1er juin 2022- Commande à la Librairie Périple2 à Boulogne-Billancourt
Une découverte des plus précieuses, faisant partie de ces très "généreux textes" nous conduisant joyeusement à
d'autres livres et d'autres auteurs ! Car
Jacques Lèbre par son envie de nous parler de ses lectures nous communique des élans et de nouvelles curiosités...
Il analyse à travers des thèmes universels , comme
La Vie, la Solitude, l'Art, l'Identité et nos racines, le Suicide , etc., ses lectures marquantes et les correspondances entre les différents écrivains qu'il affectionne, parmi lesquels je retrouve des noms familiers et appréciés comme
Henri Thomas,
Edith de la Héronnière...
Juste un mini- bémol du côté du style que j'ai ressenti comme assez sec, dans une sorte d'inventaire trop strict...Heureusement l'équilibre se rétablit avec la rencontre "d'écrivains buissonniers" , le plus souvent, assez méconnus....
Je remercie mon camarade, artiste- peintre,
Jacques Bibonne, grand lecteur et féru confirmé de Littérature...qui m'a parlé avec enthousiasme de cet ouvrage. Et je suis d'autant plus ravie que j'ai découvert grâce à
Jacques Lèbre un titre d'Édith de la Héronnière que ne connaissais pas : "
Mais la mer dit non" que j'ai, sur la foulée, dévoré...
Toujours la même jubilation et allégresse que cette chaîne
Du Livre et des rencontres , infinie...!!
Intriguée par le choix très singulier du titre...j'ai trouvé au fil de ma lecture l'explication qui est des plus émouvantes et fortement symbolique quant à la place inconfortable, floue de la Poésie dans nos vies ...Je finis ce billet avec un long extrait éclairant l'ouvrage dans son ensemble...
"Une des dernières correspondances qui m'a frappé eut lieu en lisant-
Fugue romaine-d'
Edith de la Heronnière .Elle aussi est buissonnière. J'appelle écrivains buissonniers ceux qui n'écrivent pas de romans et qui, de ce fait, sont un peu trop délaissés par la presse littéraire, alors que ce sont de merveilleux écrivains, c'est le cas de
Joël Cornuault, de
Gilles Ortlieb, de
Jean-Christophe Bailly, de
Claude Dourguin...Dans -
Fugue romaine,
Edith de la Heronnière raconte la légende de saint Alexis: devenu mendiant, au bout de longues années il revient chez lui, son père qui ne le reconnaît pas, qui le prend pour un mendiant, lui propose une place dans sa maison, sous l'escalier:
" Sans reconnaître son enfant, son père le reçoit et lui donne un recoin de sa maison où il pourra rester autant qu'il le voudra sans être délogé. Il s'agit d'un emplacement sous une cage d'escalier.Le père confie le pèlerin à ses serviteurs afin qu'il soit nourri. Il le sera, mais il subira de leur part mille brimades, moqueries et injures. Alexis passe encore dix-sept années sous l'escalier de la maison de ses parents à prier et jeûner, gardant le silence sur son identité. Pèlerin immobile, il veille jour et nuit sur les siens sans que ceux-ci aient jamais connaissance de cette tendre attention dont ils font objet."
( p.84)