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Michel Chion (Traducteur)
EAN : 9782866421809
318 pages
Editions de l'Etoile (05/02/1997)
4.18/5   11 notes
Résumé :
Akira Kurosawa, l’auteur de Rashomon, des Sept samouraïs, de Kagemusha, de Ran, raconte sa vie d’enfant, de jeune homme, puis de cinéaste débutant dans le japon de l’ére Taisho (1912-1926), de la guerre et de l’ après-guerre.

Ce livre est d’un intérêt capital, non seulement pour mieux connaître l’un des plus grands cinéastes japonais, les événements qui l’ ont marqué, ses influences, sa conception du cinéma et ses techniques de travail, mais aussi pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il semble qu'Akira Kurosawa ait d'abord été réticent à écrire ce qu'il appelle "un semblant d'autobiographie", laquelle s'arrête au succès de "Rashomon" qui obtint le Lion d'Or à Venise et dont il évoque à la fin du livre le tournage, en plein été, dans la forêt vierge de Nara. c'est pourtant avec beaucoup d'émotion et de sincérité qu'il y livre ses souvenirs, son enfance à Tokyo, sa jeunesse dans un Japon en proie au fascisme, ses années d'apprentissage en tant qu'assistant réalisateur, ses premiers films en pleine guerre du pacifique, les conflits au sein de la Toho, la compagnie où il débuta, etc. Il y décrit le terrible séisme de 1923 qui secoua la plaine du Kanto et détruisit une partie de Tokyo entraînant un immense incendie et des scènes de chaos qu'on retrouvera par la suite dans plusieurs de ses films. Il avait parcouru alors les rues de la ville avec son frère ainé qui voulait affronter l'horreur et surmonter la peur. Ce frère ainé, d'un caractère plus fort, avait toujours veillé sur Akira et influencé sa sensibilité artistique. C'est pourtant lui qui se donna la mort quand l'avènement du cinéma parlant mit fin à la profession qu'il exerçait, celle des Benshis, ces conteurs qui avait acquis une certaine célébrité à l'époque du muet en doublant les voix des acteurs et imitant les bruits de fond lors de chaque séance. C'est sans doute à ce frère ainé qu' Akira Kurosawa doit sa carrière de cinéaste, alors que, admirateur de van Gogh et de Cézanne, il s'était d'abord destiné à la peinture.
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"Comme une autobiographie" est la version française de "Something like an autobiography" de l'anglaise Audie Bock.Mais pourquoi ce titre si ce n'est pas l'autobiographie de Akira Kurosawa? dans la préface le réalisateur s'en explique tout simplement en 1982 il n'était pas encore à l'heure de son bilan, il avait d'autres films à réaliser on peut le comprendre et donc son autobiographie "partielle s'arrête en 1950 alors que sa carrière finira en 1993.
Pour tous les fans de Kurosawa, du cinéma japonais ou aux amoureux du vrai cinéma ce livre est une pépite.
On apprend beaucoup sur le mode de vie du Japon à l'ére du Taisho (1912-1926) ou la censure est de mise, on apprendra entre autre que le jeune Kurosawa âgé de 13 ans quelques jours après avoir échappé au plus grand séisme du Kanto son frère l'obligea à regarder les visages des victimes brûlés, noyés qui jonchaient les rues et flottaient par centaine dans la rivière.Son frère lui expliqua : «  Si tu fermes les yeux devant un spectacle effrayant, la terreur va finir par te gagner. Si tu le regardes en face, il n'y a plus rien qui puisse te faire peur ! » Cette traumatisante expérience qu'à vécu Kurosawa jeune aura sûrement en parti influencé la sensibilité de sa réalisation.
Cet ouvrage fourmille d'intéressantes anecdotes sur son vécu mais aussi sur la réalisation de ses films et son oeil sur le cinéma mondial.
Kurosawa sera récompensé pour la plupart de ses films entres autres, Lion d'or à Venise pour « Rashomon », Palme d'or pour « Kagemusha, l'ombre du guerrier ».Pour beaucoup de grands réalisateurs, de Coppola, Lucas, John Sturges, Tarantino,John Woo...il sera la référence encore aujourd'hui tous ont appris ou même copié ses réalisations mais pas égalé ! « Les sept mercenaires » western de John Sturges (1960) est un remake des « Sept samourais » (1954), « La forteresse cachée » (1958) sera l'inspiration pour George Lucas pour son « petit » film « La guerre des étoiles » (1977)!

Dans un style agréable à lire on tourne les pages pour savoir la suite tant sa vie fut un roman.Se fut un génie artistique qui donnait une esthétique bien particulière au cinéma grâce à son oeil de peintre,il écrivait les scénarios, dessinait, peignait lui-même les story-boards, réalisait et surtout décidait du final-cut de ses films ce qui fait une grosse différence avec les réalisations d'aujourd'hui qui sont plutôt des produits industriels ou la plupart du temps il manque une âme...
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Qui peut aborder le cinéma de Kurosawa hormis lui méme ? Lui seul a ces paroles sur ce qui l'a conduit à devenir une légende du cinéma. On découvre ici un homme passionné par son art , d'une intelligence rare , d'une humilité dont beaucoup qui se croit des grands sont dénués . Kurosawa était un géant , et ce remarquable ouvrage permet de le découvrir réelement , ce qui ne peut se refuser . Un ouvrage indispensable pour les admirateurs .
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Akira Kurosawa est une de mes plus grandes admirations en cinéma,que ce soit avec ses films en noir et blanc (les sept samouraïs ,le château de l'araignée,La forteresse cachée...) ou les merveilles en couleurs( Dersou Ouzala,Kagemusha,Ran...) .Cet essai d'autobiographie partiel ( il a 72 ans quand il l'écrit) apporte de nombreuses précisions sur sa vie ( pendant la guerre en particulier) et ses conceptions artistiques . Passionnant.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'ai un autre souvenir impérissable de M.Tachikawa, quand j'étais à Kuroda. Un jour - je pense que c'était pour les cours de travaux manuels -, il entra dans la classe chargé d'un énorme rouleau de papier épais. Quand il le déroula et l'étala pour nous le montrer, nous vîmes que c'était un plan, avec des rues dessinées dessus. Il nous demanda alors de construire sur ces rues nos propres maisons, et de faire notre ville. Chacun s'y mit avec enthousiasme , des idées fusaient de partout, et le résultat, c'est non seulement que chacun fit la maison de ses rêves, mais que tous nous créâmes le décor de la grand-rue, avec des arbres très vieux qui s'étaient tous trouvés là, et des clôtures de vignes en fleurs.
Cette jolie petite ville n'avait pu naître qu'en faisant habillement s'exprimer la personnalité individuelle de chaque enfant, et quand nous y mîmes la dernière main nos yeux brillaient, nos visages étaient rouges d'excitation et nous regardions notre travail avec orgueil. Ce que j'ai éprouvé à ce moment-là, je m'en souviens comme si c'était hier.
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Je sais encore aujourd'hui ce poème par cœur, et je peux le calligraphier avec la même facilité. Il y a des années, j'allais retrouver des collaborateurs dans un restaurant japonais où il y avait le même poème de Chang Chi, très joliment calligraphié sur un rouleau dans le tokonoma. Sans m'en rendre compte, je le lus rapidement à haute voix. Yuzo Kayama, l'acteur, me surprit et me déclara, plein d'admiration : "maître, vos talents me stupéfient."
Que Kayama eût été impressionné, rien d'étonnant. Quand il faisait la lecture à voix haute du scénario de Sanjuro, il avait à dire cette réplique : "Attends-moi derrière l'écurie." Prenant le caractère "écurie" pour un autre qui possède le même radical, il avait dit : "Attends-moi derrière les W.C."
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Ce qui est triste, dans l'industrie du cinéma, c'est que lorsqu'un acteur a remporté du succès dans un rôle particulier, on a tendance à lui redonner sans arrêt le même genre de rôle. C'est bien commode et rentable pour ceux qui l'emploient, mais pour l'acteur lui-même c'est une catastrophe. Il est insupportable de devoir reproduire sans arrêt le même rôle, comme si l'acteur était une machine à photocopier, et un acteur auquel on ne donne pas constamment de nouveaux rôles et de nouveaux sujets à aborder se dessèche et se flétrit comme un arbre que l'on plante dans un verger, et que l'on oublie ensuite d'arroser.
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Je n'aime pas vraiment parler de mes films. Tout ce que j'ai voulu dire se trouve dans le film lui-même. Y rajouter des commentaires c'est pour moi, comme dit le proverbe, "dessiner des pattes sur l'image d'un serpent".
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C'est affreux d'obliger les enfants retardés à aller à l'école, simplement parce qu'il y a des lois qui l'imposent. Les enfants sont très divers, certains ont cinq ans et leur intelligence est celle d'un enfant de sept, tandis que d'autres, qui ont ces sept ans, n'ont pas encore dépassé le niveau d'un enfant de cinq. L'intelligence se développe selon des lois diverses, et c'est une erreur de décréter que les acquisitions correspondant à une année scolaire doivent à tout prix se faire en une année pile.
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