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EAN : 9782266085885
442 pages
Pocket (07/01/2000)
3.86/5   28 notes
Résumé :

Si vous saviez comme on jase dans le pays...

Adrien, le fils de Capestang, vit comme un paysan, dans une ferme misérable, à trente lieues du "château" familial de l'Argilière – certes dans le plus beau domaine des Landes – mais sur une terre ingrate qui lui donne à peine de quoi subsister, tandis que ses frères et sa sœur mènent grand train et se promènent en automobile !

Depuis que les siens l'ont rejeté à cause de son infirmit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au coeur des Landes, une famille de propriétaires terriens, les Capestang , suit le cours de sa vie rythmée comme un fleuve nonchalant. le père qui tient sa famille , ses terres et ses gens d'une main de maître, maintient la tradition autant dans sa famille que dans ses rapports avec ses métayers. Il y a bien eu dans la région quelques velléités de syndicalisme mais pas sur ses terres ou un patriarcat plutôt juste règle les contrats . le fils aîné doit reprendre la gestion des terres, le second est un jouisseur qui aime femmes , voitures et champagne, le troisième est estropié suite à la tuberculose, le petit dernier est le chéri de sa mère, quant à la fille, inodore et incolore comme il se doit, elle a épousé un médecin.

La guerre, celle de 14-18 va bousculer, la famille , les certitudes , la région . Les deux ainés vont se trouver touchés dans leur chair, l'un devenu malade mental, l'autre disparu, le père qui meurt et c'est le gendre qui va prendre le pouvoir . Ni l'exclu, ni le trop jeune frère ne peuvent se mettre réellement en travers du chemin du médecin aux dents longues qui veut profiter de la guerre pour faire des affaires en s'accaparant ce qui n'est pas à lui.

C'est un beau tableau de la région. La nature sauvage dans laquelle vit Adrien, le boiteux, est rendue à merveille, de même que le liens de ce monde paysan où chacun avait une place bien définie. Les éléments du récit avec l'arrivée de Lise jeune femme du nord et les vilainies du gendre animent le roman.

Ce roman avait donc tout pour me plaire pourtant ce ne fut pas le cas . Je me suis perdue dans les marécages landais et j'ai trainé en longueur pour terminer ce récit qui lui même s'étire et manque, à mon goût de vigueur.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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C'est l'histoire d'une famille de propriétaires terriens des Landes, les Capestang. C'est aussi l'histoire de l'enracinement dans une terre donnée. C'est encore l'histoire d'un homme, Adrien, né dans les souffrances de la maladie et la froideur maternelle, qui, face aux événements souvent contraires, découvrira tout de même le bonheur de vivre, grâce, notamment, à une jeune femme, Lise, exilée du Nord pour cause de guerre, ce « monde d'étroits boyaux matraqués jour après jour par l'artillerie allemande, d'où fuyaient l'espoir et la raison ».

La guerre, on en reçoit d'abord les échos ; puis elle s'incruste progressivement dans les familles comme la boue des marais sous les ongles À mesure que se poursuit cet « Holocauste qui achevait de coucher la France au fond des tranchées », les soldats détruits dans leurs corps et leur tête reviennent ainsi au pays, tandis que le deuil s'installe dans les chaumières et les cimetières. Deuil qui fait saliver les profiteurs de l'arrière et dont l'abject régisseur Vialle est un archétype.

Et lorsqu'Adrien, ce pauvre Capestang valétudinaire et infirme qui ne peut aller se battre comme ses frères, doit céder sa parcelle de Iéna – son havre de paix jalousement gardé – à la coupe, sous la pression d'un beau-frère aux dents plus longues qu'un loup et avançant le faux prétexte de l'effort de guerre en envoyant ces troncs consolider les tranchées, l'auteur compare ces arbres tombés à des hommes qui meurent au front, comme Giono comparait un grand troupeau de bêtes mourantes descendant la montagne à celui des soldats : « Des troncs fracassé montait l'odeur de la résine, malgré le crachin persistant. Adrien ne put s'empêcher de penser aux soldats terrés sous eux, et pulvérisés d'un coup dans cette senteur âcre. » Chacun à ses combats, même si, plus tard, Adrien se rendra compte sur place de ses dérisoires malheurs au regard des dévastations de la guerre. Ceci le fera définitivement grandir…

Le beau-frère en question, Alexis Montabaud, est l'incarnation de l'opportuniste privilégiant sa seule ascension sociale, quitte à écraser les obstacles, fussent-ils des rescapés de la guerre : « Il [Adrien] devinait, à travers l'obstination de son beau-frère, ce que percevaient parfois les rescapés du front, lorsqu'ils bénéficiaient d'une permission : la vie, normale ou presque, et derrière elle, les contorsions des spéculateurs, leurs appétits intacts, et cette énergie qu'ils mettaient à convertir à leur avantage les montagnes de souffrance consenties pour protéger en fin de compte leur truanderie. »

Mais tout n'est pas noir dans ce magnifique roman, et le soleil des Landes veille à ressusciter l'espoir dans le coeur meurtri d'Adrien ; un espoir qui se manifeste d'abord, pour lui, en la personne de Lise, cadeau de la providence dont l'« océane clarté des yeux » et « l'aura de lumière » l'illumineront de bonheur, écartant définitivement la palombe noire

Depuis que la littérature de la ville – surtout Paris – a pris le parti de l'écriture médiocre et nombriliste, il faut donc chercher ailleurs le souffle romanesque. Ce souffle que des Yves Viollier et des Alain Dubos possèdent pleinement car, où qu'ils aillent, ils savent qu'ils viennent d'une terre donnée…
Quoi qu'il en soit, diou biban, quel roman !

(Information pratique : ce roman ainsi que l'ensemble de l'oeuvre de l'auteur sont désormais disponibles soit sur bookelis.com, soit en commande directe chez les libraires distribués par Hachette)
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Landes, 1914. Alors que la famille Capestang vit à l'Argilère le riche domaine familial, Adrien le fils cadet lui, vit seul et travaille la terre d'une petite ferme dont il retire à peine de quoi vivre ou plutôt survivre.
Sa famille l'a rejeté à cause de son handicap, une boiterie séquelle de la tuberculose. le pauvre homme vit dans la misère et seule Lise, saura lui donner de l'espoir, lui dont personne ne veut, même pas l'armée en cette veille de guerre.
Un roman dur, de par le sujet, qui traite de la capacité des hommes de vivre en clan en en excluant les plus faibles, en repoussant la différence. Belle lumière dans la noirceur de ce roman de terroir, la douce Lise, qui saura donner à Adrien la force d'aller de l'avant.
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Très beau roman, qui nous plonge au coeur de la pinède landaise à l'époque de la 1ère guerre mondiale.
L'écriture est passionnée et de qualité constante, et les descriptions de l'exploitation forestières toujours précises et techniques.
Un vrai régal pour le natif des Landes que je suis !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Père est mort ! Et François ! Cette famille s'éteint comme une bougie et tu montes de tes marécages pour réclamer je ne sais quoi, en parfait égoïste qui se moque bien du reste du monde, quel toupet ! As-tu seulement un peu de respect pour ce pauvre Louis ?
Il pensa qu'elle se détournait du sujet. La technique était efficace : culpabiliser celui qui était venu pour se plaindre.
Il soutint le regard furieux de sa soeur, sourit vaguement de cette colère censée le noyer.
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Alexis Montabaud égaya le repas de quelques potins bordelais, qu'il distillait avec un savant mélange de demi-mots et de pseudo-secrets, le tout coupé par des silences artistement dosés. L'exercice lui convenait. Les coucheries des uns, les problèmes de trésorerie des autres, les bonnes affaires immobilières faites au saut du lit par d'avisées courtisanes, et la manière qu'avaient quelques sénateurs et conseillers de les leur permettre, tout y passait, ou presque.
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Au bout d'une heure d'une marche monotone et silencieuse, les hommes trouvèrent l'abri d'un bois, le temps de jouir de la fraîcheur, avant de déboucher à nouveau en rase campagne, le long d'un chemin de terre rectiligne, entre deux champs couverts de chaumes abandonnés.
Le silence était absolu, les oiseaux même semblaient avoir renoncé à affronter la chaleur.
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