AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782714312518
98 pages
José Corti (25/11/2021)
4.33/5   3 notes
Résumé :
De ce livre, au fond, je n'ai été que le scribe. Je n'ai fait que copier ce qui m'avait interrogé ou touché lors de mes lectures. Mais dans cette mesure où une lecture me faisait me souvenir d'une autre, réveillant un écho, dévoilant une correspondance. Ce sont ces échos, ces correspondances qui font qu'une lecture s'ancre encore plus profondément dans la mémoire. Cela commence par la première note de La Semaison de Philippe Jaccottet, à laquelle répondent deux vers... >Voir plus
Que lire après Le poète est sous l'escalierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
1er juin 2022- Commande à la Librairie Périple2 à Boulogne-Billancourt

Une découverte des plus précieuses, faisant partie de ces très "généreux textes" nous conduisant joyeusement à
d'autres livres et d'autres auteurs ! Car Jacques Lèbre par son envie de nous parler de ses lectures nous communique des élans et de nouvelles curiosités...

Il analyse à travers des thèmes universels , comme La Vie, la Solitude, l'Art, l'Identité et nos racines, le Suicide , etc., ses lectures marquantes et les correspondances entre les différents écrivains qu'il affectionne, parmi lesquels je retrouve des noms familiers et appréciés comme Henri Thomas, Edith de la Héronnière...

Juste un mini- bémol du côté du style que j'ai ressenti comme assez sec, dans une sorte d'inventaire trop strict...Heureusement l'équilibre se rétablit avec la rencontre "d'écrivains buissonniers" , le plus souvent, assez méconnus....


Je remercie mon camarade, artiste- peintre, Jacques Bibonne, grand lecteur et féru confirmé de Littérature...qui m'a parlé avec enthousiasme de cet ouvrage. Et je suis d'autant plus ravie que j'ai découvert grâce à Jacques Lèbre un titre d'Édith de la Héronnière que ne connaissais pas : " Mais la mer dit non" que j'ai, sur la foulée, dévoré...


Toujours la même jubilation et allégresse que cette chaîne Du Livre et des rencontres , infinie...!!

Intriguée par le choix très singulier du titre...j'ai trouvé au fil de ma lecture l'explication qui est des plus émouvantes et fortement symbolique quant à la place inconfortable, floue de la Poésie dans nos vies ...Je finis ce billet avec un long extrait éclairant l'ouvrage dans son ensemble...

"Une des dernières correspondances qui m'a frappé eut lieu en lisant- Fugue romaine-d'Edith de la Heronnière .Elle aussi est buissonnière. J'appelle écrivains buissonniers ceux qui n'écrivent pas de romans et qui, de ce fait, sont un peu trop délaissés par la presse littéraire, alors que ce sont de merveilleux écrivains, c'est le cas de Joël Cornuault, de Gilles Ortlieb, de Jean-Christophe Bailly, de Claude Dourguin...Dans -Fugue romaine, Edith de la Heronnière raconte la légende de saint Alexis: devenu mendiant, au bout de longues années il revient chez lui, son père qui ne le reconnaît pas, qui le prend pour un mendiant, lui propose une place dans sa maison, sous l'escalier:
" Sans reconnaître son enfant, son père le reçoit et lui donne un recoin de sa maison où il pourra rester autant qu'il le voudra sans être délogé. Il s'agit d'un emplacement sous une cage d'escalier.Le père confie le pèlerin à ses serviteurs afin qu'il soit nourri. Il le sera, mais il subira de leur part mille brimades, moqueries et injures. Alexis passe encore dix-sept années sous l'escalier de la maison de ses parents à prier et jeûner, gardant le silence sur son identité. Pèlerin immobile, il veille jour et nuit sur les siens sans que ceux-ci aient jamais connaissance de cette tendre attention dont ils font objet."
( p.84)
Commenter  J’apprécie          270
Les échos magnifiques.
En suivant le fil ténu de souvenirs littéraires, philosophiques et poétiques réactivés par de nouvelles lectures qui leur font écho, Jacques Lèbre trace un parcours intime délivrant sur un arrière-pays mental vaste et fécond, à partir d'idées émanant d'auteurs appréciés qu'il associe et fait dialoguer. Un réseau de correspondances se dessine sur des thématiques fortes : la poésie, l'amour, le suicide, la mort, la vie, la réussite, etc. Les multiples citations insérées dans le texte sont éclairantes et fortes. Les notes bibliographiques en bas de page relaient les citations et donnent envie d'aller découvrir de nouveaux textes, d'autres auteurs dont les « buissonniers » chers à Jacques Lèbre, ceux qui n'écrivent pas de romans et passent à travers les larges mailles médiatiques, les poètes des franges et des marges. Aux écrivains buissonniers cités : Joël Cornuault, Gilles Ortlieb, Jean-Christophe Bailly, Claude Dourguin, Édith de la Héronnière, le lecteur peut ajouter les siens : Baudouin de Bodinat, Jean-Luc Sarré, Joël Vernet, etc. et Jacques Lèbre dont les notes de lecture roboratives enchantent les pages de la revue littéraire « Europe » depuis des années.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai d'abord pensé à l'esprit de l'escalier, dont souffrait Voltaire, mais non : il ne s'agit pas ici de réparties venues avec un temps de retard mais bien de correspondances entre des textes, souvent très à propos, une for d'intertextualité, que Genette décrivait ainsi : "une rela­tion de coprésence entre deux ou plusieurs textes, c'est-à-dire, eidétiquement et le plus souvent, [...] la présence effec­tive d'un texte dans un autre". L'auteur, Jacques Lèbre, dans un souci de faire lire et de parler d'auteurs peut-être par trop délaissés ou ignorés par la presse (ça se discute et cela s'explique), tisse des liens et des correspondances entre les textes, traitant par ce biais de la poésie, du suicide, de la vie, de la lecture, en citant tour à tour Philippe Jaccottet, W. G. Sebald, Roberto Bolaño, Henri Thomas, Ludwig Hohl, Vassili Rozanov ou encore Roberto Juarroz - la liste est très longue mais ne comporte qu'une écrivaine, Marielle Macé. C'est avant tout un éloge érudit d'un grand lecteur à la lecture elle-même, mais aussi à la littérature, la grande, celle de l'esprit qui associe l'intelligence à la poésie et à la philosophie. C'est un de ces textes dont il ne faut pas se fier à la taille car il est aussi riche qu'efficace dans ce qu'il peut produire chez le lecteur : oscillèrent de la tête, arrêt de la respiration, prise de notes dans l'urgence sur ses tickets de courses, vérification de son portemonnaie avant de passer chez son libraire pour faire l'acquisition de quelques volumes cités, etc. Un bon coup de hache dans la mer gelée qui est en nous.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Une des dernières correspondances qui m'a frappé eut lieu en lisant- Fugue romaine-d'Edith de La Heronnière .Elle aussi est buissonnière. J'appelle écrivains buissonniers ceux qui n'écrivent pas de romans et qui, de ce fait, sont un peu trop délaissés par la presse littéraire, alors que ce sont de merveilleux écrivains, c'est le cas de Joël Cornuault, de Gilles Ortlieb, de Jean-Christophe Bailly, de Claude Dourguin...Dans -Fugue romaine, Edith de La Heronnière raconte la légende de saint Alexis: devenu mendiant, au bout de longues années il revient chez lui, son père qui ne le reconnaît pas, qui le prend pour un mendiant, lui propose une place dans sa maison, sous l'escalier:
" Sans reconnaître son enfant, son père le reçoit et lui donne un recoin de sa maison où il pourra rester autant qu'il le voudra sans être délogé. Il s'agit d'un emplacement sous une cage d'escalier.Le père confie le pèlerin à ses serviteurs afin qu'il soit nourri. Il le sera, mais il subira de leur part mille brimades, moqueries et injures. Alexis passe encore dix-sept années sous l'escalier de la maison de ses parents à prier et jeûner, gardant le silence sur son identité. Pèlerin immobile, il veille jour et nuit sur les siens sans que ceux-ci aient jamais connaissance de cette tendre attention dont ils font objet."
( p.84)
Commenter  J’apprécie          72
(Henri Thomas)
"Par exemple, j'aime bien les chats. On n'est jamais seul avec un chat, mais ce n'est pas non plus un vrai compagnon. Malgré tout, nos compagnons, ce sont nos semblables. Parlant de Villiers de L'Isle-Adam, Mallarmé disait : " il descendait de son logis pour se mêler à ses dissemblables." C'est exactement çà...Et ils sont fascinants, les dissemblables ! Je ne suis pas un écrivain de la solitude. Bien sûr, il faut être seul pour écrire, il faut être seul pour jouer du piano, seul pour faire des choses personnelles
Mais ce n'est pas ça, la solitude.On devrait le déprécier un peu, ce mot de solitude." Si je comprends à peu près Henri Thomas, on n'est pas vraiment seul tant qu'on se sent relié : à ses "dissemblables", ou à ce qui se passe de l'autre côté de la fenêtre, au-dehors.(p.74)
Commenter  J’apprécie          110
Mais aime-t-on et lit-on les livres pour eux-mêmes ou pour autre chose ?
Lorsque j"avais lu ce passage dans - L'Histoire du crayon- de Peter Handke: "Les meilleurs livres sont ceux qui vous font arrêter, lever les yeux,regarder les alentours, respirer profondément, se laisser éclairer par le soleil", cela m'avait rappelé d'anciennes lectures, j'avais rouvert quelques livres d'Henri Thomas et c'est dans -Le Migrateur- que j'avais trouvé un passage équivalent (sans doute aidé par Philippe Jacottet qui cite ce même passage dans - La Seconde Semaison-): "Cet amour de la poésie passait naturellement par les livres,mais c'était comme le regard passé par une lucarne pour découvrir le ciel, la mer, les corps vivants "(p.)22
Commenter  J’apprécie          60
Lire c'est s' avancer dans des contrées inconnues qui pourtant sont en étroite corrélation avec notre monde,intérieur ou extérieur. La lecture est un chemin qui s'ouvre à l'infini sur l'horizon et vous entraîne de livre en livre là où vous n'auriez jamais songé à aller,écrit Edith de La Héronnière dans "Mais la mer dit non".(p.88)
Commenter  J’apprécie          140
Cela se poursuit en passant par plus d'une soixantaine de Poètes ou écrivains, et parmi eux ceux que j'appelle " buissonniers " ( dans la mesure où ils n'écrivent pas de romans), ils me sont particulièrement chers et ce sont toujours de merveilleux écrivains, un peu trop délaissés par la presse littéraire.
Cela nous parle de la vie, de la mort, de la solitude, du suicide, de la poésie...Je ne l'ai écrit que pour ( éventuellement ?) donner des envies de lectures.il n'y a pas d'autre but à cet ouvrage. Mais les correspondances sont infinies, ce livre est déjà plein de regrets...( p.92)
Commenter  J’apprécie          60

autres livres classés : correspondanceVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
851 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}