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EAN : 9782750912642
300 pages
Presses de la Renaissance (03/11/2016)
3.75/5   10 notes
Résumé :
« Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. » En adressant ces mots au roi Saint Louis, le 21 octobre 1239, le pape Grégoire IX reconnaît à la France un rôle prédestiné depuis la conversion de Clovis. Conversion confirmée, siècle après siècle, par plusieurs dynasties et des générations entières, jusque et y compris dans le renoncement et la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération » constatait Marc Bloch dans L'étrange défaite (1940) et j'avoue vibrer également en lisant Erckmann-Chatrian, Michel Bernard ou Philippe de Villiers.

Camille Pascal constate « La république reste laïque, la France catholique » au terme de son histoire de la fille ainée de l'église en neuf épisodes : Clovis, Charlemagne, Saint Louis, Philippe le Bel, Jeanne d'Arc, la Saint-Barthélémy, Louis XIII, Bonaparte et le concordat, la loi de séparation de l'église et de l'état.

Historien de formation, l'auteur renoue sciemment et volontairement avec le « récit national » gravé par Jules Michelet, Hyppolyte Taine, Jules Ferry, Jacques Bainville et Ernest Lavisse. Il prolonge les travaux de Jean Coste, René Laurentin, Jean Sévillia et son histoire s'appuie sur une documentation vaste et rigoureuse.

Romancier, l'écrivain pimente son récit d'anecdotes savoureuses, voire croustillantes, et manie l'humour et l'ironie en introduisant cognac et calvados pour arroser l'alliance du sabre et du goupillon lors des négociations entre Aristide Briand et Mgr Fuzet. Réelles ou imaginaires ces incises contribuent au plaisir du lecteur et s'ancrent dans les mémoires.

Conseiller politique à l'Elysée ou Matignon, Camille Pascal connait bien les ressorts humains et les techniques de communication qui se cachent derrière les traités et décrypte le jeu ambigu de Talleyrand lors du Concordat, les offres de lobbying de Clemenceau ou le déchirement de Jaurés tiraillé entre ses camarades laïcs et sa famille pratiquante. Il révèle les alliances que les catholiques nouèrent avec les juifs et les protestants lors du vote de la loi de séparation.

Cette histoire intéresse donc aussi bien le croyant que le non croyant et permet à chacun de mieux connaitre l'histoire de notre pays. Elle rappelle pourquoi, en France, le 15 aout célèbre à la fois l'Assomption et le voeu de Louis XIII, loi du 10 février 1638, consacrant « sa personne, son État, sa couronne et ses sujets » à la Sainte Vierge Marie pour la remercier d'avoir arrêté l'invasion au Siège de Corbie en 1636 et de donner au Roi un héritier après 20 ans de stérilité (Louis XIV né le 5 septembre 1638).
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La mode est aujourd'hui à la déconstruction du roman national, c'est-à-dire du récit national de l'histoire de france, tel qu'il fut longtemps enseigné dans nos écoles primaires.
Je citerai deux exemples :
Suzanne Citron « Le mythe national . L'Histoite de france revisitée ; première parution en 1987 à l'occasion du millénaire capétien, au demeurant ouvrage de circonstance et de polémique assez médiocre (réédition 2017) (Par parenthèse madame Citron connut son heure de glore lors d'un débat télévisé l'opposant en tant que Grand Témoin à François Fillon lors de la campagne de 2017. Elle n'eut pas trop de mal à l'envoyer dans les cordes.
Mais surtout l'excellent livre de Laurent Avezou « Raconter la France. Histoire d'une Histoire » 2008, tout aussi critique sur le fonds, mais plus riche et argumenté.
Pour ces auteurs, la construction de la France à partir du baptème de Clovis, ou de l'avènement d'Hughes Capet relève du mythe, ou même de la Guerre de Cent Ans ou de la Révolution Française.
La naissance réelle de la France en tant que réalité charnelle et matérielle ressentie par les Français remonterait au mieux à la Troisième République, voire même à la Guerre de Quatorze.
Ces historiens s'appuient aussi sur le fait que, au moins jusqu'à la Révolution, l'historiographie française racontait en fait une histoire assez différente.
Ces livres contiennent certes une grande part de vérité, mais cette histoire courte, réaction aux conceptions anciennesd'une histoire longue, l'est sans doutebeaucoup trop.

Par opposition, un autre courant historiographique, presque entièremnt extra-universitaire, s'attache à défendre la conception et la datation traditionnelle, on y trouve des auteurs médiatiques, tels que Lorant Deustch ou Jean Sevilla, sans parler des écrivains qui, sans entrer dans la polémique, se contentent de continuer à écrire l'Histoire de France sans s'occuper des remises.
On fera une part « Destin français », le récent essai d'Eric Zemmour,à la fois excessif et brillant comme le personnage, qui défend non sans brio la conception traditionnelle de l'histoire, au prix d'n certain nombre d'inexactitudes et d'approximations

Camille Pascal entend apporter sa pierre à cette oeuvre de résistance,avec son livre « Ainsi, Dieu choisit la France » où il entend démontrer la thèse traditionnelle de la France fille aïnée de l'Eglise, et du Roi de France voulu par Dieu et institué par lui défenseur de la Foi ; il part d'une lettre du Pape Grégoire VII adressée à Saint Louis en 1239 cittée dans l'introduction « Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif le royaume de France est le Royaume de Dieu ; les ennemis de la France sont les ennemis du Christ. ». On est uèmen peu étonné de voir un Pape du XIIIème siècle prôner ainsi la liberté religieuse...Diable, Diable, c'est la cas de la dire. Mais rassurons-nous : dans le texte originel il est dit : « pro defensione ecclesiasticae libertatis », soit pour la défense de la liberté de l'Eglise (catholique naturellement) Il n'est donc pas question de liberté religieuse. D'ailleurs l'ensemble de la traduction n'est pas plus fidèle.
Et cette lettre s'explique par des raisonstout à fait prosaïques et temporelles ; à l'époque, le Pape est en conflit avec l'Empereur Germanique Frédéric II de Hohenstauffen et demande une aide militaireà la France, seule puissance de taille à faire contrepoids à l'Empire. Louis IX conviendra sans difficultés que les ennemis de la France sont les ennemis du Christ, mais refusera d'intervenir militairement.
Il est certain que la France est une puissance catholique, et qu'elle sera souent l'alliée du Saint-Siège, en raison d'une hostilité commune à l'Empire ; pour autant les Rois de Frane feront toujours prévaloir les intérêts temporels du Royaume et les rapports avec la Papauté seront souvent très tendus, notamment sous Philippe le Bel, qui n'hésitera pas à faire arrêter le Pape, avec la querelle des Investitures, avec le refus persistant des rois de france, de François 1er à Louis XIV à participer à toute action contre les ottomans ; on ne verra pas de galères françaises à Lépante, et Louis XIV, malgrè les prières du Pape, se refsera à venir au secours de Vienne assiégée par les Turcs en 1683.
Il y aura aussi des tensions constantes au sujet de la nomination des évêques français,
De même encore, précurseur du Petit Père Combes, Louis XV expulsera les Jésuites.
Et le Concile de Trente ne sera jamais reçu en France,
Tout cela montre bien le caractère fallacieux de cette thèse
Et d'ailleurs, sur un plan spirituel pourquoi Dieu aurait-il choisi la France ? En 1239, la Réforme n'a pas eu lieu.
Les Français ne sont pas meilleurs catholiques que les autres européens.
On nous dit que l'auteur était une des plumes de Sarkozy.
Ce dernier avait tenu un jour des propos assez scandaleux selon lesquels l'instituteur ne pourrait jamais remplacer le curé. Comme dit l'autre, un Président ne devrait pas dire çà...
La plume de Monsieur Pascal serait-elle passée par là?



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« Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse » écrivait Grégoire IX à Saint Louis en 1239, faisant référence à la conversion de Clovis au Vème siècle …
Camille Pascal raconte quelques-unes des grandes étapes d'une histoire de France que la République a souvent voulu occulter, au nom d'une « cécité délibérée à l'égard de tout ce qui s'apparenterait à un mouvement spirituel » (Jacques Juillard dans le Figaro du 5 décembre).
Ce livre a été imprimé en novembre dernier, donc écrit bien avant la spectaculaire élection de François Fillon à la primaire de la Droite et du Centre et explicite ainsi - mais sans tentative de prosélytisme - une affirmation nouvelle et sans complexe d'idées jugées le plus souvent conservatrices, donc incongrues. Un signe que la foi, ou plus simplement la référence à une tradition religieuse, qui semblait totalement ringarde depuis des décennies, refait surface et s'affirme à nouveau comme licite.
Cet ouvrage rappelle de façon factuelle que la foi en Dieu a été, pendant 15 siècles, le vrai moteur et la seule justification de ceux qui gouvernaient la France. Qu'on le veuille ou non, certaines étapes cruciales de l'histoire de France passent par un rapport étroit avec le catholicisme : et c'est ce que Camille Pascal nous narre avec un talent imagé de conteur et un style alerte qui nous transporte sous les tesselles d'or du baptême de Clovis, auprès des reliques de la crucifixion achetées par Saint Louis au jeune empereur désargenté de Constantinople, dans le sillage de Jeanne à la cour de Charles VII mais aussi dans le sang du massacre des dirigeants protestants lors de la nuit de la Saint Barthélémy, les hésitations de Louis XIII et sa passion platonique pour une moniale visionnaire, au coeur du bras de fer entre les envoyés du pape Pie VII et Bonaparte avant la signature du Concordat, au temps de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
L'auteur, haut fonctionnaire, connaît bien les arcanes du pouvoir. J'avais aimé son précédent livre « Scènes de la vie quotidienne à L'Elysée ». Il explique vouloir rétablir une histoire de la croyance, mainte fois réécrite par les positivistes, les marxistes puis les structuralistes. Il nous en livre une version vivante comme une bande dessinée ou un film à la « Braveheart » mais bien documentée, colorée, ciselée, pleine d'un humour massacrant. Un récit national longtemps mis sous le boisseau et qui, aujourd'hui, ose ressortir à l'air libre …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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J'ai plongé dans ce livre comme dans un roman. Camille Pascal nous raconte dans les grands moments de l'histoire catholique de la France ou devrais je dire de l'histoire de la France catholique! Une histoire tumultueuse marquée par de lourdes discordes et des massacres terribles. C'est finalement plus politique que religieux. Et finalement comme le dit l'auteur la République est laïque et la France reste catholique.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cela étant dit, les différentes lectures téléologiques de l’Histoire de notre pays qui nous ont été livrées par les positivistes d’abord, par les marxistes ensuite, par les structuralistes enfin, étaient-elles plus raisonnables ? Était-il plus raisonnable de croire que la Raison agissante avait choisi la France pour cheminer depuis les profondeurs de l’obscurantisme médiéval jusqu’à la révélation des Lumières pour s’incarner, enfin, dans une IIIe République triomphante et ses députés ventripotents ? Était-il plus raisonnable de croire que Paris avait été choisie par la Raison matérialiste pour incarner la lutte des classes depuis la mort d’Étienne Marcel jusqu’au brasier de la Commune et de penser que la IIIe Internationale serait la nouvelle Église d’une nouvelle Révélation ? Était-il plus raisonnable de croire, comme le professaient mes bons maîtres en Sorbonne, que la France avait été choisie, avec le bassin méditerranéen il est vrai, pour révéler la domination des structures et de la longue durée sur l’événement, l’individuel et le libre arbitre ? Est-il enfin plus raisonnable d’avoir avili la majesté de l’Histoire pour la réduire à une simple « sociologie du passé », selon l’expression cinglante d’Annie Kriegel ? Je n’en suis pas certain.

Introduction
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On objectera à l’auteur de ces lignes qu’il n’est pas bien raisonnable de croire et, plus grave encore, de tenter de faire croire de nouveau à cette vaste théodicée qui veut que, du baptême de Clovis jusqu’à l’apostrophe restée célèbre du pape Jean-Paul II sur le tarmac de l’aéroport du Bourget (« France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle à ton baptème ? »), la France n’ait existé que parce qu’elle a été la première nation de l’Histoire à se déclarer fille de l’Église et à lier ainsi, politiquement son sort à celui de la Révélation chrétienne.

Certes, tout cela n’est pas très raisonnable et – que le lecteur épouvanté par ces premières lignes soit immédiatement rassuré – ce livre n’a pas la prétention de délivrer une nouvelle version d’un catéchisme national, il se contente de renouer avec les joies simples des livres d’images et de l’histoire subjective. Il cherche simplement à raconter l’histoire de cette croyance, il n’ose même pas utiliser le mot de « foi », dont la France est issue.

Introduction
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Renouer avec cette Histoire-là suscitera, et c’est bien normal, le sarcasme, le mépris voire l’invective. On reprochera à ce livre sa mièvrerie saint-sulpicienne, son aveuglement historiographique, une subjectivité maladroite ou encore un archaïsme inquiétant. On badigeonnera donc de nouveau les vitraux de La Légende dorée à grands coups de légende noire, on rappellera les crimes commis au nom de Dieu, le massacre d’Albi, les bûchers de Montségur, la Saint-Barthélemy, les dragonnades, le chevalier de La Barre, les missionnaires armés de crucifix, tout en prenant garde, bien sûr, d’oublier ce que notre France moderne, individualiste et démocratique, doit au christianisme dont elle est née. Jusqu’à cette laïcité qui reste une curiosité aux yeux du monde, mais dont le principe est en réalité directement tiré des Évangiles – « Alors il leur dit : rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » – et dont on retrouve les racines dans le règne de Philippe le Bel.

Introduction
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Pourtant, après avoir été nationalisée puis laïcisée, cette histoire religieuse de la France a été peu à peu effacée. Il est devenu presque inconvenant, sauf pour le général de Gaulle, d’évoquer le baptême de Clovis, d’enseigner les croisades ou d’évoquer la silhouette fragile de la bergère de Domremy. Plus radical encore, depuis bientôt un demi-siècle, tout commence, en France, avec la Révolution française et tout se termine avec la Libération. Non que la France n’ait pas été au rendez-vous de sa destinée le 4 août 1789 ou le 18 juin 1940, mais la longue marche de notre pays à travers le temps ne peut pas se résumer à ce seul bornage chronologique. Les Français sont en train d’oublier des pans entiers de leur Histoire qui expliquent pourtant ce qu’ils sont, et il n’est peut-être pas inutile de les leur raconter pour mieux les leur rappeler. Ce livre aimerait contribuer à cette redécouverte.

Introduction
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On peut l’avoir l’oublié aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que si la France s’est construite envers et contre tout, c’est d’abord parce qu’une longue lignée de rois, de reines aussi pieux que redoutables, quelques grands saints, et enfin la foule immense de ceux qui nous ont précédés ont cru, avec foi et sincérité, qu’en élevant la France comme une cathédrale politique et humaine, ils participaient au dessein de Dieu qui avait choisi d’agir à travers eux. « Gesta dei per Francos », « Dieu agit par les Francs », écrivait déjà au début du XIIe siècle le chroniqueur Guibert de Nogent pour raconter la première croisade. Cette histoire, la République, loin de la renier, avait parfaitement su, avec l’aide des plus grands écrivains du XIXe siècle, la récupérer à son profit pour justifier son propre avènement et le situer dans la Légende des Siècles.

Introduction
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