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EAN : 9782021501193
336 pages
Seuil (02/02/2024)
3.83/5   15 notes
Résumé :
Caroline du Nord, 1984. Le shérif Winston Barnes entend un avion s’écraser en pleine nuit, sur l’aérodrome voisin. Il découvre un cargo vide. Pas de pilote, pas de chargement. Mais un cadavre sur le tarmac, celui d’un jeune Noir que Winston connaît bien puisqu’il s’agit du fi ls d’Ed Bellamy, vétéran de guerre et professeur respecté dans leur petite ville de Oak Island.
Dès le début de l’enquête, Winston est confronté à son rival aux prochaines élections, Bra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dans les années 80 en Caroline-du-Nord, c'est bientôt la quille pour le vieux shérif Winston Barnes en poste depuis quinze ans à Oak Island. Bien que candidat à sa réélection, ses chances sont faibles face au jeune Bradley Frye, suprémaciste qui a le vent en poupe auprès de la population locale.

Mais un avion s'écrase sur l'île en pleine nuit et un jeune noir, fils d'un notable local, est retrouvé juste à côté, assassiné. Délaissant sa campagne électorale et sous la pression de son rival qui souffle sur les braises en exigeant des résultats, Winston va enquêter dans un climat de tensions raciales exacerbées.

En parallèle, il lui faut veiller sur sa femme Marie, dont la maladie épuise les forces et sur sa fille Colleen qui débarque pour fuir son couple qui bat de l'aile, sans oublier un enquêteur du FBI qu'il lui faut héberger…

Les Ombres de Oak Island de Wiley Cash – traduit par Jacques Collin - est une heureuse découverte et pourtant, lu juste après le Cosby, j'ai eu peur qu'il ne souffre pas la comparaison dans des thématiques assez proches.

Il s'en tire au contraire haut la main avec une histoire sombre, lente mais fluide, poétique avec des touches nature-writing de temps à autres, et un style d'une élégance qui en devient un délice et aurait bien mérité une centaine de pages en plus.

Une découverte d'un auteur que j'avais manqué lors de ses deux précédents livres, ce que je vais très rapidement rattraper croyez-moi !
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En 1984, Winston Barnes , shérif de Oak Island, en Caroline du Nord , est réveillé par le bruit d'un avion .
Intrigué , il va voir ce qui se passe et découvre d'abord le cadavre d'un homme puis un avion cargo abandonné en bout de piste.
L'homme tué par balle est le fils d'un professeur noir , Ed Bellamy que connait Winston.
Les élections pour le nouveau shérif ont lieu dans 8 jours et un promoteur ambitieux, raciste et sans scrupule , Bradley Frye, veut la place de Winston.

Pour le shérif, cette affaire devient un enjeu de quitte ou double pour sa réélection mais le FBI débarque et Winston est relégué aux tâches subalternes sauf qu'il connait la région et ses habitants .
Persuadé qu'il s'agit d'une affaire de drogue dans laquelle est impliqué Rodney Bellamy, Bradley harcèle la famille , leur faisant revivre les années les plus sombres du Ku klux Klan .

"-Voilà ce que c'est que d'être noir en Amérique , Winston. Je reste sur le ventre depuis le niveau du sol, à me faire marcher dessus pendant que je continue de ramper. La seule différence entre cette époque et maintenant , c'est que je n'ai plus ce tir à espérer. "

Le scénario de ce roman policier est plutôt classique mais l'intrigue passe en second plan après la description soignée des personnages : la lassitude de Winston devant le peu d'effectifs qu'il a avec lui mais son obligation morale d'être réélu , d'une part pour ne pas laisser un homme comme Bradley prendre le pouvoir et chasser la communauté noire et d'autre part pour pouvoir continuer à payer les frais médicaux de sa femme Mary atteinte d'un cancer.
Sa vie de famille se complique lorsque sa fille Coleen arrive chez ses parents n'arrivant pas à surmonter la perte de son bébé .

Winston, homme intègre, arrivera t'il à retrouver l'assassin et la cargaison de l'avion ?

La fin de l'histoire peut surprendre mais est logique ...

Wiley Cash écrit avec sensibilité , s'attachant à montrer les failles de cette société américaine où la discrimination est toujours vive dans ces années 1980 mais également ceux qui luttent comme ils peuvent et demeurent de bonnes personnes malgré les pressions exercées.
J'ai bien aimé ce coté là !
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Oak Island, Caroline du Nord, 1984.
Quand le shérif Winston se rend en pleine nuit sur le crash d'un avion, il découvre un cargo vide, un jeune noir mort. C'est Rodney Belamy, le fils d'un professeur du lycée, activiste pour les droits civiques en son temps.
Sur quatre jours bien remplis alors que paradoxalement la narration est très lente, Winston va devoir résoudre cette affaire qui mêle trafic de drogue, préjugés et « cavalcades » racistes de nostalgiques du KKK attisées par son rival à l'élection de shérif, trahison de collègues qui manifestement préfèrent les bonnes vieilles méthodes d'antan, intervention du FBI, maladie de sa femme et arrivée inopinée de sa fille Colleen, dépressive après la mort de son bébé.
C'est, mine de rien, une enquête menée tambour battant, qui fait craindre au lecteur un dérapage car tous les ingrédients sont réunis pour que la situation échappe à Winston, vieux flic intègre, qui bien qu'accablé de soucis, essaie de faire son travail correctement.
La chute m'a scotchée.
Je remercie Babelio et les Editions Seuil, cadre noir de m'avoir permis de découvrir cet auteur qui expose efficacement les côtés sombres du Vieux Sud .
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Oak Island, Caroline du Nord (USA), 1984. Tout près de l'avion qui a atterri en pleine nuit et en catastrophe sur le petit aérodrome local, le vieillissant shérif Winston Barnes découvre le cadavre du fils d'un professeur noir de la ville, militant des droits civiques. S'il ne fait guère de doute que l'appareil complètement vide a servi à une livraison de drogue, la victime semble totalement étrangère à l'affaire.
A quelques jours d'une réélection du shérif, l'adversaire de Barnes exploite le meurtre pour réaffirmer ses théories racistes et mettre de l'huile sur le feu. Contesté dans sa fonction, mis sous pression par le professeur, surveillé par le FBI, brisé par le cancer qui emporte son épouse, Winston doit en plus accueillir sa fille qui plonge dans une profonde dépression après avoir perdu son bébé. Et tandis que les tensions raciales minent l'enquête, le shérif reste droit dans ses bottes au mépris des dangers.
Wiley Cash excelle dans l'art de partager avec émotion le côté très intime de ses personnages peu épargnés par les tragédies de la vie et nous ferait presqu'oublier le drame en gestation.
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Une fois encore, c'est grâce à Lirtuel (la bibliothèque belge francophone en ligne) que je suis tombée sur ce titre, qui n'aurait autrement sans doute pas attiré mon attention, car je l'ai peu vu sur les réseaux, et à peine aperçu en librairie – où il n'était de toute façon pas particulièrement mis en avant.

Peut-être est-ce parce que ce roman se situe à la croisée de plusieurs genres ? Pas tout à fait littérature blanche, pas tout à fait policier, c'est un peu un hybride - certains parlent même de roman noir… vraiment ? – au même titre que « Alabama 1963 » de Ludovic Manchette et Christian Niemiec, qui avait été l'un de mes grands favoris cette année-là (lu en juillet 2021). J'avoue que « Les ombres de Oak Island » ne m'a pas autant émue, mais on ne peut nier qu'il rassemble les mêmes ingrédients : une enquête menée « de loin » par des policiers qui n'y croient pas tout à fait (ici, parce que l'enquête est presque aussitôt reprise par le FBI, ce que le shérif du coin –notre personnage principal - regrette mais accepte avec fatalisme quasi sans sourciller), mais aussi le tableau de la vie quotidienne dans une petite ville (ici en Caroline du Nord), et en particulier la vie quotidienne, familiale quelque peu bouleversée pour diverses raisons, de ce fameux shérif, Winston Barnes.
Le plus marquant, bien évidemment, est qu'on est précisément 21 ans plus tard [que dans « Alabama 1963 »] : on est en 1984, Ronald Reagan est président ; mais surtout, on est 21 ans après le mouvement pour les droits civiques… et pourtant rien n'a fondamentalement changé pour les Noirs. Certes, les écoles sont désormais « mixtes », même au niveau des professeurs – même si Ed Bellamy, l'un des personnages secondaires bien intéressants dans ce livre, semble être le seul enseignant Noir de tout l'établissement du coin. Mais la ségrégation persiste de fait, les deux communautés vivent dans des quartiers séparés et ne se côtoient pas vraiment au quotidien, si ce n'est par obligation. En outre, les nostalgiques d'une ségrégation dure (du KKK ?) restent nombreux, et le font entendre ! Ce sont quelques mots déplacés qui creusent tout à coup un fossé entre ces nostalgiques et les citoyens réellement ouverts ; mais ça va jusqu'à aller terroriser certains quartiers ciblés, la nuit, en agitant des drapeaux confédérés, et en mettant tous les maux des États-Unis sur le dos des Noirs…

L'auteur parsème cette situation, que j'ai ressentie comme l'argument principal du roman, de quelques éléments qui tiendraient bien davantage d'un roman psychologique : le cancer de l'épouse de Winston est à peine évoqué mais constamment présent avec, presque davantage que la maladie même, la crainte de se retrouver sans assurance santé, tandis que le retour de leur fille à la maison est d'un réalisme époustouflant. La jeune femme vit un deuil post-natal difficile (et c'est peu dire), elle qui a mis au monde un enfant décédé très peu de temps après. Ce deuil périnatal est rendu avec une précision chirurgicale et toujours extrêmement juste, dans des détails qui sonnent tellement vrais !

Cette peinture sociale et sociétale d'une petite communauté brosse un tableau contrasté et terriblement (malheureusement ?) réaliste des Etats-Unis en 1984… mais le lecteur européen ne peut s'empêcher de penser que, 40 ans plus tard, on est peut-être bien dans un mauvais remake de « Retour vers le futur ». Pour ma part, je suis toujours aussi hallucinée que le poste de shérif fasse l'objet d'une élection, sans tenir compte en aucune façon des compétences des candidats – et ici, nous sommes à une semaine de l'élection du shérif local, qui oppose Winston, en poste, intègre quoi qu'il lui en coûte, mais vieillissant, et le fils héritier d'une riche famille active dans l'immobilier, sans aucune envergure si ce n'est son fric, adepte du KKK… mais qui selon l'auteur (sans qu'on comprenne jamais bien pourquoi) a toutes les chances de remporter cette nouvelle manche.

Le rythme est lent mais jamais lassant, il y a presque un côté contemplatif ; par ailleurs, l'auteur laisse beaucoup d'espace aux relations entre les personnages, à des dialogues parfois au couteau, à des évocations des guerres passées aussi (Corée pour Winston, Vietnam pour Ed Bellamy cité plus haut). On en oublierait presque l'enquête, qui reste cependant comme un fil rouge en arrière-plan. Je ne vais pas refaire le résumé, surtout à ce stade de mon commentaire, mais en très bref : Winston et sa femme ont été réveillés en pleine nuit par ce qui ressemble à un crash d'avion, eux qui vivent à deux pas du tout petit aéroport local. Se rendant sur place, Winston va découvrir le corps d'un jeune homme, Noir, tué par balles, et la carcasse d'un gros avion type cargo, entièrement vide – et rien d'autre ! Comme il y a suspicion de trafic de drogue, le FBI est aussitôt appelé : deux agents prennent en charge l'enquête (y compris celle de la mort du jeune homme), tandis qu'un troisième, pilote vétéran lui aussi du Vietnam, est dépêché sur place pour déplacer l'avion – car il faut un spécialiste – et logé chez Winston, le temps que l'avion soit suffisamment remis en état pour ce faire. Winston ne mènera pas d'enquête parallèle, comme on aurait pu imaginer dans un scénario typique à l'américaine comme tant aiment souligner l'antagonisme entre les forces de police locales et le FBI, mais continue d'accomplir l'une ou l'autre tâche presque comme un larbin des agents fédéraux, ce qui va l'amener plus d'une fois dans des situations tendues ou inattendues.

Ladite enquête s'emballe subitement vers la fin, pour une chute complètement imprévisible… et pourtant, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle a été habilement amenée, tous les éléments étaient là, souvent dans des détails qui sont apparus çà et là dans l'histoire l'air de rien (et c'est ça qui en fait une grande réussite !), pour prendre sens dans cet ultime soubresaut de l'histoire, inattendu comme je disais, mais préparé avec un soin diabolique.

Bref, si vous recherchez un bon policier, vous serez peut-être déçu par ce roman que certains disent noir, à mon avis un peu trop rapidement. Il y a bien une enquête, mais quelque peu masquée, laissée en arrière-plan au profit d'une peinture sociale et sociétale absolument lumineuse des États-Unis qui n'en finissent pas de chercher leur chemin entre ségrégation et vie ensemble pour tous, mettant en scène quelques personnages marquants tout en contrastes. La chute est complètement inattendue mais parfaitement amenée. Une vraie réussite, à déguster en toute tranquillité, dans le respect de ce rythme lent mais jamais lassant.
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critiques presse (1)
LesEchos
22 mars 2024
Grâce à ses personnages d'une infinie sensibilité et son solide sens de l'intrigue -incroyable twist final inclus- l'auteur multi-primé Wiley Cash - dont il s'agit du troisième roman publié en France - s'impose comme l'un des nouveaux auteurs du Sud avec lesquels il s'agit de compter.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Lequel de nous deux a un cancer ?
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