Arthur Dreyfus Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui - éditions P.O.L: où Arthur Dreyfus tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" et où il est notamment question d'intensité de vie et d'écriture, de rencontres sexuelles et de leurs retranscriptions, du désir et de l'amour, de la pulsion de mort, de sexualité gay et des 2300 pages du livre, de honte et de morale, de repentir et de rédemption, d'Emmanuel Carrère et de Michel Foucault, de Guillaume Dustan et de Dominique Fernandez, de Grindr et de plans, de vérité et d'intimité, à l'occasion de la parution de "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" aux éditions P.O.L, à Paris le 19 février 2021
"il faut en finir avec le malheur d'être gay"
"Pendant quelques années, il m'est apparu impossible d'avoir ce qu'on appelle un rapport sexuel sans l'écrire."
Dominique Fernandez/5
5 notes
" Ni guide ni explication de l'Inde, ce livre est le simple récit d'un voyageur amoureux qui a parcouru le Rajasthan, Delhi, Bénarès, Calcutta, Bombay, Bangalore, Goa, en confrontant ses impressions à celles de Pasolini, un demi-siècle après L'Odore dell'India. Mœurs conjugales, problème des castrats, différences entre conception indienne de la littérature et conception occidentale, caractères du cin&... >Voir plus
Résumé :
" Ni guide ni explication de l'Inde, ce livre est le simple récit d'un voyageur amoureux qui a parcouru le Rajasthan, Delhi, Bénarès, Calcutta, Bombay, Bangalore, Goa, en confrontant ses impressions à celles de Pasolini, un demi-siècle après L'Odore dell'India. Mœurs conjugales, problème des castrats, différences entre conception indienne de la littérature et conception occidentale, caractères du cin&... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Dominique Fernandez évoque l'Inde dans ce livre, à la suite de deux voyages qu'il y effectua en 1985 et 2004. Tout au long de son texte, il fait référence à Pasolini qui s'y rendit en 1961, en compagnie d'Alberto Moravia et d'Elsa Morante, et publia un livre très court : L'odeur de l'Inde.
Visiblement, Fernandez et Pasolini ont une vision très différente de l'Inde à tous les niveaux. L'écart de temps entre les deux voyages peut en être une des causes, mais il me semble surtout qu'ils n'ont pas eu la même approche.
Mais alors, pourquoi Fernandez cite-t-il autant Pasolini ? Veut-il établir un parallèle entre leurs deux visions? Il me paraît néanmoins manquer de respect pour celle de Pasolini qu'il conteste souvent.
Son livre, même court, peut devenir par moments fastidieux à lire par les énumérations et les affirmations des certitudes de son auteur sur un pays qui recèle tant de mystères.
Les deux ouvrages restent cependant intéressants à lire avant de partir aux Indes envoûtantes, chargées de croyances qui portent leurs fidèles vers des destinées que nous, occidentaux, pouvons avoir du mal à intégrer dans nos esprits trop étriqués pour les contenir.
Visiblement, Fernandez et Pasolini ont une vision très différente de l'Inde à tous les niveaux. L'écart de temps entre les deux voyages peut en être une des causes, mais il me semble surtout qu'ils n'ont pas eu la même approche.
Mais alors, pourquoi Fernandez cite-t-il autant Pasolini ? Veut-il établir un parallèle entre leurs deux visions? Il me paraît néanmoins manquer de respect pour celle de Pasolini qu'il conteste souvent.
Son livre, même court, peut devenir par moments fastidieux à lire par les énumérations et les affirmations des certitudes de son auteur sur un pays qui recèle tant de mystères.
Les deux ouvrages restent cependant intéressants à lire avant de partir aux Indes envoûtantes, chargées de croyances qui portent leurs fidèles vers des destinées que nous, occidentaux, pouvons avoir du mal à intégrer dans nos esprits trop étriqués pour les contenir.
Citations et extraits (5)
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Route de Delhi à Jaipur. Route : un ruban d'asphalte, juste assez large pour un véhicule, entre deux bas-côtés de terre battue. Conduite indienne : s'installer sur le ruban d'asphalte, bien au milieu, et continuer droit devant soi, jusqu'au moment où l'on se trouve nez à nez avec le véhicule qui vient en face. Au tout dernier instant, le véhicule moins gros, moins puissant, se jette dans le bas-côté. La hiérarchie est la suivante, du poids le plus lourd au fétu le plus vulnérable : éléphant, camion, autobus, camionnette à trois roues, automobile, charrette, buffle, vache, rickshaw, bicyclette. Les piétons, innombrables, ne quittent pas les bas-côtés, quittes à se pousser dans le fossé quand un des véhicules, délogé du ruban d'asphalte, réclame le passage. Les singes, perchés dans les arbres ou assis sur le bord du fossé, regardent le spectacle de cette cacophonie ambulante en ayant l'air de bien s'amuser.
L'inertie est une manière de participer au cours cosmique des choses. Ils veulent épouser le mouvement ininterrompu qui entraîne l'univers, contribuer à faire tourner sans pause la grande roue du Temps. L'Indien le plus modeste, celui qui n'a jamais ouvert un livre, renferme en lui cette dimension de grandeur. Balancer la tête à droite et à gauche pour dire "oui" sans dire précisément "oui" fait partie de cette conscience d'appartenir à un Tout, dont il serait impie de détacher et d'isoler une parcelle.
Mais qu'entendez-vous par religion? demande à Moravia son interlocuteur imaginaire. Tout, car "la religion est l'Inde et l'Inde est la religion". Mais encore? L'odeur écoeurante, le mufle humide des vaches, la promiscuité des lépreux, les tours sublimes des temples, le symbole phallique du lingam, les Bouddha gigantesques, les foules de Calcutta, la cohue du bazar, la plaine d'un vert funèbre, les villages de boue et de palmes, et jusqu'aux vêtements, où ils s'enroulent comme dans des draps, tout est religion chez les indiens, répète, obstiné, Moravia.
Si nous estimons que tout ce qui a profondément marqué notre sensibilité, les rencontres décisives que nous avons faites, les amours qui nous ont façonnés ne sont que "choses d'un jour", nous n'écrirons pas de romans, nous ne serons pas artistes, le but même de l'art étant d'immortaliser l'éphémère.
Le silence est comme une nudité de l'âme, qui s'est libérée de la parure des mots.
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