Imaginez : vous êtes hospitalisé(e) pour une opération bénigne. Alors que vous pensez déjà avec impatience au moment où vous allez quitter cette chambre d'hôpital certes dotée de tout ce qu'il faut, mais bon, on est mieux à la maison, imaginez que pendant le calme relatif de la nuit des services hospitaliers, une main sûre et habile insère dans votre perfusion une dose massive de potassium. Douleur subite, emballement du système cardio-respiratoire, détresse de tout l'organisme ... puis plus rien. Et la mort du corps étant ce qu'elle est, celui-ci relâche tout le potassium présent en lui dans le réseau sanguin. Crime parfait et sans bruit.
Si, comme moi, cette entrée en matière vous fiche la trouille,
Facteur risque de Robin Cook vous tiendra en haleine tout du long. Et la vérité qu'on découvre dans le dénouement est encore plus horrible.
Le roman est également l'occasion de retrouver nos sympathiques médecins légistes Laurie Montgomery et Jack Stapleton, leur ami flic Lou Soldano ainsi que Warren, le maître du terrain de basket et accessoirement du gang du quartier.
Grâce à Robin Cook, on poursuit les expériences dans la fosse, où se déroulent les autopsies et où les causes du décès révèlent parfois de drôles de surprises. Bon, drôle n'est peut-être pas le meilleur qualificatif... En tout cas, l'auteur, par son passé de médecin, rend le tout très vivant et vrai. La médecine légale, comme j'ai pu le constater également avec le manuel de thanatologie de la capitaine
Perrine Rogiez-Thubert, est un univers absolument fascinant et tributaire d'une multitude de facteurs (avancées des connaissances et des technologies, tests histologiques et sérologique à effectuer, restrictions budgétaires, évolution de la société, de la criminalité, etc).
Question construction romanesque, Robin Cook mêle l'intrigue médicale principale aux aléas des relations entre Jack et Laurie (dans le genre "je t'aime, moi non plus", ils se posent là). le tout est un thriller passionnant à lire et difficile à lâcher avant de l'avoir fini. A noter que les deux descriptions très détaillées du prologue sont particulièrement réussies, à l'instar de celui de
Vengeance aveugle, le premier volume de sa série Montgomery-Stapleton.