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Sylvie Le Bon de Beauvoir (Autre)
EAN : 9791031902746
L'Herne (03/06/2020)
4.1/5   116 notes
Résumé :
Ecrite en 1954, cette nouvelle d'inspiration autobiographique raconte l'amitié intense entre Sylvie et Andrée, dite Zaza. Les deux filles se sont connues et appréciées dès leur première rencontre sur les bancs de l'école et ne se sont plus quittées jusqu'à la mort d'Andrée.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Un texte totalement bouleversant , qui nous laisse pantelants !

Une lecture essentielle pour avoir un autre regard sur Simone de Beauvoir, ainsi que sur sa carrière ultérieure d'écrivain et de philosophe . Ce roman autobiographique narre une intense histoire d'amitié d'enfance et de- Jeunesse entre Sylvie [Simone] et Andrée [Zaza ]… qui se finira tragiquement et changera sûrement en profondeur l'existence de notre « future » philosophe !

Un roman émotionnellement intense de deux petites fillettes faisant connaissance vers l'âge de 10 ans, de milieux différents, mais tous deux, traditionnels, corsetés par les conventions, et codes très rigides des catholiques…Des cadres mortifères et sournois, débordant de règles et d'interdictions surtout dans la famille de Zaza !

Les petites filles , même devenues inséparables ne cesseront de se vouvoyer…
La bourgeoisie, les conventions et préjugés sociaux… certaines petites phrases en disent long des critères d'une époque [années 1920-1930 ] et de certaines classes sociales, en France : l'argent, la situation professionnelle, et la gloire d'avoir de nombreux enfants ?!!!

« Maman se renseigna auprès de ces demoiselles. Les parents d'Andrée n'avaient n'avaient avec les Gallard de l'oncle Jacques que des liens très vagues, mais c'était des gens tout à fait bien. M. Gallard sortait de Polytechnique, il avait une belle situation chez Citroën, et il présidait la Ligue des pères de famille nombreuses. (p. 31)”

Une Amitié entière, qui aura sûrement aidé, soutenu Zaza, largement embelli l'enfance , l'adolescence et l'entrée dans la vie adulte, des deux « demoiselles »… qui toutefois, ne sauvera pas Zaza, de son milieu toxique et mortifère…[***curieusement, je ne peux m'empêcher de songer à une autre personnalité ; mort si prématurément, empoisonné à petit feu par un milieu social sournois et rigidifié à l'extrême ; je souhaitais nommer Fritz Zorn ], avec son "Mars" ]

***Voir le billet fort percutant de l'amie Atos avec cette question finale à laquelle j'adhère complètement : « Oui, la question est posée : Beauvoir aurait-elle existé sans la mort de Zaza ? «

Comme le dit encore si justement atos, ce texte est précieux à plus d'un titre dont celui de nous offrir un côté moins froid, moins distant de Simone de Beauvoir. Je vais m'empresser de relire les « Mémoires d'une jeune fille rangée », avec , cette fois, un oeil différent et averti…

Merci aux éditions de L'Herne ainsi qu'à Sylvie le Bon de Beauvoir, d'avoir permis cette publication précieuse à plus d'au titre : le premier : par cet hommage d'Amitié, une réparation infime mais combien essentielle , du sacrifice d'une très jeune femme sur l'autel de la religion, et du monde des « trop-bien pensants ! »….
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Ce court roman, très autobiographique, évoque l'amitié passionnée entre Simone de Beauvoir et son amie d'enfance, Elisabeth Lecoin ("Zaza") et dénommée ici Andrée.
Une amitié qui se terminera tragiquement puisque Zaza disparaîtra à l'âge de 21 ans, d'une encéphalite virale.

Cette amitié a été déterminante dans la construction de la personnalité de Simone de Beauvoir. Néanmoins la célèbre auteure avait renoncé à publier ce récit qu'elle jugeait trop intimiste et c'est grâce à sa fille adoptive, Sylvie le Bon de Beauvoir que nous pouvons lire maintenant ce récit qui a été mis de côté pendant plus de 60 ans!!

Le livre a été écrit en 1954, soit cinq ans après la parution du "Deuxième Sexe". Andrée/Zaza est une jeune femme affranchie qui va influencer Simone. Elle a déjà des idées précises sur ce que devrait être la place des femmes dans la société.
Simone de Beauvoir raconte sa rencontre avec Andrée. Très vite une amitié teintée d'émulation se forge entre elles. Elles se disputent les meilleures places.
Le collège Adélaïde dont il est question correspond en fait au cours Désir, rue Jacob, où étaient scolarisées les deux amies.

Zaza représente une figure féministe, à une époque où, dans les familles "comme il faut", le devoir d'une fille était de se renoncer et s'adapter. Ce ne sera pas le cas de Zaza.
Zaza qui fera l'objet de répression face à un premier amour qui n'est pas du goût de ses parents.
Ce roman a un charme nostalgique puissant.
On pénètre dans l'intimité de deux jeunes filles qui s'éveillent à la vie et se posent des questions essentielles: l'amour, l'éducation, la vie sociale...
C'est une autre Simone de Beauvoir que l'on découvre ici, moins "militante", plus intime, sentimentale.
Très beau portrait de deux femmes, dont l'une connaîtra une fin tragique.

J'ai particulièrement aimé les lettres que s'échangent les amies: le style est magnifique, délicat. On se vouvoie, on se salue avec beaucoup d'élégance.
Un beau récit plein de tendresse et d'authenticité.
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«  Ensemble nous avions lutté contre le destin fangeux qui nous guettait et j'ai pensé longtemps que j'avais payé ma liberté de sa mort ». Ainsi, par ces mots, se termine « les mémoires d'une jeune fille rangée ». Et comme le rappelle Sylvie le Bon de Beauvoir dans l'introduction à cette nouvelle, : « chacune des quatre parties des Mémoires d'une jeune fille rangée se termine par les mots suivants : « Zaza », « raconterais », « la mort », « sa mort ».
Histoire d'un amour, d'une amitié, d'une sororité, de deux destins.
Histoire tragique qui donne au parcours de Simone de Beauvoir encore plus de poids.
Cette nouvelle révèle un côté peut être plus intime, moins froid de Simone de Beauvoir.
Oui, la question est posée : Beauvoir aurait-elle existé sans la mort de Zaza ?
Astrid Shriqui Garain
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Roman de jeunesse qui met en scène l 'amitié forte et exclusive de deux jeunes filles de bonne famille.
Sylvie et Andrée se rencontrent à l'âge de 9 ans, à l'école primaire. Sylvie est immédiatement fascinée par Andrée dont elle sent la singularité.
Les deux jeunes filles ont chacune le désir de secouer le carcan d'une éducation classique qui les relègue dans des rôles secondaires et entrave leurs désirs.
C'est Sylvie qui raconte : on sent son admiration pour la liberté manifestée par son amie dans son rapport aux adultes.
André connaît à l'adolescence des amours contrariées, avec un vague cousin ( Bernard) dont on la séparera. Plus tard Elle sera en proie à des tourments intérieurs, en particulier parce qu'elle n' arrive pas à se délivrer des influences de sa mère et de la religion.
A l'âge de 21 ans, Andrée va traverser une crise douloureuse : ses parents veulent l'envoyer en Angleterre pour l'éloigner de son amoureux., jeune étudiant en philosophie.
Il est en effet inconcevable qu'elle puisse vivre librement cette relation, a moins qu'elle ne se fiance. Or, le jeune homme n'est pas prêt à s'engager. Andrée semble consentir à cet éloignement mais , atteinte brutalement d'une encéphalite virale, elle meurt en quelques jours.
Ce roman est tiré d'une histoire vraie .Sylvie est Simone et Andrée son amie Zaza ( Elisabeth Lacoin ) Il rend compte de la force d'une amitié et d'un destin tragique qui ont certainement influencé Simone de Beauvoir dans la construction de sa personnalité.
Cette publication à 60 ans de distance est un très intéressant éclairage rétrospectif sur une époque et a le mérite aussi d'honorer la mémoire de Zaza, l'amie si chère.
L'écriture de Simone de Beauvoir fait revivre l'époque, ses moeurs , ses contraintes. le livre court est agrémenté de photos des deux jeunes filles , et de lettres échangées entre elles dont la qualité littéraire est délicieuse.
Cette histoire est touchante, elle nous parle avant l'heure de "sororité" , elle permet aussi de lire en filigrane que Sylvie éprouve pour André un véritable sentiment amoureux. Simone de Beauvoir livre ici quelque chose d' intime qui tranche avec la froideur qui a pu gêner certaines de ses admiratrices .
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Les Inséparables, roman inédit de Simone de Beauvoir publié récemment par sa fille adoptive Sylvie le Bon. Un récit court qui nous transporte pourtant vers deux destins croisés. Histoire d'amour ou histoire d'amitié ? Force incongrue de l'écriture, raconter quelqu'un, raconter le vécu, la beauté, le mysticisme, par les mots tuer la mort et s'emparer des souvenirs. Peindre une toile en y ajoutant des couleurs, une époque, un cadre et des photographies.
Dire pour ne pas oublier. Dire pour se confesser. Dire pour reconstruire.
Ce petit livre retrace la rencontre et le lien puissant entre Simone de Beauvoir et son amie Zaza.
Parle également d'un milieu, d'une condition difficile, de la contrainte familiale et de la liberté du coeur. Cela vient à mon sens prolonger Mémoires d'une jeune fille rangée, et nous amène au commencement de Simone de Beauvoir, nous invite à revenir en arrière à regarder sa jeunesse et à comprendre comment s'élabore doucement et violement la fragmentation de son être.
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critiques presse (1)
LaPresse
09 novembre 2020
Pour sa valeur historique, et parce qu’on voit déjà poindre les réflexions d’une féministe qui va bouleverser la pensée occidentale, il fallait absolument le publier. Et si on s’intéresse le moindrement aux écrits de la grande Simone, eh bien, il faut le lire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Gagnepan, 3 septembre 1927

Ma chère Simone,

(...)Dernièrement, à Haubardin, on a organisé une grande excursion avec des amis dans le Pays Basque; j'avais un tel besoin de solitude à ce moment-là, une telle impossibilité de m'amuser que je me suis donné un bon coup de hache sur le pied pour échapper à cette expédition. J'en ai eu pour huit jours de chaise longue et de phrases apitoyées ainsi que d'exclamations sur mon imprudence et ma maladresse, mais j'ai eu au moins un peu de solitude et le droit de ne pas parler et de ne pas m'amuser. (...) ---Zaza
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Nous passâmes tristement devant le café de La Rotonde qui venait de s'ouvrir bruyamment au-dessous de notre appartement et qui était, disait papa, un repaire de défaitistes; le mot m'intriguait:" Ce sont des gens qui croient à la défaite de la France", m'expliquait papa."On devrait tous les fusiller." Je ne comprenais pas. On ne fait pas exprès de croire ce qu'on croit : peut-on être puni parce que certaines idées vous viennent dans la tête ? (...)
Je n'essayai pas d'interroger maman: elle répondait toujours les mêmes choses que papa. (p. 25)
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Je me félicitais souvent, égoïstement, que les bolcheviks et la méchanceté de la vie eussent ruiné mon père: j'étais obligée de travailler, les problèmes qui tourmentaient Andrée ne me concernaient pas.
-C'est vraiment impossible qu'on vous laisse préparer l'agrégation ?
-Impossible ! dit Andrée. (...)
-Et votre mère essaiera de vous marier ?
Andrée eut un petit rire :
-Je crois que ça a déjà commencé, il y a un petit polytechnicien qui m'interroge méthodiquement sur mes goûts. Je lui ai dit que je rêvais de caviar, de maisons de couture, de boîtes de nuit et que mon type d'homme c'est Louis Jouvet.
- il vous a crue ?
-En tout cas il a paru inquiet. (p. 98)
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(...) la tête dans les mains, Andrée parlait à Dieu: avec quels mots ? Elle ne devait pas avoir avec lui des rapports simples; j'étais sûre d'une chose: elle n'arrivait pas à se convaincre qu'il fût bon; pourtant, elle ne voulait pas lui déplaire et elle essayait de l'aimer: les choses auraient plus simples si comme moi elle avait perdu la foi dès que sa foi avait perdu sa naïveté. Je suivis des yeux les jumelles; elles étaient affairées et importantes; à leur âge, c'est un jeu très amusant, la religion. (p. 126)
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Beaucoup de ses opinions étaient subversives, mais vu son jeune âge, ces demoiselles lui pardonnaient. "Cette enfant a de la personnalité", disait-on au collège. Andrée rattrapait rapidement son retard, je la battais de justesse aux compositions et elle eut l'honneur de recopier deux de ses rédactions sur le livre d'or.
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Vous connaissez Simone de Beauvoir, mais peut-être pas sa soeur Hélène. Pourtant, cette artiste peintre s'est elle aussi engagée pour la cause des femmes.
#feminisme #simonedebeauvoir #cultureprime
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