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EAN : 9782283029022
270 pages
Buchet-Chastel (02/05/2016)
3.55/5   22 notes
Résumé :
Umami donne voix aux différents habitants d'un petit lotissement de la ville de Mexico, que la disparition d'une petite fille renvoie chacun à leurs propres blessures et au passé qui les hante. C'est Ana, sa grande soeur, qui mène la danse : Ana voudrait vivre mais le poids de la peine des adultes, l'ennui d'un été qui n'en finit pas et son propre chagrin l'en empêchent. Elle décide de se lancer corps et âme dans un projet audacieux : planter dans l'arrière-cour de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un nouveau coup de coeur !
Comme je le disais tout juste hier : de jour en jour, je vais de coup de coeur en coup de coeur. Et à nouveau, on a ici un roman qui n'a pourtant rien à voir avec les deux précédents (en l'occurrence : « Alabama 1963 » de Ludovic Manchette et Christian Niemiec, et « Dans tes pas » de Jessi Kirby). Ici, par ailleurs, on n'a même pas vraiment d'histoire, c'est plutôt le récit du quotidien des différents habitants d'un petit lotissement au coeur de la ville de Mexico. Après le terrible et tristement célèbre tremblement de terre de 1985, le propriétaire du lieu, Alfonso Sementiel, a aménagé ce qui était autrefois une maison face à un champ avec une cloche au milieu, en ce lotissement de quelques maisons, qui sont réparties et nommées en fonction de l'emplacement théorique des différents goûts dans le palais, avec la cloche effondrée dont le sommet dépasse au milieu de la cour centrale.
Et on croise ainsi le quotidien de ces quelques familles, en plusieurs parties, et dans chacune de ces parties le quotidien est raconté par une voix différente façon roman choral, dans un ordre chronologique inverse, qui surprend bien un peu au début.

2004 – maisons acide et salée : les deux sont occupées par une famille de 4 enfants, l'une comme habituation, l'autre comme « atelier musical » pour désigner l'école de musique organisée par les parents, tous deux musiciens à l'Orchestre national de Mexico. Ana, la fille aînée, 12 ans à ce moment-là, s'exprime à la 1re personne du singulier. C'est l'intello de la famille, un peu trop boulotte à son goût, qui a décidé d'échapper cette année à la tradition des vacances chez sa grand-mère maternelle aux États-Unis (car, aussi bizarre que ça puisse paraître, sa mère est bien originaire de ce puissant et indécollable voisin, et immigrée au Mexique, détricotant ainsi toutes les images traditionnelles d'une émigration dans l'autre sens !) ; bref, Ana est restée à Mexico et s'est lancée dans la végétalisation de la cour centrale, avec notamment une milpa, ce type de culture combinée telle que déjà pratiquée par les Aztèques.

2003 – maison amère : la jeune Marina, vue par un narrateur omniscient mais vraiment très, très proche d'elle, est une artiste peintre en devenir. Elle a quitté sa famille, on ne comprend pas très bien si cette dernière était toxique ou si la jeune fille est quelque peu dérangée, mais clairement elle se cherche. L'une de ses obsessions est de renommer toutes les couleurs au plus juste, ce qui fait d'elle une poète bien davantage d'une peintre, avec des trouvailles absolument géniales soit dit en passant ! Je retiens par exemple le noiréctrique, c'est le noir des grandes villes illuminées (telle qu'on peut les voir la nuit, et c'est tellement ça !). Ou, plus piquant : le verdage, c'est la couleur du discours écologiste : le vert de chantage (n'oubliez pas qu'on est au Mexique, mais est-ce bien différent ailleurs ?).

2002 – maison umami : c'est Alfonso Sementiel, le propriétaire des lieux. Docteur en anthropologie, spécialiste des cultures indigènes précolombiennes (dont l'amarante, ou la fameuse culture en milpa), il a été mis en espèce de retraite anticipée à la mort de sa femme (qui était quant à elle docteure en cardiologie), et il apprivoise son veuvage à mesure qu'il apprivoise son tout nouvel ordinateur (on devine un portable dernier cri) sur lequel il écrit ce qui est à mi-chemin une ode à sa femme disparue qu'il a tant aimée malgré tous ses défauts, au point de s'y perdre lui-même parfois (ce passage où il explique que c'est lui qui cuisinait, dans le couple ! soulignant à quel point c'est insolite dans un pays aussi machiste que le Mexique, et ce n'est pas moi qui le dis, mais l'autrice, bien mexicaine !), et ses mémoires de plus en plus personnelles, qui finiraient presque à s'opposer à cette femme qu'une part de lui vénérera pourtant à jamais.

2001 – on quitte le lotissement, pour se retrouver auprès d'une autre habitante des maisons acide et salée, mais chez la grand-mère US : c'est la voix de Luz, la petite dernière de la famille, en vacances comme chaque été chez cette grand-mère très « seventies » qui laisse les enfants très libres dans sa propriété non loin d'un lac, ou qui consomme des champignons hallucinogènes au dessert… La voix de Luz est elle aussi rendue à la 1re personne du singulier, avec une imitation très réaliste mais jamais gnangnan du point de vue d'une jeune enfant de 5 ans, qui découvre peu à peu les différentes choses de la vie, au contact de ses aînés, de la nature, tout en gardant un pied dans les mondes enchantés qu'on lui raconte. Luz, quelques jours semble-t-il avant sa mort par noyade, alors qu'elle savait nager…

2000 – la dernière maison, la sucrée. C'est là que vit Pina, née quasi en même temps qu'Ana des maisons acide-salée, et bien entendu sa plus proche amie, au point de pouvoir rester côte à côte sans rien faire lorsqu'elles boudent l'une sur l'autre, avant de se réconcilier d'un simple mot. Pina est l'image presque caricaturale, mais tellement réaliste et touchante, de cette enfant – unique, qui plus est – qui voit ses parents en train de se déchirer jusqu'à la séparation sans retour et qui, sans trop comprendre si elle est « coupable » ou pas, se fait de plus en plus invisible, espérant ainsi retarder, voire effacer, ce qu'elle sait pourtant déjà inéluctable.



A travers ces quelques vies presque banales, il n'y a donc pas vraiment d'histoire extraordinaire ou haletante que l'on suivrait façon page-turner. C'est même « pire » : plus d'une fois je me suis retrouvée au bout de l'un ou l'autre chapitre et à reposer ma liseuse, pour intégrer ce que je venais de lire, et sans aucune envie d'aller plus loin tout de suite… mais ces pauses ne duraient jamais bien longtemps ! Car on a bien autre chose qu'un page-turner, j'ai envie de dire plus que ça : dans chacune de ces histoires, par un petit bout ou l'autre, on peut retrouver un quelconque proche, un voisin, un cousin, un ami, et certainement un bout ou l'autre de soi-même, car ces histoires traitent de sujets universels, tels que le deuil - que ce soit celui d'un adulte après la mort de son conjoint ou d'un enfant, celui d'un enfant après le départ définitif d'un parent ou d'une soeur, ou encore celui d'un adulte, ce deuil du ou des enfant.s qu'il n'a jamais eu.s ; mais aussi l'amitié, ou plutôt les amitiés – de celles qui perdurent à travers tout depuis l'enfance, de celles qui se défont à cause d'un malentendu, et de celles qui se créent, par exemple autour d'un intérêt commun pour la milpa.
Dans la foulée, l'autrice dénonce aussi quelques autres problèmes de société assez typique de la ville de Mexico ou du Mexique plus généralement, l'air de les effleurer à peine mais ils n'en sont pas moins présents : l'énorme pollution de la ville, que Pina décrit de façon tellement juste quand elle parle de « s'engouffrer sous la croûte » alors qu'elle revient vers la capitale après des vacances sous un ciel plus frais ; mais aussi ce syndrome très mexicain de n'oser ce définir qu'à travers les yeux des États-Unis – comme Alfonso, qui est présenté comme le premier scientifique mexicain à avoir introduit le concept d'umami au Mexique dès la fin des années 1970, sans doute le premier sur le continent américain, peu après sa découverte par un Japonais… mais sa thèse serait alors passée tout à fait inaperçue, avant que ce nouveau concept fasse le tour du monde par d'autres voix (oui, oui, avec un x : d'autres voix que la sienne !), soit reconnue aux US, et vienne alors seulement, vraiment percer au Mexique… Et ce ne sont là que quelques exemples, mais je ne vais pas raconter tout le livre, j'en ai déjà beaucoup dit !

L'umami, ce goût indéfinissable qui est venu s'ajouter récemment aux 4 classiques, dont j'avais déjà entendu parler sans trop savoir le définir, et s'il est bien expliqué ici, il n'en reste pas moins difficile à cerner ; cet umami, donc, se trouve essentiellement dans la langue de l'autrice. Elle est, à travers tout le roman, sans jamais faiblir, d'une délicatesse infinie, d'une justesse incroyable. Elle est travaillée, recherchée, très certainement poétique, sans jamais tomber dans les travers d'un académisme qu'on aurait pu redouter. Elle est légère et pétillante même dans les moments tristes, elle ne manque pas d'un certain humour aussi, mais alors un humour délicat (au risque de me répéter) qui ne fait pas hurler de rire sur le moment, mais qui laisse une impression persistante de petit bonheur simple.
Alors bien sûr, je suis bien consciente que ce livre est une traduction : eh bien, quel que soit le niveau de fidélité à l'original, je ne peux que dire un tout grand brave pour cette excellente traduction !
Et malgré cette qualité (ou peut-être à cause de ?), j'ai désormais bien envie de découvrir ce livre en version originale – d'une part pour voir si je suis encore capable de lire tout un livre en espagnol certes, mais d'autre part et surtout pour me délecter de ce petit bijou si savoureux !
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Ne connaissant ni cette auteure, ni la signification du titre, je me suis donc avancé les yeux fermés vers ce livre. Dans un coin du Mexique, l'auteur nous propose un éventail de portraits assez variés. Ils vivent tous dans une communauté de quelques maisons. Ils ont un quotidien différent, des histoires différentes, des caractères différents mais représentent un tout, par le point commun qui les unit: le vide. Chaque acteur de cette micro société côtoie le vide d'une manière ou d'une autre. Qu'ils soient en deuil suite au décès d'une femme ou d'une enfant ou qu'ils subissent simplement l'éloignement d'un proche, leurs destinées sont marquées par la trace qu'ont laissée les disparus. Par leur tristesse permanente, les personnages en deviennent assez attachants et on se lie à eux au fil du texte, plein de tendresse et d'amour.

De plus, grâce à ce récit, je connais dorénavant la définition du mot « Umami » que je n'avais jamais croisé, même dans mes plus lointains voyages littéraires. Je ne veux pas vous en dire trop, vous découvrirez par vous-même cette saveur gastronomique, très présente dans cette partie du monde.

Vous avez donc compris que c'est un roman qui dégage une bonne dose d'humanité qui fait du bien. Seulement il pâtit de plusieurs imperfections, détériorant un peu mon impression globale. Tout d'abord le début du livre a été très compliqué pour moi, tant je l'ai trouvé confus et difficilement compréhensif. Néanmoins, une fois passées ces quelques pages, je suis quand même entré dans l'histoire. Ensuite, chaque personnage raconte sa vie comme dans sa tête. Il ou elle passe d'une idée à une autre sans véritable logique et cela rend la lecture un peu hachée et déstabilisante. Heureusement certains chapitres sont linéaires et stables dans les idées et ce sont d'ailleurs les meilleurs passages. Et pour conclure, la chute du roman est plutôt abrupte et m'a laissé sur ma faim.

En résumé, « Umami » n'imprimera pas ma mémoire. Ce fut un bon moment de lecture sur les relations humaines dans ce pays mais parfois trop difficile à suivre pour faire partie de mes préférés. A vous de juger!
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel qui m'ont permis de lire et découvrir Umami.
J'ai choisi Umami dans la liste de la Masse Critique de Babelio car j'avais envie de découvrir une autre littérature et je ne serais peut-être pas allée vers ce bouquin en librairie, je suis contente de l'avoir choisie car la plume de l'autrice m'a beaucoup plu, tout comme les personnage de la Cour Cloche-en-terre.

Umami, c'est l'histoire des habitants de la Cour Cloche-en-terre, au Mexique. Une cour que Alfonso, le propriétaire et habitant de la maison Umami a transformé en petit lotissement de cinq habitations : la Maison Umami avec Alfonso, la Maison Amère avec Marina et ses nouvelles couleurs, la Maison Acide avec Beto et sa fille Pina, la Maison Salée avec Linda, Victor, Ana, Theo et Olmo et la Maison Sucrée qui est l'atelier musical des Pérez.
Umami, c'est aussi le cinquième goût identifiable par la langue humaine et qualifié comme "savoureux". Découvert officiellement en 1985, il est principalement contenu dans le glutamate et crée une sorte d'équilibre parfait en bouche. C'est aussi une des spécialités d'Alfonso, anthropologue spécialisé dans l'alimentation précolombienne.

Dans la Cour Cloche-en-terre, tout le monde a perdu quelqu'un... Ana a perdu sa jeune soeur, Alfonso sa femme, Pina a vu sa mère partir sans jamais plus donner de nouvelles et Marina a fui sa famille. Tous ces personnages vont se croiser et évoluer ensemble.

J'ai aimé Umami car c'est un roman qui m'a surpris par son contenu et par sa forme. L'autrice Laïa Jufresa offre un roman avec de multiples narrateurs et points de vue, chaque chapitre permet de rentrer dans les vies de tous ces personnages, les rencontrer, les connaître, avant, pendant et après leur deuil. Ce n'est pas triste pour autant, au contraire. On sent que certains personnages insufflent la vie et l'espoir à ceux qui peuvent en manquer, je pense surtout à Ana et Alfonso en disant cela. Bien sûr, les chapitres racontés du point de vue de Luz, la soeur d'Ana, sont très touchants et aident à comprendre comment le drame a pu arriver.
L'histoire se déroule dans un quartier de Mexico mais oubliez tout ce à quoi vous pourriez vous attendre : trafic de drogue, corruption, guerre des gangs, prostitution, enlèvements, règlements de compte, ici il n'en est pas question.

Le thème de la perte et du deuil a déjà été exploré de nombreuses fois mais Umami propose une approche originale, ce mélange des voix, ces différences d'âge ou de sexe des narrateurs montre toute la palette des sentiments et des ressentis. J'ai aimé cette variation de tons, ces changements de héros.
Il y a beaucoup de poésie et de sensibilité dans l'écriture de Laïa Jufresa, c'est à la fois touchant, vif à l'image d'Ana, drôle, optimiste. On vit avec les habitants de ce petit lotissement, on traverse la milpa plantée par Ana, les petites cours, on s'attarde sur telle famille, on s'attache à ces héros qui portent le poids des pertes, on voyage dans leurs vies, dans cette culture, et pendant quelques temps, on habite nous aussi dans la Cour Cloche-en-terre.
Lien : http://revoir1printemps.cana..
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Magnifique roman choral qui nous plonge dans la vie et les affres des habitants d'une jolie petite résidence au sein de la grande ville de Mexico.

De la jeune Ana qui plante une milpa tout en faisant le deuil de sa petite soeur à Alfredo qui dompte une machine à écrire moderne pour retrouver son épouse, Laia Jufresa nous fait tournoyer d'une belle âme à l'autre avec une merveilleuse délicatesse.
Passant de chapitre en chapitre d'une année à l'autre et d'un personnage à l'autre, l'auteur nous perd pour mieux nous retrouver. Un vrai regal !

Aussi véritablement drôle que profondément triste, "Umami" se lit dans une étrange alternance entre rires francs et larmes sincères et de ce roman d'une grande intelligence, je garde quelques très belles reflexion sur la vie et l'humanité.

Définitivement un vrai coup de coeur!
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Merci aux éditions Buchet / Chastel et à Babelio de m'avoir permis de remporter ce livre lors de la dernière "Masse critique générale".

Tout d'abord, grâce à ce roman, j'ai appris ce qu'est l'umami, la 5e saveur de base. Ce titre correspond également au nom de l'une des maisons de la cour Cloche en Terre, celle d'Alfonso, anthropologue et de son épouse décédée, Noelia Vargas Vargas, médecin.

La construction du roman est intéressante car dans chacune des quatre parties qui le compose, chaque chapitre correspond à une année et un personnage et se déroule à rebours puisque l'on passe de 2004 à 2000.

Laia Jufresa par ce dispositif nous place au plus près des émotions de ses personnages. Les chapitres que j'ai préférés sont ceux qui évoquent la vie d'Alfonso avant la mort de sa femme et après celle-ci, leur relation de couple si particulière, si forte. Ana, soeur de Luz et amie de Pina est l'autre figure centrale du roman. L'auteur alterne entre touches d'humour et moments de gravité, ce qui est appréciable.

La fin est un tout petit peu trop abrupte mais c'est un beau roman sur la tendresse et le deuil notamment.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
L'être humain possède deux caractéristiques de base, m'expliquait point par point Noelia, après sa deuxième tequila, à l'époque où le sujet était le plus sensible pour elle. Etre progéniture et être géniteur. J'ai décidé de ne faire l'expérience que d'une seule de ces caractéristiques ; est-ce que ça signifie que je n'ai d'une certaine façon choisi de n'être qu'une moitié d'individu ? C'est une équation délicate, socialement parlant. Si tu cumules les deux, c'est comme si tu étais deux personnes à la fois : fille et mère. Moi, j'ai préféré n'être qu'une seule personne, point.
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Depuis que Luz s'est noyée, il y a toujours quelque chose qui se noie chez nous. Même s'il y a des jours où non. Des jours où on pense être à nouveau vivants, les cinq survivants de la famille : j'ai un bouton qui pousse, une fille téléphone à Theo, Olmo donne son premier concert, papa rentre de tournée, maman fait une tourte. Mais après, en entrant dans la cuisine, on aperçoit la tourte encore crue sur la table en bois, la pâte à moitié piquée à la fourchette, l’autre moitié encore intacte, et maman, immobile et le regard fixe, la fourchette en l'air ; alors on se rappelle qu'on sera toujours presque six.
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Maman pleure en lisant le mail, en regardant les photos. C'est pire pour elle l'été. Comme une rivière polluée charrie des ordures, l'été dépose à notre porte l'anniversaire de la mort de ma sœur Luz. La dernière-née.
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Quand on y pense, le mariage, ce n'est pas si différent d'un matin sur Canal 5. En fin de compte, être marié, c'est passer son temps à revoir les mêmes films ; on en aime certains plus que d'autres, et il n'y a que le transitoire qui change, l'intermédiaire, le rapport au présent : les infos, les pages de pub. Et cela ne veut pas dire que ce soit ennuyeux, au contraire, c'est terrible ce que j'ai perdu.
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Ana croit tout savoir sur tout et dit que les enfants se fabriquent quand les parents font l'amour, parce que c'est sa mère qui lui a dit. Cette théorie énerve Pina. D'abord parce qu'elle est très gnan-gnan, et ensuite parce que ça voudrait dire que, vu qu'ils ont eu quatre enfants, les parents d'Ana s'aimaient plus que les siens, qui n'ont eu qu'elle, comme s'ils n'avaient plus assez d'amour à faire.
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