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EAN : 9782253099956
244 pages
Le Livre de Poche (30/04/1999)
3.87/5   43 notes
Résumé :
C'est presque par hasard que Philippe Mestre s'est arrêté à Sousceyrac, dans les montagnes du Ségala, où il a passé quelques vacances d'enfant. Plus rien ne l'y attache, sinon le vague souvenir d'une tante, brouillée avec la famille.
Mais bien des mystères se cachent sous l'apparente paix de l'austère petite ville aux hivers rudes, parmi ces montagnards pauvres, durs au travail, âpres au gain. D'où provenait la fortune tardive de la tante Ernestine, dont Phil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le déjeuner de Sousceyrac, publié en 1931, roman anthropologique social et culturel, est pour Pierre Benoit l'occasion d'une plongée sans filet dans le Ségala une région de la France profonde coincée entre Figeac et Brives..
Philippe Mestre et son ami Jean remontent sur Paris. Un moteur qui défaille, les force à s'arrêter à Sousceyrac, une petite ville de cette région où Philippe a passé des vacances enfant, sa grand-mère y habitait. Lui vient l'envie de se renseigner sur sa tante Ernestine, la soeur ainée de sa mère. Quand il apprend qu'elle est décédée riche à millions et que lui, le neveu, n'a pas été averti la curiosité le saisit. Y a t'il eu détournement d'héritage et si oui par qui, comment ?..
Un roman aux multiples saveurs plein d'enseignement sur la nature humaine. Un roman que François Mauriac aurait pu signer et fort loin de l'atmosphère onirique de l'Atlandide. Un roman découvert grâce au challenge solidaire. Un roman qui vaut le détour.
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Avec ce roman, Pierre Benoit délaisse les contrées lointaines et nous ramène en France, dans notre province profonde, comme il l'avait fait auparavant avec quelques romans forts (« Mademoiselle de la Ferté », « Alberte ») où l'intrigue tient moins à l'aventure et au mystère, qu'aux ténébreux méandres de la psychologie (provinciale ou pas), et aux tergiversations, et parfois errements de l'âme humaine.
Pierre Benoit, né à Albi (Tarn), avait une passion pour le pays lotois (limitrophe), où il aimait, entre deux voyages, venir se ressourcer, il avait élu résidence à Saint-Céré (à l'Hôtel Tourcoing), et il y a écrit plusieurs de ses romans, notamment ce que l'on a qualifié de « trilogie quercynoise » : « Alberte », dont l'action se situe à Mauriac, dans le Cantal voisin, « le Déjeuner de Sousceyrac » » qui se passe à Sousceyrac (Lot) à 16 km de Saint-Céré, et « Lunegarde » dans le village éponyme à 34 km de Saint-Céré.
Philippe Mestre, « remontant » à Paris, s'arrête pour déjeuner à Sousceyrac, petite ville du Lot, où jadis, enfant, il a passé quelques vacances. Il apprend incidemment le décès d'une vieille tante, Ernestine, brouillée depuis longtemps avec sa famille. Quelle n'est pas sa stupéfaction quand il apprend que la vieille dame, que l'on croyait sans le sou, était en fait richissime et qu'elle a légué sa fortune à un marchand de bois qui lui aurait rendu service dans le passé. Philippe décide de rester pour en savoir plus. C'est ainsi qu'il fait connaissance du fils de l'héritier, Léonce Cajarc, et de son épouse Armande, qui ne le laisse pas indifférent. L'enquête, rondement menée, débouche bien évidemment sur une captation d'héritage… Que va faire Philippe ?
Il y a deux Pierre Benoit : celui des romans d'aventures et de mystère (« L'Atlantide », « Koenigsmark », etc.), et celui des romans intimistes. Tous les deux sont aussi intéressants, grâce notamment à une écriture fluide, élégante et très agréable. Mais les sujets traités sont très différents. Si les romans « exotiques » sont, quoique passionnants, assez prévisibles (intrigues qui se ressemblent, personnages stéréotypés, cocktail sans surprise d'action et de mystère), les romans « régionaux », plus intimistes, sont absolument captivants par le compte rendu minutieux de la vie de province, avec ses secrets, ses non-dits, ses mesquineries, parfois ses malversations ou même ses crimes ; également par le portrait psychologique de personnages à la fois familiers et exceptionnels, où le poids des traditions et des coutumes fait perdurer des situations qui tôt ou tard peuvent devenir tragiques. Ce Pierre Benoit-là, on pourrait le relier à un René Bazin ou un Henry Bordeaux, mieux encore à un François Mauriac.
Comme la plupart des romans écrits à cette époque, il faut replacer l'histoire dans son contexte : les mentalités ont évolué, les lois aussi. Les successions aujourd'hui sont mieux encadrées (en principe) et une captation d'héritage comme celle décrite ici est difficilement pensable de nos jours… Ce point assuré, « le déjeuner de Sousceyrac » reste une très agréable lecture.
Il faut lire Pierre Benoit pour les histoires qu'il raconte, toujours passionnantes et riches de contenu, mais aussi pour sa langue, une des plus belle de cette époque, raffinée et recherchée, et en même temps d'une grande facilité de lecture, d'une fluidité rare, d'une belle puissance d'évocation, capable d'éveiller chez le lecteur les sentiments les plus divers, de l'antipathie la plus profonde à l'empathie la plus généreuse et spontanée avec ces personnages qu'on n'oubliera pas de sitôt.
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Déçu par une fin ‘tirée par les cheveux' qui m'a laissé un goût amer de roman de gare. Et ce, malgré les quelques remarques justes qui parsèment l'ouvrage, ainsi qu'un français souvent choisi.
De plus, l'auteur qui a fait des études de droit, est familier avec certains arcanes de ce domaine. Et en fait profiter son lecteur.
On imagine mal aujourd'hui, un héritier floué d'une belle succession, y renoncer définitivement en raison d'une aventure sans avenir. Fortune, qui, il est vrai dans notre régime politique actuel n'aurait jamais vu le jour. L'Etat français s'accaparant la majeure partie des plus-values réalisées dans une vente immobilière après succession dans un délai de 20 ans. Sa mère étant décédée en 1901 et la vente du terrain avec très forte plus-value en 1918, Mlle Lauzès n'aurait eu que des miettes. Et l'investissement dans l'affaire qui l'a rendue riche devenu impossible. En outre, celle-ci n'ayant pas d'héritier direct, l'Etat français aurait encore confisqué après son décès la moitié de ses miettes…Ceci dit au passage, seul, un régime communiste qui ne dit pas son nom peut bafouer autant le droit de propriété…
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Et voilà, pour le challenge solidaire 2021, j'ai choisi ce déjeuner à Sousceyrac.
Immersion dans la campagne profonde du Lot, sur fond de spoliation d'héritage dans les années 1930.
Le héros et son pote font une halte, lors de leur retour de vacances, dans le village d'où celui-ci est originaire, et là, ça va déraper quand il apprend que sa tante est morte millionnaire.
Je me suis bien amusée à lire ce roman qui réserve des surprises sur la nature humaine et les moeurs de l'époque.
Lecture bien sympa, qui m'a permis de découvrir Pierre Benoît que je n'avais jamais lu.
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A lire et à relire car absolument passionnant : l'intrigue est rondement menée et on en vient presque à regretter la fin, que l'on aurait aimée plus "enlevée". le style en fait le plus agréable des romans de PB. Un roman sur les vicissitudes du destin et les noirs secrets de la campagne ...
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Philippe appartenait à cette espèce d’homme – de plus en plus rare, paraît-il – sans cesse disposés à accorder une influence prépondérante à la première aventure passionnelle qui fait mine de se présenter, à lui consentir une hypothèque générale sur leur existence. Combien de fois n’avait-il pas souhaité suivre au bout du monde la passante entrevue une minute dans un hall d’hôtel, à la table d’un wagon-restaurant ! Il se serait juré que, sans elle, la vie lui était désormais impossible. Ses pieds, ses mains, se glaçaient. Il en avait des battements dans les artères, dans les tempes. Seule, la médiocrité des moyens dont il disposait l’avait protégé jusqu’à présent contre ce délicieux vertige. Il faut au moins les trois bourses d’or de Rolla pour se permettre ce genre de plaisanterie. Sans argent, sans loisirs, il n’est guère de Lovelace, ou de Maxime de Trailles. Et Dante lui-même, sur le pont florentin, n’eût peut-être pas rencontré Béatrice, s’il avait été astreint, dans un bureau, à un nombre déterminé d’heures de présence.
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Armande considérait son père [le notaire vient d’avouer sa pire malversation] avec stupeur, mais sans hostilité. Les femmes ne peuvent se défendre d’un certain faible pour les actes qui sortent de l’ordinaire, par quelque porte que ce soit. On a cru, trente années durant, avoir affaire à un bourgeois banal et timoré, et l’on s’aperçoit soudain que l’on se trouve en présence d’une manière de héros, de quelqu’un en tout cas qui n’a pas craint de risquer tout ensemble son honneur et sa liberté.
(p. 204-205)
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Le capital des uns me servait à régler les intérêts des autres. [Le notaire détaille ses exploits. Ici c’est le mécanisme d’une pyramide de Ponzi ; Bernard Madoff n’a rien inventé]
(p. 211)
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« j’ai employé votre argent, ainsi qu’il était convenu, de la façon que j’ai jugée la plus profitable. Je vous remets le bordereau qui fait foi de l’opération. Celle-ci a été mauvaise. Je le regrette, mais qu’y puis-je ? »
(p. 210-211)
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Elle [Mlle Lauzès devenue riche] s’immisçait dans la moindre de leurs affaires, donnant à tout bout de champ des conseils qui ressemblaient à des ordres, se fâchant quand on ne les suivait pas, éclatant en colères saugrenues au cours desquelles elle servait à chacun ses plus dures vérités.
(p. 152)
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Videos de Pierre Benoit (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Benoit
Pierre Benoit, un auteur majeur à redecouvrir .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/pierre-benoit-un-auteur-majeur-a-redecouvrir-375.htmlDe 1918 à 1962, il fut un auteur incontournable et a vendu des millions de livres dans le monde entier. Mais qui se souvient de Pierre Benoît ?50 ans après sa mort, dans sa maison des Landes, redécouvrez l?auteur de «L?Atlantide » et « Koenigsmark ».
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