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Hélène Papot (Traducteur)
EAN : 9782879297071
380 pages
Editions de l'Olivier (07/04/2011)
3.46/5   63 notes
Résumé :
Après la communauté juive orthodoxe qui était au centre de La Désobéissance, Naomi Alderman s’intéresse dans Mauvais genre à un autre cercle très fermé : la prestigieuse université d’Oxford.
Portrait d’un groupe d’amis réuni autour du séduisant (et manipulateur) Mark Winters, ce roman initiatique raconte les premières amours, les soirées inoubliables, mais aussi le désenchantement et les bouleversements intimes de cet âge de déraison qu’est la jeunesse.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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«  Qu'est ce qu'Oxford ?
Un magicien en habit de lumière qui éblouit ses spectateurs et détourne leur attention à force de gesticulations.
Qu'à été Oxford pour moi?
Des cours inintéressants , une petite chambre inconfortable?
Des professeurs indifférents ?
Reste le décorum, les toges, les rues pavées, les plafonds voûtés des bibliothèques et les portraits du XVI°siècle? » .

Extrait de récit initiatique, on dirait «  d'apprentissage, » bien dans la lignée de romans universitaires assez connus au sein de la littérature anglo- saxonne.

James Stieff, issu d'un milieu modeste , brillant lycéen, intègre la prestigieuse université d'Oxford.
Il fait ses débuts en études supérieures de sciences physiques.

Il rêve d'études magistrales et de vie culturelle intense.
Il s'apercevra vite qu'il n'est pas à la hauteur, les études sont ardues, les professeurs très exigeants.

Il fait connaissance et se lie avec Franny, musicienne, Simon, Jessica et surtout Mark Winters , personnage central séduisant , en manque d'amour, homosexuel qui nage dans l'argent...

Mark, fameux meneur , riche héritier fantasque , sous des dehors flamboyants et factices semble légèrement déconnecté de la réalité .
Il va inviter ses amis à partager une grande maison.
James ,perdu dans ses rancoeurs et sa déception sera bientôt écartelé entre la douce Jessica, fille de médecin et le désir sommeillant pour le sémillant Mark...
«  Mauvais-genre » décrit dans la première partie les trois premières années à Oxford et la mise en place des liens ,comme une bombe à retardement .
Tous ces amis vont passer quatre années ensemble , ils partagent : l'angoisse des examens , les fêtes luxueuses , le passage à l'âge adulte , si difficile, des couples qui se forment mais aussi le désenchantement, les bouleversements intimes de ces années - là .
L'auteure décrit avec talent, finesse, minutie ——-ce monde faussement exemplaire——-parfois factice , cette jeunesse dorée , déboussolée , l'éclat artificiel de «  l'armure dorée de Mark » qui donne un aspect fictif à son essence même, à sa réalité , qui trompe son monde , ses amis étant bien incapables de voir au delà .
Les personnages sont très bien campés , travaillés au petit point ..
Un ouvrage remarquable sur le passage à l'âge adulte et la période très particulière du passage derrière les façades impeccables d'Oxford: l'extase universitaire ....
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Avec Mauvais genre, The Lessons en version originale... rien à voir avec la traduction, Naomi Alderman signe un livre initiatique dans la lignée des romans universitaires très présents dans la littérature anglo-saxonne.

Ici , James, le narrateur, fait ses débuts en études supérieures de sciences physiques à Oxford. Il fut un brillant lycéen, sans trop forcer, et rêve de réussites magistrales et d'intense vie spirituelle et culturelle sous les vieilles pierres de l'université pluriséculaire. Les premières semaines de cours l'amène à déchanter sur tous les points. le niveau requis de connaissances, de compréhension et de travail dépasse de très loin ce à quoi il s'attendait. Peu à peu s'installe la désillusion, puis la déprime et la dépression. La main tendue d'une violoniste également étudiante à Oxford casse sa solitude et l'amène à rencontrer d'autres personnes. Dont Mark, jeune homme ô combien dérangeant et fascinant par ses frasques et son immense richesse.

Histoire universitaire et surtout histoire d'une amitié entre six étudiants à un moment charnière de leur vie. Amitié ambiguë où charme et manipulation joue sur le groupe. James est particulièrement vulnérable à ce qui émane de Mark qui rend son existence extraordinaire.
En lisant Mauvais genre, j'ai souvent repensé au Maître des illusions de Donna Tartt, la présence charismatique d'un professeur commun en moins. Mais dans l'atmosphère un peu trouble de cette amitié, où l'on combien il serait facile qu'elle dérape vers quelque chose de plus toxique, j'ai retrouvé des ressentis d'i roman de l'Américaine.

Naomi Alderman creuse en profondeur la psyché et les envies versatiles et souvent contradictoires de ses personnages. A travers la fortune de Mark, elle démontre combien pouvoir payer sans compter peut finir par ôter toute mesure audit Mark mais aussi à son cercle d'amis, surtout James. Il se crée une sorte de bulle où la "vraie vie" n'a pas accès, ou très filtrée. Pas de graves soucis que quelques billets puissent aplanir. Une vision de la richesse peu attirante et à méditer.

Côté style, le récit est bien incarné par la voix de James. le roman se lit avec à la fois plaisir et inquiétude pour ce qui risque d'arriver. Plus loin dans les chapitres. Plus loin dans la vie. C'est si fragile une bulle parfois.
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A l'occasion de ses études à Oxford, James, un jeune homme très beau mais sans grande personnalité se trouve entraîné dans une vie commune avec d'autres étudiants aux caractères ou aux talents beaucoup plus affirmés que les siens. Il se trouvera bientôt écartelé entre l'amour de la douce Jessica et le désir pour l'instable mais envoûtant Mark.
La première partie, la plus longue, décrit les trois années d'études à Oxford et la mise en place des liens qui unissent les personnages. Bien qu'indispensable cette phase n'est pas la plus riche et reste la moins intéressante. Les deux parties suivantes heureusement emballent le roman à la faveur des frasques de Mark autour duquel gravitent plus ou moins les autres personnages. Ces deuxième et troisième parties m'ont paru beaucoup plus subtiles quant à leur psychologie. Qui est le véritable héros de cette histoire : Mark qui en est le moteur avec son histoire trouble, ses réactions complexes, ses excès ou bien James, le suiveur, avec sa passivité, ses désirs enfouis, sa bienveillance ? Contre toute-attente, je voterai pour James, le personnage le moins lumineux, le plus malléable, mais qui donc est capable d'évoluer et de rebondir.
Je regrette la longueur de la première partie un peu poussive selon moi pour lancer les suivantes qui sont excellentes.
Ce roman n'a rien à voir avec le très bon roman graphique Mauvais genre de Chloé Cruchaudet. Il semble que ce titre soit bien répandu...
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Le livre "Mauvais genre" (publié en anglais sous le titre "The lessons"), est un exemple type d'un genre littéraire très apprécié chez les Anglo-Saxons: le "college novel", qui correspondrait en gros au roman d'apprentissage, quoique nous n'ayons pas d'équivalent exact chez nous. L'histoire démarre dans l'harmonie et les lustres de la prestigieuse Université d'Oxford. Ils sont six, six jeunes étudiants qui vont se créer une amitié solide qui va résister au cours du temps et des épreuves. Six jeunes hommes et femmes qui viennent d'horizons divers, mais en quelque sorte "fédérés" autour de la personnalité charismatique et instable de Mark, le leader d'entre eux, jeune homosexuel doté d'une fortune immense et d'un mal de vivre encore plus immense. Au sein de cette bande d'amis, des couples vont se former et se séparer et une histoire d'amour, intense et douloureuse va prendre son essor et finir dramatiquement..
Un très beau livre d'une jeune auteure britannique, Naomi Alderman, née en 1974, qui a déjà obtenu l'Orange Award for New Writers en 2006 pour son premier roman "La Désobéissance".
On est particulièrement sensible à cette atmosphère cosy, chic et surannée qui se dégage de la prestigieuse université mondialement connue. A noter également le portrait psychologique réussi de ces personnages attachants, qu'on aurait pu finalement croiser au cours de nos études...
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James, jeune lycéen brillant, est admis à Oxford pour la plus grande fierté de sa famille. Mais très vite, il se rend compte qu'il n'est pas à la hauteur. Pas à la hauteur physique, puisqu'une mauvaise chute lui abîme le genou de façon irréversible ; pas à la hauteur intellectuelle, car il est très vite dépassé par les cours et ne réussit qu'in extrémis ses examens. Perdu dans sa rancoeur et ses déceptions, il va pourtant rencontrer Jess, qui deviendra bientôt sa petite amie, et son groupe d'amis. Ce petit monde gravite autour de Marc, jeune rentier exubérant, homosexuel et mystérieux qui entretient ses amis dans une grande demeure.

Profitant de la richesse de Marc, ces jeunes recrues d'Oxford vont passer quatre années à partager leurs amours, l'angoisse des examens, les fêtes luxueuses, le même toit, encore inconscients que leurs destins se lient irrémédiablement. James, d'un caractère suiveur et indécis, va peu à peu prendre conscience de l'ambivalence de ses sentiments pour le séducteur Marc.

Si bien sûr ce livre peut être rangé sous la catégorie des romans d'apprentissage, c'est surtout la deuxième partie, celle où l'on voit les héros construire- et déconstruire- leur vie après l'université qui m'a particulièrement touchée. Les relations amicales et amoureuses sont finement décrites, la psycholologie des personnages est particulièrement fouillée. La tragédie est latente dès l'ouverture du roman, mais si les héros courent à leur perte tout au long des pages, il reste malgé tout peut-être quelque chose à sauver avant de refermer ce livre.

Céline

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critiques presse (4)
LeMonde
09 juillet 2011
Naomi Alderman […] signe un roman remarquable sur la fin de l'enfance.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
27 juin 2011
L'Anglaise, dont il s'agit ici du deuxième roman après La désobéissance (L'Olivier, 2008), épate avec un livre fiévreux et maîtrisé. Ce formidable Mauvais genre qui achève d'en faire l'un des auteurs les plus talentueux du moment.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaPresse
19 juin 2011
En accordant une grande attention à ses personnages, Naomi montre qu'Oxford prépare à bien des choses, mais sans doute pas à affronter la vie et la personne que l'on s'apprête à devenir.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LePoint
16 juin 2011
On comprend alors que le titre originel, The Lessons, est à prendre sur le mode ironique. Car la seule leçon enseignée par cette très belle fiction, c'est qu'il n'y a plus de romans d'apprentissage possibles au XXIe siècle, seulement des romans de déformation.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
«  Il existe une forme d’amour désintéressé.Un amour patient, qui traverse tout, qui espère et n’attend rien en retour . Un amour confiant , capable de brûler sans jamais s’éteindre et sans que le feu soit alimenté . C’est l’amour de l’homme sur La Croix disant: Regardez ces blessures , là, je les ai endurées pour vous. Un amour parfait , supérieur à l’amour entre égaux .Je ne sais pas si les êtres humains peuvent accéder à semblable amour.
Peut- être est- il réservé aux anges et au Tout- Puissant.
Longtemps j’ai cru aimer Mark de cet amour. Je me trompais . »
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Au départ, je suis tombé. Pas en disgrâce, comme l'aurait dit Mark. Ni vaincu par la fin foudroyante, inéluctable, de l'amour. Ça, c'est venu après. Au départ, j'ai simplement fait une chute sur un sentier verglacé. J'ai trébuché, j'ai oscillé, vacillé et je suis tombé. Il n'y a pas de honte à tomber. Tout le monde tombe. Mais j'ai découvert qu'il était plus difficile de se relever que je ne me l'étais imaginé, sur ce petit chemin gelé d'Oxford, voilà bien longtemps.

Je courais le long d'un sentier isolé, dans les balbutiements du petit matin, au bord de la rivière. Je courais pour le plaisir. Le givre nocturne avait léché les feuilles des saules en surplomb. La boue du sentier était gelée, craquelée en tessons. Le froid rendait douloureuse ma respiration saccadée. Je grognais des nuages de buée.
Je courais avec aisance, suivant un mouvement régulier de piston.
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«  Semblables à des corps superbes de morts qui n’ont point vieilli,
Ensevelis, au milieu des pleurs , dans un splendide mausolée,
Des roses à la tête et des jasmins aux pieds ——
Semblables à ces corps sont les désirs qui passèrent
Sans être accomplis , et dont aucun ne parvint
A une nuit de volupté ou à son lumineux matin » .

Constantin Cavafy, «  DÉSIRS » ...
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C'est donc ça, ai-je pensé. Voilà tout ce qu'Oxford a à offrir? C'est ça, les promesses de gloire, de prestige? Se faire draguer par des filles ivres qui sentent mauvais? Être assis un mercredi soir dans un bar aux murs suintants, médiocre parmi d'autres médiocres, et faire des dessins dans la bière avec mon doigt sur une table griffée? Je n'arrivais pas à l'accepter.
Commenter  J’apprécie          80
Oxford est belle, sa beauté réside dans ses atours, dans son système de reproduction. J'avais été séduit par la beauté du rêve d'Oxford, les tours et les flèches, la paix de l'étude, la vie de l'esprit, l'aisance dans la supériorité. Oxford est un arbre orné de cadeaux, il me suffisait de tendre le bras et de les cueillir. J'obtiendrais une maîtrise avec la mention très bien, je rejoindrais les rubans bleus ( = les meilleurs athlètes des différentes disciplines), j'aurais des amis riches, influents, puissants. Oxford me badigeonnerait d'une ficne couche d'or.
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