The four roses

Je suis un peu déçue par "The four roses" de Baru car je n'ai pas aimé le ton, l'humour de l'auteur qui consiste à dénigrer tout autre style de musique que celui des origines, le blues de la Nouvelle-Orléans. de plus, il montre les musiciens de cette histoire hurlant dans des micros. L'un ne va pas avec l'autre.
Je n'aime pas particulièrement Dalida mais je ne vois pas pourquoi il faudrait dire que ses disques sont des merdes.
Bref, c'est l'histoire d'un musicien qui trouve un vieux disque vinyle de Johnny Jano dans le grenier de sa tante et qu'il trouve formidable. Il découvre des lettres de sa grand-mère qui le font remonter à ses origines américaines jusque-là gardées secrètes. Comme le guitariste est sollicité pour jouer aux États-Unis, c'est l'occasion d'aller en Louisiane avec son frère.
La Louisiane, c'est le bon côté de cette bande dessinée qui rend bien l'ambiance, pour le reste, je trouve que les dessins ne sont pas beaux. Je n'aime pas toujours l'anthropomorphisme sauf quand c'est bien fait mais là ce n'est pas le cas.

La musique peut-elle guider nos vies ?

Nous découvrons le parcours de Rose qui va voir sa vie chamboulée par le rock à plusieurs reprises.

A travers ses enfants, nous suivons son itinéraire comme une musique laissée en héritage.

Dans cette bande dessinée les héros ont des têtes d'animaux. Ils dessinent une vie de bohème avec cependant un prix à payer pour cette liberté.

Un livre intéressant et joyeux !

Jérémy est un rockeur, un "one man band"... il roule sa bosse, de concerts en galères, mais il y croit. En fouillant les affaires d'une tante décédée, il trouve un 45 tours de Rockabilly, une photo et une adresse en Louisiane. Vu qu'un Ricain veut qu'il y aille pour quelques dates, il entraîne son frère Gilou qui tapote les fûts... et là, ils trouvent une tante et un oncle qui ont fait partie d'un groupe de zydéco The Four Roses, allusion au bourbon et à leur mère (la grand-mère de Jérémy et Gilou, partie avec un G.I. aux States).

BD clin d'oeil... Four Roses démarre avec un hommage à James Lee Burke, et oscille en permanence entre plein de sujets. Et à force de tanguer... elle coule, en évitant tous les sujets possibles et en ne parlant réellement de ... rien. Sauf de zique.

On démarre sur les G.I.'s en France (2 pages), puis sur la naissance du rock'n'roll en Europe (3 pages), quelques galères de zicos, on débarque en Louisiane (7-8 pages dont 3 superbes "pleines pages"), un peu de flics US (3 pages), un parrain façon James Lee burke (2 pages), des histoires de famille émigrée aux USA (6 pages), le Mississippi Bluies (2 pages), etc. A force de ne rien traiter en profondeur, on a un BD qui effleure mais qui provoque néanmoins de la joie, la joie de la musique partagée, de cette musique jouissive faite pour bouger son "boule".

Finalement, c'est ça le sujet du livre. La musique, la joie qu'elle procure, le partage et le rapprochement entre les gens qui ne se connaissent pas.

Un mot du dessin. On est dans de la BD animalière tout à fait conventionnelle. le trait est fluide, les corps bien rendus, surtout les couples dansant le rockabilly. Et la course-poursuite pour rattraper une Fender 67 volée... que ne ferait-on pas pour récupérer une telle gratte...

Cerise sur le gâteau: la BD était vendue avec le 45 tours vinyle, mais maintenant le lien vers vimeo.com est signalé en fin d'album afin de pouvoir profiter de ce grand moment de rockabilly en finissant de lire la BD.

Tout d'abord merci a l'éditeur Futuropolis et a babelio pour cette magnifique B-D.
Au premier regard, le dessin m'a interpellée, après une recherche sur internet la mémoire revient , le dessin m'était familier : Métal Hurlant bien sur !
La question est : qui n'a pas été fouiller un jour dans le grenier de ses grand-parents a la recherche de : secrets ? trésors ? ou d'objets ?
C'est le cas de ces deux frères Jérémie et Gilou, mais eux trouve une carte postale (1967), et un 45 tour datant des années 50 , qui les mènera sur les traces de leur grand-mère Rose ( soi-disant disparue). L' enquête les amènera vers la Louisiane...
C'est une B-D sympathique, les dessins sont beaux, colorés, avec de superbes paysages de Louisiane. On peut trouvé étrange que les personnages aient une tête d'animaux, personnellement ça ne m'a pas dérangé dans la lecture.
Et puis cerise sur le gâteau, pour la première édition, un véritable 45 tour de quatre titres chanté par King Automatic. Malheureusement pour moi, pas de tourne-disque, donc l'écoute s'est faite via internet, mais la découverte de ce groupe vaut le détour. Maintenant je fais circuler la B-D a quelques chanceux dotés de matos musical.

Alors qu'ils classent les affaires de sa tante récemment décédée, Jérémie et Gilou trouvent deux choses : un 45 tours dont le contenu (Havin' A Whole Lot of Fun) les électrisent et une carte postale adressée à une certaine Rose. Cette carte vient de Louisiane. Pour les deux frères, il faut éclaircir ce mystère. Ils partent sur les traces de Rose, leur grand-mère.

Une couverture montrant les paysages de Louisiane, un personnage avec une guitare électrique, une quatrième prônant "A Whop Bop a Loobop a Whop Bambam" tout en parlant du rock'n roll et de Little Richard. Cet album est un condensé de musique. Pour l'ex-étudiant en musicologie que je suis, la louisiane, c'est le jazz. Un condensé d'émotion de quelques minutes. Pour le prescripteur de livres que je suis devenu, la Louisiane c'est Swamp Thing tout autant que Born on the Bayou. Cet ex-état français n'en finit pas de rassembler clichés (véridiques ou pas) et références. Ici, c'est le côté musical et littéraire qui est retenu.
Baru signe une histoire ludique : Une famille recherche ses origines et les retrouve via la musique. On pourrait dire qu'il y a quelques facilités, mais le scénario fonctionne comme un film où tout se finit bien. On y ressent une sensation de Madeleine de Proust. Les auteurs s'amusent à disséminer ici et là plusieurs références à la musique comme au cinéma américain. Il y en a une sur Mickey Mouse, c'est dire...
Jano, c'est un style de bande dessinée à lui tout seul. Des personnages qui ressemblent à des animaux, des yeux exorbités, et cette couleur "passée". Sa patte colle parfaitement à l'histoire de Baru. L'ambiance est là, entre pavillon de banlieue et cartes postales des Etats-Unis.
Le troisième auteur est un musicien : King Automatic. Il reprend ici trois standards. Soit vous avez de la chance et vous pouvez mettre le 45 tous (offert par les éditions Futuropolis) sur une platine (ah... Les craquements, le bruit du saphir...), soit vous suivez l'adresse et vous entendrez ces reprises qui, je l'espère, vous feront vibrer.

Musique et bande dessinée ont souvent été liées, que ce soit par les thèmes ou par les auteurs. Ici, Baru et Jano en font une friandise qu'on se plaît à regarder et à écouter. Pour le plaisir, tout simplement.
(Chronique écrite en rythme avec la bande-son)

THE FOUR ROSES
AUTEUR : BARU
DESINATEUR : JANO
MUSIQUE : KING AUTOMATIC
EDITIONS : FUTUROPOLIS
Lien : https://tempsdelivresdotcom...