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EAN : 9782266261807
320 pages
Pocket (19/05/2016)
3.8/5   128 notes
Résumé :
Russie polonaise, 1741. Tombée dans la misère, la comtesse Boruwlaska vend son fils à une amie fortunée.
Comme jouet humain.
À neuf ans, Joseph a la taille d'un enfant à la naissance. Idéalement proportionné, les traits fins, ravissant. C'est une « réduction humaine », un lilliputien. Doué d'une intelligence exceptionnelle.
Un monstre parfait.
Le sort qui l'attend est celui d'un animal de compagnie ou d'une bête de foire. « Joujou » va vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Voici l'histoire vraie de Joseph Boruwłaski atteint de nanisme. Mesurant 20 cm à sa naissance et 50 à ses huit ans, sa mère le vend à une comtesse faute de pouvoir subvenir à ses besoins. Joseph malgré sa petite taille brille par son intelligence et sa capacité d'adaptation. On fera de lui la coqueluche du château, le bichon qui sur ordre de sa maîtresse doit aboyer ou gémir comme un enfant. Grâce au lecteur, il apprendra à lire. Et n'aura de cesse d'attirer les regards tant son bagou est exceptionnel.

Pour cerner toute la gravité burlesque de ce petit être hors du commun, il faut nous replonger fin du 18e siècle où la différence est vue d'un mauvais oeil, comme une malédiction de dieu pour expier des fautes. le père de Joseph en mourra de chagrin.

Joseph appelé joujou vivra des heures tantôt graves tantôt réjouissantes. Imaginez ce jeune homme surprenant une conversation où l'on convoite pour lui une saillie avec sa mini soeur, les convoitises pour acheter les portées de Joseph. Imaginez le coeur de Joseph se remplir de larmes de n'être considéré comme une bête de foire.

« Dans la réalité Joseph reste un caprice de la nature, un monstre de poche, et s'il l'a oublié, ceux qui le choient et le fêtent se chargent de le lui rappeler. »

On va suivre ici avec beaucoup d'intérêt le destin tantôt tragique tantôt extraordinaire de ce petit bonhomme qui avait tout d'un génie. Entre la Pologne, la France et l'Angleterre, il rencontrera le grand monde titillé par la curiosité et l'excentricité. Il rencontrera l'amour et ses difficultés d'aimer une jeune femme haut perché quand on ne peut s'accrocher qu'à ses jambes et dormir sur son ventre.

Une histoire vraie qui nous rappelle que nous ne naissons pas tous égaux et combien la société s'est tant bien que mal acclimatée aux lilliputiens et autres disgraciés. Ève de Castro raconte avec brio le destin « d'un aigle enfermé dans le corps d'une puce ».

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Après le suicide de son mari qui a ruiné la famille, la comtesse Boruwlaska vend son fils Joseph comme jouet humain. de taille réduite (il n'atteindra que 99 cms à l'âge adulte) mais bien proportionné, il est ensuite recueilli par la comtesse Humieska qui développe son intelligence et ses dons (la musique, les langues étrangères, l'art de la conversation) devenant Joujou. Grâce à sa force de caractère, Joujou parvient à se faire apprécier et épousera une jeune franco-polonaise avec laquelle il émigre en Angleterre pour y vivre de ses concerts. Après quelques années en France, pendant la révolution, il s'installera définitivement à Durham où il meurt à 98 ans...La mairie de Durham a depuis, érigé une statue à l'échelle de ce personnage hors du commun.

Un destin hors du commun, un conte cruel qui nous plonge à l'époque où l'on commençait seulement à s'intéresser à l'enfant, cessant de le considérer comme un adulte miniature, mais comme un esprit qui doit faire un apprentissage et qui possède sa sensibilité propre....alors que dire d'un enfant minuscule, bien proportionné mais que l'on traite comme un objet ou comme un animal de compagnie, un bichon, puis un joujou, que l'on met sur ses genoux ou que l'on pose sur la console de la cheminée pour le punir et d'où il ne peut s'échapper sous peine de se fracasser les os. Heureusement son intelligence et sa capacité d'adaptation vont lui permettre de tirer profit des situations, pour exister en tant qu'être humain et se voir reconnaître par quelques personnes comme un être exceptionnel.
J'ai acheté ce roman d'Ève de Castro, grâce à la quatrième de couverture, et bien m'en a pris, j'ai découvert cette histoire étonnante et édifiante, me propulsant dans une époque cruelle et ignorante, où les scientifiques se frottaient les mains à l'idée de pouvoir disséquer cet être étonnamment bien proportionné mais lilliputien, une époque où la différence était moquée ou montrée dans les foires, sans scrupule et sans penser à mal.
Un roman édifiant et surprenant sur un personnage hors norme.
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1746, Russie polonaise, le suicide du comte Boruwlaski, déchu et ruiné, plonge sa famille dans la misère, d'où sera sorti Joseph, 7 ans, 51cm mais harmonieusement proportionné, arraché à sa mère et utilisé comme jouet ou bichon par sa nouvelle protectrice, Mme de Caorliz, chez qui il apprendra les langues, la musique, l'art de la danse.

Son érudition, ses mots d'esprits, font fureur parmi les têtes couronnées de l'époque mais les modes passent et adviendront les problèmes financiers alors que s'éveille sa virilité, jouet de la comédienne Magdeleine puis dans un humiliant mariage avec Isaline, qu'il a pourtant choisie.

L'écriture d'Eve de Castro, au présent, donne non seulement un style journalistique dynamique mais déborde d'élégance, de raffinement, de sensibilité que je n'avais pas aperçu dans la Bakhita de Véronique Olmi.
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Ce roman est un bijou !
Inspiré de la vie de Joseph Boruwlaski, un homme de moins de un mètre, vendu enfant comme jouet humain, qui enchanta les cours d'Europe au 18ème siècle. Un homme avec des réflexions, des aspirations et des désirs d'homme, doté d'une intelligence exceptionnelle et d'une extrême sensibilité. Traité comme un animal de compagnie ou un objet curieux. Un destin fascinant, une histoire émouvante, un roman qui mérite absolument d'être lu !
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Joseph Boruwlaski est le fils d'un comte et d'une comtesse polonais. Il a à peine 9 ans lorsque son père se suicide, laissant sa mère et leurs enfants dans une misère telle qu'elle se voit contrainte de laisser cet enfant qu'elle aime tant à une riche starostine, qui promet de prendre soin de lui. Car Joseph n'est pas un enfant ordinaire, c'est un Lilliputien. Pas un nain, non, car malgré sa petite taille, son corps a conservé des proportions tout à fait normales et harmonieuses. Neuf ans, c'est tôt pour quitter une mère qu'on aime tant... et pour découvrir la cruauté de la vie. Car la starostine n'a d'autre idée en tête que d'en faire son attraction principale, un monstre de foire qu'elle renomme "affectueusement" Joujou, et le traite comme le jouet qu'elle pense qu'il est...

"Préambule où nous parlerons d'une malédiction, des plombs de l'horloge,
d'une famille aux abois et d'une fausse fée polonaise"

Ainsi se nomme le premier chapitre de Joujou, donnant tout de suite au lecteur le ton de l'histoire... Car même si le fond de l'intrigue est hautement cruel, et que les expériences et humiliations que Joseph devra surmonter tout au long de sa vie sont innommables, Eve de Castro nous raconte tout ça comme un conte, avec un détachement qui nous permet d'apprécier l'histoire sans en être véritablement touché. On peut ainsi lire sans peine la vie telle que Joseph la vit, à la découverte de lui-même, de son esprit avide de connaissances, de musique et de découvertes en tous genres, de son corps avide d'expériences que tout jeune homme normal a envie de connaître, de son coeur sensible comme tout un chacun à la maladie d'amour et au besoin de reconnaissance pour l'homme qu'il est et non la distraction qu'il peut apporter...

Ce livre m'intriguait par son sujet, et avec du recul je pense qu'un récit classique m'aurait vite lassée. Mais l'histoire telle que la raconte Eve de Castro a su me tenir sans peine de la première à la dernière page, et j'ai au final passé un très bon moment de lecture. Écrit comme un conte, j'ai fini par me persuader que c'en était un, mais dans ses remerciements l'auteur nous apprend que Joseph Boruwlaski, le célèbre nain polonais, a réellement existé. Quelle est la part de fiction et de réalité dans ce récit ? Je l'ignore, mais ce que j'ai pu en lire sur internet se retrouve dans ce roman, qui m'apparait à présent sous un jour tout nouveau... Joseph est mort à 97 ans, mesurant 99 cm, après une vie dans laquelle il a côtoyé tellement de passions, d'humiliations et de misère qu'on ne peut que l'admirer d'avoir vécu aussi longtemps.
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critiques presse (1)
LesEchos
10 décembre 2014
Un roman haut en couleurs pour un tout petit homme.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
- J'ai souvent pensė qu'il serait plaisant de faire un mariage entre ces deux êtres. Ce qui en résulterait résoudrait les questions que nous nous posons.
Une voix d'homme renchérit :
- Savez-vous où trouver cette Anastasia ?
-Elle vit en Pologne chez une connaissance de Zofia Boruwlaska qui l'a prise par charité.
Une voix de femme demande:
-Et si l'on tentait l'expérience avec une femme de taille normale, que pensez-vous qu'il en résulterait ?
-La chose est impossible ! Voit-on des carlins s'accoupler avec des dogues femelles ?
-Ou des coqs avec des paonnes ?
-Et pourquoi pas ? Malgré la difference de taille, la gymnastique pour deux humains ne serait pas très compliquée.
-Aurions-nous ici deux humains au sens où nous l'entendons ?
-Je préfère pour ma part l'idée de Joujou et de sa soeur. Une portée de lutins à leur image, ce serait ravissant.
-Anastasia n'est pas une chatte, selon toute vraisemblance elle n'aurait qu'un ou deux bébés à la fois.
-Alors nous remettrions l'ouvrage sur le métier jusqu'à obtenir une lignée ! Une lignée de poupées Boruwlaski blondes aux yeux bleus!
-J'en veux une!
-Moi aussi !
-Seront-elles à vendre ?
- Tout dépendra du nombre de produits obtenus. S'il n'y a que deux ou trois, je les garderai pour moi.
-Quel égoïsme !
-Je vous les échangerai contre la paire de juments albinos , celles que vous admirez chaque fois que je les fais atteler.
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Le tailleur n'en revient pas. Le bottier et le chapelier non plus. Le gantier encore moins. Ils reprennent leurs mesures une fois, trois fois, dix fois. Joseph Boruwlaski, neuf ans, yeux bleus, cheveux dorés, mesure un pied huit pouces, qui font cinquante centimètres, soit la taille moyenne d'un garçon ordinaire à la naissance. Cinquante centimètres des talons à l'occiput, avec le tour de crâne, de poitrine et de hanches, la longueur des membres et du cou, celle des mains et des pieds parfaitement proportionnés à cette hauteur. Le nouveau protégé de la starostine n'est pas un nain à grosse tête et courtes pattes comme on en voit dans les foires.
'C'est un enfant minutiarisė', dit le peintre appelé pour croquer au fusain la gracieuse silhouette.
'Une réduction d'humain', dit le médecin qui l'examine avec le sérieux et les instruments de la science.
'Un lilliputien égaré sur nos terres', dit le lecteur de Madame de Caorliz qui vient d'achever Les voyages du capitaine Lemuel Gulliver, traduction de l'abbé Desfontaines de l'ouvrage du sieur Jonathan Swift.
'Un miracle incarné' dit le chapelain qui se signe discrètement chaque fois qu'il croise Joseph, au cas improbable mais néanmoins possible où ce miracle serait l'oeuvre du Prince des ténèbres et non celle du Très -Haut.
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PRÉAMBULE OÙ NOUS PARLERONS D'UNE MALÉDICTION DES PLOMBS DE L'HORLOGE,D'UNE FAMILLE AUX ABOIS ET D'UNE FAUSSE FÉE POLONAISE

Nous voici dans un vaste jardin un matin de brume épaisse, en Russie polonaise.Le soleil déjà haut peine à percer.Les arbres sont nus, les allées ratissées, les buis alignés et taillés. Un bassin coupe la perspective de la pelouse centrale.L'eau étale reflète le ciel blanc .Tapi sous un banc un enfant écoute la conversation des deux femmes qui viennent de s'asseoir sur la pierre froide.La mère de l'enfant ,vêtue de noir des bottines au chapeau,se plaint du sort mauvais qui s'acharne sur elle depuis le jour où elle a rencontré son fou ,son traître de mari.Trois fois sur six ,une sorcière a deforme9 les nourrissons qu' il lui avait mis au ventre,et lui,sans écouter ses supplications, s'obstinait à vouloir l'engrosser au motif que Dieu chérit les pauvres de corps et d'esprit avant les autres,et que si disgraciés fussent-ils,ses rejetons nés ou à naître n'en resteraient pas moins ceux du seigneur.
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Le haut du pavé de Varsovie n'en attend pas moins de lui. On le hisse sur un fauteuil. On fait cercle, on demande le silence. Il raconte Lunéville où Emilie de Châtelet, l'égérie de M.Voltaire, est morte des suites de ses couches tardives, comme quoi il est imprudent d'enfanter à quarante ans, même lorsque l'on porte le fruit des œuvres d'un grand philosophe. En baissant le voix, parce que ce chapitre le met mal à l'aise, il raconte que Bébé (*) est tombé malade peu après avoir reçu les verges, que dans les mois suivants il a perdu la parole, puis l'ouïe, puis progressivement toutes ses forces, que les soins des médecins n'ont pu empêcher de dépérir, et qu'il est mort dans les bras de sa mère que le duc de Lorraine avait envoyé chercher. Pour distraire sa mauvaise conscience il ranime ensuite le cri des chalands le long de la Seine, le chant des novices à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, les clins d’œil des courtisanes sous les arcades du Palais-Royal, le langage des mouches sur le visage des élégantes, leurs jupes si larges qu'elles se mettent de travers pour passer les portes, les girafes de la Ménagerie royale et la retraite du Parc aux cerfs qu'on surnomme le "trébuchet" parce que le maître de céans y piège de jeunes, très jeunes oiselles. Tout le monde voulant admirer ici celui que tout le monde a voulu admirer là-bas, Mme Humieska est furieusement à la mode. Nourri de compliments et de mets fins, il ne pense plus à l'élevage de nains, ni à sa mère dont la comtesse n'a pas retrouvé la trace. Il se réjouit d'être ce qu'il est, et il ne désire rien de plus que ce qu'il a.
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- Votre Joujou, comtesse, a atteint ses quarante ans. Pour les gens de sa sorte, c'est un grand âge. Si vous tardez à le marier, il mourra sans descendance. Que diriez-vous de lui donner une épouse de son format et d'un beau noir luisant ? La demoiselle à laquelle je pense est nubile, véritablement exotique, et quand on la menace du fouet elle fait tout ce qu'on veut. Le produit de cette union serait une nouveauté absolue, un progrès inestimable pour l'agrément et pour la science. N'est-ce pas là une belle et bonne idée ?
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