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EAN : 9782877305082
213 pages
Editions Philippe Picquier (31/10/2000)
3.75/5   59 notes
Résumé :
Un haïku ? Un court poème japonais de seulement 17 syllabes. Un poème des choses banales de la vie quotidienne, des bonheur minuscules et des tracas sans lendemain, de la trivialité parfois, mais toutes choses le plus souvent écrites avec humour.

Ce petit manuel est une "boîte à outils" littéraire pour "bricoler" des haïkus. La boîte est complète, c'est à dire que les outils qui y sont contenus rassemblent toutes les connaissances littéraires théoriqu... >Voir plus
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Il y a, dans ce traité de Philippe Costa, une arrogance qui me déplaît ; certes, comme il le prétend, le Haïku n'est peut être pas une expression spécifique du zen, ni celle d'un amour nippon de la nature qui n'aurait pas d'équivalent. Néanmoins il est né japonais et "génétiquement" marqué du sceau bouddhiste, de l'épure du zen. Repousser l'influence culturelle japonaise à l'essence du Haïku, au prétexte de le rendre accessible à l'occident, est à mon sens une erreur.

La parataxe, juxtaposition de phrases sans mot de liaison, est l'exemple même de cette génétique selon laquelle on devine plus qu'on ne précise, tout comme le but de la méditation zen se profile, se devine sans qu'aucun maître ne le désignera.

L'auteur avance que le Haïku n'est pas le fruit d'un prétendu amour nippon de la nature, que cela n'existe pas....
Monsieur Costa avez-vous déjà réellement « regardé » une estampe montrant la nature, les collines, la mer, les oiseaux, les arbres, avez-vous seulement envisagé la noblesse, la pureté, la beauté qui en émanent? le japonais n'aime pas la nature d'une façon particulière ???

Philippe Costa cherche, dirait-on, à étouffer toute spécificité culturelle au Haïku, à le désacraliser à l'affadir et ça me gêne.

Il a de plus une prétention à avancer ses propres compositions a titre d'exemples des règles qu'il expose. Cette attitude est effectivement à mille lieues de la mise en retrait, de l'humilité nippone.

Il n'hésite pas à se considérer frère en écriture d'Issa, magistral Haïkiste du XVIII ème siècle (page 153)

L'étalage de l'expertise linguistique qui est certes la sienne, n'apporte rien au poème. Même si le haïku se doit de respecter des règles, le décortiquer, l'autopsier ne lui donnera pas l'émotion, la capacité de bouleverser que seul le talent peut engendrer.

Nombreuses sont les règles exposées qui me semblent fantaisistes

Je ne comprends même plus la pertinence de ce manuel : apprendre à écrire des haïku coûte que coûte, aux dires même de l'auteur : une boite à outils pour bricoler des haïku, de façon technique et je dirais presque commerciale....
Mais quel en est l'intérêt ?
Vlan ! Toute poésie a disparu de la poésie !

Finalement le bienfait, pour moi bien sûr, aura été de me faire croiser quelques magnifiques haïku, mais trop peu nombreux.
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Enfin! Voici un livre vraiment facile d'accès qui vous ouvre les portes de l'écriture poétique, même si vous croyez n'avoir aucun don pour cela. Les explications sont claires et bien documentées. le haïku n'aura (presque) plus de secret pour vous. J'y ai gagné l'envie de m'y mettre, maintenant, tout de suite. Un vrai régal.
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Je sors assez mitigée de la lecture du « Petit manuel pour écrire des haïkus » de Philippe Costa.
En effet, j'ai rarement lu un livre pour lequel j'ai éprouvé autant de difficultés et aussi peu de plaisir.
Ce livre présente à mes yeux de gros défauts mais je parlerai plus loin des qualités que j'ai entrevues.
Commençons par les aspects négatifs.
Dès les premières pages, Philippe Costa entame un argumentaire un peu agressif qui tend à démontrer que, contrairement à ce que beaucoup de spécialistes ou auteurs du genre prétendent, le haïku n'a rien à voir avec le zen. C'est, de mon point de vue, assez secondaire.
Suit une analyse détaillée des procédés littéraires utilisés dans l'écriture des haïkus, analyse documentée par les définitions des procédés en question.
J'ai trouvé ces explications assez lourdes et peu claires.
Cela a tendance à intellectualiser le sujet et à enlever toute forme de poésie.
Chaque point de sa méthode fait l'objet d'un petit chapitre reprenant des exemples écrits soit par des grands maîtres japonais, soit par lui-même. Quelques rares auteurs contemporains sont cités.
Je n'ai pas été non plus persuadée par ses créations personnelles mais elles correspondent sans doute à ce qui s'écrivait à une autre époque.
Passons maintenant à ce que j'ai apprécié.
Philippe Costa veut persuader son lecteur que n'importe qui peut écrire des haïkus.
Il livre des techniques qui devraient nous permettre d'écrire de manière plus originale ou plus percutante.
De ce point de vue, non seulement, on sort du livre avec une idée assez précise des règles à respecter dans l'écriture de ces poèmes courts mais aussi avec des astuces pour rendre nos textes personnels plus attrayants.
Cependant, je ne suis pas certaine que ce manuel donne envie à un novice de se lancer étant donné tous les points que j'ai évoqués.
En conclusion, ma perception du livre est qu'il passe à côté de son public cible mais les techniques énumérées présentent un réel intérêt.
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Poèmes traditionnels japonais composés de 17 syllabes, les haïkus sont un genre poétique de plus en plus apprécié et pratiqué en France. Mais quelles règles respecter pour en créer un ? C'est ce que nous explique Philippe Costa, animateur depuis de nombreuses années d'ateliers d'écriture de poésie. Après une première partie présentant le genre poétique du haïku, chacun des 61 courts chapitres suivants se concentre sur une règle que l'auteur explique et illustre : « créez des images avec des mots », « évitez de dire trop directement : suggérez »… de manière très pédagogue, il expose d'abord les normes respectées par les maîtres du haïku comme Bashô et Issa, dont il cite quelques vers. Mais il n'hésite pas à prendre des libertés et à donner des clés pour adapter ce type de poésie japonaise à la langue française (les articles n'étant par exemple pas utilisés en japonais).

Un petit manuel très intéressant pour s'initier au haïku, même si l'on peut regretter que trop peu de poèmes soient cités en dehors de ceux écrits par l'auteur lui-même.
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e petit essai rafraîchissant de Philippe Costa commence par déblayer des idées préconçues et très occidentales sur la poésie japonaise : le haïku n'est ni sentence zen à double sens qu'il s'agit de méditer (en d'autres termes : ce n'est pas de la poésie symboliste européenne), ni le fruit d'une inspiration subite, ni imprégné d'un culte de la nature qu'on imagine démesuré chez les Japonais… C'est au contraire un petit poème travaillé, essentiellement basé sur l'humour, l'émotion, un véritable (sou)rire de l'esprit (satirique s'il s'agit d'un senryû). Une fois ces préjugés écartés, Costa nous confie une véritable banque de données pour écrire des haïkus (conseils de rythmes, d'images, de thèmes, d'esprit…), que j'ai, pour ma part, trouvée très inspirantes. Ou plutôt devrais-je dire :

Outils en vrac sur les pages –
D'encre tachetées
Je vous imagine, ô feuilles !

On repassera pour l'humour… mais me voilà bien décidée à écrire plus régulièrement des haïkus, pour le plaisir du jonglage de mots.
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Le calembour, c'est l'un des procédés les plus utilisés au Japon dans le senryû. Je vous ferai grâce ici d'exemples, car ils devraient être accompagnés d'explications qui pourraient être fastidieuses ; le calembour résiste à la traduction.
Dans le haïku suivant et grâce à deux homophones, les mots saints et seins ( tous deux peuvent être de glace, au sens figuré ), je me suis amusé avec les mots et...avec nos traditions :

On n'a jamais vu
des seins de glace en juillet
Ah ! baiser l'été !
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Même si le haïku est un genre fondamentalement descriptif, la poésie n'a pas pour vocation de représenter tel quel le monde phénoménal, pas plus au Japon qu'en Occident. La poésie est une création - poieîn en grec signifie faire -, elle cherche à inventer d'autres mondes au moyen du langage, à créer des images nouvelles, toujours inédites.
Ainsi, ce poème d'Issa crée une relation inattendue entre les mots fond et pluie :

Point du jour
l'alouette chante
du fond de la pluie
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Dix-sept syllabes, c'est peu. Il va donc falloir recourir à des astuces pour exprimer le maximum de sens dans un minimum de mots.
Pour réduire vos phrases à l'essentiel, vous devez principalement faire appel à deux procédés : la parataxe et l'ellipse.

Voici une traduction de 1906 du haïku le plus célèbre de Bashô. On peut lui reprocher d'être malhabile car elle cumule les mots inutiles :
Une vieille mare
et quand une grenouille plonge
le bruit que fait l'eau

Le même, mis en parataxe :

Vieille mare -
Une grenouille plonge
Bruit de l'eau
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Et que tous ceux qui cherchent encore aujourd'hui du sens caché ou du double sens au haïku veuillent bien se référer à Bashô lui-même, son tout premier maître : Un haïku, disait-il, "c'est simplement ce qui arrive en tel lieu, à tel moment"... Et encore : "Un hokku [entendez haïku] doit [...] posséder un sens limpide."

(p.26)
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Avant d’aborder les quelque cent cinquante procédés littéraires avec lesquels vous allez pouvoir composer vos haïku, retenez ces recommandations fondamentales de Bashô et de ses disciples concernant l’esprit du haïku.
D’abord, faites en sorte que vos vers respirent le karumi, la légèreté. C’était là, nous dit René Sieffert, l’obsession de Bashô vers la fin de sa vie. A contrario, le meilleur moyen de s’éloigner de ce principe, c’est de se mettre à penser ou à juger. Voilà pourquoi j’ai cru bon de faire de la réflexion, des maximes, des aphorismes, etc. des thèmes absolument interdits dans le haïku. Si vous passez outre, vous obtiendrez quelque chose de pesant – le contraire donc du karumi, de la légèreté. Je crois bon d’insister sur ce point car, encore une fois, lorsqu’ils ne sont pas prévenus, la plupart des débutants tombent dans le piège.
Ensuite, suivez encore Bashô et ses disciples en marquant vos haïku de kokkei ; qu’ils soient aussi kokkeina que possible – cocasses, drôles, humoristiques.
Autre recommandation de l’école de Bashô concernant l’esprit : il faudra faire en sorte que vos haïku aient une « âme ». C’est ce que recommande Kikaku, un disciple de Bashô, dans sa préface au Manteau de pluie du singe : « Le principe premier de sa magie est que si vous ne mettez une âme dans vos versets, ce ne sera que rêve dans un rêve. (…) L’essentiel est donc de donner une âme au haïkai. »
Il existe bien des façons de donner une âme à un haïku. Vous les déduirez vous-même des exemples choisis tout au long de ce livre.
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Video de Philippe Costa (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Costa
Philippe Costa est poète, poéticien et auteur du Petit manuel pour écrire des haïku (Ed. Philippe Picquier, 2000).
>Littérature : généralités>Rethorique>Ecriture poétique : classer ici la prosodie (25)
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