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EAN : 9782330090791
288 pages
Actes Sud (04/10/2017)
3.26/5   49 notes
Résumé :
Ils fréquentent le même lycée et partagent les mêmes passions : la natation, le sexe, la drogue, les jeux vidéo? Quand ils ne sont pas à la piscine en train de s'entraîner, ils picolent, fument joint sur joint, jouent à GTA, matent des pornos et cherchent à se faire sucer par les filles. Le problème des ados, c'est que ça s'emmerde vite, et des ados qui s'emmerdent, c'est jamais très loin de faire une connerie. C'est ce qui s'est passé ce soir-là. Ils avaient coché ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Sweet sixteen...
Un roman noir brut, écrit sur un mode hallucinatoire pour raconter la vie et les aventures de quatre jeunes hongrois de notre époque vivant le temps de leur adolescence sur fond de compétition sportive, de sexe et de défonce. Car le propos du livre est là : dépeindre une génération nihiliste qui dénie toute dignité humaine. Seul le plaisir immédiat compte, et l'adrénaline qu'ils cherchent partout, dans tout.
Une lecture qui me laisse un goût amer. Le désespoir est tel qu'il en devient oppressant, et la seule note positive sur la fin paraît ridicule. L’auteur prend bien soin de n’épargner rien ni personne, garçons/filles, riches ou pauvres.
À lire tout de même pour quelques scènes d'anthologie très Tarantino. L’intérêt me paraît plus dans le style, que dans le propos qui est surfait et gonflé d’hormones comme ces ados mi-humains mi-rats.

Lu en octobre 2017.
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Encore une soirée où j'ai pécho pas une meuf. Peut-être qu'il faudrait que je me mette à causer au lieu juste de bander de désir, en silence. Je vais me servir un verre, vodka glacée, cocktail détonnant, neurones en mode autodestruction. Une musique hurle, son chanteur déverse sa rage, je nage. Dans les bains de Budapest, l'érection fertile à la vue de ces maillots de bains échancrés, teenagers et milfs. Je ferme les yeux, le silence assourdissant se fait en moi, oreilles bouchées par l'eau à l'odeur chlorée, et je me fais plein de films pornos dans la tête.

Le pétard tourne de mains en mains. Je me retrouve sur le périphérique de Budapest, dans un tombeau roulant, voiture « empruntée ». Les pupilles dilatées, Greg conduit les yeux fermés. A la place du mort, « la Bouée » 105 kilos de muscles difficile à bousculer au water-polo. Derrière, Nicky et Vicky, 13 et 15 ans, deux soeurs qui me sucent avec passion folle et fou rire. Éduquées sur YouPorn, j'ai le plaisir de sentir leur langue caresser mon sexe, avant de le voir s'engloutir dans leur bouche salivant de désir. Elles ont dû regarder les mêmes vidéos pornos que moi. Une main dans leur culotte, l'humidité que je perçois ravive ma libido en berne après ces nombreux verres et ces joints, dans la chaleur de la nuit. Prendre la bretelle de sortie, se retrouver en rase campagne, sentir un choc sous la voiture. Je pousse un cri de douleur, Nicki ou Vicky les dents sur ma batte, je sors ma main dégoulinante de sa chatte. Probablement un sanglier, ensanglanté maintenant, qui a traversé la route qu'on a écrasé. Je suis dans un roman hongrois, premier roman de Benedek Totth, comme dans les premiers romans de Bret Easton Ellis. Mais c'est à partir de cet instant que la vie déraille.


Une génération désenchantée, sans avenir, sans désir, à part celui de se rouler des spliffs en soirée – et en journée. le lycée, on y va quand on a rien d'autres à foutre, heureusement qu'il reste les entraînements à la piscine pour occuper le temps mort avant les soirées qui mêlent sans passion alcool et gerbe. du sexe et de la drogue en plus. Les filles partagent leur bouche et leur cul, les garçons jouent à GTA et archivent leurs films pornos selon des critères bien précis, couleur de la peau, des cheveux, taille des seins, hentai, bukkake, animale, anal fisting, vomisseur, pipicaca, preteen, teen, MILF, BDSM…

« Comme des rats morts », une lente plongée vers la mort, retenir sa respiration, corps pestilentiel qui remonte à la surface, ça pue pas autant dans un épisode des Experts. A la lumière de la lune, qui masque sa face bleutée pour ne faire ressortir que son teint aussi blafard que des néons d'une morgue déserte, les rats grouillent et dérouillent, nageant au milieu de la putréfaction de ce corps bientôt liquide. Fermer les yeux, regarder son portable et se laisser couler dans la piscine, en apnée oublier le monde, en nage se réveiller et entendre Kurt Cobain hurler…

Au fait, est-ce que les sangliers savent monter à vélo ?
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Merci à Babelio et à son opération Masse critique de m'avoir permis de lire ce livre. Merci aussi à Actes Sud pour l'envoi.
Malheureusement, je suis passée à côté de l'histoire.
En découvrant le résumé, j'ai eu envie de lire ce livre, 1er roman de Benedek Totth, curieuse de découvrir ce que cet auteur avait à dire sur une jeunesse désoeuvrée en Hongrie à notre époque.
Alors oui, ce livre parle de la jeunesse hongroise, plus particulièrement d'une bande de copains, d'alcool, de drogue, de violence et de sexe. le sujet ne m'a pas dérangé plus qu'outre mesure. Ces jeunes sont complètement asociaux. Rien ne les attache à la vie, ils n'ont envie de rien, pas de buts, aucune joie ne ressort de ce livre, aucun espoir !
Ce qui m'a dérangé, c'est le style d'écriture. Une écriture violente et brute.
Alors, oui, l'auteur réussi à mettre le lecteur dans l'ambiance du groupe. Mais personnellement, même à 20 ans, je serais partie en courant de ce milieu empoisonné...
Bref, j'ai lu attentivement les 50 premières pages, puis j'ai survolé le livre en espérant y trouver une éclaircie. Peine perdue... L'histoire se termine comme elle a commencé, dans la noirceur et le désespoir.
Heureusement, cette ambiance n'est pas toujours celle de la jeunesse actuelle. J'espère que ce n'est pas non plus une généralité dans la jeunesse hongroise !!!
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Le narrateur, Greg, La Bouée et Dany fréquentent le même lycée d'une ville hongroise. Ils sont par ailleurs tous les quatre des nageurs – water-polo pour La Bouée, sprint pour les trois autres – et ont tout un tas d'autres choses en commun : passion pour les jeux vidéo, pour le porno sur internet et pour les diverses drogues qui peuvent leur tomber sous la main. C'est au soir d'une soirée particulièrement riche en prises de diverses substances qu'on les rencontre sur le périphérique dans la puissante voiture qu'ils ont empruntée au père de Greg et avec laquelle ils renversent un cycliste avant de l'abandonner agonisant sur le bas-côté.
À partir de là, Benedek Totth entreprend de raconter le quotidien de la petite bande : on sèche les cours pour se défoncer en regardant du porno et en se faisant sucer par des filles peu farouches et souvent plus jeunes, on pisse dans l'eau de la piscine, on se dope avant les compétitions, on bizute les petits du club de natation… et au bout de tout ça, on s'ennuie toujours, ainsi que l'exprime le titre français du roman.
Et, au bout du compte, le lecteur aussi, tout de même. « Une sorte de Trainspotting à la piscine » nous dit l'éditeur qui précise par ailleurs que l'auteur a traduit en hongrois, Cormac McCarthy, Aldous Huxley, Hunter S. Thompson et Bret Easton Ellis, au cas où le talent se transmettrait par la grâce de la traduction. On peut aussi imaginer que Benedek Totth a regardé en son temps le Kids de Larry Clark ou le Doom Generation de Gregg Araki. Cela suffit-il à écrire un bon livre ? Pas sûr.
Longue litanie de scène du quotidien de ce groupe d'adolescents blasés qui cherchent à repousser sans cesse les limites de leurs expériences pour ressentir quelque chose de plus fort que cet ennui dans lequel ils s'embourbent, Comme des rats morts souffre certainement d'abord d'un manque évident de fil directeur de l'intrigue : le cycliste du départ sera vite oublié, une esquisse d'histoire de règlement de compte autour d'un trafic de drogue est rapidement abandonnée et la petite montée de tension qui intervient dans les cinquante dernières pages et mène à une ultime et violente transgression est malheureusement révélée dans le résumé de quatrième de couverture, tuant par avance tout suspense.
Cela donne en fin de compte un nouvel exemplaire de ces « roman-choc » que l'on nous annonce régulièrement et qui, ni par la forme ni par le fond, n'arrivent à dépasser – ou même à arriver à la cheville – de certains romans de Bret Easton Ellis ou, dans un genre un peu différent, du dérangeant Rafael derniers jours de Gregory Mcdonald. Pisser dans une piscine, contraindre des filles à des rapports sexuels, harceler des camarades, prendre de la drogue et casser des vitrines… tout cela est bien beau mais manque cruellement d'un semblant de réflexion en arrière-plan, si ce n'est un assez bateau : « les jeunes s'ennuient et sont tellement délaissés par leurs parents qui les abandonnent à internet qu'ils ont de plus en plus besoin de repousser les limites, quitte à se perdre et à devenir des bêtes sauvages et des personnes dénuées de toute empathie. ». C'est ce qui fait de Comme des rats morts une simple resucée de thèmes rebattus avec aussi peut-être une certaine complaisance pour les scènes les plus crues. Pas foncièrement mal écrit ni vraiment ennuyeux, le roman de Benedek Totth ne s'extrait clairement pas de la masse des romans et films de ce genre. On a fait pire certes, mais on a surtout déjà fait beaucoup mieux.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ils s'apprécient plus ou moins, mais tuent le temps ensemble. Entre deux entraînements de natation, ils squattent chez Greg. Greg a de l'argent, une grande gueule et la tête près du bonnet. Il saoule tout le monde à jouer les gangstas mais c'est lui qui a la collection de pornos. Bien plus intéressante que les cours. Alors, la Bouée s'occupe de piquer des ordonnances à son père pour fournir un justificatif à chacun. Nicky et Vicky, les frangines peu farouches, rejoignent la bande.

Un soir, tandis que Nicky et Dany se laissent aller sur la banquette arrière, Greg perd le contrôle du véhicule. La voiture est un véritable aquarium, ils sont tous trop défaits pour mesurer les conséquences de ce qu'il vient de se passer. Un mort. Assumer ses responsabilités ou prendre la tangente ? Seconde option, inutile de discuter, même si pour certains, la décision est plus difficile à prendre.

Ça commençait plutôt bien.

J'ai d'abord pensé que les propos des personnages, violents, vulgaires, étaient indispensables pour les cerner, pour transmettre l'ambiance. Passé le premier tiers du livre, je me suis mise à douter. N'aurait-on pas pu exprimer les mêmes choses dans un langage un peu plus soutenu ? À la moyenne de trois termes abjects par paragraphe (j'exagère à peine) s'ajoutent la syntaxe bancale et de longues tirades du narrateur, sans intérêt. Était-il nécessaire de dresser, mine de rien, un portrait outrancier d'une gamine de 14 ans ? Je ne citerai aucun passage ni ne détaillerai le texte pour ne choquer personne. le roman repose finalement sur l'apathie de cette triste jeunesse, mettant tellement de côté l'accident survenu au premier chapitre qu'on en vient à l'oublier.

D'autres (Florian Zeller, Lolita Pille) ont mis en scène des personnages désaxés avec brio. La déchéance haut de gamme. Ils leur ont donné une consistance, ils ont donné un but au lecteur. Mon seul but, ici, était de terminer le bouquin. Plus détestable qu'American Psycho et nettement moins bien écrit.


Merci à lecteurs. com et aux éditions Actes Sud.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
On se bouscule encore un peu sur Nirvana. Smells Like Teen Spirit. Je crois que je me lasserai jamais de ce tube. Je prends un coup dans la cuisse, mais je m’en fiche. D’autres se joignent à la bousculade. On colle un gringalet contre le mur, il rebondit et dans son élan donne un coup de pied dans le ventre de son agresseur, qui se plie en deux mais continue son headbang. Quelqu’un hurle comme si on lui avait planté un couteau dans le dos, mais en y regardant bien, je vois qu’il a rien, il est juste heureux. Nirvana s’arrête, je suis en nage.
[..]
Je regarde la scène adossé à un box, et quand je comprends qu’il n’y aura plus ni Nirvana, ni pogo, ni castagne, je me rappelle que je voulais aller aux chiottes.
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Je me traîne vers le bar et me sers un verre de jus d'orange. Entre temps, la Bouée a réussi à brancher la chaîne que Greg a laissée en tuner, le volume à fond, il y a justement Rihanna qui gueule comme une pendue, Russian Roulette, je crois. Elle est gavante comme meuf, mais je la sauterais bien volontiers. Dommage qu'elle kiffe que les Noirs à grosse queue. Elle braille si fort que je renverse mon jus d'orange, Greg sursaute et fait tomber le narguilé. On écrase vite fait avec les pieds les morceaux de charbon incandescent, mais le tapis est quand même brûlé par endroits. Je comprends pas très bien ce que Greg crie parce que la Bouée a beau agiter la télécommande comme un fou, il arrive pas à baisser le son de cette merde. A tout hasard, Greg verse le reste de l'eau de la réserve du narguilé. Un mince filet de fumée s'élève des longs poils verts. La Bouée arrache le fil de la prise.
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Le cadavre flotte sur le ventre. Le faisceau de la torche illumine le corps gonflé, couvert de taches vertes, violettes, oranges. Dans Les Experts, les noyés sont pas du tout comme ça, mais je vais pas faire le malin parce que si ça se trouve, c’est juste des bactéries d’ici qui l’ont fait gonfler de cette manière. Greg ramasse un caillou et le jette dessus. Les rats déguerpissent. Juste au moment où je regarde, une énorme bestiole grise sort d’un trou béant dans le flanc du cadavre. Quelque chose, une grenouille peut-être, saute en silence dans l’eau et les pâtes au chou que j’ai mangées au dîner jaillissent de ma gorge en une large gerbe.
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Greg cogne le volant du poing et se met à gueuler comme un putois, putain d’enculé de merde, où est-ce qu’on est, bordel ?
- Branche le GPS ! Suggère Dany.
Greg l’envoie chier mais il sort le truc de la boîte à gants. La Bouée l’aide à le brancher. C'est réglé sur une voix de pute qui gémit : « Mets la marche arrière et recule de cent mètres. » Il devait quand même y avoir quelque chose dans le shit, parce que ça suffit à me faire bander.
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A cette heure-ci, le centre-ville rappelle les décors de The Walking Dead. Il y a juste un peu de mouvement dans la rue principale, quelques gamins tournent en piaillant sur leurs tricycles autour des clodos fringués comme des zombies qui fouillent dans les poubelles, sinon il y a un vide effrayant.
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