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EAN : 9782262035327
832 pages
Perrin (17/02/2011)
4.06/5   17 notes
Résumé :

À travers cette biographie de tout premier plan - qui fait le point des nombreuses études déjà publiées -, Mme de Staël reprend vie dans le pittoresque de son existence cahotée, passant de la république du cœur à la monarchie des idées et faisant de son château de Coppet, outre un arsenal dirigé contre Napoléon, un véritable Elysée où, dans le silence de l'abjection que d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Mon avis : Une biographie très complète dénichée chez un bouquiniste.

Ce livre oscille entre le récit et le roman dans la façon dont il est écrit, avec des extraits de lettres et en recréant quelques dialogues, ce qui le rend plus vivant.

La vie de Mme de Staël est très riche et captivante et en suivant ses pérégrinations, on découvre tout un univers ; la politique, la littérature, les arts et plus encore. Dans cette biographie, nous côtoyons également un nombre impressionnant de personnages célèbres.

Un livre très agréable qui nous offre un cours d'Histoire passionnant dans un style alerte ; agrémenté de quelques illustrations au milieu.


À lire installé dans un fauteuil Napoléon, en vous régalant de gaufres roulées à la crème et d'un verre de vin (Chambertin), appréciés de Napoléon (oups, désolée, Mme de Staël...)

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Quelle vie, quelle énergie, quelle époque !
Avide de gloire et de pouvoir, rêvant de jouer un rôle sur la scène politique, Mme de S souhaitait « entendre son nom mêlé au bruit du monde » ( p 13). Son choix politique pendant la révolution la situe du côté des Constitutionnels (adeptes de la monarchie constitutionnelle comme en Angleterre). Fille du ministre Necker, elle s'imagine dès 1789 être nécessaire au salut de la France ( p10). Dix ans plus tard, elle devient persona non grata à Paris : elle est l'ennemie déclarée de Napoléon, fédère des personnalités avec la même orientation. le Directoire décrète son arrestation sitôt qu'elle se présentera aux frontières (p195). Ses agissements dans son château à Coppet, dans le canton de Vaud, où elle s'ennuie et étouffe, font l'objet des rapports détaillés à la demande des services secrets.

Dans la première moitié de cette biographie, le récit colle aux pages d'histoire de la Révolution et du Premier Empire.

Mme de S multiplie les liaisons amoureuses. Cependant, les bonshommes dont elle s'entiche « ont cherché à secouer son joug » ; ils souhaitent échapper à son emprise, car elle est tyrannique, possessive, exigeante. « Vivre à ses côtés est une expérience unique, mais épuisante ». Je reproche à l'auteur d'avoir accordé trop de place à ces épisodes amoureux, cela donne des passages plutôt répétitifs. Aujourd'hui on dirait que Mme de S était dépourvue d'intelligence émotionnelle.

Autres réflexions sur cette brillante femme de lettres :
« On se sent de l'esprit rien qu'à l'écouter ».
« Un coeur trop tumultueux pour obéir à une discipline mondaine ou au simple bon sens » p13.
« Où qu'elle aille, elle étonne, charme ou scandalise, mais n'ennuie jamais ».
« Une conduite qui a souvent fait scandale et d'amours dont toute l'Europe s'était égayée » p567.

A la cour de Vienne, le Prince de Ligne fait d'elle un portrait de type « homme-femme », dans une tentative de cerner ses contradictions, p431. « Lui a beaucoup d'esprit, elle a une imagination très vive. Lui est penseur, elle est poète. Lui est libertin, elle est presque chaste… Lui n'est constant que dans l'inconstance, mais susceptible d'amitié, elle se passionne facilement et n'aime guère qu'elle-même. Lui est capable de dévouement, elle est difficile à se déplacer de son égoïsme… Lui a de la finesse dans le maniement des affaires, elle n'en a pas dans ses actions. Lui a le tact des convenances, elle s'oublie sur ses propres intérêts de société lorsque l'imagination l'emporte… Avec lui, on peut traiter tous les sujets de la pensée et s'animer dans l'entretien ; avec elle, il faut toujours parler de ses boutades romanesques ou de ses accès de sensibilité [ …]». Attention, lui et elle - c'est la même personne, Mme de S.

Un épisode particulièrement riche: son voyage en Allemagne et son approche de la culture allemande ( Goethe, Kant), présentée dans son ouvrage « de l'Allemagne », qui a marqué les esprits.

Une biographie très riche. de Diesbach évoque en détail les oeuvres littéraires et la correspondance de Mme de S. Il faut rester concentré, ne pas tenter de la lire sur la plage. Pour les amateurs d'histoire.
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Belle biographie d'une femme exceptionnelle, par un auteur visiblement sous son charme. Un de plus ! Je salue le monumental travail effectué.
Mais... j'avoue que la vie sentimentale de Mme de Staël comme on dit aujourd'hui, ou les tourments de son cœur comme on aurait dit hier, m'ont un peu lassé, la dame étant, en cette affaire, bien compliquée et bien excessive.
J'en veux à l'auteur pour son ton polémique vis à vis de la Révolution, avec en particulier certaines expressions, dont l'emploi trop facile du mot "populace", quand le peuple, à son avis, se conduit mal.
Et une répulsion surprenante pour les rousses : "Albertine est une jeune personne charmante, fort belle, quoique rousse".
Je connais de superbes rousses !
Enfin, je tiens à corriger une erreur page 450 (dans l'édition de 2008) : le château de Chaumont/Loire n'est pas rive droite, mais bien rive gauche de la Loire.
Un détail, je l'admets.
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Excellente biographie. Pour les amoureux d'histoire, et parce que les femmes aussi y ont une place.
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« C'est une jouissance enivrante […] que de remplir l'univers de son nom, d'exister tellement au-delà de soi qu'il soit possible de se faire illusion sur l'espace et la durée de la vie… » de l'influence des passions sur le bonheur de l'individu et des nations, Germaine de Staël, 1796.

Voilà bientôt deux siècles que Madame de Staël est décédée. de nombreuses publications lui sont consacrées cette année pour nous aider à mieux cerner cette femme haute en couleur. Parmi celles-ci, je me suis concentrée sur trois : Madame de Staël ou l'intelligence politique, recueil précieux de correspondances présenté par Michel Aubouin, historien, et publié chez Omnibus ; Madame de Staël, biographie signée Ghislain de Diesbach, publiée chez Perrin et Germaine de Staël et Benjamin Constant – L'esprit de liberté (Perrin), sous la direction de Léonard Burnand, Stéphanie Genand et Catriona Seth, beau-livre publié à l'occasion de l'exposition du même nom, présentée à la Fondation Martin Bodmer (Suisse) du 20 mai au 1er octobre 2017.

Les premiers adjectifs qui viennent en tête, après la lecture de ces livres, pour qualifier Germaine de Staël sont : ambitieuse, capricieuse, orgueilleuse, tyrannique, précieuse (ridicule ?), bavarde, fatigante, mais aussi charismatique, brillante, passionnée, attachante, volontaire et, contre toute attente, fidèle. Fidèle à elle-même, fidèle en amitié, et même fidèle en amour. Bien qu'ils furent multiples ses amants, elle les a tous aimés, parfois même plusieurs en même temps.

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critiques presse (1)
NonFiction
27 février 2012
De Mlle Necker à Mme de Staël, l’ouvrage propose dans une perspective historique la vie de ce grand écrivain dont la vie, si bien connue, n’a été finalement qu’une fuite du bonheur.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le roman d'une fille pauvre
En cette année 1765, elle est mariée depuis un an à Jacques Necker et, passée dans transition de la gêne à l'opulence, elle considère comme un mauvais rêve l'époque à laquelle suivant le mot de Gibbon, «les femmes la regardaient avec envie parce qu'elle était belle, et avec mépris parce qu'elle était pauvre». Débarquée à Paris en 1764, elle avait encore ce teint de blonde et cette fraicheur helvétique qui lui auraient tant d'hommages lorsqu'elle trônait, en musée literature, dans les assemblés de Lausanne où hobereaux du cru et étrangers se disputaient un regard de ses yeux bleus tout en déplorant qu'une si belle personne s'estimât, parce qu'elle était prodigieusement savante, d'une essence supérieure.
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Page 77
L'évolution de la situation politique en France est en effet de nature à lui laisser d'autant moins de loisirs qu'il s'y trouve mêlé en sa double qualité diplomate et de vendre de M.Necker.
En quittant le Contrôle général, Necker y a eu pour successeur un homme honnête, mais sans moyens, Joly de Fleury, remplacé bientôt par l'habile et brillant Calonne qui a pratiqué, pour inspirer confiance, une politique de grands travaux et de grandes dépenses dont le résultat n'a fait qu'aggraver la crise financière. A bout de ressources et d'expédients, Calonne s' est vu contraint de révéler au roi l'ampleur du déficit et lui a proposé des remèdes guère différents de ceux préconisés par Necker avant sa chute.
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Concours des prétendants
Depuis que Necker, de banquier heureux, est devenu un homme influent et l'est resté malgré sa disgrâce, les espérances qu'incarne sa fille n'ont pas manqué d'en éveiller d'autres, plus grandes encore. En fait, dans leurs rêves d'or, les aspirants au poste de gendre ne semblent pas mettre de limites à la fortune de leur éventuel beau-père et, avec les années, les candidats ont augmenté en nombre comme en importance. Le dernier en date, au printemps de 1785, est un prince de Mecklembourg-Strélitz, frère de la reine d'Angleterre, qui avoue avec une franchise toute militaire que la dot inspire sa démarche, mais que les beaux yeux de Mlle Necker seraient les bienvenus, par-dessus le marché.
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Tandis que Turgot, en butte à une opposition de plus en plus véhémente, s'apprête à quitter son poste, Necker se prépare à l'y remplacer. L'opinion publique, soigneusement dirigée par ses amis, l'y appelle. Le salon de Mme Necker n'est plus un Parnasse, mais l'antichambre d'un ministre en puissance et Louise y voit passer tous ceux qui travaillent dans l'ombre à l'élévation de son père.
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Achat définitif de Staël
Le 7 octobre 1785, Mme de Boufflers peut enfin annoncer à Gustave III l'engagement officiel de leur protégé. Elle n'est pas prête à recommencer de sitôt pareille besogne: J'ai été hier dîner à Saint-Ouen en famille, où tout s'est passé avec beaucoup de cordialité; je vous avoue naturellement que cette négociation m'a souvent ennuyée et impatientée au dernier point. J'ai fait les premières propositions il y a plus de cinq ans et depuis trois je ne cesse de solliciter en paroles ou par écrit...
Les Neckers ne crient pas victoire, estimant à juste titre qu'une dot de 650 000 livres vaut bien un titre de baron de courtoisie, une ambassade précaire et un ordre que le roi s'obstine à ne pas vouloir encore décerner.
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Chateaubriand, de Ghislain de Diesbach
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