Le voici, le deuxième épisode de notre série Dans Les Pages avec le grand romancier et journaliste Sorj Chalandon.
Merci à lui d'être venu nous parler de ses livres préférés, de G. Simenon, de F. Aubenas, De W.B. Yeats, d'Anouilh et de J. Vallès.
Tous les livres sont disponibles à la librairie et "l'enragé", le dernier roman de Sorj Chalandon est édité @editionsgrasset7893!
Bon épisode !
Arthur Scanu à la réalisation au montage et à la prise de son et Antoine Daviaud au mastering
Jean Anouilh/5
74 notes
Résumé :
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire de poissons rouges ? - Vous savez ça ? - Nous savons tout. - C'est un détail qui m'a poursuivi toute ma vie. J'avais huit ans, l'âge de Toto. Un jour j'ai pissé dans un bocal de poissons rouges appartenant à ma grand-mère. - Pourquoi ? - Parce que cela me faisait envie sans doute. - Vous n'avez pas d'autre explication à donner ? - Non. Elle me paraît suffisante. - Votre réponse vient d'être notée. Elle pèsera lourd sur votre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9)
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« TOTO
Tu as déjà fait pipi sur la robe d'une bonne femme pendant qu'elle prenait le thé ?
ANTOINE
Non. C'est une idée qui ne m'est pas venue. Mais quand j'avais ton âge, j'ai fait pipi dans le bocal de poissons rouges de ma grand-mère. »
Une pièce surprenante par le jeu de combinaisons temporelles qui imprime tout le long de la trame et donne une vision de la vie d'Antoine de Saint-Flour, auteur dramatique, sous des angles intéressants, permettant au lecteur de mieux comprendre son tempérament.
« Un gentilhomme, Toto, doit toujours se laisser un peu rouler. Jusqu'à l'honneur de l'homme mais pas plus loin. »
Une jolie confusion qui donne aussi à rire entre des thèmes assez durs. J'ai donc pu souffler avec la fin de la pièce qui met le père et le fils en présence.
« ANTOINE, indigné, sans trop de conviction.
Toto ! Pourquoi as-tu fait ça ?
TOTO
Parce que j'en avais envie. »
Tel père, tel fils....
Tu as déjà fait pipi sur la robe d'une bonne femme pendant qu'elle prenait le thé ?
ANTOINE
Non. C'est une idée qui ne m'est pas venue. Mais quand j'avais ton âge, j'ai fait pipi dans le bocal de poissons rouges de ma grand-mère. »
Une pièce surprenante par le jeu de combinaisons temporelles qui imprime tout le long de la trame et donne une vision de la vie d'Antoine de Saint-Flour, auteur dramatique, sous des angles intéressants, permettant au lecteur de mieux comprendre son tempérament.
« Un gentilhomme, Toto, doit toujours se laisser un peu rouler. Jusqu'à l'honneur de l'homme mais pas plus loin. »
Une jolie confusion qui donne aussi à rire entre des thèmes assez durs. J'ai donc pu souffler avec la fin de la pièce qui met le père et le fils en présence.
« ANTOINE, indigné, sans trop de conviction.
Toto ! Pourquoi as-tu fait ça ?
TOTO
Parce que j'en avais envie. »
Tel père, tel fils....
« Les poissons rouges ou mon père ce héros » a été représentée pour la première fois le 21 janvier 1970 au Théâtre de l'oeuvre, avec Jean-Pierre Marielle et Michel Galabru, pour ne citer que les plus célèbres… Une comédie grinçante ...
Antoine de St Flour auteur dramatique contesté, marie sa fille, « enceinte après sa première surprise-partie... », à un imbécile.
On retrouve le même Antoine quelques années plus tôt avec un copain, La Surette, en train de pédaler sur les routes pour visiter les châteaux de la Loire.
Une troisième époque de la vie d'Antoine s'invite au gré des situations : Antoine, huit ans, a pissé dans le bocal à poissons rouges de sa grand-mère… Remords…
Une pièce grinçante où Jean Anouilh règle ses comptes, des dialogues tirés au cordeau, des époques qui s'entrechoquent, un thème récurrent de l'impossibilité de communiquer… le tout sur fond d'après-guerre de 39-40 ; des fantômes… Une pièce grinçante et pessimiste, certes, mais tellement drôle aux yeux de ceux qui ne rechignent pas à l'autodérision.
Antoine de St Flour auteur dramatique contesté, marie sa fille, « enceinte après sa première surprise-partie... », à un imbécile.
On retrouve le même Antoine quelques années plus tôt avec un copain, La Surette, en train de pédaler sur les routes pour visiter les châteaux de la Loire.
Une troisième époque de la vie d'Antoine s'invite au gré des situations : Antoine, huit ans, a pissé dans le bocal à poissons rouges de sa grand-mère… Remords…
Une pièce grinçante où Jean Anouilh règle ses comptes, des dialogues tirés au cordeau, des époques qui s'entrechoquent, un thème récurrent de l'impossibilité de communiquer… le tout sur fond d'après-guerre de 39-40 ; des fantômes… Une pièce grinçante et pessimiste, certes, mais tellement drôle aux yeux de ceux qui ne rechignent pas à l'autodérision.
La scène se passe en Bretagne, au bord de la mer, le 14 juillet 1960 et dans la tête de l'auteur.
Cette pièce où Anouilh se joue des rapports humains et des sentiments a été représentée pour la première fois en 1970 au théâtre de l'oeuvre avec Jean-Pierre Marielle, Yvonne Clech, Michel Galabru et toute une pléiade d'excellents acteurs.
Difficile de se consoler de n'avoir pas été là, si ce n'est en lisant l'excellent texte de cette pièce qui parle surtout d'amitié, mais pas seulement et qui, un peu oubliée, n'en reste pas moins une grande réussite d'Anouilh.
Cette pièce où Anouilh se joue des rapports humains et des sentiments a été représentée pour la première fois en 1970 au théâtre de l'oeuvre avec Jean-Pierre Marielle, Yvonne Clech, Michel Galabru et toute une pléiade d'excellents acteurs.
Difficile de se consoler de n'avoir pas été là, si ce n'est en lisant l'excellent texte de cette pièce qui parle surtout d'amitié, mais pas seulement et qui, un peu oubliée, n'en reste pas moins une grande réussite d'Anouilh.
Voici une pièce caustique et ironique, mais combien savoureuse. Avec le grain de folie propre à Anouilh. Relations de couple sur un pur style de comédie, mais bien grinçante.
Personnellement, cela m'amuse. Une fois de temps en temps. A dose homéopathique.
Personnellement, cela m'amuse. Une fois de temps en temps. A dose homéopathique.
"Le sexe féminin est un abîme ignoble... Dans ce petit pays je suis obligé de faire de la médecine générale, mais ma spécialité est la gynécologie... Cela vous guérit, croyez-moi, cher Monsieur. Si tous les hommes étaient gynécologues, il y aurait beaucoup moins de crimes passionnels !" (Acte 1).
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Les poissons rouges ou Mon père, ce héros a été représenté pour la première fois à Paris le 21 janvier 1970 au Théâtre de l'oeuvre, dans une mise en scène de l'auteur et de Roland Piétri, dans des décors et des costumes de Jean-Denis Malclès, avec par ordre d'entrée en scène : Jean-Pierre Marielle, Marcelle Arnold, Yvonne Clech, Michel Galabru, Claude Stermann, Madeleine Barbulée, Edith Perret, Nicole Vassel, Gilberte Géniat, Marie-Claire Chantraine, Pascal Mazzotti, Lyne Chardonnet.
La scène est en Bretagne, au bord de la mer,
le 14 juillet 1960 et dans la tête de l'auteur
Un décor vague, ou peut-être le plateau nu. Il n'y a que des meubles et deux grands paravents qui servent pour les entrées et les sorties.
Antoine est en scène, accroupi ; il fait quelque-chose, on ne sait trop quoi, on dirait qu'il joue avec un meccano.
C'est un homme d'une quarantaine d'années, vêtu normalement, il a seulement le col Danton de sa chemise ouvert et un insolite petit béret marin sur la tête.
Entre la grand-mère en costume ancien
La grand-mère, insidieuse.
- Bien sûr, tu traînes ! As-tu fait tes devoirs ?...
(lever de rideau de l'édition parue chez "Folio" en 1978)
La scène est en Bretagne, au bord de la mer,
le 14 juillet 1960 et dans la tête de l'auteur
Un décor vague, ou peut-être le plateau nu. Il n'y a que des meubles et deux grands paravents qui servent pour les entrées et les sorties.
Antoine est en scène, accroupi ; il fait quelque-chose, on ne sait trop quoi, on dirait qu'il joue avec un meccano.
C'est un homme d'une quarantaine d'années, vêtu normalement, il a seulement le col Danton de sa chemise ouvert et un insolite petit béret marin sur la tête.
Entre la grand-mère en costume ancien
La grand-mère, insidieuse.
- Bien sûr, tu traînes ! As-tu fait tes devoirs ?...
(lever de rideau de l'édition parue chez "Folio" en 1978)
CHARLOTTE : On marie ta fille dans trois semaines et toi, tu lis ?
ANTOINE : Oui.
CHARLOTTE : Qu'est-ce que tu lis ?
ANTOINE : Le code civil. Au chapitre des divorces. J'étudie les moyens de la tirer de là l'année prochaine.
CHARLOTTE : Tu es un monstre ! Ces enfants s'aiment !
ANTOINE : C'est ce qui me fait peur. Nous nous aimions nous aussi.
ANTOINE : Oui.
CHARLOTTE : Qu'est-ce que tu lis ?
ANTOINE : Le code civil. Au chapitre des divorces. J'étudie les moyens de la tirer de là l'année prochaine.
CHARLOTTE : Tu es un monstre ! Ces enfants s'aiment !
ANTOINE : C'est ce qui me fait peur. Nous nous aimions nous aussi.
Remarque, la mort, même par bronchite, personne ne comprend - jamais. On ne veut pas ! C'est humain. Ça ne devrait arriver qu'aux autres, s'il y avait une justice.
Regardez-moi bien, belle-maman. Ce n'est peut-être pas très beau, mais c'est ressemblant : C'est moi ! Antoine de Saint-Flour. Et il faut me prendre comme je suis. Je l'ai bien fait moi ! Et croyez que cela n'a pas été facile.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire de poissons rouges ?
- Vous savez ça ?
- Nous savons tout.
- C'est un détail qui m'a poursuivi toute ma vie. J'avais huit ans, l'âge de Toto. Un jour j'ai pissé dans un bocal de poissons rouges appartenant à ma grand-mère.
- Pourquoi ?
- Parce ce que cela me faisait envie sans doute.
- Vous n'avez pas d'autre explication à donner ?
- Non. Elle me paraît suffisante.
- Votre réponse vient d'être notée. Elle pèsera lourd sur votre cas.
- Vous savez ça ?
- Nous savons tout.
- C'est un détail qui m'a poursuivi toute ma vie. J'avais huit ans, l'âge de Toto. Un jour j'ai pissé dans un bocal de poissons rouges appartenant à ma grand-mère.
- Pourquoi ?
- Parce ce que cela me faisait envie sans doute.
- Vous n'avez pas d'autre explication à donner ?
- Non. Elle me paraît suffisante.
- Votre réponse vient d'être notée. Elle pèsera lourd sur votre cas.
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