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EAN : 9782266118811
286 pages
Pocket (02/01/2003)
3.78/5   291 notes
Résumé :
Il rêvait d'être poète mais son père voulait faire de lui un militaire. Le jeune Mohamed fut donc emmené à l'école des cadets où tout ce qu'il apprit ce fut la nostalgie de la ferme familiale et sa propre incapacité à supporter l'arrogance des militaires. Il se réfugie alors dans les livres, la lecture et l'écriture et commence à publier. Mais l'armée ne voit pas d'un très bon œil d'avoir un écrivain dans ses rangs. Il est rapidement sommé de soumettre ses textes à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 291 notes
Entre l'armée et l'écriture, entre devoir et vocation, le jeune Mohamed doit choisir dans cette dualité qui se présente à lui...en fait il n'en a pas la possibilité...de choisir

Yasmina Kadra, à travers l'écrivain met à nu sa véritable identité masculine. En effet, il avait été pris pour une femme alors qu'il signait ses ouvrages en empruntant les prénoms de sa femme qui d'ailleurs s'engageait à signer les contrats avec des éditeurs sous ses noms quand son mari se trouvait consigné par l'armée et aussi lors de la mise en place du Comité de censure militaire...


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Le premier chapitre de cet ouvrage est fabuleux.La suffisance et la fierté d'un père, la vaine détresse de deux jeunes garçons conduits derrière les murs de l'école militaire sont relatées avec une langue d'une musicalité et d'une émotion remarquables.....
Et c'est là que commencent les études du jeune Mohammed,des études qui devraient le mener,pour la plus grande fierté paternelle au firmament des fonctions militaires.
Et qu'elles vont être riches en péripéties ces années d'enfance et d'adolescence,riches et bien perturbées aussi.Le jeune homme voit sa famille éclater et,avec cet éclatement, l'image idéalisée du père se fissurer,et les convictions évoluer.
De rencontres en conflits,d'oppositions en rebellions,le caractère du jeune héros va voir ses aspirations militaires forcées battues en brèche, supplantées par un vibrant amour de la littérature .Et rien ne sera simple.Comment faire cohabiter le fusil et le stylo?Comment choisir sa vie alors que le père l'a déjà tracée?. le respect des traditions ou le bonheur du libre choix ?
Cette question sera récurrente dans ce très beau livre initiatique qui se veut aussi un très bel hommage de l'auteur aux cadets dont on va se sentir si proches.
Encore une très belle réussite de Yasmina Khadra,mais ça, est-ce une surprise?
Sans hésiter,5 étoiles, j'avais oublié.
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Une vie coupée, et les ciseaux comme béquilles
OU
Les canaris ne chantent qu'en cage .

Ceci est une autobiographie très partielle : nous suivons l'auteur de l'âge de neuf à dix-huit ans. Yasmina raconte comment, pendant cette période, il est devenu écrivain: comment écrire a été son salut.

Le père de Khadra était orphelin de mère et membre d'une fratrie aussi nombreuse que pauvre. A douze ans, il travaillait à la mine, pour récolter quelques sous et ainsi acheter un peu de reconnaissance... Rien à faire, les temps sont trop durs, les coeurs aussi : " si la cupidité durcit le coeur, la famine le fossilise". La guerre d'indépendance en fait un combattant, doué, puisqu'il devient officier, sans autre formation que le combat lui-même. Après-guerre, cet homme cherchera auprès des femmes la mère qu'il n'a jamais eu. Et bien que l'Islam lui en autorise jusqu'à quatre simultanément, et qu'il ne se prive pas de répudier celles qui le décoivent, jamais il ne trouvera celle qui sache résoudre ce puzzle infernal : un homme adulte, un officier aguérri, mais aussi un enfant orphelin : comment l'aimer ?

Est c'est ainsi que la mère de Yasmina - la première femme de son père - est repudiée, et se retrouve dans un taudis avec ses trois enfants. Sans formation et sans profession, dépendante d'une maigre pension alimentaire payée irrégulièrement par l'ex. L'année d'avant, Yasmina avait déjà été éjecté vers une école militaire, où les gosses sont transformés en automates à coup de gourdin et d'humiliations. Très vite ses deux frères, encore plus jeunes que lui, le rejoindront. Au moins auront ils le toit et trois repas par jour. Une école où, par ailleurs, personne ne les visite, le dimanche, au parloir. Quand, après plusieurs mois, le père passe par là, c'est pour constater qu'il "est en de bonnes mains",puis, aller boire le thé avec un collègue officier, avant de poursuivre son chemin. Là, Yasmine s'est senti perdu : pas de père, plus de père, plus personne sur qui compter, plus de repères. Et c'est là qu'il a commencé à lire, et à noircir des cahiers. Pour ne pas couler à pic.

Bien que ce lycée militaire soit une école-prison, le niveau est bon, excellent même. le taux de réussite au Bac y est le plus élevé de toute l'Algérie. L'étude et le sport sont les deux seules activités possibles, et ceci explique cela. Yasmina est bon élève ( sauf en sciences) et devient un virtuose du verbe. Au point que sa prof. de français ne veut plus lire ses dissertations, illisibles sans allers-retours incessants entre copie et dictionnaire. Désormais elle ne le lira plus, et lui collera d'office un treize sur vingt, alors qu'il est habitué à bien plus. Un écrivain doit savoir rester lisible, la complexité seule n'est pas évidence de talent... Heureusement des amis l'aideront à se ratrapper. C'est qu'il voulait éblouir, triompher, transcender.

Bon an mal an - en fait ils sont tous mauvais - le temps passe quand même, et Yasmina, quant à lui, passe son Bac. Vient alors le moment des grandes décisions. le fil de sa vie a été tranché à l'age de neuf ans,quand il est passé en une journée de l'innocence enfantine à la prison pour orphelins militaires . Ce qui lui a permis de rester debout, ce sont la colère, la rage d'avoir été ainsi abandonné, et l'ivresse des lettres. Les deux béquilles gràce auxquelles il marche, s'appuyant d'abord sur l'une, puis sur l'autre. Doit-il faire candidature à l'académie militaire et rejoindre cette armée qui l' a tant fait souffrir, mais qui a quand même été sa bouée de sauvetage? Doit-il devenir écrivain ( oui !) mais comment être écrivain dans une institution totalitaire comme l'est l'armée ? Comment, enfin, pourrait-il devenir écrivain sans s'appuyer sur cette même institution qui lui assure le gîte et le couvert ? L'armée et l'écriture, une autre paire de béquilles, ou la même, et à nouveau la menace de séparation, d'exclusion ...La vie de Yasmina est tissée de ces tensions, de ces contradictions qui se subliment.

Après avoir lu Les Hirondelles de Kabul, je me suis demandé comment un ancien officier du Renseignement Militaire avait pu écrire cela. Voici donc la réponse...Voici aussi un exemple des tensions qui habitent une vie, et qui peuvent d'ailleurs dépasser le cadre d'une seule génération. J'en reviens à la question que je m'étais posée en écrivant mon profil : "qu'est-ce que l'homme?". Et bien, pour commencer, chacun de nous est au moins autant le produit de ceux qui l'ont précédé, et de ceux qui l'environnent, que de sa propre volonté... C'est déjà un début de réponse.

Un bon livre, écrit par un homme qui mérite sympathie, respect et bien des lecteurs. Mais ce n'est ni Balzac ni Zweig. Il y a encore trop de spécificité pour réellement atteindre à l'universel, et La Pléiade.









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Mohammed Moulessehoul, qui adoptera par le suite Yasmina Khardra en tant que nom de plume, nous narre ici son enfance. C'est un bien grand mot car l'enfance est censé être une période d'insouciance et rempli de rêves. Or, l'enfance de Mohammed a été décidée et programmée pour lui par son père. Enrôlé en tant que cadet dans une école militaire, il n'a eu qu'à se plier aux exigences paternelles. Lui qui était rempli d'espoirs, celui de devenir écrivain s'est vu décrié par ce père le comprenait pas et par ses professeurs qui l'accusaient de vouloir se sortir du moule dans lequel on l'avait obligé à se fondre. Heureusement, pour lui, les autres cadets sont devenus pour lui comme une seconde famille, celle que l'on se choisit, qui est toujours soudée et solidaire.

Un roman avec des passages assez éprouvants car remplis d'injustice, dans un pays où on n'a pas toujours le choix et pour sauver l'honneur de sa famille, il faut savoir faire d'énormes concessions, parfois pour son plus grand malheur mais très enrichissant. Une écriture fluide et limpide que j'ai néanmoins trouvé un peu trop lourde dans les dernières pages. C'est dommage. A découvrir !
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L' auteur Yasmina Khadra était dès son jeune âge ambitieux et il se projetait dans l' avenir : il voulait devenir écrivain !
Il entra à l' école militaire des cadets à Oran . Son cursus
scolaire dès le début jusqu' à sa sortie fut excellent .Durant sa formation , il prenait le temps de lire , de se cultiver . Il écrivait en cachette .
Une fois retraité , il se mit à écrire mais en signant ses
livres par un pseudonyme .
A partir des années quatre-vingt dix , ses premiers livres
eurent un grand succès et l' étoile, de l'écrivain , monta haut dans le ciel et se mit à briller de mille feux ! c' est la
notoriété . Yasmina Khadra est devenu un grand écrivain à succès .
Bravo l' artiste . Un grand écrivain reconnu mondialement et salué comme tel .
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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Un écrivain n'intimide pas ; il impressionne. Il ne s'impose pas ; il séduit ou convainc. Sa grandeur, c'est sa générosité et son humilité, pas sa complexité. Or tu fais tout pour paraître difficile. Tes mots sont ampoulés, excessifs ; tu crois ton français châtié alors qu'il est pindarique et creux. Tu deviens farfelu en voulant être savant ; c'est une grosse maladresse. Regarde Brassens. Tu l'aimes bien, Brassens. C'est un grand poète. Pourtant ces paroles sont claires comme une eau de roche. Et Giono tu as énormément aimé son Regain. Pourquoi ? Parce qu'il écrit avec du cœur et pas avec des mots vaniteux. La grandiloquence, c'est le faste des caravaniers
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Je suis le sergeant-chef Okkacha, large d'épaules et étroit d'esprit, étanche par derrière et vaillant par devant. Des fils de garce me surnomment Clovis. Je suppose que c'est le blaze d'un grand salopard. Je tâcherai d'en être digne. Je commande la 4ième compagnie, sans réserve et sans partage. A partir d'aujourd'hui, vous êtes sous mon autorité. Autant vous avertir tout de suite : je suis complètement gazé, c.à.d. un bidasse de la pire espèce, borné et dégeulasse, allergique au sens de l'humour et à la bonne humeur. Je suis payé pour vous faire râler, et j'adore ca. Chacun sa petite gâterie. Je n'ai pas plus d'instruction qu'un charretier, raison pour laquelle je suis contraint de solliciter mon poing pour me faire comprendre, et les deux pour ne pas avoir à me répéter. En bref, je suis une brute.

(p.147)
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"[...] croire en quelque chose, c'est d'abord et surtout ne jamais y renoncer."
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En allant nous contempler au fond d'une glace murale, nous découvrîmes d'adorables petits soldats de plomb en train de s'exercer à tonitruer leur numéro d'identification en portant la main à la tempe dans des saluts impeccables. Nous étions matricule 19, matricule 43, matricule 72, matricule 120, et rien de plus. Nous avions cessé d'exister pour nous mêmes. Nous étions devenus des cadets, c'est à dire les enfants adoptifs de l'Armée et de la Révolution.

(p.34)
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Je me retrouvai seul. Le soleil se couchait déjà, en catimini, comme s'il cherchait, à son tour, à me fausser compagnie. Je pris place sur une dalle et tournai le dos à l'esplanade, aux tintements des fourchettes qui s'élevèrent bientôt au réfectoire. Mes épaules ployèrent, pesèrent sur mon être. j'avais l'impression que mon âme s'engourdissait. Lentement, pour apaiser la faim et le vertige qui me gagnaient, j'enfonçai mes poings dans le creux de mon ventre et fis face à la nuit...
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Vidéo de Yasmina Khadra
Yasmina Khadra est l'écrivain algérien le plus lu au monde.
Il a passé 36 ans dans l'armée, et a notamment lutté contre les groupes islamistes pendant les années 1990. Parallèlement, son premier livre est paru dès le début des années 1980, sous son vrai nom. Mais pour échapper à la censure militaire, il a finalement décidé d'écrire dans la clandestinité, sous pseudonyme, dès 1997. C'est ainsi que Yasmina Khadra est né, en empruntant deux des prénoms de son épouse. Il est l'auteur de nombreux romans, qui ont conquis des millions de lecteurs dans le monde entier. Portés par son talent de conteur, plaçant le sujet humain au premier plan, ils racontent aussi notre monde, ses dérives et ses espoirs. Parmi ceux-ci, "Ce que le jour doit à la nuit", "L'Attentat" ou encore "Les Hirondelles de Kaboul". Plusieurs de ses livres ont aussi été adaptés au théâtre, au cinéma, en bande dessinée.
Au cours de cette rencontre, Yasmina Khadra nous parle de son nouveau roman qui vient de paraître en poche aux éditions Pocket, "Les Vertueux", un livre au souffle narratif puissant, qui nous fait aussi découvrir tout un pan de l'histoire algérienne oublié et pourtant fondateur.
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22541521-les-vertueux-yasmina-khadra-pocket
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/?locale=fr_FR TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
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