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Marianne Véron (Autre)
EAN : 9782226014986
234 pages
Albin Michel (01/01/2000)
3.63/5   27 notes
Résumé :
La grande ville est livrée au désordre, à la désorganisation. Des bandes de marginaux font régner la terreur. Les habitants s'enfuient. Les pouvoirs publics font encore semblant de gouverner...
Ce monde, c'est le nôtre, si nous laissons s'aggraver les multiples symptômes d'une crise déjà omniprésente. De l'appartement où elle vit seule, à la périphérie, une femme assiste, songeuse, à cette désagrégation d'une société, de ses moeurs, de ses façons d'être et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Incompréhensible, impénétrable, indéchiffrable, énigmatique, inaccessible, déconcertant, abscons, illisible, opaque, ténébreux, nébuleux… En un mot : impigeable.
J'ai tenu comme un brave soldat jusqu'à la soixante-dixième page, essayant de découvrir avec l'héroïne ce qu'il y avait derrière le mur, d'où venait Emily, cette étrange jeune fille au sourire pervers, trop grande, trop mur pour son âge, puis j'ai abandonné. Je n'en pouvais plus. C'est terrible de lire des lignes entières sans jamais rien comprendre.
La quatrième de couverture dit pourtant explicitement : « un livre vibrant de puissance évocatrice, au climat étrange et prenant ». Tu repasseras ! Je parlerais plutôt de climat ennuyeux et fastidieux. Et en restant poli encore !
En plus d'être incompréhensible, j'ai lu quelque-chose de douceâtre, d'incolore, de froid… Mais alors vraiment froid !
J'avais pourtant encensé « Les grand-mères », mais ce livre était…. Je ne pourrai même pas le dire, car on est dans le domaine de l'inexprimable…
Ça peut paraître un rien arrogant de parler ainsi d'un livre écrit par Doris Lessing, cette vieille dame so British, prix Nobel en plus.
Mais franchement, sur ce coup, j'ai entravé que pouic…

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Il s'agit d'un roman futuriste, situé dans un avenir étrange, avec des phénomènes surnaturels. le mur et le nouveau monde sont parfois considérés comme la métaphore d'un livre. La violence y est dénoncée, principalement celle associée à des enfants très jeunes, la vision de l'avenir selon la romancière qui s'intéresse à cet aspect social, en lien direct avec la délinquance des plus jeunes.
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Avez-vous entendu parler de collapsologie ? de décroissance ? Des termes dans l'air du temps, depuis quelques années. C'est ce dont parle ce roman... écrit il y a presque 50 ans.
Y a-t-il une intrigue ? Oui, en quelque sorte. C'est l'effondrement de la société, décrit par une femme âgée qui a pris en charge une petite fille avec son chien.
L'écriture est incroyablement riche, exigeante, ne cédant à aucune facilité (et impeccablement traduite par Marianne Véron).
Chaque plan de l'histoire recèle plusieurs dimensions.
La femme âgée est la narratrice passive de l'effondrement, du fond de son appartement où semble régner encore une sorte d'ordre. Mais par moments, le mur de son salon s'évanouit pour lui donner accès à un univers onirique où elle se promène dans des maisons vides, des jardins accueillants, et dans les souvenirs d'autres personnes.
L'enfant dont la responsabilité lui est échue, Emily, au fil de ces deux cents pages très denses, semble un condensé d'une vie de femme : elle grandit, passe par l'adolescence et un premier amour, se révèle dans l'effondrement une personne pleine de compétences : bricolage, botanique, cuisine... Survie, en un mot.
Et à son tour elle prend en charge une flopée d'enfants perdus, telle une Wendy de cauchemar.
Le troisième personnage principal, c'est le chien, victime sacrificielle et muette, forcément, mais dont la présence constitue l'un des fils de l'intrigue.
Une oeuvre écologiste et féministe, perturbante par sa force, par la clairvoyance avec laquelle elle dénonce le monde à venir.
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C'est un livre réellement étonnant.
Deux univers séparés par le mur d'un appartement et apparemment reliés par Emily, la jeune fille qui a été mystérieusement confiée à la narratrice par un inconnu sans plus d'explications.
Le récit principal se déroule dans une société pas vraiment post-apocalyptique mais plutôt une anticipation angoissante d'une société en déréliction, proche de l'anarchie, où, faute de pouvoir continuer à vivre selon un modèle de "consommation", les plus jeunes apprennent la décroissance.
Les "anciens" dont la narratrice fait partie, se souviennent d'un mode de vie rendu impossible sans électricité ni énergie fossile. Ils observent avec effarement la formation de "bandes" qui se regroupent sur les trottoirs au pied des immeubles et tentent d'imaginer un autre modèle basé sur la communauté, le troc, le recyclage, le partage loin d'un modèle familial classique.
Emily, qui va passer du statut d'enfant à celui de femme mûre, bien que le lecteur devine que le temps supposé écoulé ne puisse y suffire, devient un pivot de cette nouvelle société.
Curieusement à côté, lorsque la narratrice se rend dans les contrées "oniriques" derrière le mur, elle accède à des bribes de l'enfance de sa protégée… et des scènes qui symbolisent la chute de la société ancienne (?).
Ce roman m'a évoqué d'une part "Les mangeurs d'argile" de Pelot et "Station Eleven" pour la survie, la formation de tribus mais aussi "Macha ou l'évasion" de Jérôme Leroy pour l'invention d'un nouveau mode de vie décroissant.
Etonnant comme un texte publié en 1974 peut être aussi actuel !
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Ces "Mémoires" ne resteront pas dans la mienne, elles ne m'ont nullement captivée, j'ai eu du mal à avancer dans ma lecture et je me suis finalement arrêtée en chemin. Ce roman de Science-Fiction, avec un soupçon de Fantastique, nous fait vivre un futur apocalyptique dans une grande ville où le non-droit fait loi. Les denrées de base sont devenues introuvables ou réservées à l'élite, et la sécurité de chacun est bien mise à mal. Des bandes de jeunes déferlent dans les rues, prennent possession provisoirement d'un morceau de trottoir, d'un bout de jardin et obligent les honnêtes gens à se calfeutrer chez eux. On les redoute, la violence est leur quotidien, (l'un des leurs, un enfant de quatre ans, est déjà coupable de meurtre!) et la société ne peut se défendre, la police impuissante ne se manifestant qu'après le départ des indésirables.
La narratrice, une femme d'un certain âge, découvre un jour dans son salon (?) un homme et une petite fille. Il l'informe qu'elle est responsable de cette enfant et il disparaît. Elle nous raconte alors sa nouvelle vie avec la petite Emily, la dégradation de la situation dans leur quartier, dans leur rue, la régression du niveau de vie des citadins, (vit-on encore normalement dans les campagnes? elle le croit...) et l'évolution de leurs relations du fait même qu'Emily grandit. Mais elle n'a pas réussi à me donner envie de connaître la fin de l'histoire...

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Quand arrivèrent les mauvais temps, ou plus exactement qu'on les vit commencer, ce qui est tout autre chose, les Ryan et tous leurs semblables apparurent soudain sous un jour différent. Tout d'abord - mais il s'agit, bien sûr, d'un cliché sociologique, plusieurs garçons trouvèrent à s'engager dans la police ou dans ces nombreuses organisations militaires ou paramilitaires qui virent alors le jour. Et puis ce furent précisément ces gens-là qui s'adaptèrent le mieux à l'existence irrégulière et incertaine des tribus errantes: rien n'avait vraiment changé pour eux, car n'avaient-ils pas toujours vécu dans l'errance, de garni en maison délabrée, de logement social en maison de squatters? Ils mangeaient mal? Ils s'alimentaient mieux maintenant, et plus sainement, que quand la civilisation les avait nourris. Ils étaient ignorants et illettrés? Ils survivaient joyeusement et manifestaient une certaine aptitude, ce qu'on ne pouvait, certes, pas dire des gens de la classe moyenne dans son ensemble, qui vivaient comme s'il ne se passait rien, juste une réorganisation de la société; ou qui disparaissaient d'une manière ou d'une autre, incapables de supporter une existence où la respectabilité et les biens accumulés ne servaient plus d'instrument de mesure à la valeur d'une personne.
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C'est entièrement faux, cela n'a rien à voir avec le réel, mais nous y passons tous notre vie entière - voici une gentille petite fille, et voici une vilaine petite fille. "Fais ce que je te dirai, et je te dirai comme tu es gentille". C'est un piège où nous sommes tous emprisonnés. (p.138)
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Nous pouvons nous habituer à n'importe quoi ; c'est un lieu commun, bien sûr, mais peut-être faut-il traverser une semblable époque pour voir à quel point c'est affreusement vrai. Il n'est rien que les gens ne tenteront d'adapter à une "vie ordinaire". C'est précisément cela qui donnait à l'époque son goût particulier ; la combinaison du bizarre, de l'irrégulier, du terrifiant, du menaçant, une atmosphère de guerre ou de siège - avec l'habituel, l'ordinaire, le convenable même. (p.22-23)
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Peu à peu, nous en vînmes à comprendre que désormais, ce seraient nos périodes de paix, de vie normale, qui seraient éphémères, et non plus les temps de pillage et de bagarre. (p.14)
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Mais en vérité les gens se développent pour le mieux ou pour le pire en engloutissant entièrement d'autres gens, des atmosphères, des événements, des lieux - ils se développent par admiration. Fréquemment de manière inconsciente, bien sûr. Nous sommes l'entourage que nous choisissons. (p.60)
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Videos de Doris Lessing (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Doris Lessing
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la Bibliothèque nationale de France, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. Javier Cercas, auteur de Terra Alta qui lui valut en 2019 le 68e prix Planeta, est à l'honneur de cette nouvelle séance du cycle « En lisant, en écrivant ».
QUI EST JAVIER CERCAS ? Né en 1962 à Ibahernando, dans la province de Cáceres, Javier Cercas est un écrivain et traducteur espagnol. Après des études de philologie, il enseigne la littérature à l'université de Gérone, pendant plusieurs années. En 2001, son roman Les Soldats de Salamine – sur fond de Guerre civile espagnole – remporte un succès international et reçoit les éloges, entre autres, de Mario Vargas Llosa, Doris Lessing ou Susan Sontag. Ses livres suivants, qui s'inspirent souvent d'événements historiques et de personnages ayant réellement existé, rencontrent le même accueil critique et sont couronnés de nombreux prix : Prix du livre européen (2016), Prix André Malraux (2018), Prix Planeta (2019), Prix Dialogo (2019). Son oeuvre est traduite en une vingtaine de langues. Il est également chroniqueur pour le quotidien El País.
De Javier Cercas, Actes Sud a publié : Les Soldats de Salamine (2002), À petites foulées (2004), À la vitesse de la lumière (2006), Anatomie d'un instant (2010), Les Lois de la frontière (2014, prix Méditerranée étranger 2014), L'Imposteur (2015), le Mobile (2016), le Point aveugle (2016), et le Monarque des ombres (2018). Son nouveau roman, Terra Alta, paraîtra en mai 2021.
En savoir plus sur les Masterclasses – En lisant, en écrivant : https://www.bnf.fr/fr/master-classes-litteraires
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