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EAN : 9782070338214
288 pages
Gallimard (11/02/2010)
3.73/5   26 notes
Résumé :

Fils d'un père alcoolique et d'une mère tuberculeuse, Ludwig van Beethoven (1770-1827) n'avait guère d'autre solution pour échapper aux tares de son milieu que de devenir un génie.

En ce temps où le romantisme né des Lumières et de la Révolution française est en pleine expansion, celui qui se qualifie lui-même de Tondichter (poète sonore) croit très vite en son destin. Ses dons sont éclatants, sa volonté inébranlable.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce qui fait qu'une biographie est réussie ou pas, c'est essentiellement, selon moi, la proximité que le biographe parvient à créer entre la personnalité rapportée, sa vie, son oeuvre, et le lecteur.
Sur ce critère, je peux dire que Bernard Fauconnier, outre l'intérêt de découvrir par la lecture son travail de recherche, m'a permis pendant quelques jours de vivre "proche" de ce géant de la musique que fut Beethoven, de ressentir un peu du poids de cette enfance rendue difficile par un père alcoolique et violent, un peu adoucie par une mère aimante mais tuberculeuse, et "inspirée" par un grand-père (idéalisé), mort lorsque Ludwig avait trois ans.
Proche de ce jeune homme petit et laid (son visage est vérolé), virtuose et improvisateur sans égal, qui régale les salons de Vienne en cette fin de XVIIIe siècle,, de cet ogre littérateur d'une musique en avance de "deux siècles" sur son temps, de ce créateur boulimique travaillant sans relâche, de cet artiste libre, sans concessions avec les "puissants"... capable de dire non si c'est non.
L'oeuvre est grandiose, sublime ( tout à ma lecture, j'ai fait quelques poses musicales sur Youtube), " l'une des plus grandes jamais conçues par un cerveau humain." Et quand on songe que ce cerveau est peu allé à l'école, et que de cette" éducation lacunaire et imparfaite, il gardera des séquelles toute sa vie : orthographe déficiente, arithmétique laborieuse, n'excédant guère la capacité de faire des additions... on se demande comment ce piètre mathématicien parvint à acquérir une telle maîtrise dans cet art si mathématique qu'est la musique ?"C'est fascinant !
L'homme est une schizophrénie entre le génie absolu et la persona tourmentée, passionnée, emportée, colérique, injuste et "faible" parfois, mesquine et héroïque , car cette force de la nature, en proie à tous les excès... il se nourrit de gibier, de viandes et de fromages, boit un litre (pas plus) de vin blanc à chaque repas et ne compte pas les nombreuses chopes de bière qui jalonnent ses journées, héroïque disais-je parce que tourmenté en permanence par des fragilités intestinales, hépatiques, probablement par une syphilis due à la fréquentation de quelques "cuisses légères" dès son arrivée à Vienne, et surtout par ce qui a assis la légende, le mythe de Beethoven... sa terrible surdité dont les signes précoces se font sentir alors qu'il est encore très jeune... il ne se plaint jamais, pense souvent au suicide, mais habité par une force "messianique", continue vaille que vaille et sans s'accorder de repos, à créer, créer, créer.
Il y a aussi Ludwig l'éternel "amoureux", jamais payé de retour, qui passera sa vie à aimer sans vraiment jamais l'être... par de nombreuses femmes et quelques hommes (?)... les exégètes continuent "d'investiguer".
Le père de substitution, qui adoptera au prix de mauvais procès, Karl le fils de son frère défunt. Karl qu'il étouffera, qu'il poussera au suicide ... manqué, heureusement...Un mauvais père, pas un mauvais homme.
C'est ce Beethoven que Bernard Fauconnier m'a permis d'approcher.
Le père de la IXème Symphonie, de L'hymne à la joie... qui est aujourd'hui celui de l'UE et le symbole de la fraternité entre les hommes.
C'est ce Beethoven, le corps miné par les excès, dont la lente et terrible agonie va durer trois mois, qui expirera en disant (mythe ou réalité ?.. j'opte pour les deux) "la comédie est finie.", que Bernard Fauconnier a rendu vivant dans cet excellent petit bouquin.
Un mot encore. Quel dommage que le dernier projet de cet homme hors du commun des mortels n'ait pu voir le jour... la mise en musique de Faust !
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Qu'est-ce qui m'a amené à lire ce livre ? Premièrement feu ma maman qui jouait du piano. Elle aimait la musique classique et écoutait religieusement chaque année le concours Reine Elisabeth. Elle aimait Beethoven.

M'a-t-elle transmis le goût de l'art et de la musique ? Pas vraiment, elle exprimait ce qu'elle aimait mais n'avait pas la fibre de l'enseignante. Elle était infirmière et ce qui la caractérisait c'était l'écoute, la volonté de se focaliser sur les autres, leur bien-être. Elle était altruiste. Ses misères à elle étaient réduites au silence. Une personne pareille ne s'oublie pas. Elle mérite un vibrant hommage. Penser aux autres, faire plaisir, servir était inné chez elle.

Deuxièmement, j'aime connaître les racines des gens, leur passé qui permet de mieux les connaître, comprendre bien des choses et ici le biographe est Bernard Fauconnier dont j'ai lu la biographie de Jack London.

Bernard fauconnier écrit ceci : « Ludwig van Beethoven cet écorché au caractère indomptable n'avait guère qu'une solution pour échapper aux tares de son milieu : devenir un génie. »

« Les conditions dans lesquelles il apprend la musique aurait pu l'en dégoûter à jamais, le rôle d'enfant prodigue, que son père entend lui faire jouer à la suite de Mozart, eût été le meilleur moyen de lui briser les ailes s'il n'avait su affirmer, par la force de sa volonté et le concours de circonstances heureuses, sa trempe exceptionnelle, sa personnalité puissante, mélange détonant de brutalité et de mélancolie, de délicatesse sensible et d'ambition démesurée. »

Johann le père de Ludwig est un homme médiocre, brutal et alcoolique, qui élève ses enfants dans la plus grande rigueur. Ludwig quitte les études après les classes primaires. Son éducation générale doit pour beaucoup à la bienveillance de la famille von Breuning chez qui il passe presque toutes ses journées et à son amitié avec le médecin Franz-Gerhard Wegeler, personnes auxquelles il fut attaché toute sa vie.

Ludwig perd sa mère à l'âge de 17 ans, tandis que son père tombe dans l'alcoolisme et la misère.

Le mentor de Beethoven sera Haydn

Beethoven quittera Bonn pour Vienne ou des princes et comtes financeront son parcours de pianiste compositeur. Animer d'un esprit d'insoumis, il ne suivra pas toujours les attentes de ces mécènes.

Pour sa vie sentimentale, il y aura Giulietta Guicciardi, une personne de 16 ans à qui il dédiera
« Sonate au clair de lune », Il a de vifs sentiments pour les femmes mariées. Ce fut le cas de Joséphine Brunsvik, Marie Bigot de Morogues, Bettina Brentano, Maria von Erdödy, … Il y a l'énigme de l'immortelle Bien Aimée. A ce sujet les biographes de Beethoven émettent des hypothèses contradictoires.

Beethoven rencontre Goethe et Schiller. Maximiliana de Laroche, la mère de Bettina fut aimée de Goethe lorsqu'elle avait seize ans. On dit qu'elle inspira à Goethe « Les souffrances du jeune Werther ».

Le travail de composition pour Beethoven n'a rien de spontané ni de « facile » ; Il hésite, tâtonne, construit ses compositions. La forme naît lentement, se construit par strate successives. La solidité de sa musique est celle d'un architecte. le résultat final est celui d'inlassables reprises, jusqu'à trouver la forme idéale

Il a besoin de promenade dans la nature pour trouver son inspiration. Il se retire à la campagne à Heiligenstadt. Cette maison avec un grand arbre dans la cour est devenue musée. Beethoven rend hommage à la belle et radieuse nature dans sa Symphonie pastorale, qui me fait penser à cette aveugle, oh ! combien plus sensible aux ressentis vibrant de la musique, celle du roman d'André Gide.

L'entente entre Ludwig et ses deux frères et tout sauf cordiale. Cependant son frère Karl lui confie par voie testamentaire le tutorat de son fils Karl, neuf ans. La veille de sa mort, il ajoute un codicille, stipulant que la tutelle devra être exercée aussi bien par sa femme que par son frère Ludwig. L'épouse se révèle, selon Ludwig peu recommandable, passablement volage, une femme irresponsable, d'une honnêteté chancelante, incapable d'élever son fils. Il éprouve l'intense désir d'avoir l'enfant pour lui seul. Il obtient la tutelle après une bataille judiciaire. Beethoven se rend vite compte que la présence d'un « fils » dans sa tanière n'est pas tenable pour Karl. Ce sera la pension. Karl tentera de se suicider.

Il y a encore bien des choses à dire sur Beethoven : ses rapports avec le prince Lichnowsky, ses élans amour haine envers Napoléon, les compositions, sa surdité, sa santé de façon plus générale.

Vous avez, je crois, un aperçu de la vie de Beethoven qui est bien entendu indissociable de l'écoute de sa musique. Je me permets de suggérer l'écoute de : Lettre à Elise. Qui est Elise ? Là encore de nombreux exégètes confrontent leur approche.

En fin de livre il y a une chronologie de la vie de Beethoven.

Dans les livres de la collection folio biographie, les notes ne sont pas en bas de page mais en fin de livre. Il faut retenir le titre du chapitre et le numéro de la note pour prendre connaissance de la source, ce que je trouve peu pratique.
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Cherchant une biographie de Ludwig van Beethoven, je suis tombé sur celle de Bernard Fauconnier, romancier et auteur d'autres biographies pour "Folio biographies". Si l'oeuvre du compositeur est à la fois géniale et passionnante, je ne peux en dire autant de sa vie. Celle-ci tourne autour de quatre grands piliers que sont la famille (les problèmes avec son père, ses frères et son neveux), les femmes, la maladie (qui l'emportera) et bien entendu la musique.


Ses amours et ses relations compliquées avec ses congénères ne sont guère intéressantes à suivre même si elles ont forgé le caractère de Beethoven et donc sa musique. Ce que l'on aime avant tout c'est la musique du maestro et Fauconnier nous narre, parfois de manière trop "catalogue", la conception et la réception par le public de certaines de ses grandes compositions.


On ressent, à travers l'écriture, l'affection particulière du biographe pour son sujet, mais cet attachement entraîne parfois un manque d'objectivité et de nuances. Bernard Fauconnier réussit à faire revivre Beethoven mais sans prendre la distance nécessaire que l'on attend d'un ouvrage "sérieux".


Il doit exister de meilleures biographies sur Beethoven. Celle-ci reste convenable malgré ses défauts.
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Je n'ai pas du tout aimé le style de cet écrivain qui ne s'efface pas du tout devant son modèle. Je pensais aller outre et m'intéresser au sujet mais les mots et le langage parfois trop familier gâchent un peu la lecture.
J'avais pourtant adoré dans cette collection le Wagner. Mais il faut bien reconnaître que le conteur fait tout pour qu'on aime ou non l'histoire qu'il raconte.
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Je n'ai pas du tout aimé le regard condescendant du biographe sur la famille de Beethoven, un génie éclos à l'en croire parmi un ramassis de pocherons dégénérés... Une analyse plus nuancée aurait été bienvenue. Pas mal de clichés aussi...
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Citations et extraits (113) Voir plus Ajouter une citation
Avant que […] Napoléon n’entreprenne, d’abord contraint par la menace des coalitions monarchiques européennes puis, y ayant pris goût et dans sa jouissance éperdue de lui-même et de son pouvoir, une calamiteuse politique de conquête, une fuite en avant suicidaire, le bonapartisme à ses débuts suscite une fascination que l’on a peine à imaginer. Le destin de Napoléon semble celui d’un dieu vivant descendu de l’Olympe, Christ séculier investi d’une mission messianique. Le buste de napoléon orne le cabinet de travail de Goethe. Selon Hegel, Napoléon est « une âme à l’échelle de l’univers ― un individu qui embrasse le monde et le domine ». Beethoven n’est pas en reste, qui voit dans le Premier consul « l’égal des plus grands consuls romains », Profondément républicain, démocrate, il pense avec beaucoup d’autres que la jeune République française réalise les idéaux platoniciens dont il est nourri. Et que l’épopée napoléonienne est de nature à attirer l’avènement d’une humanité fraternelle et libre.
Tout au long de sa vie, l’attitude de Beethoven vis-à-vis de Napoléon oscilla entre admiration et détestation, fascination et répulsion. Toujours, il éprouva un fort sentiment d’identification avec le vainqueur d’Austerliz, ce contemporain dont l’ambition démesurée, le désir de pouvoir, le sens du destin lui renvoient comme l’image de lui-même
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Cette jeune fille dont Ludwig rst éperdument amoureux, c’est Giulietta Guicciardi. La belle italienne, qui fait des ravages dans les cercles viennois, est entrée dans son cœur, la cristallisation a opérée jusqu’à lui faire envisager sérieusement le mariage. […].
Beethoven donne des leçons de piano à Giulietta. Il se montre, selon les dires de la belle elle-même bien des années plus tard, un professeur exigeant, sinon colérique, qui jette la musique par terre et la piétine quand la donzelle ne joue pas à sa convenance, ce qui n’est pas le meilleur moyen de séduire une aristocrate capricieuse, adulée par tous les mâles des alentours.
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Un star : le mot n'est pas trop fort si l'on accepte l'anachronisme sémantique : sa façon de jouer du piano, qui s'accorde avec la sensibilité tumultueuse d'un temps prompt aux emportements des passions, démode la manière ancienne. C'est cela qu'on attendait. On vient voir le phénomène, prêt à toutes les émotions, à tous les sanglots. On ne hurle pas encore, mais c'est parce qu'on se retient. Beethoven au piano, toutes proportions gardées et les amplis en moins, c'est Jerry Lee Lewis et sa fureur, Elvis Presley et ses déhanchements, les Beatles à l'Olympia. : un ouragan.
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Il est frappant de constater que chaque entreprise d’importance, chez cet artiste bouillonnant, prend le visage d’une femme aimé, comme s’il s’agissait de s’éprouver. […] Il a ébauché la composition d’une sonate qui deviendra la sonate Appassionata, dédiée à Franz von Brunsvik, le « chevalier glaçon », sans doute pour cimenter les liens avec la famille. Est-ce à Joséphine qu’il pense ? Création et désir vont de pair, comme si le don de soi qu’impose le travail cherchait sa raison d’être dans la possible récompense de l’amour ― et à l’inverse, comme si les désastres amoureux rendait nécessaire le refuge dans le travail.
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Gerhard von Breuning rapporte : (de Beethoven)

Quand il était resté longtemps assis à composer à sa table et qu’il se sentait la tête échauffée, il avait toujours l’habitude de se jeter des brocs d’eau sur sa tête. […]. Rapidement, il se remettait au travail ou faisait une promenade au grand air. L’eau dont il avait inondé sa tête dégoulinait sur le plancher en telle quantité qu’elle y pénétrait et transperçait le plafond des locataires du dessous.
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