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4,09

sur 1970 notes
Ce n'est pas une critique, c'est une une invitation !

Ce n'est pas une critique, c'est une invitation.
J'ai bientôt 40 ans, j'ai été entourée de femmes fortes certaines étaient des feministes, elles avaient subit tout ce qui est décrit dans ce livre et voulaient que cela change pour les futures générations... et elles me l'ont toutes racontées à leur façon.

Laurence BARAQUÉ, née en 1959, 2ème fille d'un couple qui souhaitait avoir le choix du roi...

La nature a fait son oeuvre, elle est une "née sans," papa improvise un nom à la mairie lors de sa déclaration de naissance.

La France, en 1960, la France patriarcale, les femmes qui doivent demander l'autorisation à leurs maris pour travailler, une mysoginie insinuée dans chaque petit étourdissement de la société.

Les filles, lisez ce livre pour comprendre vos mères, vos grands-meres, pour parler à vos pères et vos frères. Insurgez-vous en lisant les bouquins de Gisèle Halimi, Benoîte Groult, Simone de Beauvoir, Léa Salamé, chloé Delaume, Buchi Emecheta, Yôko Ogawa, et tant d'autres... En ecoutant måneskin et Pomme ( ma playlist) insurgez-vous, battez-vous et rendez nous grâce !!! Nous sommes puissantes. Et ne devenez pas clivantes... parlons aux hommes.
Bats-toi, t'auras une vie grandiose.

Ce livre m'a intéressé pour son sujet, au point que je l'ai lu en une seule journée. En ce qui concerne comment le sujet est amené et la narration, je n'ai pas été happée. Je lirais tout de même un autre livre de l'autrice pour approfondir mon avis.
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Si "Fille" est un roman autobiographique c'est d'abord un livre dans lequel Camille Laurens s'interroge sur la place des filles des années 60.
J'ai adoré d'autant plus que je suis de la même génération. La seule différence, de taille, est que je suis née dans une famille engagée, de parents féministes qui souhaitaient avoir des filles.
Chez Laurence Barraqué, à Rouen, le père veut un garçon, alors c'est une déception à la naissance (il n'y avait pas d'échographie à l'époque) quand il apprend que c'est ENCORE une fille. Cette situation, de mettre toujours les filles au second plan, n'est pas toujours présentée de façon directe, elle est souvent insidieusement : c'est bien AUSSI une fille.
A partir de l'écriture de soi, l'autrice détaille le vécu de Laurence en suivant la chronologie, de sa naissance en tant que fille en 1959 à son rôle de mère d'une fille... sans prendre de gants. Elle montre à quel point le sens du mot fille est péjoratif au-delà de la filiation et ce témoignage permet de voir l'évolution de la condition féminine en France sur une cinquantaine d'années.
Il y a des moments qui dérangent comme quand les vieux pervers de la famille la tripotent et se masturbent sur elle alors qu'elle a une dizaine d'années, dans une totale impunité; même les femmes lui demandent de se taire. C'est très réaliste et on comprend l'importance du mouvement #MeToo qui a déclenché l'écriture de ce livre. Je trouve qu'elle a raison de pointer ce qui ne va pas.
Ce genre d'événements tragiques qui arrivent aux filles ne veux pas dire qu'être une fille est tragique, Camille Laurens nous le démontre parfaitement.


Challenge Multi-défis 2021
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C'est un livre dont j'ai vraiment adoré l'écriture et le style dès les premières phrases. C'est vif, piquant, rythmé et cela vous embarque tout de suite. J'ai un faible pour les énumérations percutantes dont fait usage Camille Laurens, mais sans que cela soit répétitif ni abusé.
Sur le fond, j'ai préféré la seconde partie, lorsque l'héroïne est jeune femme puis Maman à son tour, plutôt que la première partie où elle raconte son enfance. Cette enfance qui sous son air "normal" au sein d'une famille classique est assez dure et comporte une certaine dose de violence. Mais plus elle grandit, plus elle s'émancipe, fait ses propres choix et se respecte elle-même. Pour ce qu'elle est.
Ce récit est très certainement autobiographique. Mais peu importe. Ce qui compte c'est que c'est le récit de la vie d'une femme, de son enfance à sa maturité, avec la question de l'identité en fil rouge.
Je continuerai de lire Camille Laurens. Pour son écriture, son originalité et son humilité.
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Un vrai coup de coeur pour ce roman.
On y trouve Tout, ou presque, sur la Fille, la Femme, la Mère.
C est drôle, touchant, rageant.
L'écriture, la langue, les mots, sont percutants et parfaits.
Merci, à Ma Fille, et oui j'ai une Fille, et c'est merveilleux, d'avoir une Fille, qui m'a offert ce livre à mon récent anniversaire.
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Laurence naît dans les années 60, son père est très déçu… Il avait vraiment espéré un garçon, son premier enfant était déjà une fille, baptisée Claude - prénom épicène comme pour signifier l'attente non comblée.
Laurence - pour Laurence Olivier ! – est narratrice. Elle raconte sa petite enfance, la découverte de son identité et le poids du genre dans une société où les femmes sont cantonnées à des tâches domestiques. L'absence de pénis, l'arrivée des règles, la première relation sexuelle contrainte, la maternité, le deuil … tout y passe. Comment devient-on une femme ? Comment se construit la sexualité et plus largement la vie affective ? Que transmettent les parents et comment s'en défaire quand ça plombe littéralement son épanouissement ?
Camille Laurens porte un regard doux et amer sur ce qu'on imagine être son double. Alternant le « tu » et le « je », elle s'adresse à la petite fille qu'elle était (mais ce tutoiement s'adresse aussi au lecteur-trice), à l'adolescente qui a connu le viol et revient au « je » pour évoquer sa vie de femme et de mère. C'est parfois triste, toujours émouvant et l'humour de l'auteur, décapant, donne une tonalité très particulière à ce récit. La déclinaison de synonymes pour désigner le sexe, les menstruations ou encore la grossesse (hors mariage, la terreur du père !!) est hilarante.
Je me suis régalée : original dans la forme, avec un style maîtrisé et un regard acéré sur l'évolution des moeurs et la place de la femme dans notre société.
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Il n'y a pas si longtemps, naître fille était une malchance, voire une malédiction. "Fille", ce mot traçait un destin : être moins désirée, mal acceptée, jugée, dépendante. Vivre dans l'obsession de la minceur, supporter les violences sexuelles et obstétricales, subir les agressions au quotidien sans se révolter. Naître fille, c'est n'être qu'une fille.
On suit Laurence, la narratrice, de sa naissance à la cinquantaine. A travers elle, l'autrice montre l'évolution de la femme et de la société. le patriarcat et le rôle soumis de la femme dans les années 60, la lutte féministe et le droit à la contraception et à l'avortement dans les années 70, la libération de la parole et la relation sexuée et genrée dans la France actuelle.

L'écriture de Camille Laurens est très dense, son humour mordant et ironique. C'est de manière incisive, voire glacée, qu'elle présente la femme réduite à une identité, enfermée dans une relation de dépendance et contrainte de s'y conformer, passant de "fille de" à "femme de" puis devenant mère.
L'autrice cherche le sens des mots et de la grammaire autour du masculin / féminin, montrant ainsi que le mot "fille" est chargé de sens péjoratifs.
C'est un roman aux accents autobiographiques, une addition de souvenirs et de sensations. le personnage de Laurence se construit en creux : dans les regrets du père et dans le deuil de sa soeur morte à la naissance. Une perte qu'elle vivra 20 ans plus tard (comme l'écrivaine qui a fait de cette épreuve un livre intitulée "Philippe").

Quelques hommes sont présents dans ce roman. le père notamment. Un homme des années 60, aussi terrible qu'il est maladroit, ne sachant comment manifester son amour à ses filles, sans langage des sentiments et des émotions, empli de contraintes morales héritées de sa famille.

C'est à rebours que ce fera l'apprentissage. C'est la fille et non la mère qui va transmettre une vision nouvelle plus libérée, faisant le pont entre le début et la fin du livre. Par son biais, "C'est une fille." devient "C'est merveilleux, une fille". En 225 pages et en l'espace d'une vie, l'ajout d'un adjectif change le point de vue: de la déception du début on passe à la fierté. Fierté d'être une fille, d'avoir une fille, d'aimer une fille.

Une lecture qui peut être dérangeante par moment, mais aussi instructive voire nécessaire. Les mots percutent et interpellent. Loin d'être une féministe convaincue, je n'en ai pas moins été captivée par le livre et l'écriture si caractéristique de Camille Laurens.
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Le travail de Camille Laurens sur les mots est tout à fait passionnant et apporte un éclairage sur le devenir des filles ( et en creux, des garçons) sur une durée qui va des années 60 à notre époque contemporaine de déconstruction.
Etant de la même génération que l'auteure, j'ai été tout à fait sensible à son propos, retrouvant dans l'histoire de Laurence Barraqué, son personnage principal, des ressentis que j'ai moi-même traversé au sein d'une famille où les rôles étaient clairement définis et assignés.
Camille Laurens nous interroge sur la féminité et les idées reçues. En nous faisant témoin du cheminement d'une chaine générationnelle ( la mère de Laurence, Laurence et Alice la fille de Laurence ) dans un contexte singulier, elle nous brosse le portrait d'une famille avec ses deuils et ses conflits et celui d' une évolution sociétale.
L'auteure a choisi de changer les points de vue dans le cours de son récit.
Le premier chapitre qui va de la naissance de Laurence à ses 3 ans utilise le « Tu ». C'est un peu déroutant. Est-ce la Laurence devenue adulte qui reconstitue et s'adresse à l'enfant qui n'a pas encore de souvenirs ?
Le second chapitre est au « je » et creuse les souvenirs de fille. Deux chapitres pour évoquer ces souvenirs ( avec les relations plutôt conflictuelles entre soeurs) et puis un chapitre 4 qui utilise le « elle » pour mettre à distance un évènement traumatisant. le livre se poursuit avec ce « elle » pour retrouver le « je » à partir du moment où Laurence s'éveille au désir vers l'âge de 13 ans. La première partie se clôt sur un avortement. Laurence n'a que 17 ans.
La courte deuxième partie s'ouvre sur une naissance qui est aussi une mort et c'est à nouveau le « tu » qui est utilisé.( le tu de mise à distance ?)
Le récit de la troisième partie est à nouveau à la première personne, il ouvre un nouveau chapitre de vie avec la naissance d'Alice qui va devenir le personnage central.
Et dans l'épilogue, on retrouve le « tu » .
Cette construction est cependant fluide, n'est pas gênante à la lecture mais m'a interpellée.
Ce livre se lit facilement, il ne théorise pas mais ouvre pourtant sur la théorie du genre.


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Voici un livre qui m'a mise mal à l'aise, d'où une difficulté à en écrire une critique.
Laurence Barraqué, la narratrice (est-elle un double de Camille Laurens ?), a le malheur de naître fille dans une famille où c'est très mal vu. D'abord, on attend un garçon, une fille, c'est "rien".
Elle reçoit une éducation stricte, son père tente de les élever comme des garçons, elle et sa soeur. C'est une éducation où transpirent les humiliations et la culpabilité.
Tout est passé au crible depuis la naissance de Laurence, ses souvenirs, ses jeux, sa scolarité, l'adolescence jusqu'à sa vie adulte et ses difficultés à être mère. Rien n'est positif. Il n'y a que des inconvénients à être une fille. Et c'est là que c'est dérangeant : aucune résilience n'est possible, comme si cette éducation étouffait la moindre révolte. Elle permet juste à Laurence d'éprouver honte et culpabilité.
L'épisode qui met le plus mal à l'aise est le récit des attouchements subis par Laurence de la part de son oncle, au vu et au su de tous. Sauf qu'il ne faut pas en parler. Personne ne se préoccupe de ce qu'elle ressent.
Dans un style cru, Camille Laurens nous emmène dans l'intimité de cette fillette perdue, honteuse, soumise à l'autorité des adultes jusqu'à se nier elle-même. Elle est passive, incapable de se défendre.
Puis vient l'adolescence, avec une sexualité débridée, une recherche éperdue de tendresse et d'amour ; la vie adulte et la difficulté d'être mère, la perte d'un enfant, un garçon. Enfin la naissance d'un deuxième enfant, une fille...
La violente complicité du père médecin défendant le corps médical défaillant contre sa propre fille laisse sans voix...
Ce qui me dérange est qu'il semble n'y avoir pour Laurence la moindre possibilité de résilience, la moindre capacité à s'opposer à ce qu'elle subit.
Bien sûr, tout est possible, mais il aurait été sans doute plus efficace de nuancer les propos, car malgré le machisme ambiant, les femmes peuvent se sentir intelligentes, cabables, fortes et même supérieures aux hommes. Quelques nuances auraient pu rendre ce portrait moins caricatural et donc plus sympathique.
La difficulté à être mère est aussi dans l'éducation de sa fille, Laurence se sent coupable de l'homosexualité de sa fille. Là aussi on est dans la caricature la plus grossière.

Ce livre a malgré tout l'intérêt de dire les violences faites aux filles et aux femmes à travers l'éducation et les comportements familiaux, certaines "douces violences" du quotidien ayant un effet dévastateur sur les êtres, les rendant soumis et incapables de penser par eux-mêmes, agir et se défendre.
Il montre aussi que la rémission est difficile et parfois même impossible.
Beaucoup de chemin reste à faire pour parvenir à une prise en compte des victimes d'inceste et autres violences sexuelles ou non.
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un moment déprimant
une enfant jeune qui se fait tripoter par un oncle
elle souffre beaucoup de cette horreur
et je le comprends.
elle finira par se marier mais ce mauvais moment de sa vie
enfantile restera dans sa mémoire
elle perdra un bébé ; elle aura une fille qui veut être lesbienne
tout cela m'a ennuyée
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Fille de Camille Laurens
Paru chez Gallimard.
Premières phrases: » » C'est une fille. »
Ça commence avec un mot, comme la lumière ou comme le noir. »

« Naitre fille ou n'être fille »

Lorsqu'en 1959, Laurence pointe le bout de son nez, le Docteur Baraqué son père, réalise qu'elle la deuxième, la deuxième fille. Et oui encore une.
Elle n'est pas le fils rêvé par maman pour faire plaisir à papa.
Elle n'est pas le joli garçon bien joufflu, aux belles proportions, livré avec tout le matériel celui qui mettra des étoiles dans les yeux de sa mère et permettra aux épaules de son père de se redresser face aux heureux géniteurs de garçons.
Point de Champagne ni de cotillons pour fêter sa naissance, un baiser sur le front et ce sera bien suffisant.
Grandir et s'épanouir, quand on a entendu son père répondre à la question « Vous avez des enfants» « Non, j'ai deux filles », une si jolie réponse nous offre une vue d'ensemble assez limpide de l'ambiance dans laquelle notre petite Laurence va grandir.

Camille Laurens m'invite à travers son roman à regarder grandir Laurence Barraqué, en adaptant et en modulant son écriture à l'âge de sa narratrice, ses premiers pas, ses premières rencontres (bonnes ou mauvaises) ses premières déceptions, et je tourne les pages avec passion et avidité.
Camille Laurens, avec son écriture fine, directe et percutante m'a vraiment captivé tout au long de son texte.
Et ne nous voilons pas la face, nous nous reconnaissons toutes dans plusieurs passage du roman, même si les années passent, certaines choses ne changent pas.

Emma, heureuse maman, d'une fille et de deux garçons
Emma aime:
-Ma fille avidement
-Mes fils intensément
-Leur père éperdument

Lien : https://www.instagram.com/le..
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