AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330159474
368 pages
Actes Sud (10/03/2022)
5/5   3 notes
Résumé :
Entre 1978 et 1981, Sophie Calle explore clandestinement l’hôtel du Palais d'Orsay, alors désaffecté. Elle choisit la chambre 501 comme point d’ancrage et, sans méthode préétablie, photographie les lieux abandonnés depuis cinq ans. Au fil de ses incursions, elle collecte des objets : numéros de chambres, fiches des clients, messages adressés à un certain “Oddo”…
40 ans plus tard, la chambre 501 a disparu : un ascenseur a pris sa place. Sur l’invitation de Don... >Voir plus
Que lire après L'ascenseur occupe la 501Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je me suis régalée de ce beau livre. J'ai vu l'expo au musée d'Orsay de Sophie Calle au printemps dernier. Il me fallait absolument lire ce livre.

Sophie Calle, c'est une artiste photographe à l'imagination originale et inventive.

Sophie Calle, c'est “de l'amour dans le métro” à Toulouse. Sophie Calle c'est “les dormeurs” à Paris. Sophie Calle c'est la chambre 501 de l'hôtel d'Orsay.

L'ascenseur occupe la 501, c'est un “beau livre” rempli de photographies. Mais c'est aussi une magnifique histoire.

Dans les années 80, Sophie Calle découvre un hôtel abandonné en plein coeur de Paris. Il s'agit de l'hôtel d'Orsay désaffecté, jouxtant l'ancienne gare d'Orsay, tous deux devenus aujourd'hui le Musée d'Orsay.

Elle va déambuler dans cet hôtel abandonné, découvrir des objets, observer les lieux, venir, revenir, occuper la chambre 501, photographier et imaginer.

Ce livre, ce sont des photos racontant deux histoires. le passé confronté au futur par Sophie Calle. le passé décortiqué par Jean Paul Demoule, archéologue préhistorien .

Une photo. Deux explications. Humour et réalité. Imaginaire et vérité. Alors que Sophie Calle à partir de ses photos s'invente une histoire futuriste, Jean Paul Demoule replace les choses dans leur contexte.

Le parallèle est fameux, les photos magnifiques. On se régale de l'histoire de Sophie et on se documente avec Jean Paul.

Dans cet hôtel, outre Sophie Calle, le fantôme d'Oddo hante les lieux. Il sera son fil rouge. Qui est Oddo ? Oddo “esprit de l'eau”, vénéré, adulé ou Oddo “homme à tout faire”, plombier ? Des notes oubliées, ici et là, sont comme des indices. Les objets abandonnés deviennent des trophées.

Ce livre de photographies se lit comme un roman documentaire.

Cet hôtel est mystérieux et les explications ont l'air pourtant vraies. Mais qui sont ces gens du futur ? Et cette chambre 501 mystérieusement disparue et occupée aujourd'hui par un ascenseur, c'est bizarre, un peu quand même !



Commenter  J’apprécie          30
Un ouvrage magnifique, un livre objet à la fois beau et abordable, tout en transparence et truffé de 4 photographies. Bien avant la mode de l'urbex l'artiste Sophie Calle avait pour habitude de pousser les portes presque closes pour découvrir des lieux abandonnés, désaffectés. Ainsi, en 1978, elle pénètre dans l'hôtel d'Orsay, promis à la destruction. Happée par l'ambiance unique de ce lieu elle y reviendra régulièrement pendant 2 ans, occupant la chambre 501, y conviant d'autres créateurs, et surtout prenant des clichés. Des textes accompagnent ces tirages, qu'elle imagine soit comme des vestiges vus par un représentant d'une autre civilisation et s'étonnant des objets qu'il rencontre, soit comme de scrupuleuses descriptions, qui évoquent le catalogue ou le reportage... L'artiste hante ces lieux comme un fantôme, absorbée par la progression du délabrement, collectant fiches, numéros de portes ou clés comme autant d'indices d'une vie passée. Un travail d'archéologie artistique, sorte de vanité moderne dans laquelle le luxe d'époque affleure encore sous les décombres.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (2)
Culturebox
12 décembre 2022
L'ouvrage rassemble les photographies et objets collectés de l'époque, interprétés par l'archéologue Jean-Paul Demoule. Ce très bel objet-livre en forme d'enquête s'achève dans la pénombre du Musée d'Orsay.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LePoint
16 mars 2022
L’artiste expose un travail à la croisée de la photographie et de l’archéologie. L’occasion de raconter un épisode méconnu (mais fondateur) de sa vie.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
1978. Derniers jours de l'année. J'étais de retour en France à Paris et je me promenais sur les quais de la Seine. A la hauteur de l'ancienne gare d'Orsay, j'ai remarqué une toute petite porte en bois. Instinctivement, par habitude aussi, je l'ai poussée. Elle a cédé. Un escalier monumental, cinq étages, une salle de bal, des cuisines, de longs corridors desservant plus de deux cent cinquante chambres. Le Grand Hôtel Palais d'Orsay, désaffecté depuis cinq ans. Au mois de février 1979, je suis partie suivre les pas d'un inconnu à Venise. Puis, du 1er au 9 avril, j'ai invité des inconnus à dormir dans mon lit. C'est seulement le 24 avril que j'ai noté dans mon agenda : Hôtel Orsay renouer.
Commenter  J’apprécie          180
Il est difficile d’interpréter un dispositif aussi étrange, dans le vaste édifice abandonné où était constamment invoqué l'esprit d'Oddo, apparemment disparu depuis. Deux hypothèses principales pourraient être émises. Il pourrait s'agir d'une part d'un moyen de communication avec l'esprit Oddo, grâce à ces tubes métalliques qui doivent porter la voix au loin, en toute discrétion si l'on y parle suffisamment bas. Cette forêt un peu désordonnée de tuyaux n'est pas sans rappeler l'un des attributs d'Oddo, celui d'un "esprit de l'eau". Le miroir qui couronne le dispositif était peut-être un moyen pour lui d'apparaitre à ses fidèles, du moins s'ils le méritaient, de même que la tablette sise sous le miroir parait avoir été prévue pour y déposer des offrandes, dont l'une a subsisté jusqu'à nos jours. Mais on ne s'explique pas bien, alors, la fonction des deux tiges métalliques qui émergent de la paroi. C'est pourquoi l'autre hypothèse serait celle d'une œuvre d'art consacrée à Oddo, qu'il ait existé ou non, dans le style artistique en vogue au XXème siècle et qu'on appelait alors une "installation", ce pour quoi les artistes de l'époque donnaient libre cours à leur esprit créatif en accumulant les objets les plus étranges, parfois des détritus, pour faire preuve de leur savoir-faire et de leur inventivité, produisant ainsi des œuvres très coûteuses. Ce vestiges serait alors d'autant plus précieux.
Commenter  J’apprécie          00
Difficile désormais d'imaginer dans cette chambre l'un des clients dont le fichier de l’hôtel recèle la trace écrite. D'un point de vue archéologique, il était intéressant d'assister à la dégradation progressive d'un bâtiment abandonné, certaines pièces, comme celle-là, se trouvant déjà plus avancées que d'autres dans le processus.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Sophie Calle (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sophie Calle
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/


L'artiste Sophie Calle, l'un des visages les plus emblématique de l'art contemporain en France et dans le monde entier, rejoint le plateau pour parler de son exposition, "A toi de faire, ma mignonne", au musée Picasso et deux livres, "Noire dans Blanche", édité chez Gallimard, et "Des histoires vraies", paru chez Actes Sud.  L'artiste célèbre à sa manière dans son exposition, les 50 ans de la mort de Picasso. Elle investit la totalité des quatre étages de l'hôtel Salé avec cette proposition d'exposition inédite.
+ Lire la suite
autres livres classés : photographieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Les chats

Combien de mois reste le chaton dans le ventre de sa maman ?

1 mois
9 mois
2 mois
2 ans

6 questions
52 lecteurs ont répondu
Thèmes : chats , animaux , animaux de compagnieCréer un quiz sur ce livre

{* *}