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EAN : 9791037500601
330 pages
Les Arènes (05/02/2020)
3.33/5   26 notes
Résumé :
Camille avait tout pour être heureuse. Une intrigue à résoudre en deux nuits blanches. Depuis quelque temps, Pierre est nerveux. De plus en plus agressif. Les discussions s'enveniment très vite, et se terminent mal. Camille ne reconnaît plus l'homme qu'elle vient d'épouser. Serait-il capable de franchir les limites de l'irréparable ? De devenir une bête sauvage ? Un jour Camille disparaît. L'étau se resserre autour de Pierre.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Quand Camille prend son premier coup de poing en pleine figure, elle ne parvient pas à y croire. Impossible que son mari, le père du bébé qu'elle porte, se montre aussi brutal. Et pourtant... Cet épisode n'est qu'un prélude à une longue suite de malheurs : insultes, coups, brimades, absence lors de l'échographie. Camille décide de fuir cet enfer. La voilà dans un hôtel miteux et sa carte de banque est bloquée. Pas de panique. Elle va aller tirer un peu d'argent au distributeur le plus proche. Malheureusement, elle a laissé en gage tout ce qu'elle possède, on l'arrête pour vagabondage et elle retombe dans les griffes de son tortionnaire.
Désespérée, elle tente à nouveau de s'échapper. C'est alors qu'elle est kidnappée et séquestrée dans d'atroces conditions.
Le roman commence fort : ce texte à la deuxième personne du pluriel, est-ce à nous qu'il s'adresse ? Peut-être, car, parmi nous, certaines pourraient être victimes de tels sévices. L'interlocutrice n'est pas nommée. Et nous, nous assistons, impuissants, à une scène d'une rare violence : « Vous êtes là, assise sur le sol, le dos au mur, et vous ressentez la douleur lancinante qui part de votre joue et qui remonte jusqu'à votre oreille. C'est là qu'il vous frappée. Avec son poing. »
Ce n'est qu'un début . La protagoniste est en état de sidération. Elle ne mesure pas vraiment la gravité de ce qui s'est produit. Elle nie la réalité : « Vous n'êtes pas une femme battue. Bien évidemment. Les femmes battues (…) ont le visage tuméfié, les cheveux gras, le teint gris. » La pauvre a mis le doigt dans un engrenage qui va la broyer. « Vous tombez à la renverse et il s'en faut de peu que votre tête aille cogner la table de la cuisine (…) il vous prend par le cou et il se met à serrer et à vous secouer en disant : "Mais ta gueule Nom de Dieu, ta gueule, ferme-la, espèce de conne." »
L'atmosphère change au chapitre suivant, puisque nous faisons la connaissance de Camille, enceinte, heureuse. A peine une demi-page. Cette loque ensanglantée, c'est elle, Camille. Cette brute inhumaine, c'est Pierre, l'homme qu'elle aime, car, jusqu'à la fin du livre, c'est ainsi qu'elle le désigne : « l'homme que j'aimais ».
L'histoire nous décrit une femme qui, comme le suggère la couverture, est enfermée dans une cage virtuelle, puisque, quoi qu'elle tente pour y échapper, elle échoue et est ramenée à la case départ. En fait, à part Maëlle – on aimerait bien avoir des amies comme elle ! - , Camille n'a personne. Ses parents sont morts, son frère la déteste.
J'ai dévoré ce roman, à mon avis très différents des autres de l'auteur qui ne m'avaient pas (trop) plu.
Ce n'est que très tard qu'on découvrira le vrai sens de la couverture. Cependant, bien que je me sois laissé emporter, j'ai été déçue par la fin. D'abord parce que la situation me paraissait un peu trop semblable à celle d' « Alex » de Pierre Lemaître (d'ailleurs, l'héroïne porte le même prénom épicène que le commissaire Camille Verhoeven). Ensuite, parce que, lorsqu'on y réfléchit, une fois la tension et le suspense apaisés, on se rend compte qu'il y a trop d'invraisemblances.
J'ai aussi regretté qu'on ne sache pas ce qu'il advient d'Antoine, auquel on s'était pourtant attaché. Malgré l'horreur du sujet, il y a quand même, de temps à autre, une petite touche d'humour qui allège l'atmosphère. Ainsi lorsqu'Antoine se fait arrêter : « Ne te mêle pas de ça, dit l'agent. Je suis sûr que tu as autre chose à faire que de chercher des ennuis. - Je ne savais pas qu'on se tutoyait, dit Antoine en se tournant vers lui. Mais ça me fait plaisir d'avoir un pote dans la police. »
J'ai été agacée par quelques pléonasmes : « prendre dans ses mains » ou « acquiesça de la tête ».
Si ce genre de détails ne vous arrête pas, foncez, car, globalement, l'histoire est intéressante, elle parle d'un problème crucial de la société, et surtout, il s'agit d'un vrai « page turner » qui se dévore très rapidement.
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Tout va bien . Et puis soudain tout change . Sans que l'on s'en rende vraiment compte on découvre un autre visage à son conjoint . Comment l'amour peut -il s'éteindre aussi subitement et se transformer en une haine si tenace ? C'est typiquement le genre de questions que se pose Camille alors que son jeune mari , Pierre , avec qui elle est en couple depuis près de trois ans et dont elle attend un enfant , vient de la frapper , pour la première fois . Stupeur , incompréhension sont les premières réactions de Camille . Mais quand ces gestes sont récidivés alors que rien ne peut l'expliquer , il ne reste qu'une chose à faire : s'enfuir du domicile conjugal afin que les coups s'arrêtent et que la santé du bébé soit préservé . Mais où aller quand ses parents sont morts ? Que le frère , avec qui elle est en froid n'en veut qu'à l'héritage paternel . Alors que la fuite occupe toutes ses pensées , Camille peut-elle imaginer que le pire est encore à venir et que les démons du passé vont la rattraper ?

J'ai succombé une nouvelle fois à la prose de Patrick Delperdange et au scénario diabolique qu'il nous a concocté avec «  C'est pour ton bien » . On se laisse happer avec facilité par cette histoire , terriblement d'actualité , qui va ensuite donner corps à d'autres , beaucoup plus machiavéliques . Comme dans ces précédents romans , l'auteur belge prend un malin plaisir à ce que le sort s'acharne sur ses protagonistes . Ici pleins phares sur Camille , cette future mère complément désemparée suite aux événements qui s'acharnent sure elle ou Antoine , ce looser magnifique qui tente d'expier ses fautes commises , vagabond du présent que le passé semble rattraper à grands pas . de beaux personnages qui égaient ce roman à rebondissements multiples pour la plus grande joie de son lecteur .
Un thriller intimiste et vénéneux que je ne peux que conseiller .
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Plusieurs thèmes sont à l'honneur dans ce roman dont, principalement, les violences conjugales, un enlèvement et le passé trouble du personnage principal. Chacun est mis en valeur par l'autre et emmène le lecteur dans un thriller bouleversant où l'on suit plusieurs personnages : Camille, une femme enceinte victime de l'énervement de son mari, Antoine, un SDF inconnu, Pierre, le mari de Camille, Maëlle, la meilleure amie de celle-ci, Joaquim, son compagnon, sans oublier l'inspectrice en charge du dossier d'enquête.

Alors que plusieurs faits et secrets sont révélés, le suspense est de plus en plus présent au fil du récit et l'on oscille entre plusieurs suspects, au point d'en perdre les pédales.

Et alors que la fin, et donc la vérité, arrive, on ne sait plus que penser. Cette fin, d'ailleurs, est un peu ... comment dire, décevante, dans le sens où, pour moi, cela se déroule de manière trop rapide et qu'il manque certaines informations. On ignore ce qu'est devenu le mari de Camille et le SDF, par exemple.

Pour récapituler, ce roman est superbe mais avec un petit couac durant les dernières pages, ce qui éteint la flamme de satisfaction que l'on ressent durant toute la lecture.

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si on était méchants ( pas notre genre ) on dirait que C' est pour ton bien., ce n' est pas pour le bien du lecteur..
Les trois premiers chapitres laisse penser à un récit sur les violences conjugales, c' est plutôt bien mené...Et puis patatras...Ça part dans un polar avec séquestration ou le romancier utilise de grosses ficelles pour manipuler artificiellement le lecteur,
et le dénouement apparait un peu ridicule et on oublierait presque le problème de l' épouse maltraitée du début du roman ... quel dommage...
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A l'heure où l'on parle de plus en plus des violences faites aux femmes, le roman que nous livre Patrick Delperdange prend toute la mesure de ce phénomène. Pierre et Camille sont un jeune couple, à peine trois ans de mariage. Rapidement on comprend que Pierre n'est pas aussi cool qu'il le paraît, cela veut-il dire qu'il va devenir ce mari violent qui bat sa femme ? On peut se poser la question surtout lorsque Camille disparaît. Une galerie de personnage tourne autour d'elle, Maëlle sa meilleure amie, Antoine un vagabond à peine rencontré, son frère absent et le contentieux qui les sépare, bref tous ont d'une manière ou d'une autre faillit. L'enquête va être menée par une jeune enquêtrice maghrébine, nous allons allez jusqu'au bout de la vie de Camille dans un thriller domestique qui fera apparaître les terribles violences conjugales et leur répercussions. C'est noir, intime et angoissant, s'apercevoir que l'homme qu'on aime n'est pas celui qu'on croyait, que l'on peut très vite se retrouver seule au monde. J'ai admiré l'écriture de l'auteur lorsqu'il est Camille, sa force intérieure, sa soif de vivre en font un personnage hors du commun. Un thriller dans l'air du temps certes mais qui a toute sa place tant il mêle l'environnement familial, amical, sociétal dans une histoire qui aurait pu faire la une les journaux. Quand la fiction est là pour mettre en relief les petites misères du quotidien d'un si grand nombre de femmes c'est puissant. Encore un petit détail, j'avoue que je n'étais pas fan de la couverture avant ma lecture mais finalement elle prend tout son sens. Un livre lu d'une traite tant la montée en tension est bien menée et le tissage brillamment mené. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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critiques presse (1)
LeFigaro
12 mars 2020
Un thriller intimiste autour de la disparition d’une jeune femme rattrapée par le passé.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Qu'arrive-t-il quand le destin vous échappe ? Quand la vie semble s'acharner sur vous et que vous ne savez pas comment répliquer aux coups du sort ? Personne n'est préparé à cela . Personne ne vous apprend ce qu'il faut faire quand la fatalité s’abat sur vous .Rien ne vous prépare au malheur . Quand il vous frappe , vous vous retrouvez aussi désemparé que n'importe qui et vous maudissez le ciel d'être la victime de cette injustice .
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Oh, d’accord, il avait commis une saleté, un crime en vérité, il n’y avait pas d’autres mots pour décrire ça. Mais il ne savait pas ce qu’il faisait, voilà tout. Il avait été entraîné dans cette affaire, et avant même qu’il se rende compte de ce qu’il était en train de commettre, il était trop tard. Le mal était fait, et il n’était plus possible de revenir en arrière.
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Ce n’est pas son habitude de s’attarder ainsi sans prévenir. C’est ce que vous lui faites remarquer. Vous n’avez pas l’intention de lui reprocher son retard, il est vrai que parfois, on est entraîné sans le vouloir, et que l’heure passe sans qu’on s’en aperçoive. Cette simple remarque met aussitôt le feu aux poudres. Il se met à crier et à vous injurier, vous rappelant des choses que vous auriez faites, des choses sur lesquelles il serait passé pour ne pas assombrir l’atmosphère, il a pris sur lui pendant si longtemps, mais cette fois, il n’en peut plus, ça déborde, c’en est trop, il faut que vous compreniez que ce n’est plus tenable.
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Vous avez senti la douleur et puis vous avez compris qu’on venait de vous frapper. C’est toujours dans cet ordre-là que ça arrive. D’abord la sensation, suivie par la pensée. Parce qu’on ne parvient pas à imaginer qu’une chose pareille puisse survenir. Parce qu’il n’y a aucune raison. Il n’avait pas la moindre raison valable de vous frapper. Il vous a donné un coup de poing au visage parce que vous refusiez de vous taire. Vous n’arrivez pas encore à croire à ce qui s’est passé, et s’il n’y avait pas cette douleur dans votre joue qui s’étend maintenant à la moitié de votre visage, vous ne le croiriez pas.
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Camille sentit ses jambes se replier sous elle et se laissa tomber, en pleurs, les épaules agitées de frissons, avec l'impression d'être tombée dans un piège dont elle n'avait aucun moyen de s'échapper.
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Vidéo de Patrick Delperdange
La Compagnie Gambalo, la Foire du Livre de Bruxelles, l'Adeppi, avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles , la CAAP et Gsara, ont réalisé le projet Billets d'écrits : cinq auteurs et autrices - Kenan Görgün, Patrick Delperdange, Valérie Cohen, Philippe Gustin et Philippe Raxhon - ont proposé une consigne qui a été développée au cours d'ateliers d'écritures menés par Nicolas Swysen dans cinq prisons francophones. A l'issue de ces ateliers, les détenu.e.s ont pu rencontrer l'auteur ou l'autrice, échanger autour de leurs productions et faire dédicacer les ouvrages que La Foire du Livre, Ker Editions et J'ai lu avaient offerts.
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