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EAN : 9782804707828
276 pages
Mardaga (21/11/2019)
4.25/5   8 notes
Résumé :
La version classique de la psychanalyse freudienne, véhiculée dans les médias et même dans des enseignements universitaires, a peu changé en un siècle. Or, depuis les années 1970, des découvertes étonnantes sont faites à mesure que les Archives Sigmund Freud et d'autres documents sont régulièrement publiés. L'ouvrage présente la méthode, la théorie et la thérapie freudiennes à la lumière d'un demi-siècle d'études, de clarifications et de nouvelles perspectives. Il r... >Voir plus
Que lire après Freud et Lacan, des charlatans ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est un livre composé de 6 chapitres. Les deux premiers chapitres sont courts l'un fait le tour des différentes définitions de la psychologie, l'autre des différentes définitions du terme psychanalyse. Les trois chapitres suivant abordent enfin Freud. le chapitre 3 présente sa « méthode » pour élaborer et justifier ses théories. le chapitre 4 expose ses théories et ses concepts et enfin le chapitre 5 illustre l'effet qu'elles ont sur des patients lors d'une psychanalyse. Un disciple de Freud sera presque aussi connu que lui, c'est Lacan. le dernier chapitre présentera ses théories et sa « méthode ».
Durant tout le livre, de nombreuses citations issu des livres ou des échanges épistolaires de Freud et de ses disciples sont utilisés. le texte reste fluide à lire et lire les mots même de Freud qui décrit sa pseudoscience est un atout du livre. Son cynisme est clairement visible. L'ensemble est facilement compréhensible et c'est concis. J'ai adoré lire ce livre et comprendre les théories et les concepts utilisés par les psychanalystes. Si vous voulez comprendre cette pseudoscience, ce livre est fait pour vous.
À la fin du livre, j'ai compris que Freud et son sérail étaient juste un Lyssenko occidentale suivit par ses disciples.
Je trouve qu'il manque un chapitre pour expliquer la réussite de ces théories farfelues en France et en Argentine. Il y a quelques indices tout au long du livre, mais je les trouve insuffisantes. Par exemple, l'auteur dit que la découverte des théories du fonctionnement de l'inconscient freudien fascinaient les personnes qui les entendaient. Pourtant, on apprend que ses théories sont au final peu lié à la réalité (chap 3). Elle ressemble à des théories fictionnelles. Quand je me souviens des théories fictionnelles comme ceux du monde des Archives de Roshar de Brandon Sanderson, Freud fait vraiment pâle figure à côté. Les théories de Freud sont extrêmement simples et sont des accumulations de couche d'hypothèses peu liée. Même au niveau théorique il est médiocre, sa réussite me semble encore plus incompréhensible. Un chapitre centré sur les moyens que lui et ses disciples ont mis en place pour perdurer aurait été un ajout intéressant.

Je remercie Babelio et les éditions Mardaga de m'avoir envoyé ce livre et me permettre ainsi de participer à ma première Masse Critique.
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Autant l'avouer, je suis très peu voire pas du tout convaincue par la psychanalyse depuis fort fort longtemps. Depuis le début de mes études, d'ailleurs. Et pourtant, souvent, ça n'était qu'une question d'intuition. Ou alors peut-être parce qu'étant intéressée en premier lieu par la neuroscience, les thérapies cognitivo-comportementales etc., cela allait à l'encontre de ce en quoi je croyais. J'ai l'esprit scientifique, je peux lire des tas et des tas d'études juste pour être sûre de ce que je pense ( et donc la plupart du temps, si les études sont bien faites, en ressortir surtout avec « Bon ok ça c'est faux. Cherchons encore ». le principe de la science donc.). Il se trouve que, réfléchissant ainsi, j'étais déjà convaincue par le sujet du livre dès ses premiers mots. Parce qu'on y parle science bien sûr, principe de réfutabilité aussi, mais pas seulement. L'auteur s'attache aussi à expliquer le principe qu'a mis en place Freud pour que la psychanalyse ( à laquelle il ne croyait même pas forcément toujours lui-même… Et là vous pouvez imaginer mes yeux levés au ciel), devienne la référence auprès de nombreuses personnes. Les mensonges, la manipulation des données, la manipulation des disciples, on commence à en parler peu à peu, mais ce livre permet un retour fouillé et sourcé sur toute cette immense supercherie.

Oui, j'assume totalement ce mot, une supercherie, montée de toute pièce, adossée à la science peut-être mais à qui il manque ce problème immense de possibilité d'être réfutée. On y trouve aussi le problème fantastique de Freud avec le sexuel, avec les femmes (enfin bon, là on lui donnera le bénéfice de l'époque), avec son père, avec ses disciples, avec les substances addictives, et avec chacun des quelques patients qu'il a suivi, dont il a documenté les séances, sans que pratiquement aucun n'en sortent guéri. L'intérêt d'une thérapie qui ne guérit pas ?

Alors, bien sûr, ce livre ne s'adresse pas forcément au tout-venant. Si vous n'avez pas un minimum de connaissances de ces théories, peut-être vous sentirez vous un peu perdu. Et peut-être même encore plus quand l'auteur aborde le sujet Lacan à la fin. (Lui était pire. Non seulement, il jargonnait, charabiatait, mais assumait totalement de manipuler son monde. L'argent, mes bons amis, l'argent et la gloire…). Peut-être aussi que si vous un un convaincu de la psychanalyse freudienne, vous ne réussirez pas à changer d'avis. Les résistances, voyez-vous…( à dire avec une pipe, une moustache, et un « hum hum » pour conclure). Mais si vous êtes sur le fil, ou si vous vous posez des questions, ou si, comme moi, cela vous sort par les yeux, allez-y, vous y trouverez de quoi basculer du côté obscur de la France qui en a marre de Freud, et même quelques arguments pour ceux qui érigeraient devant vous l'autel de la psychanalyse. de plus, c'est fort bien écrit, sourcé, parfois même amusant (bon, blague d'initié parfois, je le reconnais), et rédigé par un vrai connaisseur, professeur de psychologie à l'université de Louvain et Bruxelles.

Vous vous demandez peut-être l'intérêt de ce genre de livre ? Ou même pourquoi nous sommes quelques uns ( moi de façon inutile, mais d'autres grands de façon plus bruyante) à être remontée contre ce freudisme, ou ce lacanisme ? Parce que cela abîme des gens, des enfants, des familles, et a un impact immense dans la société d'aujourd'hui. Que ce soit dans l'éducation ( tiens, en passant, il égratigne un peu Dolto, aussi, désolée…), dans la sociologie, dans le professionnel, sur une sacré quantité de sphère de vie. Souvent on critique le patriarcat, la société judéo-chrétienne quant à nos problèmes personnels ? Critiquons cette psychanalyse à l'emporte-pièce qui a fait bien du mal elle aussi. Mais tout ça, vous le retrouverez dans cet excellent essai, alors n'hésitez plus : cultivez-vous, et critiquez, nous ne sommes pas Freud, vous avez le droit !
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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Toute l'ambiguïté de ce livre réside dans le point d'interrogation du titre.

On sent que Van Rillaer est partagé entre deux sentiments : la recherche d'une vision équilibrée, qui ne soit pas une analyse "à charge" contre la psychanalyse, et un ressenti sincère que celle-ci fonctionne de manière sectaire.

A l'arrivée, le livre est bizarrement construit. On aurait pu comprendre qu'il mette en balance les apports de Freud et Lacan à la psychologie, et qu'il stigmatise ces fameuses dérives sectaires. A l'arrivée, seule cette seconde partie du contrat est rempli.

C'est dommage car mon propre ressenti est que les problèmes soulevés par Freud et Lacan ne sont pas du tout de même nature. Autant le portrait de Lacan me semble fidèle (je dois confesser que je le tiens pour un escroc flamboyant), autant le portrait de Freud manque de contraste.

A l'arrivée, ce livre, bien que brouillon, permet de récapituler de nombreuses impostures. Mais ce n'est qu'une pièce au dossier, et on n'a pas fini de s'étriper sur le sujet.
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On retrouve ici ce qui fait la qualité des ouvrages de Jacques van Rillaer : un travail très documenté, rigoureux, précis.
Il ne peut lui être dénié une connaissance totale de son sujet. le propos est clair et factuel.
Il ne s'agit pas d'une critique manichéenne de la psychanalyse : difficile cependant de faire mentir les faits, ils sont têtus, surtout quand on a VRAIMENT lu Lacan et Freud, qui ont fini par se désavouer eux-mêmes.
Que la psychanalyse offre un espace pour parler, c'est bien le minimum qu'elle puisse faire. Tant mieux pour ceux qui ont juste besoin d'être entendus (ce qui ne veut même pas dire "écoutés").
J'ai fait un travail analytique de 6 ans, pour des crises d'angoisse, sévères, invalidantes. La psychanalyse ne m'a pas aidée. N'en déplaise, ce sont les TCC qui m'ont sortie de cet enfer quotidien. Et je me suis sentie prise en charge dans toute ma singularité !

Arrêtons les querelles de clocher, car ce n'est même pas le sujet du livre : lisez-le dans le but d'apprendre, de savoir, d'être éclairé. Vous le serez.

Merci M. van Rillaer pour un ouvrage lucide, abordable et, en ces temps où la connaissance doit plus que jamais nous éviter les errements dogmatiques : absolument essentiel.
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On peut sans hésitations enlever le point d'interrogation et ajouter “escroc”. Après le “livre noir de la psychanalyse” et le livre d'Onfray, ce livre plus technique détaille les soi-disant méthodes et démarches des deux guignols. La psychanalyse ne repose sur aucune démarche scientifique, quiconque sans disposer d'un important bagage en épistémologie, en est rapidement convaincu. L'important pour ces deux escrocs est de s'enrichir sur le malheur humain, bien réel celui-ci. Les médias et les intellos de gauche ont ciré les pompes et continuent à la faire, voir Roudinesco, la grande prêtresse, France Culture, Télérama. A quand un livre sur Dolto, cette crapule qui a traumatisé des centaines de parents d'enfants autistes avec ses élucubrations délirantes et les journalistes bien en cour. Vraiment le freudisme est à ranger dans les délires de sorciers africains et de chamanes sibériens, plus simplement chez les escrocs, les partisans des médecines douces et autres charlatans qui fleurissent en cette triste période de pandémie. On n'est pas sortis de l'ignorance et de la crapulerie.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi, au bout d'un certain temps, les patients des freudiens « découvrent » et croient que leur problématique essentielle relève de la sexualité, les patients des adlériens croient que le noeud de leurs difficultés réside dans des sentiments d'infériorité et dans la volonté de s'affirmer par des compensations, les analysés de Rank croient que leurs problèmes cachent l'angoisse de la séparation, les analysés des jungiens découvrent des archétypes, leur «ombre» et leur «anima», et ils croient que la racine de leur névrose procède du conflit entre la «Persona» et le « Soi». Les analysés des lacaniens confirment tous que «l'Inconscient est structuré comme un langage»: ils rêvent et associent en faisant des jeux de mots... Quand on lit successivement des cas publiés par Freud, Adler, Jung, Rank et autres dissidents, on constate que les histoires des patients en disent beaucoup plus sur la théorie du psychanalyste que sur le patient. La cure est un conditionnement au long cours, une lente initiation à la doctrine de l'analyste. Les patients deviennent des croyants, des disciples.
Par ailleurs, les analystes « vérifient » avec chaque analyse leur théorie et se convainquent eux-mêmes de plus en plus de sa vérité. La foi des analystes et celle des analysés se renforcent par des conditionnements bidirectionnels. En 1913, quand Freud annonça à Ferenczi la rupture avec Jung, il écrivit: «Je considère qu'il n'y a aucun espoir de rectifier les erreurs des gens de Zurich et je crois que, d'ici deux à trois ans, nous évoluerons dans des directions totalement opposées sans arriver à une compréhension mutuelle ». Quelques jours plus tard, il ajouta: «Nous possédons la vérité. J'en suis aussi convaincu maintenant qu'il y a quinze ans » (cité dans Jones, II, 158).
Nul thérapeute ne peut, de par ses paroles et ses silences, s'abstenir d'influencer des idées de son patient. L'essentiel est de prendre conscience de ce fait pour éviter de se laisser grossièrement piéger. Le problème est grave lorsque les interventions du thérapeute sont dogmatiques et qu'elles poussent un patient crédule dans une direction inopportune. C'est par exemple le cas quand la thérapie est consacrée à la recherche des souvenirs ou des fantasmes de la prime enfance alors qu'il serait infiniment plus utile d'apprendre comment se défendre face à un manipulateur comment se libérer de schémas de pensée démoralisants. (p.73-74)
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Hans Eysenck, un des plus célèbres psychologues scientifiques, conclut son livre sur "l'empire freudien" par ces mots : "Freud était, sans aucun doute, un génie, non de la science, mais de la propagande, non de la démonstration rigoureuse, mais de la persuasion, non de la mise au point d'expérimentations, mais de l'art littéraire. Sa place n'est pas, comme il le prétendait, avec Copernic et Darwin, mais avec Hans Christian Andersen et les Frères Grimm, des auteurs de contes de fées. [...] La psychanalyse est une doctrine pseudo-scientifique qui a fait un tort immense à la psychologie et à la psychiatrie. Elle a également été néfaste pour les espoirs et les aspirations d'un nombre incalculable de patients qui ont fait confiance à ses chants de sirènes".
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Le psychanalyste (dissident) Erich Fromm écrira au sujet de ces diagnostics: « C'est une réécriture typiquement stalinienne de l'histoire. Les staliniens démolissent la réputation des opposants en les qualifiant d'espions et de traîtres. Les freudiens le font en les traitant de “malades mentaux" » (cité dans Borch-Jacobsen & Shamdasani, p. 406).

À ma connaissance, Freud a reconnu une seule fois l'absence de valeur épistémologique de la psychiatrisation. Il écrit en 1913: « Le fait qu'une doctrine soit psychologiquement déterminée n'exclut nullement qu'elle soit scientifiquement correcte» (VIII, 407). Hélas, lui-même et ses suiveurs n'ont cessé de bafouer ce principe épistémologique élémentaire. Des exemples stupéfiants d'attaques ad personam ont paru en guise de réponse au livre Impostures intellectuelles d'Alan Sokal et Jean Bricmont, qui avaient visé Lacan, Julia Kristeva et d'autres « post-modernes ». Ainsi Philippe Sollers, dans une interview du Nouvel Observateur intitulée « Réponse aux imbéciles », « argumentait »; « Leurs vies privées méritent l'enquête : Qu'est-ce qu'ils aiment ? Quelles reproductions ont-ils sur leurs murs ? Comment est leur femme ? Comment toutes ces belles déclarations abstraites se traduisent-elles dans la vie quotidienne et sexuelle ? » (cité dans Sokal & Bicmont, éd. 1999: 24).

Il semble que Freud ne se soit jamais posé la question de l’implication de sa vie sexuelle dans sa théorie de la sexualité.

(p.83)
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Le succès de la psychanalyse en France tient à plusieurs facteurs dont le principal est la façon dont Lacan a facilité l'accès au titre de psychanalyste de son École: nul besoin d'un diplôme de psychologie ou de psychiatrie: une «didactique», l'assistance à des séminaires et des «contrôles » suffisent. Jean Clavreul, fidèle lieutenant de Lacan, a bien décrit comment ce dispositif a fait exploser le nombre de lacaniens à partir de 1964: «Le prestige de l'École freudienne fut tel qu'il y eut de plus en plus d'adhésions, à tel point les demandes d'adhésion devinrent aussi importantes que le nombre d'adhérents, plus de six cents à ce moment-là. Cela était dû au fait que Lacan ne prononçait jamais d'exclusion. Pendant quinze années, l'Ecole freudienne n'a jamais exclu personne » (p. 79). Lacan était un champion du marketing psy. Il disait: «La psychanalyse présentement n'a rien de plus sûr à faire valoir à son actif que la production de psychanalystes - dût ce bilan apparaître comme laissant à désirer » (Annuaire de l'École Freudienne de Paris, 1965), «j'ai réussi en somme ce que dans le champ du commerce ordinaire, on voudrait pouvoir réaliser aussi aisément: avec de l'offre j'ai créé la demande » (1966:617). Il jubilait du coup porté à l'IPA: le nombre des lacaniens a rapidement submergé celui des freudiens orthodoxes. La psychanalyse française est devenue essentiellement lacanienne.

(p.232-233)
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Alfred Hoche, professeur de psychiatrie à l'université de Fribourg, écrivait en 1908 : « il est certain qu’il y a du nouveau et du bon dans la doctrine freudienne de la psychanalyse. [...] Malheureusement, le bon n’est pas neuf et le neuf n’est pas bon ». (p 94)
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