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Antimanuel d'économie tome 1 sur 3
EAN : 9782749500782
359 pages
Breal (27/10/2003)
4.02/5   91 notes
Résumé :
Peut-on échapper à l'économie ? Elle imprègne fart, le sport, le sexe et la guerre ; elle engage le quotidien de la ménagère comme celui du manager. La " marchandisation de la vie " devient l'hymne de l'époque, et les économistes sont ses farauds apôtres, capitaines autoproclamés à la proue du " progrès " de l'humanité. Le rationnel est leur sextant, le quantifiable est leur boussole. Entre toi de la jungle et productivisme acharné, cartels et stock-options, la stat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
livre très intéressant et pertinent sur le sujet ... sur de vastes sujets et débats d'ailleurs ! si l'économie et l'histoire de l'économie pouvaient être enseignés partout avec autant de talent, et disons-le, de franchise ... ce qui n'empêche pas l'érudition, les références, et le plaisir de lecture, car les références sont expliquées, introduites, et pas assénées comme des vérités incontournables ! au contraire

les idées principales, sont souvent présentées, contestées, remises en question, de manière assez philosophique, chacun est invité à se faire sa propre opinion, et pas à adhérer à une doctrine sous prétexte qu'elle est enseignée partout ailleurs (écoles de commerce, marketing, HEC notamment)

l'auteur pointe d'ailleurs ce défaut, les économistes ayant tous fait des études similaires, leurs grilles de lecture sont toutes identiques, et les banques et les agences de notation aussi suivent ce processus moutonnier, dommage
pas de créativité là-dedans, pas de débat, pas de création, pas d'innovation, uniquement du suivisme

ce suivisme donc ne posait pas trop de problèmes, mais était moins répandu, à une époque où la Bourse n'avait pas l'importance démesurée qu'elle a prise aujourd'hui
l'auteur rappelle très justement que les Trente Glorieuses ne connaissaient pas cette obsession du cours de la Bourse, un peu ridicule mais si répandue aujourd'hui, que des chaines de télévision l'affichent en direct, en permanence, à une époque où les Etats n'avaient pas encore tant privatisé et liquidé leurs moyens d'agir (DATAR et autres organismes chargés du territoire, etc, inexistants aujourd'hui ou inconsistants faute de budget)

le suivisme pose beaucoup plus de problèmes quand tout le monde a suivi les mêmes spéculateurs, emprunté, etc, et surtout dans un monde où les flux purement financiers représentent environ 97% des flux ! seulement 3% de biens et services réels, cela fait peu pour influer vraiment ...
trop de suivisme et trop de spéculations donc !
d'où les crises des subprimes, d'où les crises de la dette, partout mais surtout en Europe, alors même que le Japon et les Etats-Unis sont beaucoup plus endettés que les pays européens

enfin, un auteur qui nous parle vraiment d'économie et d'histoire de l'économie sans avoir recours aux artifices un peu éculés "la main invisible du marché", et autres bêtises ! que vous ayez beaucoup vu Maris à la télévision ou pas, je vous recommande vivement ce livre, et la suite aussi le tome 2, ils sont très complémentaires

... à quand un tome 3, l'économie et le monde ayant encore pas mal changé depuis 2006-2007 ?

tome 1 divisé en plusieurs parties :
partie 1 - principes de scolastique économique
science dure, science molle, ou science nulle ?
la politique dans l'économie
le langage du pouvoir

partie 2 - la guerre économique
marchés et concurrence
mondialisation et commerce international
Enron et les sept familles

partie 3 - le nerf de la guerre
l'argent
la Bourse et les marchés financiers

partie 4 - le butin
le partage
qu'est-ce que la richesse ?
l'autre économie

conclusion : éloge de la gratuité
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Irrité, iconoclaste, inspiré, parfois jusqu'à l'irritation. le premier volume traite du gâteau : qui tient le couteau, que donne-t-il aux autres, etc. Je le préfère au second. Maris boude les équations et fournit des explications littéraires, donc plus ou moins accessibles à tous. En passant bien entendu, quelques évidences bien senties sur les économistes qui ne servent à rien, sur ceux qui ne font que de la politique, c'est-à-dire à peu près tous, sur la concurrence libre et sans entraves qui, bien entendu, n'existe nulle part (la Commission européenne, comme tout le monde...)
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Bernard Maris est tout à fait irrévérencieux. Ses participations à Charlie Hebdo l'attestent. Et pourtant son antimanuel est tout à fait sérieux. Tout à fait documenté et conçu pour faire réfléchir.
Je dirai que c'est le but principal de tout antimanuel qui se respecte : susciter l'interrogation. Point n'est besoin d'être d'accord avec les thèmes abordés, les thèses soutenues, les idées défendues... C'est l'idée même d'un antimanuel, son concept, qu'il faut soutenir. A l'instat de la démarche de Joseph Stiglitz ou de Paul Krugman qui déconstruisent les rouages économiques, ou des "Livres Noirs" qui entendent nous montrer la face cachée des choses.
Bernard Maris est économiste, sa thèse intitulée "Distribution personnelle des revenus : une approche théorique dans le cadre de la croissance équilibrée" montre qu'en 1975, il se souciait déjà du bien-être et de la distribution des richesses. de quoi inspirer le respect.
Son antimanuel d'économie est à la portée de tous. En matière de vulgarisation, c'est son penchant pour le journalisme, il n'a de leçon à recevoir de personne. Les idées sont claires, précises, et bien sûr orientées (personnellement je les trouve orientées "à juste titre", donc je ne trouve pas lieu de m'en offusquer). OK, cela reste de l'économie, donc il faut un peu s'accrocher (ce n'est pas du Barbara Cartland), mais nous sommes face à ce genre de livres dont on ressort plus intelligents. Et cela se mérite.
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Bernard Maris me manque ! Il me manque pour lui, pour sa vision de l'économie. Il nous reste bien Frédéric Lordon, mais ce n'est pas pareil.
Il me manque pour son humour, sons sens du dialogue et celui du débat.
Un jour, j'ai découvert cet homme avec ce livre : l'anti-manuel d'économie (1 et 2). Et moi tout à coup, "l'ingénieur en informatique jésuite", de découvrir l'économie, de m'intéresser à l'économie et de comprendre les enjeux humanistes qui se cachent derrière la pensée unique de l'économie officielle, celle du néo-libéralisme.
Bernard Maris m'a éveillé à ce monde.
Il faudra que je parle aussi de Chomsky, le politologue !
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J'ai longtemps chicané pour savoir si je donnais trois ou quatre étoiles à cet "anti-manuel". Au final, ce sera la notation la plus basse, simplement parce que je n'arrive pas à m'attacher à ce livre, malgré d'indéniables et nombreuses qualités.


Fait rare dans le domaine économique : la clarté du discours et des notions. Loin de l'enfumage médiatique ou du babillage universitaire, la parole est les idées sont ici limpides, illustrées tant par des concepts mathématiques simples que par des anecdotes réelles. D'un point de vue esthétique, l'ouvrage est soigné, grâce aux multiples illustrations bien senties qui nous accompagnent tout au long de la démonstration.


Car il s'agit d'une démonstration, dans le but de démonter les assises idéologiques et médiatiques de l'économie de marché moderne ainsi que de ses multiples prophètes. Une louable intention, donc, couplée à la volonté de rendre cet anti-manuel abordable aux personnes qui se désintéressent tout particulièrement de "l'économie". La fin du livre amène une ouverture vers d'autres pratiques économiques, qui seront je le suppose traitées avec plus de profondeur dans le tome suivant de l'anti-manuel, consacré aux "résistant-es" et à leurs pratiques.


Bref, c'est du bel ouvrage ! Malheureusement je n'ai pas pris énormément de plaisir à la lecture. J'ai du y revenir souvent (sans pistolet sur la tempe non plus hein) et lire simplement par petites touches. A noter tout de même une riche collection de textes d'autres auteur-es, qui viennent illustrer les propos de chaque chapitre.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
C'est ici qu'interviennent le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, sorte de pompiers pyromanes ou de brancardiers assassins, qui font beaucoup de mal, probablement en voulant faire le bien. Le bien, pour ces deux institutions, c''est l'économie de marché tournée vers l'exportation. Le FMI et la Banque Mondiale ont une vision primaire du fonctionnement de l'économie et en sont toujours à Adam Smith. Drapés dans leurs certitudes et leur simplisme, ils transforment les crises en faillites et les faillites en catastrophes avec la tranquillité et le regard fixe des boeufs se promenant dans un magasin de porcelaine. Pour finir, ouvrons une parenthèse sur la notion de richesse d'un pays et imaginons un pays, indépendant du monde extérieur. Comme sa production n'est pas valorisée par le marché, elle est nulle. A côté, un autre pays choisit d'exporter : le secteur agricole qui assurait, comme dans le premier pays, son autonomie et celle de l'industrie locale travaille maintenant pour l'exportation (bananes etc.). Du coup, le second pays importe une partie des biens destinés à sa consommation. Sa richesse apparente, valorisée par le marché international, augmente. Mais la disparition des cultures vivrières accroît les bidonvilles. Si la main-d'oeuvre de ces bidonvilles ne trouve pas à s'employer, on peut imaginer que l'Etat va s'endetter pour "créer" une industrie. Si cette industrie ne débouche sur rien, notre pays inséré dans le jeu international va devoir s'endetter encore plus, favoriser les importations, ruiner encore son agriculture. C'est là que le FMI arrive, toujours pour aggraver les choses : il va s'empresser d'ajuster structurellement, c'est-à-dire de détruire le peu de lien social maintenant la société, liquider les services publics, privatiser (transférer à des mafias) ce qui est privatisable, faire pression sur les salaires, exiger une absence de déficit et des rentrées de devises à tout prix, spécailiser les produits à l'exportation, etc. L'Argentine et la Russie sont deux cas pratiques de ce qu'il ne fallait pas faire. Et ne parlons pas de l'Afrique, son cadavre n'intéresse même plus le FMI.
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(...) l'engrenage de ce que l'économiste Jadig Baghwati a appelé la "croissance appauvrissante" : plus mon taux de croissance est fort, plus je m'appauvris. Par exemple, supposons que je veuille à tout prix favoriser l'industrie exportatrice de mon pays, pour faire rentrer des devises, afin de développer mon économie exportatrice, etc. En provoquant artificiellement la croissance de ce secteur (...) je mets les autre secteurs de l'économie en difficulté, en faisant grimper le prix des ressources intérieures. Ainsi le prix de l'essence, celui du pain, du travail falmbent-ils. Les autres secteurs (l'industrie textile en Inde, l'artisanat du fer en Afrique) se trouvent donc ruinés et me voilà obligé d'importer de la nourriture à bas prix, inférieur au coût de production de l'agriculture locale, vivrière. Les paysans abandonnent leurs champs. Pour nourrir cette population qui afflue dans les bidonvilles, j'emprunte. Les exportations de mon fameux secteur exportateur ne suffisent plus à couvrir les intérêts de la dette, je m'endette encore plus. Ma magnifique promotion d'une industrie exportatrice a ruiné le pays. Les surprofits du secteur exportateur cachent la ruine des autres secteurs. Personne ne le voit, car l'économie autarcique n'est pas comptabilisée, tandis que les exportations le sont. Jusqu'au jour où l'industrie exportatrice s'arrête à son tour, faute de pouvoir rembourser ses emprunts. Amusant, non ?
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On ne saurait terminer un bref tour de piste du commerce international sans parler du Tour de France. Le Tour est une belle métaphore de la concurrence. Supposons qu'un coureur se drogue. Que font eles autres ? Ils se droguent aussi, tiens, car sinon, comment respecter la vraie hiérarchie des valeurs ? Que faire pour que le Tour ne soit pas celui des drogués ? Il faut susciter une loi pour tous, une protection garantissant l'absence de drogue et ne pas laisser le marché libre. A l'échelle de la concurrence internationale, la recherche des faibles coûts, de la main-d'oeuvre bon marché, le travail des fillettes en Chine 70 heures ou plus par semaine, sont à l'image du Tour de France des drogués. On pourrait imaginer une compétéition loyale où le droit du travail serait le même pour tous, où les enfants serianent protégés, où la qualification du travail, et non exclusivement son exploitation produirait la croissance. Le commerce "équitable" va dans ce sens, où l'on n'échange que des produits intégrant, dans leur conception, un minimum de droit social et de respect de l'environnement.
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Entassés dans des cellules payables en dix, quinze ou vingt ans avec une amende mensuelle pour délit de pauvreté sous forme d'intérêts, les condamnés à la consommation perpétuelle seront autorisés à une promenade quotidienne devant la télévision.
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La concurrence n'améliore pas la concurrence. Elle ne va jamais vers plus de concurrence mais vers du monopole, de la rente, de la captation indue de valeur, du dol, du vol. Un industriel n'a qu'une envie : être en situation de rente ou de monopole, et d'information privilégiée. La preuve : si la théorie était vraie, si les entreprises étaient en concurrence, elles ne feraient pas de profits, elle seraient ric-rac, tout leur chiffre d'affaires passerait en coûts, de travail notamment. Or les profits des multinationales sont colossaux. Mirobolants. Microsoft, Intel, les groupes pharmaceutiques, les grandes banques d'affaires, tous affichent d'énormes profits. Il faut donc que, d'une certaine manière, ils captent indûment de la valeur, qu'ils soient en situation de rente. Il faut qu'ils organisent le brouillard, l'opacité, la rareté, la non-concurrence. Comment expliquer autrement leurs profits ?
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Actes Sud junior, mars 2022.
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