au nom de la raison d'état.
Ce triller haletant inséré dans deux périodes conflictuelles, distantes d'un
demi siècle, implique résistants, anciens d'Algérie, libanais, en relations plus ou moins proches avec nos services.
La « libération » de Villefranche de Rourgue en 1943, a déjà servi de cadre à
Sophie Loubière dans « A la mesure de nos silences » paru en 2015 et
Christian Authier a célébré la ville rose en 2021 avec son «
Petit éloge amoureux de Toulouse ».
J'ai retrouvé avec bonheur cette région mais suis déboussolé en observant (page 35) Clémence et Frédéric emprunter la rue
Gabriel Péri pour aller des allées Franklin-Roosevelt à la rue Réclusane puis en lisant (page 135) « Bellefontaine est l'un des trois quartiers composant l'ensemble du Mirail au NORD de la ville » … démonstration qu'à Toulouse tout bouge ?
Une intrigue addictive et une plongée dans les coulisses de l'histoire offrent une lecture agréable et une ballade inquiétante dans Toulouse et ses bas fonds.
Un régal à déguster avec un verre d'Armagnac pour se remettre des multiples morts brutales qui enterrent bons et méchants au fil des chapitres.
PS : mon opinion sur
À la mesure de nos silences