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EAN : 9782226465252
312 pages
Albin Michel (28/09/2022)
3.44/5   31 notes
Résumé :
Un été incandescent dans la vie de la future Gisèle Halimi.

Juillet 1945. Chaque matin, sous un soleil brûlant, Gisèle piétine devant la Résidence générale de Tunis, déterminée à obtenir le papier qui lui donnera des ailes : un ordre de mission avec Paris pour horizon. Car Gisèle veut étudier à la Sorbonne et devenir avocate. Elle veut lutter contre l'injustice, elle veut se battre pour le droit des femmes - deux combats qui s'enracinent dans son enfa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Gisèle a grandi dans une famille juive à Tunis avec ses parents Fritna et Edouard, sa petite soeur Gaby et son petit frère Henri ; son frère aîné, Marcelo, entré dans la résistance, a été arrêté puis déporté en camp de concentration en 1943. En 1945, elle rêve de décrocher un ordre de mission pour aller en métropole chercher son frère et ainsi entamer des études de droit à la Sorbonne.


“Née en 1976, Maïa Brami est écrivain, journaliste freelance, photographe et elle dirige des ateliers d'écriture. Son travail tourne autour de trois axes : le monde de l'enfance, les femmes et la musique classique.

Depuis 1998, elle défend les couleurs de la littérature jeunesse dans la presse (chef de rubrique à Page des Libraires), à la radio (RCF) à la télé (I-télé) et sur le net. (...)

Depuis quinze ans, elle mène des ateliers d'écriture en milieu scolaire, associatif, en bibliothèque et collabore depuis 2008 avec l'équipe pédagogique du Mémorial de la Shoah, avec qui elle a développé deux ateliers - Les mots à l'oreille et Les voix de Terezin - qui allient histoire, écriture et musicologie.

De 2013 à 2015, elle a été vice-présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs de jeunesse”. - source : site de l'autrice MaiaBrami.fr -


Elle publie en 2000 son premier roman adolescent Vis ta vie Nina chez Grasset jeunesse dans lequel l'héroïne, Nina vit en Israël, elle rend visite à sa grand-mère dans un kibboutz au nord du pays. Cette dernière est brutalement hospitalisée, Nina trouve par hasard un journal que sa grand-mère a tenu en 1934 en Autriche. le roman a reçu le prix Chronos en 2000. Elle publie ensuite Les pères aussi ont leurs secrets en 2002, Ne me parlez plus de Noël ! en 2005, Serpent à lunettes en 2006, En rentrant de l'école en 2006, Les princes charmants n'existent pas en 2014, Même les stars aiment les sardines à l'huile en 2015.

Récemment, elle a participé à la collection érotique pour adolescents de Thierry Magnier dans la collection L'ardeur avec Toute à vous en 2020 dans lequel Stella fantasme sur son voisin d'en face depuis qu'elle l'a vu ôter son tee-shirt. Elle lui écrit des lettres enflammées bien qu'elle ignore tout de lui et qu'elle ne les lui envoie pas. Elle invente une multitude de scénarios drôles et pertinents sur les hommes et les femmes, le désir et le sexe.


Litt' est la collection de romans adolescents d'Albin Michel depuis 2015. Depuis 2018, une sous-collection Litt' Destins propose des récits de vie, des romans biographiques de personnages inspirants pour la jeunesse : Simone Veil avec Rester debout de Fabrice Colin en 2018, Mohammed Ali avec Cassius de Catherine Locandro en 2019, Marilyn Monroe avec Shooting Star de Fabrice Colin en 2019, Katherine Johnson avec Combien de pas jusqu'à la Lune ? de Carole Trebor en 2019, Rosa Bonheur avec Rosa Bonheur, l'audacieuse de Natacha Henry en 2020, Booker T. Washington avec le chemin de la liberté de Jennifer D. Richard en 2021 et Michelle et Barack Obama avec Michelle et Barack : destins croisés de Fabrice Colin en 2021.


Maia Brami met en scène Gisèle Halimi en 1945 à Tunis alors que celle-ci a dix-huit ans et organise son départ pour la métropole. Durant ces quelques jours précédant son départ et sa nouvelle vie à Paris loin de sa famille, l'héroïne raconte les mille souvenirs de son enfance et de sa jeunesse. Maia Brami crée ainsi un kaléidoscope sensuel d'images de la vie quotidienne à Tunis a la fin des années 1930 et durant la seconde guerre mondiale. Elle nous emmène dans un monde multiculturel fascinant dans lequel de nombreuses communautés vivaient ensemble en Tunisie rassemblées sur ce territoire au fil de l'histoire. Elle développe des descriptions des quartiers de Tunis et de leur vie quotidienne colorée et bruyante.

Maia Brami reconstitue d'après les textes de Gisèle Halimi la vie de la famille Taieb dans laquelle Gisèle a grandi, une famille juive de la petite bourgeoisie avec un père ouvert et aimant et une mère pétrie de religion. La place de la femme, la subordination des femmes au monde des hommes sont au coeur du récit. Gisèle se révolte contre l'éducation de sa mère, elle est meurtrie par le manque d'amour de celle-ci et la manière dont les filles sont considérées et traitées. Tout au long du roman, la petite Gisèle puis la jeune femme se révolte, annonçant ainsi les engagements futurs de la célèbre avocate.

Ce nouveau titre de la collection Litt' destins propose donc un récit d'enfance poétique, davantage qu'un roman pour les grands adolescents. Sa forme originale de successions de souvenirs sensibles au gré de la mémoire de l'héroïne et de ses associations d'idées est exigeante et s'adresse à un public motivé.
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Un roman sur l'enfance de Gisèle Halimi, figure du féminisme en France. ⚖️👩🏻‍💼

Elle est l'unique avocate signataire du manifeste des 343. ( 𝐼𝑙 𝑟𝑒́𝑢𝑛𝑖𝑠𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑒𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑑𝑒́𝑐𝑙𝑎𝑟𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒́𝑗𝑎̀ 𝑎𝑣𝑜𝑟𝑡𝑒́ 𝑒𝑡 𝑟𝑒́𝑐𝑙𝑎𝑚𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑎𝑐𝑐𝑒̀𝑠 𝑎̀ 𝑙'𝑎𝑣𝑜𝑟𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡, 𝑞𝑢𝑖 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑟𝑒́𝑝𝑟𝑖𝑚𝑒́ 𝑒𝑛 𝐹𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒, 𝑒𝑛 1971 ).

Connue pour avoir fondé le mouvement 𝑪𝒉𝒐𝒊𝒔𝒊𝒓 𝒍𝒂 𝒄𝒂𝒖𝒔𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒇𝒆𝒎𝒎𝒆𝒔 avec Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi s'est battu contre l'injustice, jusqu'à sa mort, en 2020.

J'étais très curieuse de découvrir le passé de cette grande dame. Un roman pour y plonger me semblait une excellente idée ! Malheureusement, je n'ai pas été conquise pas « La révolte du coeur ».

J'ai eu du mal à entrer dans le roman, les sauts dans le temps étant trop fréquents : par moment l'auteure parle de Gisèle lorsqu'elle est enfant, puis soudainement de son adolescence, je m'y suis perdue.

Également, le roman s'achève au moment où la jeune femme s'envole pour Paris, lorsqu'elle commence ses études à La Sorbonne. J'aurais adoré avoir le récit de cette période qui est majeure dans l'histoire de sa carrière.

Pour autant, j'ai découvert de nombreuses petites choses sur l'avocate. Par exemple, elle a fait une grève de la faim pendant 3 jours à 8 ans, car elle en avait marre d'effectuer les taches ménagères de ses frères 😅 , elle tenait le « journal d'une mal-aimée ».
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Gisèle Taieb, qui deviendra plus tard Gisèle Halimi, a 18 ans et vit à Tunis. Éperdue de liberté, Gisèle prend comme prétexte le fait d'aller chercher son frère en France pour préparer son voyage. La jeune femme rêve de la Sorbonne, de devenir avocate. Et malgré les réticences de sa famille, de sa mère surtout, elle se donne les moyens de réussir son projet.

Le récit se déroule donc en 1945 avec parfois des retours en arrière dans l'enfance de Gisèle. La thématique est intéressante dans le sens où l'on comprend pourquoi et comment Gisèle s'est construite. Son désir de liberté et d'émancipation est bien transcrit, tout comme son engagement dans ses premiers combats pour la reconnaissance des femmes comme des égales des hommes. L'auteur, qui s'est inspirée des écrits de Gisèle Halimi, décrit également les sentiments de la jeune femme pour sa mère, le chagrin qu'elle ressent de ne pas se sentir aimée comme son frère ainé. Sa relation très proche avec sa soeur est touchante.

J'ai cependant été frustrée que le roman s'arrête si vite. Même si on trouve à la fin un bref résumé de la suite de la vie de Gisèle Halimi, il y a des personnages dont on ne sait ce qu'ils sont devenus (Aldo, sa soeur…), c'est dommage. J'ai aussi eu un peu de mal avec l'écriture que j'ai trouvée parfois un peu lente. Finalement, j'ai un ressenti plutôt mitigé sur ce roman.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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« Je rêve d'une vie libre […] et si ce monde n'existe pas, il existe en moi et je le ferai advenir. »

Quel défi enthousiasmant !

Lecture du 26 novembre 2022 : « La révolte au coeur », de Maïa Brami, publié aux éditions Albin Michel Jeunesse, et racontant la jeunesse de l'avocate et féministe Gisèle Halimi. Avocate avec un « e » !

Ce très beau roman, à mettre entre les mains de tout ceux et celles qui se battent quotidiennement pour un monde meilleur et plus juste, est une fiction s'appuyant néanmoins sur des événements réels.

Stimulant, passionnant et encourageant, il décrit l'itinéraire d'une jeune femme déterminée qui n'a pas laissé son entourage ou les circonstances détruire ses rêves et ses aspirations.

Nous sommes invitées.és à découvrir l'origine des ambitions d'une jeune femme féministe depuis l'enfance, la genèse de celle qui deviendra avocate avec un « e ».

J'ai aimé redécouvrir ce récit en tant que simple lectrice, car il a marqué un premier tournant important dans ma collaboration avec la maison Albin Michel Jeunesse.

Le roman nous plonge dans une certaine culture et nous fait retraverser certains moments dramatiques de l'Histoire.

Puissant, grâce à une héroïne visionnaire, moderne, persévérante et courageuse, ce récit raconte l'envol d'une femme qui a contribué à changer le monde et reste aujourd'hui un modèle à suivre.

À découvrir absolument !
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Tunis, sous les bombardements allemands en 1945. Je découvre Gisèle à l'été de ses 18 ans, son regard est tourné vers l'avenir, mais comment le comprendre mieux qu'en découvrant son passé ?

Je suis gonflée d'admiration pour Gisèle Halimi, dont j'ai apprécié les citations et l'épilogue qui lui est dédié. L'autrice reconstitue d'après les textes de G.H la vie de la famille Taieb et montre comment la petite Gisèle puis la jeune femme se révolte, annonçant les engagements de la future et célèbre avocate : place de la femme, subordination des femmes, révolte contre l'éducation des filles, manque d'amour… C'est l'occasion pour nous de découvrir le fonctionnement de la société à cette époque-là à Tunis, des rites et des coutumes.

Le récit commence quand elle apprend que son frère disparu a été retrouvé quelque part en France, réchappé de l'enfer des camps. Elle veut partir le chercher, envers et contre tout. Il est son passeport pour la liberté. Car Gisèle rêve de Sorbonne, d'amour, de fierté, de reconnaissance. Elle nous livre ses espoirs, sa volonté de changer le monde. Son acharnement finit par payer et elle obtient enfin le droit d'aller en France pour étudier. Quelle force, quel courage.

Zeïza, qu'on appelle Gisèle, écrit dans son Journal d'une mal-aimée qu'elle a entamé à l'âge de 11 ans. C'est une jeune femme juive ambitieuse et d'un courage sans nom. Quand les garçons sont idolâtrés, elle écrit « la vérité, c'est que je suis née fille », car elle vit dans un monde où les femmes n'ont jamais eu de droits, à part celui de se taire. Elle n'est que la « maboula » pour sa mère, la cause de tous ses soucis… Alors, dans son enfance malheureuse, après la mort de son petit frère, la disparition de son grand frère, ses tentatives de suicides ou ses grèves de la faim, Gisèle écrit et couche sur le papier ses rêves et ses espoirs, ses désespoirs aussi, mais surtout son ambition : « de toute manière, je serai l'avocate contre l'injustice. Avocate avec un « e » ».

J'ai adoré la poésie de ce récit, la vie colorée et bruyante qui y était décrite, et toute la profondeur de l'histoire mais attention … cette succession de souvenirs, cette poésie, ces associations d'idées s'adressent à un public jeune (@albinmicheljeunesse ) mais je me demande si ce texte n'est pas un peu complexe pour des trop jeunes.



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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Combien de jeunes femmes encore privées de lumière, passant de l'appartement familial à celui de leur mari, emprisonnées entre les quatre murs du patio ? Le ciel, elles le voient uniquement quand elles montent aux terrasses pour étendre le linge, et encore, elles sont baissées, le dos cassé, à tordre et à essorer leurs draps. Le monde est là, tout autour d'elles, mais il n'est que précipices, et une fois leur tâche terminée et quelques commérages échangés, elles retournent à leurs fourneaux pour faire mijoter le dîner, tenant leur ventre douloureux annonçant une énième grossesse.
"Celle qui a la chance de lire, d'écrire et qui n'aide pas les autres, trahit*." Voilà ce que je pense.
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Toujours campée sur mon rocher, je me surprends à pester tout haut: « Baisse les yeux ! », « Longe le mur ! », « Reste dans la cuisine ! »... Les filles acceptent leur sort, réduites à demeurer dans l'ombre dès leur naissance. Moi, je ne peux m'y résigner. C'est comme si on me plongeait la tête sous l'eau en permanence, relâchant la pression juste suffisamment pour ne pas me noyer, et hop! m'enfonçant à nouveau la tête. Trop tard, j'ai goûté à l'air pur, à la lumière, au monde et je veux en faire partie. Je réclame ce droit.
Cette expression «vivre ensemble » dont je vous parlais au début, c'est une illusion, une vaste supercherie : la moitié de l'humanité est esclave de l'autre ! Nous vivons dans une société de castes régie par les préjugés et le racisme, jusque dans ma propre famille, lorsque ma mère rabaisse mon père à cause de ses origines berbères. Selon moi, la misogynie est aussi du racisme, peut-être même sa forme la plus ancienne. Dans le monde, les femmes n'ont jamais eu de droits, à part celui de se taire. (pg 32)
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La vérité, c'est que je suis née fille dans une société où la femme est une chose, une marchandise négociée avant d'être remise entre les mains d'un mari qui en dispose comme il l'entend.
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Les filles acceptent leur sort, réduites à demeurer dans l'ombre dès la naissance. Je ne peux m'y résigner.
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Maïa Brami. Le temps des cerises.
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