AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782882504845
104 pages
Noir sur blanc (14/09/2017)
4.12/5   25 notes
Résumé :
« Ce livre s’adresse aux désespérés, aux nostalgiques convaincus que nous nous essoufflons, que les plus belles pages de notre littérature ont été tournées depuis longtemps et jaunissent derrière nous et qu’il ne reste plus rien à écrire. »
Que lire après Défense de Prosper BrouillonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
4,12

sur 25 notes
5
5 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
L'auteur, Eric Chevillard, dénonce la mauvaise qualité littéraire de certaines oeuvres pourtant lues et vendues à des milliers d'exemplaires.
Un lecteur, pour prendre la défense de son auteur préféré et s'insurger contre « une certaine critique parisienne incestueuse et blasée que le succès révulse », écrit un petit traité qu'il intitule « Défense de Prosper Brouillon » sur la dernière publication de son idole : « les gondoliers »
Afin d'étayer son analyse, le lecteur sort de l'oeuvre des dizaines de citations, toutes plus…surprenantes (!) les unes que les autres, et en fait un commentaire. On est sidérés quand on apprend à la fin du livre, que toutes ces citations sont extraites sans retouche d'une vingtaine de romans français publiés ces dernières années.
Un petit livre ironique et plein d'humour, qui en dit long sur une certaine littérature très bien servie par le marketing, mais puisque ça se vend...Quant aux héros des « Gondoliers », tout se finit bien pour eux : « Et ils se regardèrent en rougissant, émus et émouvants, et se tinrent par la main jusqu'au rayon des fromages. » (Si ! Si!) A déguster sans modération, sourires (voire fous-rires) assurés.
Commenter  J’apprécie          230
Si vous avez dans votre entourage quelques amis très engagés dans la défense de la littérature, la vraie, au point de s'étriper ardemment lors des repas ou autres brunchs que vous partagez pour tenter de définir ce qu'est un "vrai" écrivain, ce qui peut ou ne doit pas être lu... alors vous tenez peut-être là le cadeau idéal à leur déposer sous le sapin. Personnellement, je dois ces quelques heures de plaisir à une amie qui a pensé que cette lecture pourrait me détendre, me divertir... Gagné ! Il m'est rarement arrivé de rigoler toute seule dans mon lit au point de déclencher des miaulements rageurs de mon chat, incommodé par mes tressautements.

Prosper Brouillon est un écrivain à succès, de ceux dont on attend avec impatience la sortie du dernier roman, de ceux qui caracolent en tête des ventes avant même que les libraires aient terminé de mettre en place leur premier tirage. Un succès qui le place directement dans le collimateur du petit milieu germanopratin, toujours prompt à s'ériger en parangon de la vertu littéraire... Face à tant de haines, n'écoutant que son courage, Eric Chevillard, écrivain lui-même et connu également pour le feuilleton qu'il a tenu pendant de nombreuses années dans le Monde des Livres, s'érige immédiatement en défenseur de Prosper Brouillon et de son oeuvre. Et profite de la parution du dernier roman de l'auteur, Les gondoliers pour se livrer à une démonstration par l'exemple du talent du monsieur et de son incomparable apport au paysage littéraire français. Nous voici donc pris à témoins à l'aide de nombreux extraits de ce fameux livre...

Et c'est là que les épaules commencent à tressauter et les rires à se succéder. Car en guise de défense, la démonstration d'Eric Chevillard, habilement menée, offre au lecteur un florilège de phrases plus alambiquées et ineptes les unes que les autres... Ne citons que la première "Il jeta un oeil circulaire dans la pièce" et surtout, l'analyse somptueuse que Chevillard en fait (mais que je vous laisse découvrir, sinon ce n'est pas drôle). Analyse qui se poursuit au fur et à mesure qu'il décortique les meilleurs passages du livre, pour le plus grand plaisir du lecteur qui ne sait plus comment faire pour arrêter de se moquer... et comprend soudain, en arrivant au bout à quel point l'exercice est de haute voltige. Car Eric Chevillard n'a presque rien inventé si ce n'est le nom de l'auteur et le titre de son livre. Les phrases citées, elles, sont bien réelles, extraites d'ouvrages d'écrivains publiés ces dernières années et parfois primés. Il est vrai que Chevillard a beaucoup lu... et il semble qu'il ait conservé un florilège, bien décidé à se venger de ces heures douloureuses passées à ingurgiter toutes ces phrases.

La vengeance est donc un plat qui se mange froid. Mais c'est si savoureux, si piquant et si mordant qu'on en salive de plaisir, un peu honteux mais bon... ça fait tellement de bien. Ah... vous souriez... vous avez déjà une petite idée de la personne à laquelle vous pourriez l'offrir... faites-donc. Il se trouve que l'objet est également très beau, très élégant et superbement illustré.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          131
Très bel objet de l'éditeur suisse Noir sur Blanc, dirigé par la grande Vera Michalski, bravo au concepteur graphique Paprika et à Jean-François Martin pour ses illustrations, pour ses ombres, il y a du Magritte chez lui, bravo. Il faut juste éviter de lire le texte. On dirait un journaliste qui essaie de faire l'artiste. En soi rien de rédhibitoire : les acteurs font souvent de bons réalisateurs; les critiques de cinéma, jamais. Irrité par les trois premiers chapitres, le lecteur arrive enfin à ce qui l'a attiré là, les extraits de romans de gare choisis pour amuser, la promesse d'une prose désopilante. Hélas. Ca ricane et c'est pédant. Un peu comme une commère persiflante qu'on évite de croiser au bureau: on plaint l'auteur en se disant qu'il doit être bien malheureux. Il paraît que c'est « une plume du Monde des Livres ». J'ai cliqué un peu pour lire ses critiques : il conspue Gavalda « assez pathétique » à ses yeux parce qu'elle évoque la « souffrance des vrais gens ». Je n'ai jamais lu Gavalda, mais il me l'a rendue sympathique. John Steinbeck n'a fait qu'écrire la souffrance des vrais gens, comme Zola, Dickens et Llewellyn. Même ridicules, les extraits moqués sont humainement - donc artistiquement - supérieurs à chacune des phrases snob de l'auteur, qui se croit astucieux. le titre tarte aurait dû m'alerter.
Commenter  J’apprécie          120
Un centon nous rappelle Wikipédia, est une oeuvre littéraire et/ou musicale constituée d'éléments repris à une ou plusieurs autres, et réarrangés de manière à former un texte différent.
Ce n'est pas exactement ce à quoi s'emploie ici Eric Chevillard qui, réutilisant les citations d'oeuvres romanesques qu'il avaient critiquées dans ses chroniques du Monde, leur invente un auteur commun: Prosper Brouillon, romancier éreinté par la critique (qu'il tacle aussi au passage), mais adulé par les lecteurs. Il feint donc ici ironiquement de prendre sa (leur) défense, pour mieux l'(les) éreinter avec humour. Usant d 'un langage parfois pompeux, abusant des hyperboles, Chevillard se livre à un réjouissant jeu de massacre, citations à l'appui.
Grâce à l'efficacité d'un moteur de recherche, je me suis amusée à identifier les trois -quarts environ des auteurs des sus-dites "perles". En voici quelques-uns: Eric Neuhoff arrive en tête des citations misogynes rien moins que puantes (au sens propre du terme hélas), talonné de près par Beigbeder (qui semble vouer une rancune tenace à Chevillard). Alexandre Jardin est lui aussi abondamment cité. Deux femmes, dans des genres très différents dans ce palmarès: Eliette Abécassis et Denise Bombardier.

Un grand plaisir de lecture pour terminer l'année en beauté et ne pas oublier que la gloire est souvent éphémère.
Commenter  J’apprécie          52
Le 25 décembre est vraiment une journée particulière. Entre le brouillard qui enveloppe mon cerveau et celui que je perçois derrière mes fenêtres, je n'ai généralement qu'une seule envie: m'installer sur mon canapé, bien emmitouflée dans mon plaid, et laisser paisiblement s'égrener les heures. Encore pour cela me faut-il le compagnon idéal... Vous voyez ce que je veux dire, n'est-ce pas ?
Eh bien cette année, ça tombe bien, je l'avais reçu la veille, ce compagnon idéal. Suivant les conseils avisés de deux blogueuses qui me sont chères, Nicole et Catherine-Papillon, j'avais incidemment mentionné que je serais très curieuse de découvrir le dernier livre d'Eric Chevillard au titre plus que suggestif, Défense de Prosper Brouillon...

Or, ce texte, fort joliment illustré, s'est révélé une vraie friandise, de celles qui appellent votre main à plonger sans cesse dans le paquet, jusqu'à ce que celui-ci, à votre grande stupeur, finisse par être vide!

Chevillard, on le connaît au moins pour le feuilleton qu'il tint plusieurs années durant dans le Monde des livres. Alors, des romans, c'est sûr, il en a lu ! de toute nature. Des bons et des moins bons, forcément. Mais ce qui l'irrite par-dessus tout, c'est la posture du petit monde germano-pratin - dont, soit dit en passant, les frontières excèdent largement le périmètre du sixième arrondissement parisien - toujours enclin à fustiger les auteurs à succès. Chevillard entreprend donc de réhabiliter ceux qui ont l'heur de vendre leurs livres par dizaines, voire centaines de milliers d'exemplaires sitôt qu'ils paraissent...

Evoquant le dernier succès du bien nommé Prosper Brouillon, les Gondoliers, il nous en présente les héros et l'art avec lequel l'auteur chéri du public les met en situation. Un art très personnel ! Dès l'entrée en matière, on commence à sourire. Et plus Chevillard développe son argumentaire, plus on a envie de rire. Un rire qu'on ne peut réprimer à la lecture de certaines citations.

Vous l'aurez compris, ce petit pamphlet reprend à son compte les propos qu'il prétend condamner, et c'est un véritable régal de le déguster lorsqu'on s'intéresse à la littérature contemporaine. Il prend surtout toute sa saveur lorsqu'on apprend que les dites-citations sont extraites de romans plus ou moins récemment publiés et ayant reçu un accueil chaleureux de la part du public, voire des jurys littéraires.

Tiens, je vous en offre une, c'est mon cadeau de Noël !

Ils s'engageaient confiants dans l'étroit couloir du bonheur, en croyant aux rhododendrons de leur passion.
De la pure poésie, non ?
Lien : https://delphine-olympe.blog..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
En traînant chez les soldeurs, vous tomberez peut-être sur un de leurs ouvrages dédicacé. Car oui, tout de même, ils vendent quelques livres, mais ce sont ceux de leurs confrères. Aux libraires d'occasion. Enfin, pour ce qui est de l'occasion, je vous engage à juger de ce qu'elle vaut en parcourant ces pages, sachant que pour le même prix le glacier du coin vous servira trois boules parfumées dans un fin cornet de gaufre. L'art est difficile, comme je vous le disais. (p.21)
Commenter  J’apprécie          60
Cette lecture est une épreuve, dans un certain sens, de celles qui vous changent radicalement. Après avoir lu par exemple: "Nos pas crissaient sous la neige", votre rapport au monde se modifie du tout au tout. On peut même dire qu'il s'inverse. L'ordre des choses a vacillé. Un tremblement de terre de force 9 sur l'échelle de Richter n'obtient pas toujours des résultats aussi probants (il y a des survivants).
Commenter  J’apprécie          50
La tension retombe. Comme dans tout bon western (il faudrait revenir sur la prégnance des grands mythes de l’Ouest américain dans l’œuvre de Prosper Brouillon, même si ces réminiscences bien souvent s’étoffent de détails empruntés à son Poitou natal), des moments de méditations calmes, de conversations feutrées sur le sens de la vie et les fins dernières, ralentissent le récit, étirent efficacement le suspense jusqu’aux limites septentrionales de l’ennui et lestent Les Gondoliers d’une gravité nouvelle comme ces galets mélangés aux chatons que l’on choisit de la couleur de leur pelage afin de ne pas stresser inutilement les pauvres bêtes avant l’immersion du sac dans le puits.
Commenter  J’apprécie          20
Leurs grimaces ont tant souillé les vitrines des librairies du quartier que celles-ci ont préféré fermer. Se vendent à présent dans ces boutiques des costards étriqués pareils à ceux qu'ils taillent aux écrivains véritables et des plastrons avantageux pour leurs torses creux. (p. 8)
Commenter  J’apprécie          50
A Saint-Germain, le fiel inonde les prés. On ne sait plus avec quoi l'éponger. Quel buvard absorbera les bavards du boulevard ? On manque aussi de soude caustique pour dissoudre l'amertume. (p. 13)
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Jean-François Martin (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-François Martin
Présentation Rentrée Jeunesse 2023 - La Scala - Éditions du Rouergue Jeunesse
autres livres classés : critiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (57) Voir plus



Quiz Voir plus

question pour un crapeau

Comment s'appelle le personnage principal

Philip
Rémi
Jock

6 questions
6 lecteurs ont répondu
Thème : Questions pour un crapaud de Jean-François MartinCréer un quiz sur ce livre

{* *}