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EAN : 9782330056926
230 pages
Actes Sud (04/11/2015)
3.27/5   31 notes
Résumé :
Faisant suite à J’ai tué Schéhérazade et écrit avec la même verve, ce livre de Joumana Haddad dénonce le système patriarcal qui sévit dans le monde arabe et qui s’enracine dans les trois religions monothéistes. En discriminant la femme au sein de la famille et dans la vie sociale, ces religions n’ont pas seulement favorisé le machisme mais l’ont aussi institutionnalisé et sacralisé. Machisme qui, sous les apparences de la force, de la confiance en soi, de l’aplomb, ... >Voir plus
Que lire après Superman est arabeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voila, c'est fait, elle a aussi tué Superman. Mais pas Clark Kent (que Loïs Lane se méfie, elle va finir comme Shéhérazade).
Avec la même verve que pour sa confession, la même hargne, Joumana Haddad détruit le mythe de Superman, héros que nous pensions américain mais qui se révèle arabe. Soit. Mais pourquoi ?
Pour répondre à l'injonction qui est faite aux hommes, arabes surtout, d'être forts, virils, que nous soyons béates d'admiration devant eux. de cacher leurs "faiblesses" : douceur, gentillesse, doutes ; ce qui fait fait d'eux des Clark Kent, des êtres humains. Construisant des sociétés machistes et patriarcales, avec toutes les structures coercitives envers les femmes qu'il faut.
Et cet état est perpétué par l'éducation donnée par les mères et la société (donc nous). Nous sommes tous autant victimes que coupables. Il est temps de se donner les moyens de sortir de ce cercle vicieux.
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J'étais curieuse d'en savoir un peu plus sur l'engagement de Joumana Haddad, et en effet j'ai trouvé les chapitres les plus personnels de ce livre assez intéressants. J'ai été déçue, par contre, par la façon dont les arguments généraux contre le machisme sont développés. Sur base du titre, je m'attendais à une discussion à la fois humoristique et critique de la masculinité dans les pays arabes, mais le propos est plus général (l'auteure traite autant de la féminité que de la masculinité) et le ton reste principalement revendicatif. Pour Haddad, athéisme et défense des droits des femmes sont indissociables : "Quand finirons-nous par admettre qu'il y a incompatibilité entre les enseignements du monothéisme, tels qu'ils existent aujourd'hui, et la dignité et les droits de la femme ?" (p. 81). Sa solution : une révolte des hommes et des femmes contre le système, en commençant par leurs propres choix de vie (rejet du mariage, des traditions patriarcales...). "Le monde a besoin d'hommes et de femmes en colère" (p. 148). le style est assez atypique, puisque l'auteure alterne poèmes, anecdotes personnelles et manifeste politique. Haddad a une vision très personnelle de la sexualité, centrée sur le désir brut, rejetant tout humour et tendresse, et elle n'est pas tendre avec les autres sensibilités du féminisme. Elle exprime ses opinions avec passion, sans compromis, sans se laisser intimider par les critiques et les menaces. Même si ce livre est assez inégal et pas toujours convaincant, il exsude une énergie et un optimisme assez remarquables, tout en invitant au dialogue.
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Avec beaucoup de verve, de hargne et de pugnacité JH nous livre ici son analyse personnelle qui démonte la société patriarcale en particulier dans les pays arabes et fustige les 3 religions monothéistes. Totalement anti politiquement correct elle heurte et fait rire aussi tout en usant d'une liberté totale du propos donc : Amateurs de langue de bois s'abstenir ! Si vous êtes sensible au blasphème passez votre chemin. Et si vous préférez superman à Clark Kent c'est que décidément vous n'avez rien compris ! J'ai bien aimé dans l'ensemble cette lecture mais je trouve trop facile de mettre tous les maux de la terre sur le dos de Dieu pour asseoir son athéisme virulent et sans doute ais je été gênée par un certain côté méprisant envers les croyants jugés comme de pauvres naïfs idiots.
Elle frôle presque la tolérance zéro concernant la gente masculine même si je comprends bien que son féminisme se bat pour une égalité totale.
Par ailleurs quand elle assène que la femme doit être libre financièrement et travailler pour ne jamais se sentir redevable ou quémander à son père, son mari, son frère je pose la question : quid de toutes ces femmes, filles qui n'ont pas accès à l'éducation et à la culture, à l'école qui leurs permettraient justement de s'émanciper des hommes, de la société ?
Les pages sur le mariage m'ont particulièrement plu et intéressé. Et j'aime beaucoup son franc-parle, son humour, sa force.
Bref on l'aura compris le texte de JH apporte réflexion sur la dignité, les droits des femmes, la place de chacun dans la société patriarcale.
Jh est une femme arabe en colère mais avec un vrai but et une courageuse conviction : "ce qu'il faut c'est détruire, détruire, détruire. Puis rebâtir ensemble hommes femmes main dans la main.
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Avec une chevelure semblable à celle d'une jeune Kate Bush, Joumana H addad est une femme qui ne sait pas grand chose de l'amour à force de se regarder le nombril. Quant à le faire, à jouer avec son amoureux, son amoureuse, elle en ignore manifestement toutes les ficelles et ne sait vraisemblablement par quel bout commencer, encore moins comment les nouer ensemble. Elle se nourrit de vulgarité et de Sade. Pour provoquer ? Joumana est aussi sensuelle qu'une poubelle. Je déteste sa vision bancale de l'érotisme dans lequel se mélangent la peur de s'attacher, de plaire, avec un crédo de baratin et de lamentations, si loin de la vérité d'une femme mature et assumée. Je préfère encore les images poétiques aux termes crus, sans pourtant trahir la réalité des drames qui nous entourent et là je rejoins Sylvia Plath avec «Papa», à coup sûr l'un des textes les plus significatifs de toute la littérature mondiale, ou Akhmatova, Tsvetaieva,... Et lorsque la rêverie nous emporte loin, on confie le voyage aux sublimes Forough Farrokhzad, Louise de Vilmorin, Renée Vivien, Lucie Delarue-Mardrus, Emily Dickinson, Sapphô, Marie Uguay, Lydie Dattas, Anna de Noailles, Catherine Pozzi... Pourtant, je concède que Joumana a un talent qui pourrait la conduire ailleurs. Dommage !
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Le moins qu'on puisse dire c'est que ce pamphlet féministe ne brille pas par sa subtilité. Plus qu'un essai il s'agit bien d'un défouloir très personnel et qui se proclame comme tel. Fort heureusement l'auteur ne cherche pas à faire un énième essai clinique sur notre société patriarcale mais plutôt à mettre ses tripes sur la table, sous forme de poésie, d'exhortation, de démonstration appuyée et de tacles abondants aux trois grandes religions monothéistes.

On ne peut qu'abonder dans son sens, et même si le trait est fortement appuyé (jusqu'à trouer le papier je dirai), on se régale de sa colère saine et dévastatrice. Si cela ne change pas les mentalités (car qui lirait un livre pareil s'il n'était pas déjà pleinement d'accord avec l'auteur?) cela aura au moins le mérite de secouer un peu le lecteur et qui sait de susciter quelques vocations d'agitateur.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Toutes les histoires ont un commencement. Et une histoire comme celle-ci, qui dure depuis longtemps et semble ne jamais devoir finir, se doit d'avoir un commencement facile à retenir. Eh bien, ça a commencé comme ça : la confusion inventa la peur et la peur inventa Dieu. Dieu inventa le concept de péché. Et le concept de péché inventa le macho. Le macho inventa la femme docile et la femme docile inventa la sournoiserie (ndlr : mdrrrrrr). La sournoiserie inventa les masques qu'on revêt pour se défendre. Ces masques inventèrent la guerre des sexes, avec bien d'autres choses d'ailleurs. Et c'est ainsi que tout retourna à l'état de confusion.
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Commençons par parler de cette horrible coutume des crimes d'honneur, qui continue de sévir. Laissez-moi vous présenter Maha, une jordanienne de trente-quatre ans. Elle commit le crime de tomber enceinte après avoir été violée par son voisin. Par conséquent, elle fut tuée par son propre frère pour avoir jeté l'opprobre sur la famille. Elle reçut des coups de couteau répétés au visage, au cou et dans le dos avant d'être dépecée avec un hachoir à viande. Le voisin nia les faits et déménagea. Un tribunal jordanien condamna le frère à six mois de prison et justifia la clémence de la peine en invoquant l'état de fureur qui l'avait conduit à défendre l'honneur de sa famille de manière irrationnelle. Le même tribunal indiqua également que le comportement de cette femme avait été honteux, qu'elle s'était écartée des traditions de la société jordanienne et avait entaché la réputation de sa famille.
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La fidélité, lorsqu'elle est vécue comme une éthique rigoureuse, et non pas comme un instinct naturel et spontané,engendre la frustration. Moi, je ne veux pas d'homme frustré dans ma vie. La frustration réclame la gratitude, la gratitude exige de la modération et la modération conduit à la duplicité. La duplicité engendre le mensonge, le mensonge attire la déception, et la déception amène le dégoût. C'est le cercle vicieux sans fin des relations contre-nature.
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L'égalité devrait consister à traiter tout le monde de façon bienveillante équitable, pas à obliger tout le monde à être identique. L'égalité devrait consister à intégrer la diversité et à respecter les différences d'autrui, pas à les ignorer.
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Non seulement les religions institutionnelles ont des préjugés envers les femmes , mais elles sont, toutes les trois, racistes, sexistes, homophobes, impitoyables, sanguinaires et pleines de réticence envers l'humanité, envers la liberté, envers les droits de l'humain. Elles vont à l'encontre du sens commun. Ce sont des institutions de pouvoir créées par l'homme, dont le but et de contrôler les gens et leur mode de vie. Elles ont toutes, au cours de leur histoire, utilisé la guerre et le terrorisme pour atteindre leurs objectifs et contenir les forces de la société civile qui menaçaient leur pérennité.
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Videos de Joumana Haddad (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joumana Haddad
Rencontre autour des poétesses avec Diglee pour Je serai le feu : "une anthologie sensible et subjective, dans laquelle Diglee réunit cinquante poétesses et propose pour chacune d'entre elles, un portrait, une biographie, et une sélection de ses poèmes préférés" qui paraît le 8 octobre aux éditions La ville brûle.  On a parlé de désir, d'écriture, de Joumana Haddad, Audre Lorde, Natalie Clifford Barney, Ingeborg Bachmann, Joyce Mansour, Anna Akhmatova...
Les livres de cette anthologie sont réunis dans une sélection spéciale poétesses sur notre site Librest (https://www.librest.com/livres/selection-thematique-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb) : https://www.librest.com/livres/selection-thematiq ue-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb
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