On a beaucoup discouru sur l'opportunité d'accompagner pour un nouveau voyage historique ce jeune "acteur" qui ne semblait, pour certains esprits un peu chagrins, pas taillé pour un tel périple.
Je me souviens, il y a quelques années, avoir pris le métro, durant un peu moins de 370 pages, en compagnie de ce jeune auteur souriant.
Et l'envie me tenait de lire "Hexagone".
Mais jusque-là, une énorme pile de livres à lire se dressait entre mon envie et moi ...
"C'est par le mouvement que des peuples se sont rassemblés autour d'une idée qui sera la France".
Lorànt Deutsch aborde son sujet par une astucieuse introduction.
"Hexagone" a le même profil que "Métronome".
Il a juste élargi son horizon.
La forme est plaisante. le ton est agréable.
Le propos semble léger mais, s'appuyant sur une solide érudition historique et archéologique, il se révèle finalement être assez puissamment charpenté.
L'auteur se paie le luxe, au passage, de détruire parfois quelques petites images d'Épinal comme, par exemple, cette croyance que les romains, envahissant la Gaule, avaient apporté avec eux le secret de la construction des routes.
On sait maintenant que cinq cent ans avant, les celtes possédaient leurs propres voies, belles et résistantes.
L'auteur s'amuse à distiller de l'Histoire par l'anecdote.
L'ouvrage est original et bien écrit.
La plume est souvent élégante, toujours efficace et claire.
"Rien ne laisse supposer que nous marchons sur les ruines évanescentes d'un monde oublié.
Et pourtant cette rocaille secrète recèle notre passé.
Les sentez-vous vivre sous vos pieds, ces pierres qui créent un lien avec
L Histoire ?" ...
La réflexion est judicieuse.
Ce livre est érudit et intelligent.
Son auteur est-il historien, conteur, vulgarisateur, comédien ?
Il m'importe peu.
Je le remercie pour ce nouveau voyage, aussi agréable et instructif que le premier.
Grâce à "Hexagone", je me suis plongé avec plaisir, une fois de plus, le temps d'une petite promenade, dans cette palpitante Histoire de France.
Et puis, qui fait oeuvre d'Histoire - ne serait-ce que pour quelques instants - n'est-il pas un peu historien ? ...