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Sadamichi Yokoo (Traducteur)Sanford Goldstein (Traducteur)Gisèle Bernier (Traducteur)
EAN : 9782253059011
87 pages
Le Livre de Poche (08/01/1992)
  Existe en édition audio
3.92/5   886 notes
Résumé :
"À bout de forces, trop fatiguée pour bouger le petit doigt je laissai machinalement mon regard s'attacher à ton reflet sur la vitre. Tu avais fini de frotter le canon et tu remontais la culasse, que tu avais également nettoyée. Alors tu levas et abaissas plusieurs fois le fusil en épaulant à chaque fois. Mais peu après le fusil ne bougea plus. Tu l'appuyas fermement contre ton épaule et tu visas, en fermant un oeil. Je me rendis compte que le canon était manifestem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (153) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 886 notes
Un rapprochement fait récemment entre un fusil de chasse et l'isolement d'un être humain l'a décidé. Lui qui ne porte pas d'intérêt à la chasse, il a accepté d'écrire un poème pour la revue cynégétique d'un ami.

Après deux mois sans aucune réaction de la part des lecteurs, il reçoit, d'un homme qui s'est reconnu dans le chasseur de son poème, une missive contenant trois lettres que lui ont adressé son épouse, sa maîtresse et la fille de cette dernière. Chacune raconte, pathétiquement, ce qu'il n'a pu voir ou comprendre.

Avec pudeur et poésie, Yasuki Inoué explore les tourments de l'amour et leurs conséquences. Après l'adultère et un bonheur éphémère, solitude ou mort sont peut-être, pour l'épouse et la maîtresse, le prix à payer pour savoir s'il vaut mieux aimer ou être aimé.
Magnifique.
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Les histoires de famille font partie des secrets les mieux gardés et les plus pesants, elles sont souvent inavouables.

Peu de temps après avoir croisé un chasseur mélancolique, le narrateur envoie un poème à une revue de chasse dirigée par un ami. Loin d'être élogieux pour la gente chasseresse, le voilà pourtant publié.
Deux mois plus tard, le narrateur reçoit une lettre étrange d'un l'homme qui s'est reconnu dans le poème. Ce solitaire contemplatif, qui marchait lentement le fusil de chasse sur l'épaule, souhaite partager avec lui le secret qui le ronge.
Ce correspondant anonyme, dont le pseudonyme est Josuke, lui demande simplement de lire, avant de les détruire, trois longues lettres qu'il a reçues dernièrement de son épouse, d'une cousine par alliance et de la fille de cette dernière.
Il propose au narrateur de lui faire parvenir ces lettres dans un prochain courrier.

Ces trois lettres furent comme des uppercuts à la figure de Josuke, son univers intime se disloquant sur-le-champ. Des écrits qui le marqueront à jamais…

Ce court roman de Yasushi Inoué est un petit bijou de concision épistolaire se rapportant à une liaison adultérine de longue durée au sein de la cellule familiale.
Le recoupement de ces lettres, parvenues dans un second temps au narrateur, permet de cerner la personnalité des amants et d'approcher leur entourage.
La grande qualité d'écriture et les détails de l'histoire, subtilement introduits par petites touches, rendent opportune et plaisante une seconde lecture de chaque lettre.

Les blessures par balles sont heureusement absentes dans « le fusil de chasse ». Mais touché en plein coeur par ces trois missives simultanées, les blessures de Josuke n'en sont pas moins douloureuses et durables.

« le fusil de chasse » : deux heures à tuer tout au plus !
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Le fusil de chasse, un poème publié dans la revue "Compagnon du chasseur" ... Son auteur, considérant ce genre de poème inapproprié pour ce magazine, s'apprête à recevoir quelques lettres de mécontentement ou de protestation. Mais il n'en fut rien. Deux, trois mois plus tard, il fut surpris de trouver dans sa boîte aux lettres non pas ce genre de missive mais un courrier dans lequel un homme, Josuke Misugi, lui avoue s'être reconnu en la personne qu'il décrit. Il lui fait joindre trois autres lettres, de trois femmes différentes et lui demande de les bruler après lecture. Etonné par ce geste, l'auteur s'y plonge, l'une après l'autre, certain de partager avec cet homme un lourd secret... Trois lettres de sa femme, Midori, sa cousine par alliance et maîtresse, Shaïko et la fille de celle-ci, Shoko... Trois lettres comme autant de confessions...

Dans ce court roman épistolaire, à la construction originale, Yasushi Inoué nous plonge au coeur des sentiments amoureux, de la passion, de la jalousie, des secrets et des révélations. Ces trois femmes brisées par le même homme se révèlent au grand jour, dévoilant leurs sentiments, leurs rancoeurs ou leurs amours. Elles prennent la plume pour rompre le silence, sans qu'aucune forme de réponse ne soit attendue de la part de Josuke Misugi. Au fil des ces lettres, Yasushi Inoué tisse les liens entre ces trois femmes de manière subtile. L'écriture est douce, poétique et tout en retenue, à l'image de ces femmes.

Le fusil de chasse vous touchera en plein coeur...
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Le Fusil de Chasse est chargé à bloc. Pour des confessions de plomb. Autopsie d'une passion à trois bandes.

Dans ce court roman épistolaire à plusieurs voix, l'écrivain japonais Yasushi Inoué nous entraîne dans les recoins les moins reluisants de la passion. On dit souvent: pour vivre heureux vivons cachés. Et on surestime son camouflage.

Une épouse sent ces choses-là d'instinct, et rend outrage pour outrage, dans une loi du Talion d'abord émancipatrice et finalement illusoire. Les amants eux nient leur culpabilité en affirmant que quitte à être dans “le péché”, autant y a aller jusqu'au bout.

“les étreintes, les caresses que t'inspirait ta folle passion m'ont fait connaître, je puis l'affirmer, un bonheur plus grand que celui dont peut rêver tout être au monde”

C'est une philosophie de vie qui dérange, une sagesse égoïste, cette acceptation du réel et des passions tels qu'ils s'imposent à nous sans chercher à renoncer au profit de telle ou telle convention sociale, ou promesse faite dans le brouillard d'un avenir qu'on ne maîtrise pas. Tayllerand conseillait déjà de “suivre sa pente au lieu de chercher son chemin” finalement c'est un peu “mieux vaut demander pardon que la permission”.

La 4ème de couverture d'éditeur est, comme trop souvent, trompeuse : “plus belle histoire d'amour” ce n'est pas une passion inouie, à mon sens, que cherche à nous faire sentir Inoué. Si on en reste-là, on est immanquablement déçu, on passe un peu à coté… Disons plutôt l'envers du décor, la servitude d'une passion décrite de façon très froide par l'amante elle-même ou encore la distanciation de la femme trompée d'avec sa douleur. C'est la mascarade que toutes acceptent de jouer, année après année, jusqu'au soulagement brutal où le poids d'une angoisse décennale s'effondre avec la légèreté d'une plume, à la surprise des narratrices elles-mêmes.

“Tu avais, cette nuit-là, pris la précaution de tromper tout le monde. Je veux croire que tu ne décidas pas de me tromper moi aussi. Mais, pour ma part, à cet instant, je ne faisais aucune exception, même pour toi.”

La passion n'aveugle pas, ou qu'un temps, les personnages font preuve d'introspection et finalement, lorsqu'on “suit sa pente” on se regarde toujours en train d'agir, comme extérieur à nous-même, et depuis le début nous savons pertinemment où nous allons, et ce que ça porte en germe de destructeur pour soi comme pour les autres, sans nécessairement vouloir nous en empêcher. Et c'est pas une mauvaise chose en soi, la vie est expérienceS. Mais au delà de notre débat intérieur entre le désir et la moralité, au moment même où nous pensons être unis dans la fusion la plus enivrante qui soit, la passion, nous demeurons irrémédiablement seuls.

Qu'en pensez-vous ?
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Une véritable chasse à l'homme…

N'ayant jamais encore lu de roman d'Inoué, je me lance la fleur au fusil dans la découverte de ce court roman japonais, histoire de changer de mes lectures habituelles.

Ne croyez pas non plus que je suis devenu un Kamikaze, qui à bord de son avion de chasse aurait visé sur une cible au hasard. Non, non, je vous rassure, j'ai juste emprunté... un fusil de chasse.

Enfin… je veux dire…pas un fusil, juste le livre épistolaire… d' Yasushi Inoué.

Houlà là ! Non, non, je ne suis pas... chasseur. Me réveiller à quatre heures du matin le dimanche, ce n'est pas pour moi.

Non, moi je préfère rester dormir tranquillement dans mon lit, en chien de fusil ; alors évidemment, je ne saurai jamais si le chasseur sachant chasser chasse sans son chien… mais à coup sûr, je sais qu'il chasse avec son fusil !

Bref, tout ça pour dire que le sujet principal du livre n'est pas à proprement parler du fusil de chasse mais … de la solitude du chasseur qui fut jadis un homme en chasse…de femmes.

En effet, suite à l'écriture d'un poème pour une revue de chasse, le narrateur du roman reçoit à sa grande surprise un courrier d'un homme Josuke Misugi qui croit se reconnaître dans le portrait du chasseur (dressé dans le poème).

Plus intrigant encore, Misugi transmet au narrateur trois lettres, touchant à sa propre intimité qui devrait être chasse gardée théoriquement.

Trois courriers provenant de trois femmes, de la fille de sa maîtresse Shoko, de sa femme Midori et enfin de sa maîtresse Saiko juste avant avant de mourir. Trois véritables coups de fusils… en plein coeur !

Avec très peu de mots, l'auteur réussit à dresser le portrait de cet homme dont les mensonges et les trahisons le mèneront à sa perte.

Après avoir terminé la lecture de la dernière lettre, je me suis surpris à relire entièrement le poème du début et les deux précédentes lettres pour savourer pleinement la puissance de ce roman.

Ayant pris un grand plaisir à goûter à l'écriture nippone d'Inoué, je vous invite grandement à découvrir le magnifique fusil de chasse.

Pour ma part, je retourne à ma littérature de prédilection, le roman noir avec « Triple Crossing » à la frontière mexicaine. Vous ne croyez tout de même pas que cet intermède épistolaire me ferait changer mon fusil d'épaule !
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Citations et extraits (126) Voir plus Ajouter une citation
Immobile, je regardai la mer hivernale, scintillante au soleil, et qui semblait barbouillée d’un bleu de Prusse que l’on viendrait juste de presser hors du tube.
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« Lorsqu’on a appris à mourir, que doit-on redouter ? »
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« Il va me tirer dessus ? » me demandai-je. Bien sûr, le fusil n’était pas chargé, mais il m’intéressait de voir si tu voulais me tuer. Je pris un air indifférent et fermai les yeux.
« Vise t-il mon épaule, mon dos, ou ma nuque ? » pensai-je.

J’attendis impatiemment d’entendre le claquement sec de la gâchette dans la quiétude de la pièce, mais il ne retentit jamais. Si je l’avais entendu, je serais tombé raide, car j’avais envisagé d’agir ainsi si j’avais été la cible chérie de celui qui avait été toute ma vie pendant des années…

A la longue, la patience m’abandonna, et précautionneusement, j’ouvris les yeux afin de te regarder en train de me viser. Je restai ainsi un certain temps. Mais, tout à coup, cette comédie me parut ridicule, et je fis un mouvement. Et quand mon regard se porta vers toi, tu détournas vivement de moi le canon du fusil. Tu te mis à viser les roses alpestres que tu avais rapportés du mont Amagi et qui avaient fleuri cette année pour la première fois, et enfin tu pressas la détente. Pourquoi ne pas avoir tué ta volage épouse ? Je méritais, assez, je pense, à cette époque, d’être abattue. Tu avais clairement l’intention de m’assassiner et pourtant tu n’as pas pressé la détente. […]
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Aimer, être aimée ! Nos actes sont pathétiques.
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Tout ce qui dans la nature frappe mon regard se colore de tristesse quand j'essaie de parler. Depuis le jour où j'ai lu le Journal de Mère, j'ai remarqué que la Nature changeait de couleur plusieurs fois par jour, et qu'elle en change soudainement, comme à l'instant où le soleil disparaît, caché par des nuages. (...)
Le saviez-vous ? En plus des trente couleurs au moins que contient une boîte de peinture, il en existe une, qui est propre à la tristesse et que l'oeil humain peut fort bien percevoir.
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Videos de Yasushi Inoué (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasushi Inoué
Extrait du livre audio "Le Fusil de chasse" de Yasushi Inoué lu par André Dussollier. ©Editions Audiolib. Parution en CD et en numérique le 19 mai 2021.
https://www.audiolib.fr/livre-audio/le-fusil-de-chasse-9791035405090
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