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EAN : 9782752907370
464 pages
Phébus (13/02/2014)
3.64/5   93 notes
Résumé :
Gaskell Elizabeth Cleghorn – Ruth : À Fordham, par une nuit d’hiver, Ruth, la jeune apprentie de Mrs Mason n’a pas le temps de s’ennuyer : demain, c’est le grand bal de la ville et toutes les couturières sont mobilisées ! Choisie pour sa beauté, elle se tiendra dans le vestibule de la salle de bal afin de réparer les accrocs aux robes des danseuses et fera la connaissance de M. Bellingham. Ils sympathisent puis naît une relation qui vaut à Ruth d’être congédiée. Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Retour vers l'Angleterre du 19e siècle. Je sais qu'en plus du voyage dans le temps, je ferai un voyage dans le style "classique" de cette époque, de jolies phrases, de belles tournures. A cela s'ajoute une peinture de la société de l'époque. Ici le cas des "filles-mères" comme on disait, ces filles séduites, abandonnées, humiliées leur vie entière.
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Ruth est une jeune fille d'une grande beauté. 16 ans, l'innocence. Après avoir perdu très tôt sa mère, elle se retrouve orpheline à 12 ans et travaille dans un atelier de couture. Pas de mère pour lui expliquer la réalité de la vie, surtout concernant l'autre sexe. Et ce qui devait arriver, arriva : un bel aristocrate, la séduction, une grossesse, une fuite.... et le déshonneur, l'abomination pour la jeune fille....
Quel sort difficile avaient ces pauvres filles !
.
Ce récit est celui du déshonneur définitif, même pas compensé par une vie de bonté et d'empathie.
La religion prend ici une grande place. On sent qu'Elizabeth Gaskell est fille et femme de pasteur. le personnage du pasteur est magnifique par sa réflexion, son féminisme avant l'heure qui passe en fait par le pardon et l'humanité.
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Une étoile en moins je l'avoue car j'ai trouvé la rédemption de Ruth trop chère payée....
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"Ruth" se situe exactement entre le roman social et le roman de moeurs. le récit se consacre en effet au parcours particulier de Ruth, jeune orpheline dont les charmes attireront un temps l'intérêt et le goût d'un gentleman qui l'abandonnera ensuite, enceinte.

Etre mère célibataire - ou plutôt "fille-mère" pour reprendre les termes de l'époque - constituait, en ces années 1850, la pire honte et le plus lourd péché qu'une femme puisse porter. Ainsi en est-il pour Ruth à qui son destin, déjà guère prometteur, échappera complètement et l'obligera à vivre sous la dépendance des autres toute sa vie.

Elizabeth Gaskell exploite le cas de Ruth pour traiter plus largement de la place de la femme dans la société puritaine qui était la sienne. Comme toujours dans ses grands romans, l'auteure s'attache aux personnalités féminines et si elle expose à la face de tous le péché de Ruth, c'est pour mieux valoriser la charité, l'attachement sincère, et dénoncer la faute tout en indiquant le chemin du repentir et de la rédemption.

Fille d'un ancien pasteur, Elizabeth Gaskell connaît à fond la morale et sait l'illustrer par ses fictions. "Ruth" est un roman fort et âpre mais non dépourvu de sensibilité. de mon point de vue, le bât blesse uniquement au niveau du rythme, trop poussif à mon goût. Pour ce qui est de la plume, elle est conforme au style classique et pour qui aime le beau langage, source inépuisable de plaisir.


Challenge XIXème siècle 2019
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Avec Ruth ou l'innocence bafouée, je poursuis l'exploration des romans anglais du 19e qui ont, jusqu'alors, échappés à mon attention.
Ruth est une jeune fille modeste, orpheline, vertueuse, couturière dans un atelier et totalement ignorante des aléas de la vie amoureuse. Séduite, elle répond avec candeur aux avances d'un jeune homme de bonne famille "Elle était si peu habituée à s'opposer aux voeux de quiconque, obéissante et docile par nature, trop innocente pour soupçonner quelque conséquence nocive". Abandonnée et tombée en disgrâce à la naissance de son enfant, elle est rejetée par son entourage, perd son emploi et trouve refuge dans le foyer d'un pasteur et de sa soeur, tous deux célibataires et profondément charitables .A ce stade du roman, l'ambiance, le ton, tout devient profondément religieux :
esprit de charité chrétienne, dévotion certes mais surtout notion de la faute, peur du péché et du châtiment divin deviennent obsessionnels. le mensonge qui couvre le passé de Ruth devient le noyau des tourments de chacun des personnages.
En ce sens et comparé aux autres romans d'Elizabeth Gaskell( fille et épouse de pasteur),, "Ruth" est le plus mystique et le plus révélateur de l'esprit de bigoterie de l'époque victorienne, alors que "Cranford" apparaît comme une chronique bourgeoise et "Nord et Sud", plus ambitieux, une prise de conscience sociale.
Ruth me rappelle Tess, l'héroïne de Thomas Hardy et Katarina Maslova la domestique de "Resurrection" dans l'oeuvre de Tolstoï.
Sur ce sujet des "filles perdues" qui peut tomber dans la mièvrerie, l'auteure a évité l'écueil de la caricature. Son personnage du séducteur , bien que lâche et égoïste, se révélera un brave bougre prêt à racheter sa faute lorsqu'il aura pris conscience des conséquences de sa légèreté.
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Au début, on se croirait dans un conte de fées : Ruth, jeune orpheline d'une grande beauté, exerce son apprentissage de cousette en s'attirant de temps à autre les foudres de sa sévère patronne à la moindre bévue. Un bal est donné dans leur ville et Ruth s'y rend pour recoudre sur place les petits accrocs aux robes des danseuses.

Mais nous ne sommes pas tout à fait dans un conte de Perrault et Ruth ne sera pas sauvée par un prince charmant. Non, dépourvue de toute expérience et toute connaissance de la vie, sans aucun parent ou ami pour la protéger, la jeune fille de 16 ans tombe, sans même s'en rendre compte, sous l'emprise d'un homme qui en fait sa maîtresse pour quelques semaines, le temps d'apprécier son caprice puis de s'en lasser aussi vite. La chute est brutale pour Ruth : la honte, le déshonneur s'abattent sans pitié sur elle. Mais, et c'est là que le conte de fées revient, un homme au corps « contrefait » la prend en pitié et entreprend de l'aider à retrouver sa respectabilité. Ruth entame alors un long chemin de croix vers la rédemption.

Je n'aurais sans doute pas dû lire Ruth juste après le moulin de la Floss de George Eliot que j'ai trouvé sublime, car tout au long de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de comparer les deux oeuvres et ce fût toujours au détriment du roman d'Elizabeth Gaskell.

Sur le thème éternel de la belle, pure, pauvre jeune fille séduite, enceinte et abandonnée par un homme riche, plus âgé et sans scrupules, l'auteur a brodé une intrigue sans trop de surprises, guidée à la fois par la morale et les conventions mais aussi par l'envie de dénoncer l'absolu manque de charité dont faisait preuve la société victorienne envers les femmes perdues.
Mais j'ai regretté son traitement assez manichéen et fortement contrasté où la religion tient une très – trop – grande part à mon goût. Les analyses psychologiques des personnages m'ont aussi semblé beaucoup moins riches et nuancées que celles de George Eliot.

Bref, un grand mélodrame qui m'a un petit peu déçue pour cette première découverte de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell, ce qui ne m'empêchera pas d'en lire d'autres plus tard, à distance de celles de George Eliot afin qu'elles n'en ternissent pas l'éclat.

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Challenge XIXème siècle 2021
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Ruth, c'est l'histoire d'une jeune orpheline dont la mort a rappelé trop tôt ses parents avant qu'ils n'aient eu le temps de lui enseigner la morale qui prévaut à l'époque ou de la protéger des avances d'un jeune homme de la haute société, Mr Bellingham.

Avec ce roman, Elizabeth Gaskell nous décrit une nouvelle fois le portrait d'une héroïne qui va se dresser contre les codes de la société victorienne pour atteindre son idéal. Pour Ruth, le but à atteindre est la respectabilité que son erreur de jeunesse lui a fait perdre. En effet, quelques mois après leur rencontre, Ruth est abandonnée enceinte lors d'un séjour au pays de Galles. En état de choc, elle est recueillie par le pasteur Brenson et sa soeur. Commence alors une longue période de rétablissement où Ruth va apprendre à comprendre et reconnaître sa faute tout en essayant de s'en faire pardonner aux yeux de Dieu. Cependant c'est la naissance de son fils qui va être le déclencheur du combat qu'elle va désormais mener pour se libérer de toutes ses fautes ultérieures et retrouver la pureté de son âme.

Les passages du roman concernant la rédemption de Ruth sont nombreux et montrent l'influence du milieu pastoral dans lequel vit l'auteur. En effet, Ruth ne cherche qu'à obtenir le pardon divin et jamais celui des hommes même si elle en souffre. En outre, la thématique de la rédemption par la religion qu'elle aborde ici est loin d'être un sujet commun dans la littérature victorienne. Elizabeth Gaskell défend à travers le portrait de Ruth, le droit à une seconde chance pour toutes les femmes qui ont enfreint le code de conduite seyant à la femme convenable (liaison hors mariage, prostitution...) et qui sont mises au banc de la société.

Au fil des pages, Ruth perd sa naïveté et son romantisme de jeune fille pour acquérir une personnalité forte où la grandeur morale domine et dont les actes vont jusqu'à la sainteté forçant ainsi le respect de ses contemporains.

Loin de se contenter de focaliser le roman sur Ruth, Elizabeth Gaskell nous offre à travers les descriptions de son entourage un tableau de la société anglaise d'une ville provinciale du début du XIXe siècle avec une attention toute particulière sur la bourgeoisie locale incarnée par la famille Bradshaw. Leur mode de vie, leurs relations amicales, leurs richesses, les conditions des femmes de la famille, tout y est scrupuleusement décrit et analysé. Ruth deviendra la gouvernante des filles de la famille mais aussi le témoin bien malgré elle des enjeux des élections politiques auxquelles participe son amour de jeunesse....

Un roman d'Elizabeth Gaskell que j'ai apprécié mais moins que d'autres notamment Nord et Sud ou Les confessions de Mr Harrison en raison de la place trop prégnante de la religion dans le roman même si elle un témoignage de l'importance qu'on lui accorde à l'époque.
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Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
On pourra dire ce que l'on veut à propos du peu de respect que l'on témoigne à la vertu lorsque celle-ci ne s'accompagne pas des hasards de la richesse ou du rang; mais il me semble à moi que, sur le long terme, la simple et vraie vertu est récompensée comme il se doit par le respect et les égards de ceux dont l'estime a quelque valeur. Certes, on ne lui accorde point ce que l'on accorde aux grands de ce monde - une obéissance grossière et des compliments sans objet -, mais tout ce qu'il y a de meilleur et de plus noble dans le coeur des autres s'éveille et s'avance à la rencontre de la vertu, pourvu qu'elle soit pure, simple, et inconsciente d'elle-même.
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Que l'on se rappelle comme elle était jeune, innocente, et orpheline ! Il lui semblait qu'être avec lui serait un bonheur suffisant; quant au futur, il s'en occuperait et déciderait de tout. L'avenir était enveloppé d'une brume dorée qu'elle ne se souciait pas de pénétrer; mais si lui, son soleil, disparaissait de sa vue, la brume dorée se changeait en un brouillard sombre et épais, qui ne laissait plus filtrer nul espoir.
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Il avait bien plus pensé à Ruth qu'elle n'avait pensé à lui, quoiqu'il eût représenté un plus grand bouleversement dans sa vie qu'elle dans la sienne. Il était troublé par l'impression qu'elle lui avait laissé, quoiqu'il n'analysât point la nature de ses sentiments en général, mais se contentait d'y prendre plaisir avec le délice que trouve la jeunesse dans l'expérience d'une puissante émotion nouvelle.
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Nul n'aime à s'entendre dire que son humeur, qui le pousse à voir les choses sous un certain angle, ne sera plus la même un peu plus tard. Cela suppose que nos sentiments présents nous aveuglent, et qu'un observateur plus calme que nous est plus à même que nous de distinguer notre futur. Même le plus superficiel des hommes à horreur d'entendre dire qu'il est un livre ouvert aux yeux des autres.
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Elle obéit et ne put s'empêcher de remarquer sa propre beauté; elle en ressentit de la satisfaction, comme à la vue de n'importe quel bel objet, mais sans l'associer à elle-même. Elle ne vivait que pour ressentir, pour réfléchir, et pour aimer.
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