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4.08/5 (sur 376 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nantes , 1968
Biographie :

Paul Martin est un auteur de livres pour la jeunesse et un scénariste de bande dessinée.

Il oriente ses études vers le commerce. En 1991, il entre au journal "Astrapi" où il conçoit les jeux et écrit des "livres dont vous êtes le héros".

Auteur de nombreux livres pour Bayard, il a écrit la série de romans illustrés "Maudit Manoir" (2004-2011) et collabore à la revue "D-lire" pour laquelle il écrit des énigmes.

Parmi ses nombreuses collaborations avec Manu Boisteau, "James Bonk" est d'abord sorti dans le magasine "Je Bouquine" avant d'être repris en 4 volumes chez Cornélius (1999, 2003, 2004).

blogs de l'auteur :
http://www.hippopotable.com/
http://viestupefiante.blogspot.fr/


Source : bedetheque.com
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Bibliographie de Paul Martin   (85)Voir plus


Paul Martin à propos de Violette Hurlevent et le jardin sauvage : "Je suis persuadé que la richesse de l`imaginaire est un puissant moyen d`affronter les difficultés de l`existence."

24/04/2019

Violette Hurlevent vient d’emménager dans une nouvelle maison avec sa mère et, voulant éviter une situation familiale visiblement inquiétante qui va se dévoiler au fil du roman, elle découvre un monde parallèle : le Jardin Sauvage. Préparez-vous à plonger dans un univers féérique et périlleux où texte (Paul Martin) et illustrations (Jean-Baptiste Bourgois) s`entremêlent pour une lecture comme on en voit rarement en littérature jeunesse.

Entre déménagement, maison mystérieuse, situation familiale compliquée et monde parallèle, votre roman illustré réunit tous les éléments d’un bon livre pour enfants mais vous créez un univers totalement nouveau. Êtes-vous lecteurs de littérature jeunesse ? À quel point vos lectures d’enfants vous ont-elles inspirés pour ce livre ? Et comment s’en affranchit-on ainsi dans le travail de création ?

Paul Martin : Je lis parfois des romans jeunesse, pour mon plaisir personnel plus que par obligation professionnelle. Mais les sources d`inspiration littéraire pour Violette ont plus été des albums illustrés qui m`ont marqué, comme Max et les Maximonstres de Maurice Sendak, les albums de Kitty Crowther ou d`Anthony Browne (notamment Le Tunnel). Ce sont aussi les films de Miyazaki, pas tant pour leur univers très particulier que pour la complexité des personnages et l`absence de manichéisme. Mais ce sont avant tout mes souvenirs de jeux d`enfant, et une réflexion sur l`importance de l`imaginaire pour surmonter les épreuves de la vie, qui m`ont guidé dans cette écriture. 

Jean-Baptiste Bourgois : Comme Paul, je lis davantage d’albums que de romans jeunesse. Par contre, certains auteurs m’ont énormément marqué comme Philip Pullman, J.R.R Tolkien (Bilbo le Hobbit était un roman jeunesse) ou Roald Dahl quand j’étais enfant. Je crois qu’un des points communs entre ces auteurs c’est de ne pas prendre les enfants pour des idiots : il y a le danger, le fantastique et l’humour. C’est ce que j’ai gardé en tête pendant que je travaillais sur Violette Hurlevent.




Les chapitres du roman sont très courts et entraînent le lecteur dans l’aventure avec Violette. Les illustrations équilibrent parfaitement le texte en remplissant parfois des double-pages entières. Comment avez-vous travaillé la construction de votre histoire ? Écrit et illustration se sont-ils faits parallèlement ?

P. M. : Les illustrations jouent un rôle primordial dans ce roman, pas uniquement en raison de leur abondance et de leur qualité, mais dans sa genèse même. C`est Jean-Baptiste Bourgois qui a été à l`origine du projet : il avait cet univers en tête et m`a proposé d`écrire les aventures qui s`y déroulaient. A partir de ses nombreux dessins et textes décrivant le Jardin Sauvage, nous avons bâti ensemble une description de ce monde et des ébauches d`intrigues. J`ai ensuite rédigé le texte, puisant dans cette « bible » les éléments du récit. De nombreux passages m`ont été inspirés par un dessin. Dans un troisième temps, Jean-Baptiste a entièrement réalisé les illustrations finales à partir de mon texte.

J.-B. B. : Le livre a été conçu comme un roman graphique, avec un lien texte-image et une mise en page particulière. C’est quelque chose que l’on a établi très vite avec l’éditeur, Sarbacane. Avec Paul on a eu des conversations passionnantes sur le récit, les illustrations, de véritables “conseils de guerre”. J’ai adoré ces moments. Il y a forcément des impératifs chronologiques quand on travaille à plusieurs mais ce livre a vraiment été conçu à deux en permanence.


Violette Hurlevent, juste et courageuse, a l’étoffe d’une héroïne. Elle n’en est pas moins têtue et directive, ce qui la rend très incarnée. Ce personnage, qui donne son nom au roman, est-il apparu tout de suite dans le projet ?

P. M. : Oui, dès l`origine Jean-Baptiste avait l`idée de cette héroïne chevauchant son chien Pavel pour vivre des aventures dans son jardin.

J.-B. B. : Oui, à la page 3 de mon carnet de croquis, juste après Pierre Précieux (qui n’avait alors pas encore de nom).




Tempête, Protectrice, Horde Verte, Jardiniens, la Colline aux Deux Pierres, la Montre Sans Aiguilles… À coups de majuscules solennelles et de quelques néologismes, vous faites d’un vocabulaire simple les noms de tout un imaginaire. Aviez-vous envie de créer un univers de fantasy ? Ou cherchiez-vous à rappeler la facilité avec laquelle un enfant peut s’inventer un épique jeu de rôles ?

P. M. : La création de l`univers a vraiment été réalisée en se basant sur nos souvenirs de jeux d`enfants, sur le talent qu`ont les enfants de transformer des éléments de leur décor en protagonistes de leurs aventures imaginaires. Nous avons réfléchi à tout ce que l`on peut trouver dans un jardin, et avons transposé ces lieux et créatures pour en faire les pièces d`un monde fantastique.

J.-B. B. : Je crois que le roman tend plus vers le fantastique : la réalité telle que nous la voyons continue d’exister et Violette doit toujours en tenir compte durant ses pérégrinations dans le jardin. Je situe Violette Hurlevent bien plus proche de Philémon ou de Bilbo que de Conan le Barbare. Pour les néologismes, c’est Paul le spécialiste !


Au cours de son aventure, Violette Hurlevent, sans forcément le remarquer, évolue en symbiose avec le Jardin Sauvage. Avez-vous écrit et dessiné ce roman pour en faire un voyage initiatique ? Vous êtes-vous parfois laissés surprendre par les personnages et leur histoire ?

P. M. : L`idée d`un roman initiatique n`était pas notre projet de départ : nous voulions réussir une histoire d`aventures passionnante et originale. C`est en travaillant sur le contexte du « vrai » monde dans lequel évolue Violette au début et à la fin de chaque partie du roman que son histoire personnelle s`est imposée comme une toile de fond donnant aux aventures vécues dans le jardin une tonalité plus grave et personnelle. L`idée de faire du jardin un monde dans lequel se dénouent les problèmes qu`affronte la jeune héroïne dans sa vie doit beaucoup aux albums illustrés cités plus haut : je suis persuadé que la richesse de l`imaginaire, nourrie par les lectures dès le plus jeune âge, sont un puissant moyen d`affronter les difficultés de l`existence.

J.-B. B. : J’ai surtout aimé être surpris par les personnages secondaires que Paul a su créer, les jardiniens et les animaux qui peuplent le jardin sauvage. En tant que dessinateur, c’était un bonheur et une opportunité géniale de les mettre en scène.




Vous venez tous les deux de l’univers de l’illustration ou de l’écriture de bandes dessinées. Comment cela a-t-il influence-t-il votre travail ? Avez-vous tout de suite conçu le projet comme un roman ou a-t-il connu d’autres formes ?

P. M. : Initialement, notre projet était de réaliser une série de romans illustrés plus courts, chacun centré sur une des « reliques », ces objets aux pouvoirs étranges que Violette tente de réunir. C`est l`éditeur qui nous a convaincus de réunir ces intrigues en un seul volume beaucoup plus conséquent, et cela a été l`occasion de développer ce projet de façon plus ambitieuse et complexe.

J.-B. B. : C’est Sarbacane qui nous a orientés sur cette forme et qui nous a encouragés avec enthousiasme à être ambitieux. Ce fut alors un tournant pour notre projet. Je crois que l’on s’est permis ensuite plus de choses narrativement.


Violette a beau s’évader dans le Jardin Sauvage, la réalité n’est jamais bien loin pour la rattraper, que ce soit au détour d’une ancienne photo ou quand elle ressent la peur. Pensez-vous les livres que vous créez comme un moment d’évasion ou une clé pour voir le monde différemment ?

P. M. : A vrai dire je ne me pose pas la question ainsi. C`est la première fois que j`écris un roman aussi long, mais comme pour tous les autres récits et BD que j`ai imaginés jusqu`à présent, c`est avant tout l`envie de raconter une histoire forte, drôle et originale qui m`a poussé. L`univers imaginé par Jean-Baptiste était si riche et poétique que c`était un plaisir comparable à celui de créer un spectacle avec un jeu de marionnettes fantastiques. 

J.-B. B. : J’ai fait de mon mieux pour proposer des illustrations singulières et un lien texte-image digne d’intérêt, pour proposer le meilleur livre possible à ce moment là. Le public en fera ce qu’il voudra !




Paul Martin et Jean-Baptiste Bourgois à propos de leurs lectures

 

Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire/de dessiner ?

P. M. : Un recueil du journal de Spirou offert quand j`avais 7 ans. Je me suis tout de suite mis à dessiner mon propre journal de BD.

J.-B. B. : Le Combat ordinaire, Tome 1 de Manu Larcenet. Avant ça j’aimais dessiner et lire des BD. Après, je voulais devenir auteur et dessinateur.


Quel est le livre que vous auriez rêvé écrire/dessiner ?

P. M. : La série des Orphelins Baudelaire de Lemony Snicket. C`est drôle, intelligent, ambitieux, et sans équivalent à ma connaissance en littérature jeunesse comme adulte.

J.-B. B. : Bilbo le Hobbit, si je l’avais illustré comme Tove Jansson (l’autrice des Moomin).


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

P. M. : Le Monde perdu d`Arthur Conan Doyle, lu et relu vers l`âge de 8 ans. La parenté de ce monde secret peuplé de créatures étranges avec le Jardin Sauvage ne m`est apparue qu`après avoir écrit ce dernier.

J.-B. B. : Un de mes premiers bouleversements c’était Le parfum de Patrick Süskind, que j’avais lu très jeune.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

P. M. : Je lis régulièrement les nouvelles de Jorge Luis Borges, qui  sont une des rares formes de littérature fantastique dont je ne me lasse pas.

J.-B. B. : Sans doute Dear James: Letters to a Young Illustrator de Robert O. Blechman qui est un essai épistolaire sur l’illustration.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

P. M. : Honte, rien. Mais j`ai d`énormes lacunes, je n`ai jamais lu Marcel Proust, Léon Tolstoï, ni Honoré de Balzac. Je suis heureux de me dire que j`ai encore des chefs-d`œuvre à découvrir.

J.-B. B. : Kiki et Aliène, tome 1 : Touristes venus d`ailleurs de Paul Martin. J’espère qu’il ne l’apprendra jamais.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

P. M. : Je suis le fromage, roman très dur de Robert Cormier, auteur américain plus connu pour La Guerre des chocolats. Il n`est plus disponible en France, l`espère que l`Ecole des Loisirs le rééditera car c`est un texte d`une force incroyable.

J.-B. B. : En illustré : Un livre blanc de Copi, réédité par Buchet-Chastel. En roman : Demain les chiens de Clifford D. Simak.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

P. M. : La série du Monde de Narnia, de C. S. Lewis, mais j`avoue n`avoir lu que le premier volume.

J.-B. B. : Harry Potter ! Bien entendu la série a des qualités mais elle a malheureusement éclipsé beaucoup d’autres titres.

 

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

P. M. : Non. Je suis infichu de retenir la moindre citation.

J.-B. B. : Comme Paul, je ne retiens jamais les citations.


Et en ce moment que lisez-vous ?

P. M. : Je termine un roman de Yôko Ogawa : La Formule préférée du professeur.

J.-B. B. : Les Cosaques de Tolstoï.



Découvrez Violette Hurlevent et le jardin sauvage de Paul Martin et Jean-Baptiste Bourgois aux éditions Sarbacane :



Entretien réalisé par Nathan Lévêque


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On peut tout à fait lire en s'amusant, c'est pourquoi la librairie Point Virgule vous propose cette semaine une sélection de différents livres-jeux destinés aux plus jeunes. - Promenons-nous dans les bois, Cherche et trouve + de 100 animaux, Rachel Piercey & Freya Hartas, Gallimard Jeunesse, 17,50€ - Cherche et trouve Grisette, Natacha Godeau & Axelle Vanhoof, Auzou, 12,95€ - Qui est le coupable ?, 7 tomes, Pascal Prévot & Aurore Damant, Milan, 12,90€ - Énigmes à tous les étages, 9 tomes, Paul Martin, Bayard Jeunesse, 12,50€ - Et si c'était toi Boucle d'or, Camille Ferrari & Coralie Saudo, Amaterra, 14,90€


Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
La célèbre détective Agata Crispy arrive au pied du sinistre mont Drakk. Elle a été appelée par son ami Walter Risson, qui l'accueille devant l'auberge proche de la montagne. [...]
Agata rassemble tout son courage. La nuit vient de tomber, et c'est la première fois qu'elle traque un vampire !
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Agata Crispy continue son voyage dans le temps. Elle vient juste d'effacer la peinture maudite dans la grotte quand un tourbillon la transporte plusieurs milliers d'années plus tard. Elle reconnaît le décor grandiose de l'Égypte antique.
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Un nouveau tourbillon entraîne Agata à travers les siècles. Elle se retrouve au pied d'une imposante forteresse. Aucun doute, elle est arrivée au Moyen Âge, le long de la Grande Muraille, dans l'ancienne empire des Ming Yaou !
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La chambre forte de la banque Chissime a été cambriolée en plein jour. Tous les coffres-forts ont été ouverts, et des millions d'euros ont été volés. Comment ce cambriolage a-t-il été commis ?
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Deux espions ont volé les plans secrets d'un sous-marin. La police sait qu'ils se cachent au Veau Gras, une très grand restaurant depuis au moins une demi-heure, mais où se trouvent-ils ?
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Allez ! Elle décide de s’y mettre vraiment et commence à vider le placard. D’abord, enlever les livres moisis et passer un coup d’éponge.
Elle feuillette rapidement les livres de Papi : de vieux cahiers de coloriage, des recueils de contes, des albums aux illustrations vieillottes. C’est bizarre, on dirait plutôt une bibliothèque de fille. Violette a du mal à croire que son grand-père lisait ces trucs.
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En effet, les Trolls se plaisaient à rester inertes. Leur nature minérale, leur poids, leur longévité, tout les portrait à détester le mouvement. C'était peut-être la raison de leur hostilité envers les bêtes et même les plantes : ce qui bouge, court, sautille, pousse et s'agite dans le vent leur semblait à la fois futile et agaçant. Eux tiraient leur force de leur capacité à rester sans faire un geste, sans respirer ni même cligner des yeux, pendant que le reste du monde tournait autour d'eux.
C'est pourquoi ils ne passaient pas à l'attaque. Ils auraient aisément pu ravager la place du marché, piétiner les pauvres protections mises en place par ses occupants, et contraindre ces faibles créatures à leur donner ce qu'ils voulaient. Mais cela n'était pas dans leur nature. Ils préféraient faire ce que savent le mieux faire les pierres : s'enfoncer dans le sol, être des obstacles, plus dur que le bois de chêne, plus patient que le félin à l'affût, jusqu'à ce que leurs adversaires viennent leur donner ce qu'ils demandaient.
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-Le monde a toujours été bizarre. Ce qui est fou, c’est de croire qu’il peut être normal.
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- Eh bien, je préférerais que tu me vouvoies. Tu comprends, si je suis une héroïne, c'est important que je montre mon autorité aux gens. Donc, merci de me dire désormais "vous", fidèle destrier !
- Hein ? Te dire "vous" ?
- Oui ! J'ai toujours eu envie qu'on me vouvoie, mais les gens disent toujours "tu" aux enfants. Allez-sois chic !
Le chien se passa la patte gauche sur l'oreille, ce qui était pour lui un signe de grande perplexité. Puis il finit par lâcher :
- Bon. Comme vous voudrez, Violette !
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Elle avait souvent constaté que les compagnons les plus petits étaient des alliés d’un grand secours.
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