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EAN : 9782262038670
280 pages
Perrin (10/05/2012)
3.72/5   9 notes
Résumé :
L'ancien séminariste géorgien Joseph Djougachvili, devenu tour à tour conspirateur, révolutionnaire, apparatchik et despote sanguinaire, n'avait rien a priori d'un homme de guerre. Depuis les actions séditieuses au Caucase jusqu'aux grandes manoeuvres de la guerre civile, ses incursions dans le domaine militaire ont été généralement calamiteuses, et ses purges des années trente se sont avérées plus dévastatrices pour le commandement des forces armées que n'importe q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans la collection Maîtres de guerre, François Kersaudy livre une biographie de Staline assez complète et illustrée de photos d'époque. le côté iconographique s'avère mineur par rapport au texte.

Les chapitres sur la jeunesse du futur dictateur, qui passe en quelques années d'apprenti séminariste à chef de gang collectant des fonds pour le parti bolchevik, résument ce que l'on peut lire dans l'excellent « le Jeune Staline » de Simon Sebag Montefiore. Staline y apparaît déjà comme impitoyable, sans scrupule et cherchant constamment un responsable à ses échecs.

La partie sur le rôle du géorgien dans la Révolution de 1917, puis dans les manoeuvres d'appareil qui ont précédé et suivi la mort de Lénine et ont mené à sa prise de pouvoir sont passionnantes. Les alliances entre chefs bolcheviks n'ont cessé de se faire et se défaire, au rythme d'une politique oscillant, après l'effort de guerre révolutionnaire, entre Nouvelle Politique Économique ou collectivisation forcée. le seul à avoir accru son importance à chaque changement de cap, en plaçant ses affidés dans tous les organes de direction, était Staline.

Les années de pouvoir avant la seconde guerre mondiale sont celles de purges incessantes, affectant tour à tour la population paysanne, le parti, puis l'armée. Toujours obsédé par d'imaginaires complots, entretenu dans ses lubies par le zèle de la Tchéka / du guépeou / du NKVD (les sigles changent, l'action continue), Staline détruit ce qui constituait de potentielles sources de résistance.
Le comble est atteint avec la destruction de tout l'appareil de commandement de l'armée : « Avant la fin de 1938, de l'aveu même de Vorochilov, 40 000 militaires vont être "purgés" : 3 maréchaux sur 5, tous les commandants de région militaire du pays, 15 généraux d'armée sur 16, 60 généraux de corps d'armée sur 67, 136 généraux de division sur 199, 221 généraux de brigade sur 397 seront fusillés - au total 90% des généraux, 80% des colonels, 30 000 officiers de rang inférieurs exécutés, suicidés, emprisonnés ou déportés au goulag, en compagnie de ceux qui le sont dénoncés ou arrêtés... ».
Au point que l'armée rouge en 1939 souffre d'une totale absence d'officier de carrière et que les quelques anciens restants sont ceux qui ont appris à suivre aveuglement toutes les décisions du maître du pays.

Face à Hitler, un poker menteur s'ouvre avec le pacte germano-soviétique. Staline croit réussi à reporter tout le poids de la guerre sur les puissances occidentales, et il ne parvient pas à croire à l'opération Barbarossa, lorsque celle-ci se déclenche le 22 juin 1941. Ses atermoiements, son incrédulité, coûtent à l'URSS la perte de l'Ukraine et l'arrivée aux portes de Moscou et de Léningrad des armées nazies. Évidemment les responsables ne peuvent en être que des militaires traîtres à la patrie, que le NKVD exécute immédiatement.
Kersaudy s'attarde sur la stratégie menée par l'URSS pendant la seconde guerre mondiale. Beaucoup de chapitres, qui se résument à une constatation : sans la qualité de ses chefs militaires, à commencer par Joukov, sans le nombre considérable des hommes se retrouvant sous les drapeaux, et sans aide matérielle américaine et anglaise, la partie aurait été perdue, comme Staline semble l'avoir d'ailleurs cru un temps en 1941.

Staline sort de la seconde guerre mondiale auréolé d'un statut de libérateur, mais un rideau de fer est tombé sur l'Europe. le dictateur a réussi à transformer son image.

Ce livre constitue une excellente biographie, rapide à lire, et éclairante sur de nombreux points.
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S'ajoutant à une bibliographie déjà très chargée, ce livre se détache peut-être par la quantité des illustrations proposées ce qui en fait, malgré son sujet, un livre agréable à lire.
On suit ici le parcours de Staline des origines à la fin en s'appesantissant davantage sur la période décisive de la Seconde guerre mondiale. Beaucoup de choses ont été déjà été écrites sur le sujet, mais l'exposé de Kersaudy est clair et le sujet, de toute façon, incroyable. Un "chef de guerre" qui a zigouillé les trois quarts de son équipe par bêtise ou méfiance durant les années 1930 qui continue à exécuter à tour de bars au moindre échec !!! On a donc des généraux souvent tétanisés qui ont bien du mal à remettre en cause les ordres souvent abscons qu'ils reçoivent. Heureusement que Joukov était d'un autre bois.
le sujet est dont passionnant, tragique, bien traité. J'ai juste des réserves sur l'inscription dans une collection au titre idiot des "maitres de guerre" qui comprend Patton et Hitler. Et il y a une certaine opacité dans la bio de Kersaudy qui dispose d'une notice bien prétentieuse sur Wikipedia. Enseigant à Oxford, soit, mais cela veut dire prof ? Chargé de cours ?
A part cela, qui me rend un peu méfiant, un livre passionnant, mais qui ne dénote pas une vision particulière de Staline. Rien que l'on ne puisse trouver chez Robert Service ou Montefiore, pour prendre deux de ses récents biographes !
Un livre qui en tout cas ne doit pas impressionner par ses dimensions car si on en enlève les illustrations on se retrouve à lire un ouvrage de la taille d'un Que-Sais-Je...
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sa fille s'est en allé aux Etats-unis
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le général de Gaulle, qui préside depuis trois mois aux destinées de la France libérée, se rend également à Moscou au début de décembre (1944) pour y négocier la conclusion d'un pacte franco-soviétique, et il décrira Staline en termes nettement plus perspicaces : « Rompu par une vie de complots à masquer ses traits et son âme, à se passer d'illusions, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger, tout chez lui était manœuvre, méfiance et obstination. La révolution, le parti, l’État, la guerre lui avaient offert les occasions et les moyens de dominer. Il y était parvenu, usant à fond des détours de l’exégèse marxiste et des rigueurs totalitaires, mettant en jeu une audace et une astuce surhumaines, subjuguant ou liquidant les autres. [...] Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. [...] Tous les Russes, attentifs et contraints, ne cessaient de l’épier. De leur part une soumission et une crainte manifestes, de la sienne une autorité concentrée et vigilante. »
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En vertu d'un principe démocratique énoncé par Staline lui même : "ce qui compte, ce ne sont pas les bulletins que l'ont met dans l'urne, mais les bulletins qui en sortent !".
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Les archives révèlent que sur la seule période 1937-38, 681 692 personnes arrêtées ont été fusillées - soit une moyenne de 1 000 par jour.
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Avant la fin de 1938, de l'aveu même de Vorochilov, 40 000 militaires vont être "purgés" : 3 maréchaux sur 5, tous les commandants de région militaire du pays, 15 généraux d'armée sur 16, 60 généraux de corps d'armée sur 67, 136 généraux de division sur 199, 221 généraux de brigade sur 397 seront fusillés - au total 90% des généraux, 80% des colonels, 30 000 officiers de rang inférieurs exécutés, suicidés, emprisonnés ou déportés au goulag, en compagnie de ceux qui le sont dénoncés ou arrêtés...
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Videos de François Kersaudy (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Kersaudy
Extrait de "Winston Churchill" de François Kersaudy lu par Vincent Schmitt. Editions Audiolib. Parution le 13 février 2019.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/winston-churchill-le-pouvoir-de-limagination-9782367628233
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