AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081248502
508 pages
Flammarion (17/11/2010)
4.16/5   84 notes
Résumé :
"Moi j'aime bien l'idée du journal.
Il paraît que personne ne lira ce que j'écris alors je peux tout dire, c'est pratique, j'aime bien tout dire quand personne ne peut l'entendre. Je sais pas ce que je peux raconter, si je dois dire mon âge et me présenter, par exemple écrire sur la première page " Bonjour, je m'appelle Malo, je viens d'arriver chez Marlène " ou si je dois parler de ce qu'on fait tous les jours, ou plutôt de mes pensées, de mes rêves ou de me... >Voir plus
Que lire après Tout près, le bout du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 84 notes
5
10 avis
4
6 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
0 avis
C'est un beau roman, poignant et optimiste, avec des personnages attachants et émouvants, marqués par la vie.
La forme m'a légèrement déstabilisée au départ : c'était assez compliqué de passer d'un personnage à un autre sans explication sur leur passé ou ce qui les avait amener dans cette ferme isolée. Et puis après quelques chapitres, les pièces du puzzle ont commencé à se mettre en place et j'ai trouvé mes marques. J'ai alors pris plaisir à passer d'un récit à l'autre à la recherche d'indices illustrant la lente évolution des trois jeunes vers un certain équilibre puis une forme de guérison.
Tout au long de la lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver une ressemblance avec Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda, à cause de ces quatre personnages cabossés par la vie et réunis un peu par hasard... le contexte est différent, le style et l'atmosphère aussi, mais on retrouve cette idée de vie "en communauté" pour se reconstruire alors que seul on piétine ou on s'enfonce.
Pour résumer, j'ai adoré ce roman et c'est à regret que j'ai tourné la dernière page : j'aurais voulu suivre encore un peu Malo, Jul et Solam, comme pour m'assurer que tout irait vraiment bien pour eux maintenant...
Commenter  J’apprécie          290
Trois jeunes en difficulté sont placés par les services sociaux chez une éducatrice, Marlène, officiellement pour l'aider à retaper une grange. Conformément au "projet éducatif", chacun doit consigner régulièrement ses sentiments sur papier. Malo, dix ans, évoque ses problèmes intestinaux et son passé avec Cynthia qui l'a élevé. Jul, anorexique, adresse ses écrits au jeune homme qu'elle aime et dont elle n'a plus de nouvelles - chaque texte est une déclaration d'amour. Pour Solam, ces pages sont d'abord des cris de colère, de haine, dirigés contre Marlène, "la truie", et qu'il accroche sur sa porte de chambre... En apprenant à se connaître, ces quatre êtres meurtris vont se réchauffer mutuellement, panser leurs blessures et réapprendre l'espoir, la vie "normale" et ses petits bonheurs...
J'aime la littérature jeunesse, les histoires d'adolescents, et pourtant, il m'est parfois difficile d'adhérer au parler "jeune" adopté par les auteurs. Ce fut longtemps le cas dans ce roman, tant sur la forme qui m'a souvent agacée (la prose de Solam), que sur le fond (notamment les lettres de Jul). Et puis, passé la désagréable et persistante sensation de "déja lu maintes fois", le charme a fini par opérer. J'ai trouvé le propos moins léger, moins convenu, moins prévisible et je me suis laissée convaincre et émouvoir crescendo par les deux cents dernières pages.
Commenter  J’apprécie          100
🏡 Au Bout du Monde, il y a Marlène qui nous attend. Marlène est éducatrice spécialisée et accueille, pour la première fois, trois jeunes dans sa ferme, en pleine campagne française. Elle a pour projet participatif et pédagogique de rénover sa grange pour en faire un foyer de vie.
🏡 Parmi ces jeunes, il y a Solam, un ado en survêt' et au crâne rasé qui a grandi trop vite. Il prend le chantier en mains, entre deux visites à sa "daronne" incarcérée. Pour quel motif ? Nous l'apprendrons à demi-mot au fil des pages.
🏡 Ensuite, il y a Julia, ou Djoule pour les intimes. Jeune femme au corps frêle et marqué à jamais par les coups que son amour de jeunesse lui a portés, elle parle comme elle sourit... c'est-à-dire très peu. Entre coup de foudre et coups de poings, encore bercée d'illusions et d'espoirs, Julia apprendra à s'affirmer et à reprendre confiance en elle et en l'avenir à travers l'expression artistique. C'est sans conteste mon personnage préféré.
🏡 Enfin, il y a Malo, un petit garçon d'une dizaine d'années, dont on a retiré la garde à son père parce qu'il mettait des robes et travaillait la nuit et à qui les services sociaux ont fait comprendre qu'il n'est pas "normal" pour un futur collégien de jouer à la poupée et de se déguiser en princesse. Ce petit bout d'homme qui se cherche encore portera un regard authentique et drôle sur tout ce qui se passe au Bout du Monde... et il s'en passe, des choses !
✍️ À chacun, Marlène a donné un cahier de brouillon vierge, avec pour consigne d'un raconter leur journée. Chacun se saisit de cet outil pédagogique à sa manière et nous offre ainsi une alternance de points de vue à la première personne, où chacun a son style, sa plume. Solam l'effronté, l'impulsif, invective Marlène sur ses allures de fermières et sur les mots qu'elle ne dit pas en lui placardant "sa prose" sur sa porte de vieux bois. Julia confie ses interrogations et ses souvenirs avec des lettres adressées à celui qu'elle s'obstine à ne pas percevoir comme son bourreau et qu'elle espère toujours retrouver au détour d'une rue, d'un trottoir, d'un regard. Quant à Malo, qui préfère écrire lorsqu'il est aux toilettes, nous raconte son quotidien et sa quête d'identité, de vérités d'adultes, avec ses yeux d'enfants.
✍️ Ici, l'écriture prend alors une place de tuteur de résilience. Chacun se prend au jeu et se dévoile au fil des pages, dans son propre journal comme sous les mots des autres. On en apprend aussi sur le passé de l'énigmatique Marlène, sur son parcours, sur sa singularité " d'éduc' de cambrousse", comme dirait Solam.
Ce que j'apprécie dans ces récits entremêlés, c'est qu'ils gardent une certaine part de mystère. Rien n'est dit concrètement. C'est selon les suppositions de chacun, sans être décrit dans le moindre détail, laissant ainsi une part de liberté au lecteur dans l'imagination du parcours de vie de chaque protagoniste, mais où l'on devine aisément l'horreur, quelle qu'elle soit.
Avec l'écriture, le chantier, les activités campagnardes, les parties de tarot au coin du feu et ce quotidien insolite pour ces jeunes citadins coupés du monde, on assiste avec bienveillance à leur (re)construction, au sens propre comme au figuré. La métaphore du chantier, de la grange à rénover pour en faire quelque chose de neuf, entre enduit, ciment, chaux vive et carrelage à poser, montre la capacité de chacun de se bâtir une nouvelle identité, une nouvelle vie, un nouvel avenir, à partir de fondations fragiles, branlantes, ancrées dans un sol accidenté. Je ne vous cache pas que tout se finit bien, pour Solam, Malo et Julia. Mais c'est leur parcours, tout le chemin qu'ils ont parcouru au Bout de Monde qui rend ce roman si attachant, si intéressant.
📚 Maud Lethielleux nous offre un roman très humain, plein d'émotions, une plongée au coeur d'une réalité sociale parfois méconnue, mais si près de nous. Tout à tour, j'ai eu envie de sourire, de m'attendrir, tout comme de pleurer, la gorge nouée et les larmes au bord des cils.
Il serait difficile de résumer ce "Bout du Monde", sorte de refuge pour les âmes brisées, malmenées par la vie. Entre émotions, résilience et humanisme, ce roman s'adressera aux petits comme aux plus grands, accessible pour le coeur de tous.
Lien : https://www.facebook.com/Ant..
Commenter  J’apprécie          10
Ils sont trois à arriver chez Marlène, Malo, 12 ans, Julia et Solam, 17 ans. Ils ne se connaissent pas mais tous ont une histoire familiale un peu compliquée qui les a mené en famille d'accueil. Marlène n'est pas une éducatrice spécialisée mais elle a aussi pas mal galéré et a décidé d'ouvrir sa maison aux jeunes qui ont besoin d'un foyer. Chaque soir, elle force les jeunes à écrire pour raconter leur journée. C'est ces écrits, ces trois voix si différentes, qui nous permettent de suivre leur quotidien et leur évolution.

J'ai dévoré ce livre car je cherchais à en savoir plus, toujours plus, sur leur vie, leur famille, leurs secrets. Les informations arrivent petit à petit, les trois jeunes ne se livrant que rarement sur les faits qui les ont menés chez Marlène. J'ai passé un bon moment de lecture mais sans plus.
Commenter  J’apprécie          80
Trois âmes écorchées, une maison isolée à la campagne, une éducatrice pas comme les autres qui croit au pouvoir de l'écriture et au projet de retaper une grange...des fils de destins fragiles qui se croisent et se dévoilent avec émotion dans les pages de leurs cahiers d'écriture!!

« Moi j'aime bien l'idée du journal. Il paraît que personne ne lira ce que j'écris alors je peux tout dire, c'est pratique, j'aime bien tout dire quand personne ne peut l'entendre. Je sais pas ce que je peux raconter, si je dois dire mon âge et me présenter, par exemple écrire sur la première page " Bonjour, je m'appelle Malo, je viens d'arriver chez Marlène... " ou si je dois parler de ce qu'on fait tous les jours, ou plutôt de mes pensées, de mes rêves ou de mes cauchemars. Je sais pas si je peux parler de Jul et de Solam. Je sais pas si je dois expliquer pourquoi je suis là, toute façon, je suis pas sûr et certain de savoir. »

Il a longtemps traîné sur ma table, ce livre. La couverture est déjà un appel à la rêverie, une fenêtre pour s'échapper vers la nature, vers sa propre nature. Très tentant. Et puis il y avait ces nombreux avis enthousiastes, ceux même de mes zélèves et collègues.

Mais j'ai préféré attendre. Je n'étais pas à la bonne "température de lecture" pour des extraits de journaux intimes, des témoignages d'enfances cabossées qui font monter les larmes au yeux et gonflent la poitrine de colère devant les aléas injustes de la vie. le petit Malo, son mal de ventre et sa maman si spéciale que les services sociaux ont du mal à faire tenir dans leurs cases. Solam, l'ado rebelle qui aboie son indépendance et qui pourtant sait faire tant de bien aux autres quand il veut. Et Jul, la jeune fille qui a vu son amour la conduire dans la rue sous les coups et qui pourtant n'écrit qu'à celui à qui son coeur s'accroche encore. Trois différences, trois journaux qui s'alternent dans des caractères de police adaptés à chacun, trois blessures qui se soignent au contact d'un quatrième personnage que l'on découvre en même temps, Marlène.

Ce roman est poignant, j'ai souvent voulu en noter des citations, notamment celles de Jul et de son incompréhensible obsession de penser à celui qui l'a laissée blessée alors qu'il est déjà passé à autre chose, ou celles de Malo dont l'innocence se confronte à la dureté de la vie.

Un roman qui remue et qui fait croire à l'espoir du renouveau même après des départs tragiques pour les jeunes. Qui donne envie d'expluser ses pensées sur papier. Qui fait penser que les travaux n'embellissent pas que les murs mais aussi ceux qui les retapent. Qui donne de l'importance au temps qu'on s'accorde, aux retraites destinées à se reconstruire, à se retrouver et à trouver les autres.

A destination des adolescents et des adultes, quand même.
Lien : http://petitesmadeleines.hau..
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Malo, Jul (Julia) et Solam arrivent dans un ferme isolée en pleine campagne. les trois adolescents sont accueillis par Marlène, l'éducatrice qui anime ce lieu de vie. Parmi les consignes mises en place, les jeunes vont devoir tenir un journal.
Chacun s'applique à respecter les règles simples de cette consigne : écrire un journal intime.
lundi 7 novembre
Le plus difficile c'est de commencer. Il faut attendre que ça vienne sans se forcer et à un moment, sans que l'on s'en rende compte, ça vient tout seul. (Extrait de Tout près le bout du monde).
Et tour à tour, le lecteur va lire les pages de ces trois adolescents qui confient peu à peu leur souffrance, leur haine, leur désarroi à leur cahier d'écolier, assis autour de la table commune, le soir au coin du feu.
On ne sait rien de ces jeunes, on va les découvrir progressivement en lisant leurs écrits. Ils vont écrire sur eux, mais aussi sur leur quotidien dans ce lieu de vie, décrire leurs compagnons de galère et leur éducatrice. C'est un choc un peu plus fort que les précédents qui les réunit ici. Ils sont là pour faire une pause dans leur histoire. Marlène est discrète, elle les laisse évoluer à leur rythme , reprendre leur souffle, calmer leur colère, leur peur. L'éloignement de la vie citadine, l'isolement créait par ce cadre de vie et l'écriture permettent peut-être le recul nécessaire pour faire le point sur les problèmes rencontrés et prendre les bonnes décisions pour repartir mieux armés pour affronter de nouveau les aléas de la vie.
Dans ce lieu perdu "au bout du monde", ces trois adolescents vont découvrir l'importance de l'autre et la richesse de l'entraide. Ils vont peu à peu comprendre que nous portons souvent des masques pour cacher nos peurs, notre solitude, nos fragilités mais que derrière ces carapaces, il y a des êtres humains plein de sollicitude.
J'ai trouvé judicieux de la part de Maud letheilleux de présenter ces récits de vie sous la forme de journaux intimes. La progression du récit se fait en douceur sous la plume des adolescents, ce qui rend ces histoires très réalistes et du coup convaincantes.
Il me semble que Moon l'héroïne de "D'où je suis je vois la lune" fait son appartion dans ce roman. Solam dit qu' il croise une SDF qui vend un sourire pour 50 cents, mais je n'ai pas noté à quelle page......
Blog-de-page-en-page-copie-1.jpg
Commenter  J’apprécie          20
J'essaie parfois de penser à un avenir sans toi.
Je construis des images, des sourires confortables, j'imagine une main dans la mienne qui ne serait pas la tienne. J'essaie d'y croire et de m'y voir mais un coup de gomme viens toujours tout effacer.
Une petite gomme que ni le temps ni la distance ne réussissent à détruire.
Commenter  J’apprécie          100
Évidemment j’y ai pensé mais j’avais trop envie d’une vraie bouffe, avec du gras, tu vois, de la crème fraîche et des lardons, pas avec ton huile d’olive bio et tes oignons coupés gros comme ça. Comme je me suis pas gêné et comment t’as rien dit quand je t’ai dit de t’arrêter devant la supérette !
Après tous les ordres que tu nous as donnés pour tes putains de travaux, je me suis bien défoulé : épluche les châtaignes ! Y reste de la mousse sous le bolet !
N’empêche, t’as tout fait comme il faut. T’es plus docile que j’aurais pensé.
Au moins maintenant tu sais que même dans ta cuisine de Cro-Magnon on peut faire de la vraie bouffe. T’as entendu qu’on entendait rien pendant tout le repas ? T’as vu comment l’anorexique était plus anorexique ?
Commenter  J’apprécie          30
à 15 ans personne ne nous prend au sérieux. On nous dit que la vie est devant nous, qu’elle nous attend, comme si elle n’avait jamais commencé. Mais devant nous, il y a un mur, avec sur son rebord des tessons de bouteilles, du verre brisé pour nous dissuader de passer de l’autre côté. Un mur que mon corps ne saurait pas escalader
Commenter  J’apprécie          30
C'est la première fois que j'écris un journal. J'ai essayé une fois à l'époque mais j'ai pas tenu plus de deux jours. Pourtant la patience ça me connaît, mais c'est pas toujours aussi simple qu'on le croit. Il y a des choses qui paraissent simples aux autres, mais quand c'est à nous que ça arrive c'est pas simple du tout. Des fois c'est même compliqué.Moi j'aime bien l'idée du journal. Il paraît que personne ne lira ce que j'écris alors je peux tout dire, c'est pratique, j'aime bien tout dire quand personne ne peut l'entendre, c'est plus facile que quand on est obligé de parler et qu'on nous dit qu'on n'est pas obligé mais qu'on sait qu'on est obligé quand même à cause du temps qui défile et des soupirs silencieux.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Maud Lethielleux (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maud Lethielleux
Vers l'expérience intérieure : lettres (1952-1973) : à s?ur Thérèse le Saux, par Henri le Saux, responsable : Armelle Dutruc Lethielleux, chez Artège.
La correspondance du moine et mystique français, figure du dialogue entre christianisme et hindouisme, avec sa s?ur religieuse. S'y découvrent son itinéraire spirituel, ses errances et les éléments forts de sa mystique : l'expérience de l'éternité, la présence dans l'absence ou encore l'exil et l'itinérance. © Electre 2019
autres livres classés : adolescenceVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (151) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1525 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur ce livre

{* *}