Corneau commence par parler de lui, de ses affres physiques (colite ulcéreuse) et questionnements, qui lui ont permis de grandir et évoluer. Il y décrit une expérience mystique d'amour, d'Amour avec la vie, le tout, expérience éphémère qu'il souhaite ensuite utiliser comme base ou comme voie à cultiver, ce qu'il nous propose dans la suite du livre :
"Mon hypothèse est que les souffrance psychologiques et physiques sont un signal qui nous indique que nous sommes éloignés de notre être profond et nous invite à redevenir intime avec lui. Les afflictions de toutes sortes nous proposeraient ainsi d'élargir notre conception de la vie. En ce sens, la souffrance serait une source précieuse de renseignements sur les déséquilibres, les dérapages, voire les aberrations, dans lesquels nous nous enfonçons régulièrement lorsque nous entamons le processus de retrouvailles avec notre essence intime - une intimité complexe faisant qu'au coeur de nous-même nous retrouvons le coeur de l'univers."
Elaboration ensuite de ce qu'est une personnalité, autour des notions de Moi, de Soi, dans l'idée Jungienne. L'interprétation des symptômes, l'idée de symbolique qui fait lien-sens entre conscient et inconscient, et l'interprétation des rêves.
Corneau détaille ce qu'il entend et veut nous faire entendre des qualités et rôles compensateur et prospectif de l'inconscient. Notamment au-travers d'une partie de la légende du Graal. (Personnellement je trouve l'analogie-allusion peu convaincante et parlante)
Il décrit ensuite les caractéristiques de la maladie, qu'il convient de bien connaître pour en tirer toutes les leçons que nous donne cet état du vivant qu'est la maladie.
Il exhorte à considérer autrement la douleur et la souffrance, ne pas les accepter bêtement ou vouloir les éteindre coûte que coûte, mais les comprendre, comprendre ce qu'elle peuvent nous apporter, nous signifier. Recevoir la souffrance et trouver un espace intérieur pour "dialoguer" avec elle.
Plus loin, il discute du concept de synchronicité, avec exemples personnels à l'appui, vécus directement ou par témoignages, notamment celui de la rescapée de crash d'avion,
Johanne de Montigny.
Plus loin encore, la maladie comme autodestruction et les bénéfices secondaires de se rendre malade. Avec le témoignage-vécu de
Marie-Lise Labonté.
Corneau : « Je vous ai livré ces témoignages en espérant qu'ils sauront vous convaincre de l'importance d'une vie intérieure riche, parce que c'est le seul recours que nous ayons devant l'épreuve, devant la maladie et devant la mort."
Ensuite, l'auteur évoque les relations "amoureuses", les échecs, les souffrances dues à ces échecs, la nécessité de comprendre, de tirer les leçons là aussi de ces souffrances. Comme dans plein d'ouvrages sur le sujet, il considère l'importance de respecter ses besoins et de comprendre en quoi on les recherche ou non chez l'autre, de revisiter ses attentes, de comprendre que les défauts de l'autre ou ce qu'on n'aime pas ou plus, quelque part nous appartient, et si ça nous appartient, on peut le travailler, et l'aimer aussi, pleinement. Il décrit une sorte de progression dans l'intelligence de ces relations, opposées, symétriques, intégrées, élargies, pour utiliser des mots que lui n'utilisent pas dans ce livre, mais...
Autre idée, celle de trouver en soi un espace accueillant, bienveillant de ses défauts, de ses souffrances, parvenir à aimer tout en soi, à se mieux aimer... A ce titre, voici une chouette formulation de l'intérêt d'un thérapeute à cet égard, quand on se sent incapable d'y parvenir :
"La position du thérapeute est neutre au sens où il n'a pas de projet par rapport à vous et où il va faire du mieux qu'il le peut pour ne pas mêler ses propres problèmes aux vôtres. le thérapeute n'a pas besoin que vous soyez bon, mauvais, mal en point, amoché ou déjà sur le chemin de la guérison, il vous prend comme vous êtes, comme vous entrez dans son bureau. Par la suite, fort de cette expérience, vous pourrez imiter le comportement de votre thérapeute et adopter face aux crises la disposition bienveillante et sans jugement qui était la sienne. Vous aurez ainsi acquis, à travers la thérapie, la capacité de maintenir un espace intérieur accueillant."
Intéressant enfin l'idée que le mal est en nous, et que des personnages noirs comme Hitler, Milosevic, Karadzic sont également en nous, et que c'est bien pour cela qu'il faut absolument ne pas s'en dissocier complètement, mais comprendre pourquoi on peut en arriver là. Et parvenir à maintenir cet amour qu'il met tant en avant.
Je trouve ce passage également peu convaincant, et je m'essouffle fort sur la fin de ce livre. Qui pourtant comporte de belles idées, exprimées simplement. Les thérapeutes n'y trouveront rien de plus, rien d'autres que dans bien d'ouvrages, mais le lecteur lambda apprendra beaucoup et y trouvera certainement son compte.