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Laure Buisson (Autre)
EAN : 9782258197039
240 pages
Presses de la Cité (19/05/2022)
3.31/5   8 notes
Résumé :
Toulouse, 1993. Alors qu’une guerre fratricide déchire la Yougoslavie, Frédéric Berthet, tranquille professeur de lettres à la fac du Mirail, et l’un de ses étudiants, d’origine croate, sont mêlés malgré eux aux ramifications inattendues du conflit sur le sol français. Hypothétiques trafics, dossiers secrets, morts suspectes : les services du renseignement sont de la partie, mais la DST et la DGSE ne poursuivent pas les mêmes objectifs. Hommes de l'ombre et de pouvo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En septembre 1943, à Villefranche de Rouergue, la 13e division SS, dite « Handschar », formée en Bosnie avec un recrutement musulman, se mutine à l'instigation des frères Topalovic (deux croates) infiltrés par les communistes. La mutinerie échoue, les Topalovic rejoignent les maquis FTP et s'engagent dans la résistance.
En mars 1993, un neveu Topalovic, étudiant à Toulouse contacte un de ses professeurs et lui remet un dossier dévoilant un trafic d'armes destinés aux milices croates impliquées dans la désintégration de l'ex Yougoslavie. Ces pièces à conviction mettent en cause des services français et occidentaux dont les pays sont censés respecter une stricte neutralité et déployer des forces pour « maintenir la paix »…
« L'ouverture des hostilités » enclenche un jeu de massacre au coeur de Toulouse, du Gers et des Hautes Pyrénnées. Jeu trouble où barbouzes, agents de la DGSE, policiers de la DST, trafiquants de drogues mélangent les cartes et remuent les cendres de l'occupation et de la décolonisation, au nom de la raison d'état.
Ce triller haletant inséré dans deux périodes conflictuelles, distantes d'un demi siècle, implique résistants, anciens d'Algérie, libanais, en relations plus ou moins proches avec nos services.
La « libération » de Villefranche de Rourgue en 1943, a déjà servi de cadre à Sophie Loubière dans « A la mesure de nos silences » paru en 2015 et Christian Authier a célébré la ville rose en 2021 avec son « Petit éloge amoureux de Toulouse ».
J'ai retrouvé avec bonheur cette région mais suis déboussolé en observant (page 35) Clémence et Frédéric emprunter la rue Gabriel Péri pour aller des allées Franklin-Roosevelt à la rue Réclusane puis en lisant (page 135) « Bellefontaine est l'un des trois quartiers composant l'ensemble du Mirail au NORD de la ville » … démonstration qu'à Toulouse tout bouge ?
Une intrigue addictive et une plongée dans les coulisses de l'histoire offrent une lecture agréable et une ballade inquiétante dans Toulouse et ses bas fonds.
Un régal à déguster avec un verre d'Armagnac pour se remettre des multiples morts brutales qui enterrent bons et méchants au fil des chapitres.

PS : mon opinion sur À la mesure de nos silences
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Barbouzeries.

Nous sommes à Toulouse en 1993. La guerre de Yougoslavie fait rage. Frédéric Berthet, enseignant de lettres sans histoire, ne se doute pas que celle-ci va prendre une place centrale dans sa vie. En effet, un de ses étudiants va lui demander de l'aide.

Certaines lectures ont un effet étrange. Ce roman se déroule en 1993, année de ma naissance. C'est un monde à la fois connu et inconnu pour moi. Connu car j'ai connu la fin des années 1990. Inconnu car il reste un soupçon des années 1980 et que je n'ai pas souvenir d'une telle tension géopolitique. Mes années 1990 c'est l'enfance, l'insouciance et les jeux d'enfants. Les années 1990 en général c'est la guerre de Yougoslavie. Je n'en ai aucun souvenir. Il a fallu les cours d'histoire en collège-lycée pour que je réalise qu'un conflit avait eu lieu dans les années 1990 en Europe. J'ai ressenti une nostalgie bizarre en lisant ce roman.

C'est une histoire d'espionnage. Les croates et les serbes s'entretuent. Ce conflit s'exporte aussi dans les différents services de renseignement à travers le monde. Ainsi un enseignant à l'université du Mirail se retrouve malgré lui embarqué dans le conflit yougoslave. Un de ses étudiants, un croate ayant fui la guerre, a en sa possession des documents compromettants. Ceux-ci lui valent d'être poursuivi par des tueurs. Frédéric Berthet accepte de l'aider. C'est le début de la descente en enfer.

Il n'y a aucun temps mort. Les actions s'enchaînent très vite. Comme dans toutes les histoires d'espions, n'importe qui peut être un traitre. On ne sait pas où se trouve la vérité. Tout le monde est manipulé. A cela s'ajoute le style agréable de l'auteur, et les quelques touches d"humour qu'il ajoute.

Toutefois, j'ai trouvé que ce roman était trop court. Il aurait fallu rajouter une centaine de pages. Ainsi, les événements s'enchaînent trop vite et sont extrêmement prévisibles. Enfin, j'ai trouvé que l'épilogue était à la limite du hors-sujet. Même si j'ai compris l'intention de l'auteur, je pense qu'il aurait du aborder cet aspect plus tôt dans son roman.

Au final, une lecture sympathique mais qui restera malgré tout peu marquante.

Je remercie Netgalley et les éditions Presse de la Cité pour ce roman.
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Ce deuxième titre de la nouvelles collection Terres Sombres des Editions Presses de la Cité est une topographie historique détaillée de la ville de Toulouse croisée avec l'aventure d'un jeune professeur, Frédéric Berthet plongé dans la géopolitique de la guerre des balkans

Un de ses étudiants va se retrouver mélé à une sombre histoire de trafics d'armes entre France et Croatie et notre professeur va décider un peu malgré lui de lui venir en aide pour se retrouver coincés entre agents de la DST et DGSE.

Christian Authier, lauréat du prix Roger-Nimier en 2006 pour son roman Les Liens défaits (Stock), le prix des Hussards en 2021 pour son roman Demi-siècle (Flammarion) décrit dans un style assez flamboyant un thriller géopolitique inspiré des codes du genre dit «hard boiled»,

Son récit est riche en surprises et bien documenté , avec la ville de Toulouse comme décor interessant à l'intrigue menée sans temps morts.

Un bémol toutefois: la lecture historique de la résistance de l'action française et de la France de l'après guerre pourra parfois prêter le flanc à quelques réserves idéologiques
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman d'espionnage, ça faisait longtemps. 

Un roman quasi historique : les années 90, et dans ma métropole qui plus est ! 

Bref, jamais je n'aurais soupçonné qu'il y avait eu à Toulouse, en 1993, des échauffourées entre bandes yougoslaves - enfin serbes et croates - rivales, le tout sur fond de guéguerre des services secrets français, entre DST Et DGSE ... 

Frédéric, jeune prof d'histoire a la fac du Mirail est sollicité par un de ses élèves pour cacher des documentss compromettants (preuves de massacres) car il a peur d'avoir été repéré par des tueurs qui veulent s'en emparer.

De copies de cassettes VHS, en envoi de fax ou de télex, sans oublier l'utilisation de cartes téléphoniques prépayées dans des cabines, l'ambiance de l'époque est parfaitement rendue, tout comme les rues de Toulouse où fleurissaient encore cafés et bistrots (et moins boutiques de téléphonie et de fringues bas de gamme).

Un roman où l'hémoglobine teint de rouge les rues de la ville rose, où les barbouzeries ont une teinte désuète, 
Un roman dont j'ai apprécié la retranscription du Toulouse de ma post-adolescence, le rythme vif malgré certaines longueurs, et la trop prévisibilité de la conclusion. 

Je remercie NetGalley et les éditions Presses de la Cité pour m'avoir adressé ce roman

#LOuverturedeshostilités #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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critiques presse (1)
LeFigaro
09 juin 2022
Dans ce nouveau roman inspiré des codes «hard boiled», Jérôme Gerbier est un espion à l'ancienne au cœur d'un épisode toulousain des guerres de Yougoslavie.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
(17 septembre 1943)
Autour de 4 heures du matin, les combats de rue font rage alors que les renforts cernent la ville. Pour les frères Topalovic et les insurgés, l'issue ne fait plus guère de doute. Des mutins réussissent à percer les lignes ennemies avant que le jour se lève, mais la plupart tombent sous les balles ou sont faits prisonniers. A 8 heures, la situation est presque sous contrôle, ratissage de la ville et chasse à l'homme se poursuivent, et en début d'après-midi l'ordre règne. Une trentaine de mutins ont été tués. Autant seront fusillés les jours suivants, d'autres seront condamnés à des travaux forcés ou à de la prison. Par la suite, le bataillon - malgré la fidélité de la grande majorité des soldats — est sévèrement épuré : des centaines de SS sont envoyés en service de travail obligatoire en Allemagne, ceux qui refusent partent pour des camps de concentration.

Stepe et Ivan Topalovic ainsi qu'une dizaine de matins parvinrent à s'échapper et, protégés par des paysans, à rejoindre dans les jours suivants des maquis tenus par des FFI et des FTP. Malgré l'échec du soulèvement. Radio Londres donna un grand écho à « la première ville d'Europe de l'Ouest libérée de l'occupation allemande ». Peu importait que cette libération n'eût duré que quelques heures, et pas davantage la nature des mutins : deux infiltrés communistes et des engagés volontaires dans la SS...

Comme souvent, la légende dépassa la réalité et l'on imprima la légende. Bien que l'immense majorité des soldats du bataillon fût finalement restée fidèle au commandement allemand, on louerait plus tard « la révolte des Croates de Villefranche-de-Rouergue » et cela même si, précisément, ce fut en partie l'origine croate des meneurs qui les empêcha de rallier leurs compagnons d'armes bosniaques et musulmans au soulèvement. Surtout, on gomma leur appartenance commune à la SS pour peindre les mutins comme des victimes des nazis. Plus prudemment, on désigna parfois ces engagés volontaires ou ces conscrits comme des « enrôlés de force » luttant pour la liberté.

Ce récit édifiant profita à Stepe Topalovic, qui continua le combat au sein des FTP dans le sud-ouest de la France ...
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Comment Stepe Topalovic, né en 1920 à Kudna, petite ville de la Croatie centrale, se retrouva-t-il dans le sud-ouest de la France en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale ?

Disons que ce fut à cause de Heinrich Himmler, lorsque, au début de 1943, le nouveau ministre de l'Intérieur du IIIe Reich décida de créer la 13e division SS, dite « Handschar », formée en Bosnie avec un recrutement musulman.
(...)
En juillet 1943, Stepe Topalovic, père d'un petit Marko né un an avant, fut transféré, avec près d'un millier de ses compagnons d'armes du 13e bataillon de la division, parmi lesquels son frère, dans l'Aveyron et le Massif central dans le but de parfaire leur formation auprès de reliefs évoquant ceux des Balkans. L'entraînement était impitoyable, coordonné par des officiers allemands ayant servi sur le front de l'Est.

Certains SS bosniaques du bataillon du génie de Villefranche-de-Rouergue déchantèrent assez vite. À défaut de défendre leurs terres et les leurs contre les Tchetniks ou les partisans, comme on le leur avait promis, ils se retrouvaient en France, sous les coups et les aboiements des Waffen SS allemands, pendant que des rumeurs faisaient état d'un envoi sur le front russe.

Les frères Topalovic identifièrent assez vite une petite poignée d'hommes susceptibles de partager leur plan : organiser une mutinerie et rejoindre les maquis français. C'est en compagnie de quatre SS jugés dignes de confiance qu'ils mirent en œuvre leur projet de soulèvement. Chacun devait convaincre au moins une cinquantaine d'hommes de passer à l'action le moment venu...
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Vidéo de Christian Authier
Dans son allocution du lundi 17 avril, Emmanuel Macron reconnaissait une crise des services publics, qui ne donneraient plus, selon lui, satisfaction aux Français. Notre modèle historique du service public est-il menacé ? Comment le transformer tout en préservant le lien avec les territoires ?
Pour analyser la situation, Guillaume Erner reçoit : Christian Authier, journaliste et romancier. Julie Gervais, maîtresse de conférence en science politique à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
#servicepublic #france #politique __________ Découvrez tous les invités des Matins ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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