AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782370730015
256 pages
Allary Editions (06/02/2014)
3.91/5   16 notes
Résumé :
Que se passe-t-il vraiment dans nos assiettes et nos campagnes ?
Sur l’agriculture et l’alimentation on entend tout, et son contraire. Ce livre fait le point sur l’état des connaissances scientifiques et distingue le vrai du faux de toutes nos idées reçues.
Des réponses claires, incontestables (même par les scientifiques qui n’ont pas la fibre écolo de Marc Dufumier) qui remettent en cause beaucoup de nos idées reçues...
Que lire après 50 idées reçues sur l'agriculture et l'alimentationVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je vous recommande la lecture de cet ouvrage très bien présenté à partir de 50 affirmations qui donnent lieu à des réponses claires, documentées, argumentées, équilibrées. Il permet de se constituer des points de repères sur des sujets sensibles et brûlants d'actualité. Marc Dufumier l'auteur, n'est pas un inconnu, agronome engagé notamment dans l'agro- ecologie il est professeur émérite à AgroParisTech.

Ce livre fourmille de conseils pratiques, en voici quelques exemples :

-Sur les subtilités de l'étiquetage, la seule mention "Huile végétale" implique une forte probabilité de contenir de l'huile de palme
Il vaut avoir le détail de la composition de l'huile sur l'étiquette pour s'y fier.

-Manger du saumon bio, si on aime ce poisson, est la seule solution raisonnable compte tenu des errements des élevages actuels.

-Les conserves sont à éviter, préférer le surgelé qui conserve les fibres les vitamines les minéraux, les conserves préservent uniquement les fibres .

De nombreux sujets plus lourds et largement méconnus sont traités, en voici quelques uns :

-Le système des semences, qui fait qu'aujourd'hui L'agriculteur est obligé de payer une redevance aux compagnies semencières telles Monsanto, Pionneer, Limagrain, Syngenta même s'il réensemence naturellement. Ce qui fut la base du métier de paysan pendant des centaines d'années,
Aux USA où 90% des semences sont OGM sur Maïs soja coton, Monsanto fait respecter ses droits exclusifs de propriété, ce qui peut ruiner une exploitation...

-Le modèle breton où la crise économique dans les volailles et le cochon provient d'erreurs monumentales dans le choix des filières.

Les aspects agronomiques sont simplement exposés, tout en donnant des perpectives positives et leurs conditions de réussite, quelques illustrations :

-Sur le rôle de L'humus dans les 30 premiers centimètres d'une terre :
Il retient l'eau, permet le développement des racines, il est détruit par les labours le tassement des sols et l'insuffisance en vers de terre qui meurent à cause des pesticides et donc ne creusent plus de galeries et donc sans humus les rendements finissent par baisser
Le taux d'humus d'un sol est donc un paramètre particulièrement intéressant.

-Sur les raisons du développement explosif de l' Ambroisie et l' Amarante , Plantes invasives, dont il est très dur à se débarrasser

Le vrai progrès pour lui consiste à :

-Sortir de la génétique classique on ne joue que sur la génétique alors que le rendement est multifactoriel :Sols climat insectes mauvaises herbes

-L'agriculture biologique n'est pas un retour passéiste en arrière, on contraire c' est une agriculture

-Developper le domaine de la recherche, encore très insuffisante en France, s'appuyer sur une approche systémique en conditions aléatoires en plein champ, sortir des salles de cours et des laboratoires, marier l'artisanal à la rigueur, l'empirique au scientifique

-Empêcher la constitution de monopole ou d'oligopole en agroalimentaire ou dans la distribution

-Le modèle Bio local équitable est pour l'auteur tout à fait apte à nourrir correctement l'humanité à terme, mais d'énormes progrès sont à accomplir .

-Pour augmenter les rendements utiliser les ressources renouvelables et non polluantes
Parlons de valeurs ajoutée à l'hectare et non de rendement.

J'espère vous avoir par des aperçus donner l'envie de vous faire une idée sur ces questions qui sont dans le débat public mais qui méritent approfondissement, c'est fait ici avec simplicité et sur des bases scientifiques solides, en partageant le fruit d'une large expérience qui dépasse nos problématiques Franco-françaises

Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          91
Saviez-vous que boire beaucoup de lait n'était pas forcément bon pour les os ? Saviez-vous qu'il était possible de nourrir toute la planète avec une agriculture cent pour cent bio ? À travers 50 chapitres, Marc Dufumier balaie certaines idées reçues, de manière simple et scientifique. Il nous apprend aussi que certaines idées reçues sont vraies, mais que leurs effets à long terme sont contraires à ceux qui sont recherchés. Par exemple : utiliser des pesticides augmente les rendements les premières années, mais après la couche d'humus est détruite et les cultures sont moins rentables.
J'ai plus apprécié les chapitres traitant de biologie, d'écologie, de géologie, comme "Interdire les plantes OGM, c'est refuser le progrès." Dans ce chapitre, on apprend que les plantes OGM contiennent des gênes venant d'animaux, ou de bactéries, qui se retrouvent dans nos assiettes, ce qui est mauvais pour notre santé.
Ce livre est agréable à lire, les phrases sont simples à comprendre.
Après sa lecture, on réfléchit plus à son alimentation pour vivre longtemps et en bonne santé.
Merci à Babelio et aux éditions Allary pour ce livre qui m'a beaucoup intéressé.
Commenter  J’apprécie          160
> Oui, l'espérance de vie en bonne santé baisse en France comme dans le reste de l'Europe.
> Oui, l'agriculture industrielle est la première cause du réchauffement climatique devant l'industrie.
> Oui, nous mangeons trop de viande, et en plus ce n'est pas écolo.

> Non, les agrocarburants (l'éthanol et les agrodiesels) ne sont pas écologiques.
> Non, les plantes transgéniques ne permettent pas de réduire l'usage des pesticides.
> Non, l'agriculture française n'est pas compétitive sur le plan mondial.

Marc Dufumier répond à 50 idées reçues : que l'on soit déjà convaincu, sceptique ou étonné, il est bon d'avoir une explication de deux-trois pages pour chacune d'elles. En filigrane, on cerne la position idéologique de l'auteur qui dénonce les conséquences néfastes de l'agriculture intensive : usage abusif et exponentiel des pesticides qui contaminent les aliments et les eaux (lesquels sont à l'origine d'une augmentation significative de maladies) ; abus de combustibles utilisés pour les travaux agricoles qui sont responsables de la pollution atmosphérique ; monoculture qui met en danger la biodiversité (et conserver au frigo des semences disparues ne suffit pas !) ; monopole de sociétés de semences comme Monsanto qui mettent à genoux les producteurs. Par ailleurs, l'agriculture intensive coûte cher aux agriculteurs qui s'endettent pour investir dans de nouvelles machines et qui utilisent toujours des engrais chimiques et des pesticides coûteux.
[...] Pour chaque point, Marc Dufumier propose des solutions qui relèvent du bon sens : c'est l'agroécologie, proche de l'agriculture biologique, qui fait de l'interaction des sols, des espèces animales, des insectes et de la diversité des semences une force. Sans utiliser de produits chimiques (ce qui coûte moins cher), mais en se servant des interactions de la nature, l'agriculteur peut revitaliser ses sols (car l'agriculture intensive les appauvrit) et augmenter ses rendements sans polluer outre mesure. En supprimant la mécanisation, il peut créer des emplois (ce qui ferait baisser le chômage et qui redonnerait vie aux campagnes) et entrerait dans la compétition mondiale de manière qualitative et non quantitative, car la France est un pays trop petit pour prétendre produire au même coût que les grands producteurs mondiaux.
Mais comme toujours, la PAC (politique agricole commune) ne privilégie pas assez ce type de production. Comme toujours, les lobbys de la grande distribution font pression sur l'ensemble de la chaîne de production ; les mêmes grandes distributions surfent sur la vague du bio en mentant un peu sur la marchandise, au détriment des filières de commercialisation courtes (comme les Amap). le chemin est long vers l'alimentation biologique, et quand nous y serons, c'est qu'il sera probablement trop tard.
***
50 idées reçues sur l'agriculture et l'alimentation de Marc Dufumier, publié par les toutes nouvelles éditions Allary, est un ouvrage à la fois captivant et inquiétant. Globalement, ses propos ne sont pas surprenants, ils relèvent du bon sens et de la simplicité et s'opposent à la rationalisation extrême qui fait la folie des hommes, mais il est facile à lire, bien rédigé et bien construit, avec peu de mots barbares (lesquels sont expliqués dans un glossaire si besoin), ce qui en fait un ouvrage accessible qui fournit les bases d'une connaissance agroéconomique et écologique.
Entre 2007 et 2012, la consommation de “produits bio” aurait doublé, et ce malgré la crise. Ni tendance ni bobo, une conscience s'élève, malgré la marketisation de ceux qui en profitent. Comme quoi, il n'est pas seulement question du porte-monnaie, mais d'une condition fondamentale : bien se nourrir pour bien vivre. Et vous ?

L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/50-idees-sur-l-agriculture-et-sur-l-alimentation-marc-dufumier-a106754236
Lien : http://www.bibliolingus.fr/5..
Commenter  J’apprécie          40
Marc Dufumier est agronome, enseignant-chercheur et expert auprès des Nations Unies et de la Banque Mondiale.
Il plaide pour une agriculture inspirée de l'agroécologie et milite pour son développement. Ses métiers l'ont amené à parcourir le monde et réaliser de nombreuses missions d'expertises dans ce domaine.
En partant d'une cinquantaine d'idée sur la hausse de l'espérance de vie dans les pays industrialisés, la nocivité des pesticides, l'alimentation (scandales, régimes…), les aliments (lait, huile de palme, tomates, fraises, poisson…), la santé (cancer, allergies…), les semences, le bien être animal, les rendements agricoles, les excédents alimentaires, le bio et l'agriculture industrielle, le commerce équitable, la PAC, etc. Marc Dufumier démonte des clichés qui ont souvent la vie dure. Da façon didactique et plaisante il dresse un portrait avisé de la crise que nous vivons et sans être alarmiste restitue dans leur contexte certaines vérités : l'agriculture française est celle qui bénéficie le plus des aides de la PAC européenne, mais cette dernière est très inégalement répartie entre eux ; le goût ne fait pas partie des recherches accomplies en agriculture industrielle, manger des fraises en hiver est dangereux pour la santé, la mécanisation de l'agriculture ne la rendra pas plus compétitive, les progrès de la génétique ne permettront pas aux agriculteurs de se passer des pesticides, au contraire…
Si certaines de ses vérités paraissent évidentes, d'autres sont plus surprenantes, l'objectif de Marc Dufumier est de nous permettre de manger intelligemment et de choisir ce qui est bon pour notre santé.
Un livre utile pour vivre mieux et trouver les bons choix.
Lien : http://legenepietlargousier...
Commenter  J’apprécie          40
Un petit livre de 2015 qui propose de questionner nos idées reçues sur l'alimentation et l'agriculture comme son titre l'indique.
C'est facile à lire, clairement expliqué par un auteur aptonyme (son nom lui va comme un gant : Dufumier pour un gars qui bosse sur le concept de l'agriculture c'est plutôt bien choisi, non?. Merci Muriel Gilbert je recycle les connaissance de ma lecture précedente histoire de faire mon érudite).

Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dans un rapport publié en mai 2013, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) recommande l'élevage d'insectes et leur consommation. Elle considère qu'ils peuvent être une solution pour lutter contre la faim et la malnutrition dans le monde, étant particulièrement riches en protéines, fibres, vitamines et minéraux. (...)
Dans notre pays, la consommation d'insectes reste encore accidentelle lorsque, faisant notre jogging, nous courons la bouche grande ouverte.
Commenter  J’apprécie          140
L'espérance de vie dans les pays industrialisés ne cesse d'augmenter, notamment grâce à la meilleure qualité des aliments.

FAUX

L'espérance de vie en bonne santé baisse en France comme dans le reste de l'Europe, et l'espérance de vie totale commencerait déjà à stagner aux États-Unis.

Si l'espérance de vie totale a augmenté depuis la Seconde Guerre mondiale, c'est pour bien des raisons. La première est la baisse de la mortalité infantile, grâce aux soins apportés aux nourrissons. La diminution des accidents de la route, celle des accidents du travail, ont également joué un rôle primordial.
L'arrivée du réfrigérateur et une meilleure hygiène alimentaire ont été un autre facteur d'accroissement de l'espérance de vie. On respecte en effet désormais les dates de péremption que nous impose l'État, on ne consomme plus une mayonnaise restée au chaud pendant deux jours, les grandes et moyennes surfaces ont des obligations en la matière et, même sur les marchés, on maintient au frais les aliments. Un réel progrès a été accompli au regard de la qualité sanitaire de nos aliments et dans le combat contre quatre catégories de bactéries pathogènes dans les produits frais (viandes, lait et fruits) : les salmonelles, les staphylocoques, l'escherichia coli et, enfin, la listeria. Certaines mesures ont été imposées par l'État, d'autres proviennent de directives européennes qui apparaissent à certains comme un peu trop bureaucratiques, trop directives et insupportables - ce qui est parfois vrai mais, au moins, elles nous ont permis d'adopter une hygiène alimentaire plus satisfaisante.
Donc oui, la meilleure qualité sanitaire de nos aliments a contribué à l'augmentation de l'espérance de vie entre les décennies 1960 et 1990, mais, depuis les années 2000, la progression de cette dernière stagne aux États-Unis et commencerait à faire de même en Europe. Certains toxicologues et endocrinologues ayant une grande connaissance de la physiologie humaine et du fonctionnement des molécules chimiques nous prédisent même un changement de tendance. En cause : les perturbateurs endocriniens, que l'on trouve dans notre environnement et dans notre alimentation, à savoir les résidus de pesticides dans les fruits et légumes, les hormones dans le lait, ou les anti-inflammatoires et antibiotiques dans la viande. De telles substances jouent sur le fonctionnement de nos glandes endocrines (pancréas, testicules, ovaires, hypophyse, thyroïde) qui régulent un très grand nombre de fonctions, en particulier le contrôle des équilibres en minéraux, graisses et sucres au sein de notre organisme. Ces perturbations provoquent donc du diabète (un excès de sucre dans le sang), des maladies cardiovasculaires (des excès de graisses dans les veines et les artères), certains cancers (comme celui de la prostate), et de l'obésité (une difficulté à éliminer les graisses). Depuis deux ans, l'espérance de vie aux États-Unis a légèrement diminué, puisqu'elle est aujourd'hui estimée à 78,64 ans contre 78,70 en 2010... C'est un indice inquiétant mais pas encore concluant, faute de disposer du recul suffisant. En France, l'espérance de vie totale croît toujours un peu elle est estimée à 81,67 ans en 2012, contre 80,75 ans en 2009.
Commenter  J’apprécie          10
L'agriculture biologique est une agriculture savante. Elle redécouvre des savoir-faire anciens accumulés par des générations de paysans, remet en culture des variétés disparues et, dans le même temps, s'appuie sur la recherche scientifique qui a fait de nombreuses découvertes sur la biologie des sols et en a beaucoup d'autres à faire.
Commenter  J’apprécie          70
La chance de la France, c'est de pouvoir fournir, à des prix rémunérateurs, des produits soignés et de terroir, d'une haute valeur ajoutée gustative, environnementale et sanitaire. Une agriculture plus artisanale, moins robotisée, plus diversifiée. Les vins et spiritueux comme les bons fromages pèsent déjà pour près de deux tiers dans l'excédent de la balance commerciale française.

Nous n'avons aucun intérêt, au-delà de nos besoins européens, à nous lancer dans la course internationale à la production à moindre coût.
Commenter  J’apprécie          30
L'agriculture industrielle est une agriculture "minière". Elle exploite la terre sans régénérer la matière organique et les éléments minéraux qui la rendent fertile, tout comme l'industrie minière extrait les minéraux du sol sans les renouveler. Nous n'en mesurons probablement pas encore toutes les conséquences.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Marc Dufumier (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Dufumier
Limites planétaires #3 : Comment vivre dans un monde fini ? Conférence enregistrée en public pour la sortie du livre "Dernières limites" (Rue de l’échiquier, 2023) de la journaliste Audrey Boehly. Avec la participation de l’océanographe Philippe Cury, de l’agronome Marc Dufumier, et de la sociologue Dominique Méda.
autres livres classés : agricultureVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (44) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}